Par Nicolas Pillet, Association Apollo25
Depuis les années quarante, des agences spatiales se sont
formées dans le monde entier: USA, Russie, France, Allemagne, Japon,
Chine... Leur principal but: envoyer des machines et des hommes dans l'espace.
Pour cela, des fusées ont été construites, toujours plus
puissantes: Saturne 5, par exemple a atteint les 2270 tonnes de poussée
au décollage! Ces lanceurs ont aussi atteint un niveau de fiabilité
époustouflant: Ariane 4 détient 98.5% de réussite! Pour
réduire les coûts, on cherche à les faire de plus en plus
puissants, de faon à ce qu'ils puissent envoyer plusieurs satellites
à la fois en orbite. C'est la même chose pour les vaisseaux
habités: que ce soit la capsule Mercury, Gemini, Apollo, Vostok, Voskhod
ou Soyouz, ces engins ne peuvent aller et venir de l'espace qu'une seule et unique
fois, ce qui élève considérablement leur coût de
fabrication.
Avant de construire la première capsule habitée (Vostok), les
ingénieurs avaient déjà réalisé des plans
d'engins spatiaux dont la construction s'est vite avérée
impossible avec les moyens technologiques de l'époque. Ils sont donc
revenus au traditionnel vaisseau non-réutilisable qui atterrissait avec
des parachutes. Mais cette technique de vols spatiaux habités
s'avérant vraiment très coûteuse, les organisations
spatiales du monde entier se sont penchées sur leurs planches à
dessin et ont essayées de mettre au point un vaisseau spatial
habité réutilisable, c'est à dire qui ferait la navette entre
la Terre et le cosmos...
Les américains ont été les premiers à mettre au
point cette technique et dans la fin des années 1970, un prototype est
testé plusieurs fois dans l'atmosphère, largué d'un avion
équipé à cet effet: c'est Enterprise! Le 12 avril 1981, c'est
l'engin spatial final qui prend son envol de Cap Canaveral: Columbia.
Au premier coup d'oeil de cette merveille au décollage, on peut voir une
espèce de petit avion posé sur une fusée ordinaire. Mais en
réalité, c'est un peu plus complexe...
La navette spatiale américaine est composée de trois
éléments principaux: l'orbiteur, le réservoir externe et les
"boosters". L'idée de départ était de poser l'orbiteur sur la
plate-forme de lancement, et de la faire décoller à l'aide de ses
moteurs. Mais ces derniers se sont révélés être trop
gourmands pour les réservoirs de l'orbiteur et on a du rajouter sous ce
dernier un autre réservoir: la grosse saucisse marron (ET: External Tank)
afin de lui permettre de quitter l'atmosphère. Mais voilà, un
nouveau problème s'est présenté: les propres moteurs de
l'orbiteur
se sont révélés pas assez puissants pour amener sur
orbite la navette et le réservoir externe (ET). Pour satisfaire à
ces besoins, deux fusées d'appoint, les fameux "boosters" (SRB: Solid
Rocket Booster) ont été rajoutées pour propulser le tout.
Ces derniers brûlent du propergol solide. Les trois moteurs (SSME: Space
Shuttle Main Engine) de l'orbiteur, eux, utilisent de l'oxygène liquide
(LOX) et de l'hydrogène liquide (LH2).
L'orbiteur de la navette américaine dispose de trois types de moteurs:Document Apollo 25 |
Deux minutes et dix secondes après le décollage, les
fusées d'appoint sont larguées et, comme la navette est
encore dans l'atmosphère, elles sont parachutées pour
finalement retomber dans l'océan et être
récupérées.
Neuf minutes plus tard, après épuisement de tout son
carburant, le réservoir externe est à son tour largué
et brûle au contact des couches denses de l'atmosphère.
L'orbiteur est alors satellisé.
Une fois la mission terminée, on referme la soute, on allume
les rétrofusées (moteurs OMS: Orbital Maneuvering System),
et l'orbiteur quitte son orbite et descend lentement. Arrivé dans
les couches denses de l'atmosphère, le bouclier thermique
protège l'orbiteur de la chaleur causée par la friction
avec les couches denses de l'atmosphère. C'est en planant que
l'orbiteur vient se poser sur une piste, comme un avion.
Nombre de lancements par an de la navette américaine. A ce jour, la navette a effectué 91 missions dont 90 réussies, 9 amarrages avec la station russe Mir, 23 et 9 missions avec respectivement Spacelab et Spacehab (laboratoires orbitaux se trouvant dans la soute de la navette), 20 missions avec EVA (sortie d'un astronaute dans l'espace), 3 missions de lancement de sondes astronomiques (Ulysse, Galiléo et Magellan), 12 missions de lancements de satellites de communication, 5 missions de réparation et d'entretien de satellites en orbite (dont le télescope spatial Hubble), 28 missions comprenant des astronautes étrangers. Document Apollo 25. |
En dehors des missions de lancement de satellites, de sondes,
de réparations en orbite, etc., la navette américaine
a effectué plusieurs amarrages avec la station spatiale russe
"Mir". La première de ces rencontres eu lieu en juin 1995 avec l'étage orbital "Atlantis" (mission STS-71). Puis suivirent les
misions STS-74 (1995), STS-76, STS-79 (1996), STS-84 (avec le
fran&ecedil;ais Jean-François Clervoy), STS-86 (avec Jean-Loup
Chrétien) (1997), STS-89 et STS-91 (1998). La navette
américaine emmènera à partir de Décembre 1998
des éléments de l'ISS, la station spatiale internationale.
Nous parlions plus haut de la catastrophe de Challenger STS-51L en 1986.
Il faut savoir que plusieurs solutions de secours existent pour tenter
de sauver le vaisseau et son équipage en cas de problèmes
à différentes phases du décollage. Nous en
présentons ici quelques exemples:
Références:
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