Stockage du miroir

par  Frédéric Géa

Sous la correction de David Vernet


Le transport et le stockage du miroir se fait souvent dans une caisse séparée, pour autant il ne faut pas négliger cet accessoire sous prétexte qu'il ne fait pas réellement partie du télescope. Le miroir va passer la plus grande partie de son existence dans cette caisse, il convient donc de respecter certaines règles pour éviter les risques de détérioration autant d'ordre physique que chimique.

 

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La boîte doit protéger le miroir des chocs, de la poussière, et rester chimiquement neutre pour éviter toute détérioration prématurée de l'aluminure. Le matériaux de prédilection pour fabriquer cette caisse reste le bois non traité, mais pas n'importe quel bois. Il vaut mieux éviter les bois exotiques qui contiennent souvent des inclusions de silice, si on tient à utiliser ce type de bois, il faut vraiment vérifier qu'il n'y a pas de silice à l'intérieur pour éviter tout risque de rayure suite à la chute d'un morceau. Toujours pour éviter les rayures, il vaut mieux ne pas poncer le bois qui va servir à cette caisse pour éviter qu'un grain d'abrasif vienne se "promener" sur le miroir (un passage à la dégauchisseuse ou au rabot suffit). Ceux qui désirent une surface bien propre peuvent certainement utiliser l'altuglas (ou plexiglas) comme doublage des parois interne, mais cela n'est pas nécessaire pour protéger le miroir. 

De même pour minimiser tout risque d'agression chimique de l'aluminure, il vaut mieux éviter des matériaux (pourtant bien tentants) comme les mousses hautes densités, la plupart des matières plastiques, le polystyrène, les surfaces mélaminées etc... Ces matériaux sont susceptibles de dégager des solvants ou autres produits risquant d'endommager prématurément la fine couche réfléchissante, soit par leur propre évolution dans le temps, soit par les colles qui servent à leur mise en œuvre. 

Toujours pour éviter un risque de pollution chimique, il n'est pas conseillé de fermer trop hermétiquement le couvercle de la caisse afin que les éventuels solvants ne restent pas dans l'atmosphère confinée de la boîte. La question du traitement du bois avec du vernis ou de la peinture est souvent abordée, cette solution n'est pas nécessaire pour conserver la boîte en bon état car elle n'est pas exposée à des conditions atmosphériques agressives, de plus, les peintures ou vernis risquent eux aussi de dégager des solvants qui peuvent endommager l'aluminure, dans le temps, ces produits vont s'altérer et déposer des débris sur le miroir. Si malgré tout vous tenez absolument à prendre ce risque, prenez soin de laisser plusieurs semaines, voire plusieurs mois de séchage avant de mettre votre miroir dedans.

Malgré tout ce qui est dit auparavant, les miroirs de 400mm et plus ont besoin d'un support différent. En effet, les trois cales ont tendance à "marquer" le miroir qui va mettre un certain temps à retrouver sa forme initiale. Dans ce cas on peut utiliser un disque de mousse haute densité sur lequel reposera le miroir . Il existe de la mousse néoprène qui semble réunir les qualités mécaniques et de neutralité chimique requises .

 

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Vue aérienne de la boîte, avec quelques cotes pour un miroir de 368mm de diamètre.

Dans cet exemple, les 4 cales du fond (en contre-plaqué de 15 à 18mm) résultent de carrés de plus ou moins 128mm de côté, coupés en deux dans le sens de la diagonale. Les triangles isocèles ainsi obtenus sont, à leur tour, réduits pour ne laisser que deux bords de plus ou moins 80mm de long. Ceci permet de ne garder qu'une tangente minimale au miroir, et surtout permet d'élargir sensiblement l'espace entre le bord de l'optique et ceux de la boîte (cf. "les zones de prise en mains").

Les 4 cales supérieures, dépendantes du couvercle, assurent une certaine stabilité du miroir en station verticale. Des sections de latte en sapin raboté (18x18mm) coupées à 45° dans une boîte à onglet font très bien l'affaire.

Une hauteur de 10mm (minimum recommandé pour laisser "respirer" l'aluminure) entre la face interne du couvercle et le miroir, se calibre en fonction de:

1) la hauteur entre le fond de la boîte et le miroir (ex: 5mm pour glisser les doigts sous le verre)

2) l'épaisseur du miroir

3) la hauteur des planches latérales (qui déterminent le plan sur lequel se posera le couvercle)

4) la position des dites cales.

Comme le suggère le schéma de la vue latérale, plus les cales se rapprochent du centre, plus la hauteur augmente. Aussi, le tracé des mesures doit-il être le plus précis possible pour garantir un minimum de jeu au niveau du contact cales/miroir.

 

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