Nerveux, je me lève plusieurs fois
durant la nuit. Le ciel est toujours couvert mais j'apercois quelques étoiles: Polaris,
Véga, Déneb et plus tard, Fomalhaut. La vue de ces étoiles me permet de bien dormir
encore quelques temps.
À 5 heures du matin, temps universel
(UT), je me lève, quinze minutes avant que mes trois réveille- matin ne sonnent! Le ciel
est totalement couvert, un épais brouillard m'empêche de voir à plus de deux mètres et
pour couronner le tout, il tombe une alternance de neige fondante et de grésil. Il fait
environ zéro degré Celcius.
Armé de tuque, gants et manteau
d'hiver, je marche autour du cimetière à la recherche d'un nouvel emplacement pour le
matériel, le premier ayant été vaincu par la boue.
Malgré cet épais brouillard qui
m'empêchait de voir le ciel et même de me rendre compte que j'étais encore sur Terre,
je savais que quelque chose allait se passer. La mécanique céleste était formelle: la
Lune allait précisément rencontrer le Soeil dans quelques heures. Même si le ciel ne se
dégageait pas, nous étions quand même là...
Les minutes passent, la vue
s'améliore, le brouillard se dissipe, la température augmente. J'enlève ma tuque et
j'entends les coqs chanter. Le jour se lève pour nous. Le ciel est moins gris, on ne
demandait pas plus; du moins pour l'instant...
Trois heures avant le début du
spectacle, j'installe le matériel définitivement près de la route, du côté sud-ouest
du cimetière. C'est de ce côté qu'arriverait l'ombre de la Lune... |