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Éclipse annulaire du 10 mai 1994

Lors de l'éclipse annulaire du 10 mai 1994, j'avais eu l'idée de mesurer la variation de luminosité du ciel durant le phénomène. Pour ce faire, j'ai utilisé un posemètre photographique en lumière incidente (Gossen Lunasix 3).

Cet appareil manuel était opéré par mon ami Sébastien Royer. Il prenait une mesure environ aux cinq minutes. Porté sur un graphique, cela nous permet de voir nettement la baisse de luminosité au fur et à mesure que la Lune envahit le Soleil.

Courbe100594.GIF (2885 bytes)

[ Version 800x600 couleur ]

En abscisse (axe des X), figure le temps. 0.0 signifie l'heure du maximum, -0.5 correspond à une demie heure avant le maximum, etc... En ordonnée (axe des Y) se trouve l'indice d'exposition. À chaque unité, la lumière varie d'un facteur 2. Elle a donc baissé environ d'un facteur 16 lors du maximum (éclipse annulaire de 94). Les points qui s'écartent de la courbe correspondent à des moments où des cumulus passaient devant le Soleil.

On peut donc conclure que lors de cette éclipse annulaire, il a fait un peu plus noir que lorsque le ciel est couvert.

Éclipse totale du 11 août 1999

P_Photothermo1.jpg (7313 bytes)Dans le but de comparer l'éclipse de 99 à celle de 94, j'ai voulu refaire la même expérience. Toutefois, en 94, Sébastien Royer avait eu de la difficulté à être constant dans la prise de mesure, excité par l'approche de l'annularité.

J'ai donc entrepris de concevoir un posemètre, ou photomètre, en lumière incidente automatique.

P_PhotoThermoInt.jpg (3086 bytes)Mon précieux collaborateur électronique, Patrick Lamontagne, a fabriqué l'appareil. Les composantes, alimentées par une pile 9V, tiennent dans un boîtier de 13cm de haut. Au sommet se trouve un filtre diffuseur hémisphérique abritant une photodiode. Ce filtre capte la lumière provenant du ciel, toutes directions confondues, et la dirige dans le capteur. La circuiterie comporte un convertisseur analogue-digital qui transforme la tension lue sur la photodiode et, par le biais d'un sous-circuit RS-232, émet le tout numériquement, vers un ordinateur portatif.

De cette manière, le photomètre envoie une lecture de luminosité à toutes les 1,5 secondes - sans se fatiguer ni s'exciter lors du maximum!

[ L'appareil comporte également un circuit de mesure de température. D'où son nom Photo-thermomètre. Actuellement, les données en température ne sont toujours pas analysées. ]

Autre particularité de cet appareil, il peut voir à travers les nuages. En effet, si le ciel était resté couvert lors de l'éclipse, la sensibilité du détecteur nous aurait permis de sentir la baisse de luminosité... Voici les données qu'il a prises lors de l'éclipse:

Courbe94vs99.GIF (3286 bytes)

[ Version 800x600 couleur ]

Les axes du graphique sont les mêmes que celles décrites dans la section précédente. À titre de comparaison, j'ai laissé les données de l'éclipse du 10 mai 1994 (points ronds).

On remarque immédiatement que la baisse de luminosité est radicalement plus forte lors de l'éclipse totale. Elle est passée de EV ~14 à EV ~0,5. Cela correspond à plus de 10_000 fois moins de luminosité! Remarquez aussi la vitesse. Dans les cinq minutes précédant le maximum, la pente est quasi verticale!

En fait, c'est cette rapidité qui frappe plus que la noirceur comme telle. À EV= 0, il fait encore suffisamment clair pour bien voir autour de soi, etc.

On note que la luminosité du ciel avant l'éclipse de 99 était inférieure à celle de 94. C'est surtout la présence d'un voile de nuages qui explique cela. D'ailleurs, ce voile, plus épais avant la totalité, nivelait la courbe. Après le maximum, le voile était plus mince et plus troué, ce qui explique le bruit sur la courbe après le temps 0.

Équivalence de flux

Section pour les avertis...

Les EV

En photographie, le EV est un indice d'exposition (exposition value).

EV= 0 signifie que la lumière disponible nécessite que le film soit exposé durant une seconde à un rapport d'ouverture f/1.0. Chaque EV supplémentaire correspond à un facteur deux en terme de flux lumineux.

EV= 1, signifie qu'il y a deux fois plus de lumière qu'à EV=0 et ainsi de suite. Par exemple, à EV= -3, il y a 256 fois moins de lumière qu'à EV= 5 (il y a 8 écarts de -3 à 5 donc, 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 x 2 = 256).

Puisque les EV sont associés à l'exposition, on doit spécifier à quelle sensisibilité de film ils s'adressent. Par exemple, EV= 3 à 100 ISO correspond à deux fois plus de lumière que EV= 3 à 200 ISO.

Le flux lumineux LUX

Dans le système métrique, le flux lumineux se mesure en LUX [lx]. 1_lx correspond à 1_lumen/m2 ou à une intensité lumineuse fournissant ~1.46x10-3_watt/m2.

Conversion

Le tableau suivant permet de convertir des EV @ 100 ISO en LUX:

EV @
100 ISO

LUX

EV @
100 ISO

LUX

-4 0.17 7 350
-3 0.35 8 700
-2 0.7 9 1 400
-1 1.4 10 2 800
0 2.8 11 5 500
1 5.5 12 11 000
2 11 13 22 000
3 22 14 44 000
4 44 15 88 000
5 88 16 175 000
6 175 17 350 000

Emprunter l'appareil

Il serait intéressant de mesurer, avec le photo-thermomètre, plusieurs éclipses pour les comparer entre elles. Comme je n'ai pas encore le luxe de couvrir toutes les éclipses solaires totales et partielles, je suis prêt à prêter l'appareil à ceux qui voudront prendre des mesures.

L'instrument est très peu encombrant et il est totalement autonome. Vous le mettez en marche et les données se prennent automatiquement. Alors si cela vous intéresse, communiquez avec moi.

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Conception et réalisation de Sébastien Gauthier
sauf indication contraire.
© 02/11/1999, 05/11/1999
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