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Histoire de l’astronomie et de ses grands hommes.

 

L’astronomie commence avec l’homme qui percevait l’alternance de la lumière le jour et des ténèbres de la nuit. C’est la plus ancienne des sciences mais également la mère de toutes les sciences. Ses origines remontent à plusieurs millénaires. Nous parlons alors d’archéoastronomie. Un os d’oiseau mis au jour dans l’abri Blanchard et datant d'environ 32 000 ans correspondrait à des notations lunaires. Certains scientifiques pensent que certaines scènes de la grotte de Lascaux présentent des objets célestes. Le cercle de Goseck, découvert en Allemagne en 2003 et tracé il y a près de 7 000 ans, est sans doute le plus ancien observatoire solaire connu. A cette période, il n’est pas question de science mais d’une sorte de phénoménologie permettant de vivre au fil des saisons. L’existence de l’homme qui devient agriculteur en dépend. Il n’en existe bien sûr pas d’écrits mais des monuments mégalithiques en témoignent. On en trouve de forme plus ou moins circulaire, et d’autres sous forme d’alignements, comme à Carnac en Bretagne ou Callanish dans l’archipel des Hébrides, érigé il y a plus de 3 500 ans. Un des plus célèbres est Stonehenge au sud de l’Angleterre dans la plaine de Salisbury, et découvert en 1649 par un anglais, amateur d’antiquités : John Aubrey. Il est difficile de prétendre que ces alignements de pierres, présents un peu partout dans le monde, sont des observatoires. Mais on peut penser qu’ils servaient à déterminer des orientations d’astres. Aux équinoxes ou aux solstices, par exemple, le Soleil se lève toujours au même endroit. Ces pierres, d’après un lieu précis fournissent cette direction. De plus, une pierre n’est pas périssable et est donc immuable pour effectuer ces observations. En Italie on trouve également des monuments de style mégalithique pouvant avoir un rapport avec les astres. D’une manière générale, toutes les civilisations se sont intéressées au ciel, certaines plus que d’autres et parfois à des époques différentes comme les Mayas, les Incas, les Egyptiens, les Grecs, les Arabes ou les Chinois. Au Mexique à Teotihuacan se trouve la pyramide du Soleil où, selon le peuple aztèque, notre soleil serait né. L’homme en a tiré des croyances, les dirigeants Mayas utilisaient leurs connaissances du mouvement apparent du Soleil pour susciter la peur et accroître leur pouvoir. Mais l’homme a vite compris, grâce à l’observation, que tous les astres bougeaient au fil du temps. Et voilà bien un maître mot : le « temps ». Très tôt il s’est fait ressentir de le maîtriser. Les premiers calendriers sont alors apparus. Souvent ils s’appuyaient sur le mouvement de la Lune ou du Soleil. Petit à petit ils se sont perfectionnés et sont devenus de plus en plus précis. On pouvait alors s’y reporter pour l’agriculture. Les Mayas utilisaient le Tzolk’in, un calendrier de 260 jours divisé en 13 mois, appelé tonalpohualli par les Aztèques, et le Haab’ comportant dix huit mois de 20 jours chacun auxquels s’ajoutait un dix neuvième mois de 5 jours. Chaque jour portait un nom différent selon ces deux calendriers, ce qui rendait leur utilisation assez compliquée. La plus vieille éclipse de Lune dont mention nous soit parvenue est celle du 17 janvier 3380 av. J.-C., qui aurait été décrite par les Mayas. Les premiers cadrans solaires datent des présocratiques.

Mais il semble que les premières observations des phénomènes célestes se sont effectuées en Mésopotamie voilà plusieurs milliers d’années. Les Babyloniens sont les premiers à avoir consigné par écrit le caractère périodique de certains phénomènes célestes, et à avoir appliqué le calcul écrit pour formuler leurs prévisions. C’est l’origine de l’astronomie occidentale que l’on peut situer vers 3000 av. J .C. Les astres étaient alors souvent considérés comme des Dieux et la détermination de leur position permettait d’établir des horoscopes, des calendriers ou des almanachs. En effet, à cette époque astronomie et astrologie se confondaient, sauf sans doute en Egypte. C’est encore hélas, quelquefois le cas de nos jours. D’ailleurs, pour ce peuple, c’est le dieu Mardouk qui a créé les cieux et la Terre. Les prédictions étaient généralement basées sur les incendies, les inondations ou autres phénomènes de ce genre. L’essentiel étant qu’ils apparaissent comme quelque chose de scientifique et liés à la position des planètes. Mais l’astronomie babylonienne a déjà permis d’établir quelques règles arithmétiques sur le déplacement des planètes, bien que liée à la mythologie. Il y a 5 000 ans, les Egyptiens avaient établi un calendrier assez précis de 365 jours. L’étoile « Sotis » (Sirius de nos jours) était surveillée avec attention car son retour annonçait les crues du Nil et donc les fertilisations des terres, ce qui était primordial pour l’agriculture.

Nous savons que les Chinois observaient régulièrement le ciel car des écrits d’au moins 3000 ans nous sont parvenus Certains d'entre eux comportent des traités astronomiques. Le document, désigné sous le nom de carte de Dunhuang et conservé à la British Library de Londres, est un atlas céleste complet découvert en 1900 parmi 40 000 manuscrits précieux entreposés dans les grottes de Mogao (également appelées « monastère des mille Bouddhas), sur la Route de la Soie chinoise. L’étude scientifique détaillée de la carte réalisée par les chercheurs a permis de conclure que l’atlas qui contient plus de 1300 étoiles a été composé dans les années +(649-684).  Utilisant des méthodes de projections mathématiques précises, il conserve une précision de 1,5 à 4° pour les étoiles les plus brillantes. C’est la plus ancienne carte d’étoiles connue toutes civilisations confondues et la première représentation graphique de l’ensemble des constellations chinoises. Le document se présente sous la forme d’un rouleau de papier très fin, de 394 centimètres de long et 24,4 cms de large. La première section est consacrée à l’étude des nuages, suivie par un atlas complet du ciel chinois présentée sur 12 panneaux le long de l’équateur, et complété par une carte du pôle nord céleste. La précision est remarquable avec un écart par rapport à la position réelle des étoiles de seulement 1 à 3°. Chaque panneau représente la région parcourue par le Soleil en un mois. Les étoiles sont réparties en trois groupes de couleurs différentes pour distinguer les trois catalogues anciens élaborés durant la période des Royaumes Combattants (- 476 à – 221). Le document est dessiné très soigneusement à la main, avec le nom indiqué pour la plupart des constellations. On a également trouvé mention des supernovae de 1006, 1054 et 1181. Ce peuple utilisait un système de coordonnées équatoriales et connaissait les douze signes du zodiaque. Il utilisait un calendrier dont chaque mois débutait par le jour prédit de la nouvelle Lune. Le ciel était divisé en astérismes un peu à la manière de nos constellations actuelles.

L’astronomie a subit une véritable révolution avec l’apport des Grecs. Ceux-ci en effet étaient des érudits et des mathématiciens. Leur rencontre avec les Egyptiens fut quelquefois ombrageuse certes, mais fit faire un grand bond en avant, scientifiquement parlant. Les philosophes grecs étudiaient la nature.

Thalès, savant grec et philosophe, est né à Millet vers –625. Il est sans doute l’un des plus grands novateurs de l’histoire de la Pensée. C’est en Egypte qu’il parfait sa connaissance du ciel. Son intérêt pour l'astronomie le poussa à faire de nombreuses observations sur les constellations. Il aurait été le premier à noter le voyage du soleil entre les deux Tropiques. Il établit aussi que certaines étoiles n'étaient pas toutes fixes par rapport aux autres et il les baptisa « Planètes », ce qui signifie corps errant. On dit même qu'il parvint à en répertorier les éphémérides. Il fut aussi le premier à constater que l'année ne comptait pas 365 jours, mais 365 et un quart. Il mesura les pyramides d'Égypte en calculant le rapport entre leur ombre et celle de notre corps. L'anecdote rapporte que le Pharaon Amasis aurait mis ses connaissances à l'épreuve en lui disant que personne n'était en mesure de savoir quelle était la hauteur de la grande pyramide]. Il partit simplement du principe qu'à un certain moment de la journée, l'ombre de tout objet devient égale à sa hauteur. Il ne lui restait qu'à déterminer le moment exact. Par la suite, Thalès se servit de sa propre taille comme unité de mesure. Il obtint les résultats suivants : 18 thalès pour l'ombre, puis il mesura le côté de la base qu'il divisa par deux et obtint 67 thalès ; la pyramide de Khéops mesure alors 85 Thalès. Or en mesure locale, le Thalès valait 3,25 coudées égyptiennes, ce qui fait 276,25 coudées au total. Nous savons aujourd'hui que la hauteur de la pyramide de Khéops est de 280 coudées soit 147 mètres. Comme quoi, la mesure de Thalès était déjà passablement précise. Impressionnés par ce calcul, les prêtres lui donnèrent accès à la bibliothèque où il put consulter de nombreux ouvrages d'astronomie.

Pythagore était un autre grand observateur de la nature. On dit qu’il pensait la Terre ronde, tournant sur elle-même en 24h et autour du Soleil en 365j ¼. Des historiens prétendent que Pythagore n’a jamais existé. Pourtant il a été facile de retrouver la trace de ses parents, de son épouse et de ses enfants. « Tout est nombre » disait Pythagore, qui est à l’origine du Quadrivium (Au moyen âge, ce terme désignait l’arithmétique, la musique, la géométrie et l’astronomie). On ne peut parler de Pythagore sans rappeler son célèbre théorème : Dans un triangle rectangle plan, le carré de la longueur de l'hypoténuse (côté opposé à l'angle droit) est égal à la somme des carrés des longueurs des côtés de l'angle droit.

Platon né à Athènes en -428 est avant tout un philosophe. Dans le timée, son dieu originel est le plus parfait qui soit. Son œuvre ne peut donc être que parfaite et il lui a donné la forme qui, selon Platon, correspond le mieux à ces critères : la sphère. Ce ciel est unique, en rotation uniforme, et se suffit à lui-même. Il y règne un ordre parfait, c’est-à-dire mathématique.

Eudoxe né à Cnide (Anatolie) en –406 est l’élève de Platon. Il est principalement connu pour sa théorie dite des "sphères homocentriques". Pour Eudoxe, les astres tournent tous autour de la Terre, qui est immobile : le Soleil, la Lune et toutes les planètes alors connues (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne). Les mouvements de chaque astre sont commandés par un groupe de sphères qui lui est propre. Les étoiles bougent elles aussi selon Eudoxe, puisque pour lui la Terre est immobile. Elles sont fichées dans une sphère tournant d'Est en Ouest en 24 heures autour de l'axe des pôles de la Terre. Ce système permet à Eudoxe de modéliser (au moins qualitativement) le mouvement rétrograde des planètes. Eudoxe fut le premier à calculer la durée de rotation de l'année terrienne. Il l'évalua à 365 jours 1/4. Ce résultat, très proche de la valeur connue de nos jours, a été amélioré par Clavius à la demande de Grégoire XIII pour la création du calendrier grégorien.

Né en Macédoine à Stagire en –384, Aristote, ce disciple de Platon est le fondateur de la pensée scientifique. Il fut le premier à s’attacher sérieusement aux sciences naturelles et aux sciences humaines. Il garde la séduisante image platonicienne d’un ciel géocentrique en forme de grosses boules et les délicates constructions d’Eudoxe. Sachant que rien ne peut exister en dehors du premier, il emboîte les secondes les unes dans les autres, dans l’ordre où Platon rangeait les astres. Bref, il arrive à un résultat de 55 sphères de nature parfaite et immuable, tout en laissant le soin aux mathématiciens de trouver le nombre exact. Après Aristote débute la période hellénistique avec l’apparition de l’école d’Alexandrie. Elle s’étend sur environ trois siècles.

La circonférence de notre planète a été réalisée au IIIe siècle avant notre ère par Eratosthène. Il vivait alors à Alexandrie en Egypte où il dirigeait la célèbre bibliothèque. C’est dans ce lieu où est rassemblé le savoir humain, qu’un jour il fut surpris par un document indiquant qu’à Syène, aujourd’hui Assouan, au sud de l’Egypte, un bâton planté dans le sol n’émet pas d’ombre le 21 juin à midi. De plus, le Soleil se reflétait très exactement au fond d’un puit. C’est alors qu’il eut l’idée, un 21 juin à midi, de faire cette expérience à Alexandrie. Mais là, contrairement à Syène, le bâton faisait une ombre. Eratosthène était astronome mais également mathématicien. Il pensa que seule une surface courbe pouvait créer ce phénomène. Il connaissait également la distance qui séparait Alexandrie de Syène soit environ 800 kilomètres. L’angle formé entre l’extrémité de son bâton et la longueur de l’ombre était de 7 degrés, ce qui représente près d’un cinquantième de 360 degrés, la Terre étant sphérique, car n’oublions pas qu’alors, de nombreux philosophes grecs pensaient que la Terre était plate, contrairement aux pythagoriciens. Par conséquent, il se dit qu’en multipliant 50 fois 800 kilomètres le résultat devait correspondre à la circonférence de la Terre, soit 40 000 kilomètres. Et en effet, il était bien près de la vérité. Cette découverte incita de nombreux navigateurs courageux à s’aventurer sur les mers. Ce fut aussi l’époque des fondements de l’astronomie. On y relevait la position des planètes connues à cette période. La Chine n’était pas en reste et l’astronomie y était pratiquée depuis bien longtemps. Mais ce pays était bien loin de l’occident et nul ne connaissait leurs avancées en la matière.

Ensuite, on voulu calculer d’autres distances, et en particulier dans le système solaire. C’est ainsi qu’Aristarque de Samos (vers 320-250 av. J.C.) entreprit de mesurer les distances de la Lune et du Soleil. Bien entendu, les instruments de cette époque ne permettaient pas ce genre de calcul et les résultats furent assez éloignés de la réalité. Mais il faut bien un début. Et plus tard, ces calculs deviendront de plus en plus précis. C’est le cas notamment avec Claude Ptolémée (100-165 ap. J.C.) qui évalua la distance de la Lune à 29,5 fois le diamètre de la Terre. En réalité elle est de 30 fois.

Citons encore Apollonios de Perga (-240 ; -174)considéré comme l’un des plus grands mathématiciens de l’antiquité. Claude Ptolémée apporta beaucoup à l’astronomie en écrivant « La syntaxe mathématique », appelée plus tard l’ « Almageste », ouvrage de treize volumes, et proposa un modèle planétaire géocentrique du système solaire dans lequel donc, la Terre en était le centre, modèle qui d’ailleurs allait faire référence durant plusieurs siècles. Il rend compte du mouvement de la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne, ainsi que des étoiles considérées à l’époque comme fixes.

A partir du VIIe siècle, la civilisation tend à se déplacer vers les pays musulmans. L’ère islamique débute en 622. Cette civilisation fut inspirée par les Perses, l’Inde et la péninsule ibérique. Un siècle plus tard les Arabes sont à leur apogée mais subissent cependant de sérieux revers dans leurs différentes conquêtes, comme à Poitiers en 732 où Charles Martel les repousse. Ils ont cependant traduit les écrits des grands penseurs grecs. Une contribution essentielle de l’islam à la science est l’adoption de la numérotation à dix chiffres, du zéro à neuf. L’occident l’adopte rapidement. A la fin du IXe siècle, al-Battani (Albategnius) (858-929), observe à l’aide d’instruments sophistiqués dans son observatoire de Raqqa sur l’Euphrate. Il détermine et vérifie les principales constantes astronomiques.

 

Il faut en effet attendre le Polonais Nicolas Copernic (1473-1543) pour révolutionner la vision du système solaire. Copernic devient orphelin très jeune et c’est son oncle Lucas Watzelrode qui se charge de lui et de son frère André. Après avoir été élève à l’université de Cracovie, Nicolas part en Italie à Bologne en 1496. Il y étudie le droit et la médecine mais s’initie également à l’astronomie, science qui le passionne. Un an plus tard, il reçoit l’acceptation de son élection au canonicat de Warmie mais décide de rester à Bologne. Puis en 1501 il s’inscrit à l’école de médecine de Padoue. Son retour en Pologne se réalisa six ans plus tard où il devient chanoine. Il est également un fin politicien et s’intéresse à l’économie de son pays qui est en pleine crise monétaire. En 1513 Copernic fit construire un observatoire qui lui permit d’observer le mouvement des planètes. Un an plus tard il rédigeait « Sur les théories des mouvements des objets célestes d’après leur arrangement » qui ne fut pas publié. Ce manuscrit fut réservé à ses amis. C’est ici qu’il proposa la Terre en mouvement et le Soleil immobile. Ce n’était guère facile à faire admettre et il restait prudent vis à vis de l’église pour qui le centre du monde était la Terre. Il travailla donc dans l’ombre et écrivit son œuvre majeure « Des révolutions des orbes célestes » qu’il acheva en 1530 et dont il refusait la publication. Celle-ci eut tout de même lieu l’année de sa mort en 1543. Mais bien sûr, l’église toute puissante s’opposait fermement à cette vision du système solaire. Bien peu de scientifiques s’y rallièrent. Parmi eux, un certain Giordano Bruno tenta même de développer cette théorie car pour lui, Copernic n’était qu’un « simple mathématicien ». L’inquisition le condamna au bûcher. Cependant, l’œuvre de Copernic faisait son petit bonhomme de chemin.

 

C’est alors qu’arrive un homme particulièrement intéressant : Galileo Galilei (dit Galilée) voit le jour à Pise le 18 février 1564. Sa famille s’installe ensuite à Florence. Galilée fréquente alors un monastère et il est attiré par les mathématiques et la mécanique. En 1581 il étudie la médecine à l’université de Pise selon le vœux de son père. Mais cette discipline ne l’intéresse pas vraiment. Il revint donc vers les mathématiques qu’il affectionnait tant. En 1589 il devient professeur de mathématiques à l’université de Pise puis à Padoue trois ans plus tard. Il y enseignait également la géométrie et l’astronomie. En 1608 Galilée se procura une lunette que venait de faire breveter un hollandais du nom de Hans Lipperhey. En effet, la Hollande était en guerre contre l’Espagne et cet instrument, destiné à l’armée était très précieux. Par contre il est difficile de connaître son inventeur. Galilée l’améliora et en fabriqua une qui grossissait davantage. C’est en janvier 1610 qu’il la pointa vers le ciel. A partir de cet instant, l’astronomie allait changer de visage. La Voie lactée était emplie d’étoiles. La Lune possédait un relief tourmenté. Quatre Lunes tournaient autour de Jupiter. Saturne paraissait entourée de deux disques plus petits. Cette même année il publia « Le messager céleste » dans lequel il annonçait ses découvertes. En 1613 il écrivit « Lettre sur les taches solaires » où il soutenait le système héliocentrique de Copernic. Mais la sainte inquisition voyait tout cela d’un très mauvais œil car cela allait à l’encontre des saintes écritures. Les ennuis de Galilée allaient vraiment prendre forme quand il publia le « dialogue sur les deux grands systèmes du monde ». Le livre connut un grand succès mais les partisans de Ptolémée fulminaient. L’église fit arrêter l’imprimerie du livre en 1632 et convoqua Galilée à Rome où il dut abjurer l’hérésie de la théorie copernicienne. De plus il fut condamné à l’emprisonnement à vie. En réalité il passa le restant de sa vie en résidence surveillée. Devenu aveugle, il mourut le 8 janvier 1642. Il faudra attendre 1992 pour que le pape reconnaisse l’erreur de l’église vis à vis de Galilée.

 

Contemporain de Galilée, Johannes Kepler naquit en Allemagne dans la ville de Weil der Stadt le 27 décembre 1571. Sa santé était fragile mais il dut travailler très jeune dans l’auberge de son grand-père où il vivait avec sa mère. Après avoir fréquenté l’école de Leonberg puis une école latine, il s’inscrivit à l’université de Tubingen en 1587. Il y étudia la théologie et la philosophie mais était doué pour les mathématiques et l’astronomie. Il soutenait l’héliocentrisme de Copernic. A Graz, il établit un calendrier astrologique dont certaines prédictions se réalisèrent, ce qui lui fit acquérir une grande notoriété auprès du public. Durant sa vie il établira quinze calendriers de ce type. A vrai dire, ce qui l’intéressait avant tout, c’est l’argent que lui rapportait ce genre de travail. Mais la géométrie l’inspira à mieux comprendre les orbites planétaires et en 1596 il publiait « Les mystères du monde ». Quelques années plus tard, il allait établir trois lois, toujours utilisées, pour décrire le mouvement des planètes autour du Soleil. Son œuvre « L’harmonie du monde » fut achevée en 1618. Par ces cinq volumes il était convaincu avoir découvert la logique de Dieu pour la création de l’univers. Mais en 1630 il se retrouva dans une situation financière très précaire et il se rendit à Regensburg où il espérait trouver de l’argent. Malheureusement il contracta une mauvaise fièvre peu de temps après qui l’emporta le 15 novembre de cette même année.

 

Il fut une époque où Kepler travailla avec un astronome danois : Tycho Brahe. Né en 1546 dans une noble famille, il est envoyé dès l’âge de treize ans à l’université de Copenhague. En 1560, c’est une éclipse de Soleil qui l’attire vers l’astronomie. Après avoir beaucoup voyagé, il découvre une nouvelle étoile dans la constellation de Cassiopée ce qui le pousse à rédiger « De nova stella » où il consigne ses observations et ses conclusions. Devenu célèbre, le roi Frederic II lui offre l’île de Hven pour y construire un observatoire. Brahe l’appellera « Uraniborg ». A l’aide de divers instruments qu’il fit construire tout spécialement, il réalisera de très nombreuses observations soigneusement répertoriées. Il établira entre autres un catalogue d’étoiles très précis pour l’époque, dont se serviront souvent ses successeurs. Mais d’un caractère très dur, il perd ses mécènes à la mort de Frederic II en 1588. Il quitte alors son île pour reprendre ses voyages et c’est à Prague qu’il mourra en 1601.

Tycho Brahe était surnommé « l’homme au nez d’or » car en effet, lors d’un duel en 1566, il perdit son appendice qu’il fit remplacer par une prothèse réalisée en argent et en or.

 

 

 

Christiaan Huygens est né à La Haye aux Pays-bas le 14 avril 1629. Le nom de Huygens est bien sûr mondialement connu grâce à la sonde du même nom qui a été expédié sur Titan. Le père de Christiaan est mathématicien et un scientifique accompli. L’avenir de son fils semble donc tracé. Le jeune Huygens est influencé par Descartes mais plus tard il sera en désaccord avec ce philosophe. Il travaille sur une théorie concernant les forces agissant sur un corps dans un mouvement circulaire. Il y applique la fabrication d’une horloge utilisant le mouvement régulier d’un balancier. Arrivé à Paris avec son père en 1655 il y expose ses résultats d’observation de Titan, le plus important satellite de Saturne. Plus tard, de retour aux Pays-bas il se consacre à Saturne et ses anneaux, mais également à Mars et son relief, puis le passage de Mercure devant le Soleil. Il découvre aussi la grande nébuleuse d’Orion. Il explique la diffraction et la réflexion de la lumière dans son mouvement ondulatoire, en s’opposant en cela à Newton et explique la propagation de la lumière dans son « Traité de la lumière ». En réalité, sa plus grande contribution à la théorie ondulatoire fut d’avoir démontré qu’elle explique également la propagation rectiligne des rayons lumineux tout en prévoyant qu’un rayon pénétrant par un petit trou s’éparpille tout autour. Plus tard, des arguments décisifs seront apportés par l’Anglais Thomas Young (1773-1829) et le Français Jean Fresnel (1788-1827), qui démontreront que dans certains cas la superposition de deux rayons lumineux produit l’obscurité, ce qui n’est pas compatible avec un modèle corpusculaire. Huygens définit la force centrifuge, et encore bien d’autres travaux. Il est infatigable. En 1661 il est nommé membre de la Royal Society. En 1673 il publie « Horlogium Oscillatorum », un de ces ouvrages majeurs, où il explique le fonctionnement et le montage d’une horloge à pendule. Mais peu à peu sa santé se fragilise et la politique de Louis XIV lui déplaît. Il retourne donc dans son pays natal pour y poursuivre son œuvre. Il y mourra en 1695.

 

Isaac Newton naît prématurément le 25 décembre 1642 à Woolsthorpe dans le Lincolnshire en Angleterre. Il n’a pas connu son père, mort trois mois plus tôt. Sa mère se remaria avec un riche pasteur alors qu’il avait deux ans, et dès lors il fut confié à sa grand-mère. Durant son enfance et même au-delà il ne manifesta que bien peu d’égards à sa famille et à ses amis. De nature curieuse et s’intéressant un peu à tout il n’eut pas une bonne scolarité. Ses enseignants le disaient inattentif et paresseux. Quand il eut dix ans, sa mère devint veuve à nouveau mais hérita d’une belle somme d’argent. Comme le jeune Isaac n’était pas doué pour l’école, elle décida de l’en retirer afin qu’il travaille dans sa ferme. Mais ce ne fut guère mieux et il fut remis à l’école. A l’université de Cambridge il obtint une bourse en 1664. Mais l’établissement ferma ses portes un an plus tard à cause de la peste bubonique. Newton se retira à Lincolnshire pendant un an et demi. Il y étudia les mathématiques, la mécanique, l’optique et la gravitation. Cette période lui fut bénéfique. Ce serait aussi dans ces moments là qu’il s’interrogea sur le fait qu’une pomme tomba d’un arbre sous lequel il se trouvait et qu’il se posa la question : pourquoi ce fruit tombe au sol et que la Lune reste en orbite autour de la Terre ? Mais cette légende n’a jamais été prouvée. De retour à Cambridge, il étudia la philosophie et la science. Il était également très attiré par les écrits de Copernic, Galilée et Kepler. En 1669, alors qu’il fut nommé « Lucasian Professor », il fit ses premières expériences sur la lumière. A l’aide d’un prisme de verre, il décomposa la lumière blanche en plusieurs faisceaux colorés allant du violet profond au rouge sombre, en un spectre continu (continuum). Sans le savoir, Newton venait de fabriquer le premier spectroscope. Il fit également de grands progrès en mathématique. Il établit également la loi de la gravitation universelle qui dit que la force de gravité entre deux objets est inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Et il en déduisit les trois lois du mouvement. La physique gravitationnelle était née et il en écrivit un traité :  « Les principia ». Travaillant presque jour et nuit, il en oubliait parfois de se nourrir. Plus tard il devint gouverneur de la monnaie royale qui lui permit le rétablissement de l’intégrité de la monnaie anglaise. En 1705, il fut fait chevalier par la reine Anne. Suite à une crise de goutte et une infection pulmonaire, Newton mourut en mars 1727.

 

Invité en 1671 par Jean-Dominique Cassini (1625-1712) à séjourner à l'Observatoire de Paris qu’il dirige, l'astronome danois Olaf Christensen Römer (1644-1710) y étudie notamment le mouvement des satellites galiléens de Jupiter, découverts en 1610 par Galilée. Il constate astucieusement que les occultations de ces satellites par la planète sont en retard par rapport aux prédictions des éphémérides lorsque la Terre est loin de Jupiter, et qu'ils sont en avance lorsque la Terre en est plus proche. Il en déduit en septembre 1676 que c'est le temps que met la lumière à nous parvenir de Jupiter qui cause ce retard ou cette avance. Il calcul alors celle-ci et en déduisit qu’elle voyageait 10 000 fois plus vite que la Terre sur son orbite, ce qui est proche de la valeur réelle.

A noter que c’est Jean-Dominique Cassini qui découvre la grande tache rouge de Jupiter en 1665. On lui doit également la découverte de quatre satellites de Saturne, ainsi qu’une division dans les anneaux de cette même planète, qui porte désormais son nom. Mais on parle souvent de « dynastie » Cassini car en effet quatre d’entre eux furent de grands scientifiques.

 

A cette époque, la Royale Society à Londres et l’Académie royale des sciences à Paris, régnaient sur l’Europe scientifique. Des observatoires s’érigeaient tels ceux de Greenwich et de Paris. Munis d’équipements perfectionnés, les astronomes et mathématiciens travaillaient sur la mécanique céleste amorcée par Newton, afin de définir au mieux l’orbite des planètes. Parmi ceux-ci on trouve Pierre Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759), instigateur d’une expédition en Laponie pour mesurer la longueur d’un degré d’arc de méridien ; Alexis Claude Clairaut (1713-1765),  qui élabora une théorie sur la forme de la Terre et calcula l’orbite de la comète de Halley ; Jean le rond d’Alembert (1717-1783), qui décrivit le mouvement de la Terre autour de son centre de gravité ; Charles Messier (1730-1817) était avant tout un « chasseur de comète ». Il en étudia plus de quarante et en découvrit une vingtaine. Mais il se rendit compte que ces petits objets diffus pouvaient être confondus avec d’autres qu’on appelait à l’époque nébuleuses. Pour bien distinguer les deux il établi un catalogue de ces objets, comportant 110 entrées diverses tels que des galaxies, des nébuleuses proprement dites ou des amas stellaires ; Joseph Louis Lagrange (1736-1813), qui étudia le problème de la stabilité du système solaire ; Pierre Simon Laplace (1749-1827), et bien d’autres encore. Ce dernier peut être considéré comme le Newton français. Il naît en Normandie à Beaumont en Auge et travaille bien à l’école ce qui lui l’accession aux ouvrages scientifiques les plus récents. Il arrive à Paris à 18 ans où d’Alembert lui obtiendra un poste d’enseignant en mathématique. Puis il travaille avec Lavoisier sur des mesures calorimétriques relatives aux chaleurs spécifiques et aux réactions chimiques. Il décrit ses travaux dans les cinq volumes de sa « Mécanique céleste ». On lui doit aussi l’hypothèse de la formation du système solaire à partir de la condensation d’une nébuleuse primitive. Il expliqua les marées, l’aplatissement de la Terre, la libration de la Lune, la forme et la rotation des anneaux de Saturne et la précession des équinoxes. Il fut également le premier à faire allusion à des singularités gravitationnelles, ce qui deviendra plus tard les trous noirs.

 

William Herschel est né à Hanovre en Allemagne (1738-1822). Troisième de six enfants il est initié très tôt à la musique par son père, lui-même musicien, et joue du hautbois. En 1757 il part en Angleterre avec son frère Jacob et y vit de la musique. Puis son intérêt se porte sur l’optique. En 1772 sa sœur Caroline le rejoint. Il est alors passionné par l’astronomie. Les télescopes avec lesquels il travaille ne lui donnent guère satisfaction. Il décide donc d’en fabriquer lui-même. Peu à peu ses instruments deviennent de très bonne qualité et surpassent même ceux de l’observatoire de Greenwich. Il observe beaucoup les étoiles et notamment les étoiles doubles. En mars 1781 il remarque un petit objet diffus et pense qu’il s’agit d’une comète. En fait il s’agit d’Uranus. Cette découverte lui vaudra la médaille Copley décernée par la Royal Society. En 1789 il aboutit à un télescope de 12 mètres de longueur focale et 1,2 mètre de diamètre qui lui permet de découvrir deux satellites supplémentaires à Saturne. Il dénombre 2 500 objets diffus. En 1800, à l’aide d’un thermomètre, il montra qu’une chaleur se manifestait au-delà de la lumière rouge émise par le Soleil. Il l’appela « radiation infrarouge ». Les balbutiements de la spectroscopie étaient nés. En 1816 il est fait chevalier par la reine. Il travaillera jusqu’à sa mort. Quant à sa sœur Caroline, elle seconde son frère William en consignant toutes ses observations. Mais elle est aussi une observatrice avertie et découvre trois nébuleuses en 1783. De plus elle découvrira huit comètes et remet à jour le catalogue d’étoiles de Flamsteed. A la mort de William, elle retourne vivre à Hanovre jusqu’à sa mort en 1848.

Nous venons de parler très brièvement de spectroscopie. En réalité c’est en 1786 que l’astronome américain David Rittenhouse fabriqua le premier « réseau » pour diffracter la lumière. Pour cela il tendit des cheveux entre des pas de vis très fins. Plus tard en 1821, le physicien allemand Fraunhofer (1787-1826) utilisera la même technique avec des fils métalliques. C’est ainsi qu’il découvrira des raies sombres, donc d’absorption, dans le spectre solaire.

 

Urbain Jean-Joseph Le Verrier (1811-1877) est né à St Lô où il passe huit ans au collège avant d’entrer au collège Royal de Caen. Là, il se consacre principalement aux mathématiques. Ensuite il se rend à Paris, passe par le collège Louis le grand pour rentrer à l’école polytechnique en 1831. Deux ans plus tard il en sort ingénieur pour l’administration des tabacs. Mais ça ne dure pas, il préfère se consacrer à la science et en particulier à la mécanique céleste. Il perçoit des anomalies dans l’orbite d’Uranus. Pensant qu’il peut s’agir des perturbations d’une planète inconnue, il se lance dans les calculs pour définir son orbite. Bien lui en a pris puisqu’effectivement, Cette nouvelle planète est observée d’après ses données. Elle est baptisée Neptune. Autrement dit, Le Verrier e découvert Neptune uniquement avec un crayon et du papier. Il tente de réitérer la même chose pour Mercure, mais là il se trompe. Mercure présente bien des anomalies mais ce n’est nullement dû à une autre planète. Plus tard la relativité en donnera l’explication. En janvier 1854 il devient directeur de l’observatoire de Paris où il mettra en place un réseau d’observatoire météorologique sur l’ensemble du territoire. On lui doit la météorologie moderne. Il meurt à Paris d’une douloureuse maladie.

 

 

 

 

Un écossais, James Clerck Maxwell (1831-1879) né à Edimbourg, était mathématicien et physicien. Ses parents étaient aisés et dès sa plus tendre enfance il faisait preuve d’une curiosité peu ordinaire. Cependant sa scolarité n’est pas bien vaillante. De plus ses camarades se moquent souvent de lui, mais il n’y prête pas trop attention. Il se lie tout de même d’amitié avec deux d’entre eux qui deviendront d’ailleurs de très brillants étudiants : Lewis Campbell et Peter Guthrie Tait. Mais à treize ans, un peu contre toute attente, il remporte la médaille de mathématique de son école tout comme le premier prix d’anglais et de poésie. L’année suivante il trouve un ingénieux moyen de tracer des ellipses et décrit celles-ci avec grande précision. A partir de seize ans, il va étudier à l’université d’Edimbourg et ses résultats s’améliorent vite. Il profite même de son temps libre pour réaliser quelques expériences de sa conception avec des appareils de chimie notamment. Mais ce qui l’attire d’abord sont les propriétés de la lumière polarisée. Il va rapidement découvrir la photoélasticité et la biréfringence. A 19 ans il part pour Cambridge et entre au Trinity college d’où il en sortira diplômé en mathématique quatre ans plus tard. Puis, fort de ses compétences en optique, il donnera des cours sur le sujet. A partir de 1856, à Aberdeen où il professe désormais, il étudie les anneaux de Saturne. Il mettra deux années à comprendre leur nature physique. En 1860 il part à Londres avec son épouse, pour y tenir une chaire de philosophie au King’s College. C’est là qu’il va travailler sur l’électromagnétisme, l’électrostatique et autres champs magnétiques. Il formule ses célèbres équations à partir des travaux de Faraday (1791-1867) et de Ampère (1775-1836). Il meurt à Cambridge le 05 novembre 1879. Albert Einstein reconnaîtra son travail comme le plus fructueux depuis Newton.  

 

L’astronomie est désormais une science populaire. De nombreux amateurs s’y adonnent et parmi eux, certains l’enseignent. C’est le cas en France de Camille Flammarion. Né à Montigny le Roi le 26 février 1842, il reste un vulgarisateur scientifique hors pair. Après des études à Langres il débute sa carrière au bureau des longitudes à Paris. Persuadé que notre planète n’est pas la seule à héberger la vie, il écrit son ouvrage sur « La pluralité des mondes habités ». Mais son directeur, Urbain le Verrier, ne voit pas cela d’un bon œil et il le congédie. Il entre alors à la rédaction de la revue « Cosmos » puis devient rédacteur scientifique au journal « Le siècle ». Son désir d’apprendre et de faire partager ses connaissances l’amène à donner des conférences sur l’astronomie. En 1866 il se fait construire une lunette de 108 mm de diamètre. Il étudie l’atmosphère en prenant place à bord d’aérostats. En 1883 il fonde l’observatoire de Juvisy sur un terrain qu’un riche propriétaire bordelais lui a offert, et la « Société astronomique de France » quelques années plus tard, au sein de laquelle il dirige la revue « L’astronomie ». Lors de ses observations, plus rares qu’il ne le voudrait, la planète Mars est une de ses cibles préférées. Durant sa vie il écrira de nombreux ouvrages scientifiques qui seront d’ailleurs sa principale ressource financière, parmi lesquels « L’astronomie populaire » est peut-être celui qui aura le plus de succès auprès du public. Il y décrit de manière simple et captivante, le système solaire et les étoiles. En 1902 il renouvelle l’expérience du pendule de Léon Foucault, par laquelle celui-ci avait démontré dès 1851 la rotation de la Terre. Grâce à cet homme de convictions l’astronomie est à la portée de tout le monde. Il s’éteindra à Juvisy en juin 1925.

En 1928 l’ingénieur Américain Karl Jansky (1905-1950) travaille à la Bell telephone. Cette compagnie qui désire transmettre outre atlantique lui demande de vérifier d’éventuels parasites qui pourraient gêner ces transmission. Jansky construit alors une antenne et au bout de quelques mois, capte effectivement des parasites. Certains sont parfaitement explicables, mais il en est un qui lui échappe et qui revient très régulièrement toutes les vingt quatre heures. Pensant tout d’abord que le Soleil pourrait en être la cause, il en conclura après bien des recherches que ce signal provient de notre Galaxie et plus précisément vers le centre de celle-ci. Les laboratoires Bell concluent que ce type d’interférence ne gêne pas leur projet et Jansky est désigné à d’autres tâches. Toujours est-il que la radioastronomie était née. Mais pendant plusieurs années personnes ne s’intéresse à ce sujet. Il faudra attendre 1937 et un autre ingénieur américain, Grote Reber qui va se pencher sur ces signaux. Il en capte en provenance du Soleil mais il n’y a là plus rien de nouveau. L’armée a fait de grands progrès en matière de récepteurs et d’antennes radio. Après la seconde guerre mondiale les scientifiques commencèrent à construire des radiotélescopes un peu partout dans le monde. De nombreuses radiosources furent alors découvertes, et même en dehors de notre Galaxie. La radioastronomie devenait une branche à part entière de l’astronomie. En 1965, deux physiciens américains, Arno Penzias et Robert Wilson, eux aussi travaillant pour la Bell Telephone, testaient un type d’antenne précédemment utilisé à la communication avec les satellites Echo puis Telstar 1, afin de l’étalonner en vue de futures expériences. Lors des essais, ils détectaient toujours une sorte de bruit parasite, sans en comprendre la provenance car celui-ci semblait être identique dans toutes les directions. C’est ce qui leur fit penser que la source provenait de l’antenne elle-même. Il la nettoyèrent méthodiquement mais rien n’y faisait. Ce bruit, converti en température d'antenne, correspondait à une température du ciel de 3 Kelvin environ. Les deux opérateurs ne connaissaient guère les travaux de l’époque en matière de radioastronomie et se renseignèrent donc. En réalité, ils avaient détecté le fond diffus cosmologique, qui renforçait la théorie du Big-Bang. Cette découverte leur valu le prix Nobel de physique de 1978.

 

« Une nouvelle vérité scientifique ne triomphe pas en convainquant ses adversaires et en leur faisant voir la lumière, mais plutôt parce que ses adversaires finissent par mourir, et que grandit une nouvelle génération à qui cette vérité est familière ». C’est ce qu’à écrit Max Planck à la fin de sa vie. Max Karl Ernst Ludwig Planck est né à Kiel le 23 avril 1858 au sein d’une famille nombreuse.  Il fréquenta l’école secondaire de Munich avec de très bons résultats. Il adorait la musique et fréquentait l’opéra et les salles de concert, à tel point qu’il hésita même à devenir musicien professionnel car il jouait du piano avec talent. Finalement, en 1874 il entre à l’université et y étudie la physique. Il n’est pas vraiment encouragé à suivre cette voie, mais il persiste et part pour l’université de Berlin, Baccalauréat en poche. Il y suit les cours du physicien Von Helmholtz, sans les apprécier beaucoup. Attiré par le second principe de la thermodynamique et l’entropie, il en fera le sujet de sa thèse de doctorat. En 1885 il obtient un poste de professeur adjoint à Kiel mais n’y restera que quelques années jusqu’à ce qu’il retourne enseigner à l’université de Berlin. La physique théorique était peu enseignée en Allemagne et Planck savait que sa carrière n’avait pas un brillant avenir. Il connaissait également un programme de recherche sur les corps noirs et se penche sur leur rayonnement électromagnétique. En 1893, un autre jeune physicien allemand de seulement vingt neuf ans, Wilhelm Wien (1864-1928), avait découvert une relation mathématique décrivant l’effet d’un changement de température sur la répartition du rayonnement d’un corps noir, qui lui vaudra le prix Nobel de physique en 1911. Mais il s’avéra que cette loi avait des failles au niveau de l’infrarouge. Des recherches avaient lieu à ce sujet mais c’est Planck qui résolu le problème en 1900, sous la forme d’un nouvelle loi spectrale du rayonnement d’un corps noir, appelé la loi de Planck. Elle décrit la répartition de l'énergie électromagnétique (ou la répartition de la densité de photons) rayonnée par un corps noir à une température donnée, en fonction de la longueur d'onde. Bien que ne quantifiant pas la lumière en photons, cette loi sera à la base des quanta. En 1911, Max Planck organise le premier congrès Solvay à Bruxelles, qui réunit les plus grands physiciens de l’époque. Il reçoit le prix Nobel de physique en 1918 et d’autres distinctions suivront. Ses écrits sont nombreux et il donna de nombreuses conférences. Il s’éteint le 04 octobre 1947 à Göttingen.

 

Nous sommes encore bien loin de connaître l’univers mais un homme va apporter une immense contribution à sa compréhension. Albert Einstein est né à Ulm en Allemagne le 14 mars 1879. Il n’aimait guère l’école et ses résultats étaient très passables. A cinq ans il fut intrigué par l’aiguille d’une boussole que lui montrait son père. Elle pointait toujours vers le Nord. Plus tard il déclara « Je sentais qu’il y avait quelque chose de profondément caché derrière l’apparence des choses ». Dès six ans il commença à apprendre le violon, il aimait la musique. Il entre au lycée à dix ans mais supporte mal la discipline. Quelques années plus tard il échoue à l’examen d’entrée de l’école polytechnique de Zurich. On l’envoie alors étudier en Suisse où il obtient un diplôme en 1900. Un an plus tard il a une petite fille avec Mileva Maric. L’enfant meure à l’âge de deux ans. Albert Einstein est à la recherche d’un emploi mais la plupart des portes se ferment devant lui. Passionné de physique il se résigne à accepter un poste à l’office des brevets de Berne. Il peut alors vivre d’un salaire honnête, bien que ce travail routinier ne l’intéresse pas vraiment. Il apprécie à parler physique avec des amis et crée un groupe de discussion qu’il nomme « Académie Olympia ». Partageant les résultats de leurs travaux, Einstein écrit des articles qu’il soumet en 1905, à la revue allemande « Annales de physique ». Il y est question de quantum de lumière, découvert par Max Planck, des dimensions et mouvements de la matière, et de l’électrodynamique des corps en mouvement, qui allait devenir la relativité restreinte. Il s’agissait d’une compréhension de l’espace et du temps. Dans cet esprit, n’importe qui devait mesurer la vitesse de la lumière en obtenant le même résultat, quelque soit son déplacement. D’autre part, il énonçait que la masse d’un objet augmente avec sa vitesse de déplacement. Il expliquait la relation entre masse et énergie avec la célèbre formule E=mc2. C’est cette équation qui plus tard, allait permettre la fission nucléaire et, hélas, la bombe atomique.  La révolution scientifique est en marche. Einstein est vite considéré comme un génie, et reconnu par ses pairs. D’ailleurs il devient très convoité et en 1911 il est invité au premier congrès Solvay qui rassemble les plus grands scientifiques de la planète. Il tient des postes de professeurs et désormais de nombreuses portes lui sont ouvertes. Mais son couple ne se porte pas au mieux, loin s’en faut, et il se sépare bientôt de Mileva pour divorcer plus tard. Il se remariera en 1919 avec sa cousine Elsa. Entre temps il a beaucoup travaillé sur la gravitation et établit la relativité générale en 1916 dans laquelle il explique que non seulement la masse d’un corps exerce une influence sur les autres corps, mais qu’elle modifie également la structure de l’espace en le courbant et donc en infléchissant le trajets des rayons lumineux. Cette théorie sera prouvée en 1919 lors d’une éclipse totale de Soleil. En effet, au cours de celle-ci, Sir Eddington nota un léger déplacement d’une étoile à proximité du Soleil, telle que le prévoyait la relativité générale. Bien plus tard, lorsque des étudiants lui demandèrent quelle aurait été sa réaction si cette observation avait infirmée sa théorie, il répondit « J’aurais été désolé pour Dieu car mes calculs étaient corrects ». La physique était révolutionnée et Einstein devint mondialement reconnu. Il reçut le prix Nobel de physique en 1921 pour ses travaux sur l’effet photoélectrique. Lors du cinquième congrès Solvay en 1927, il discute beaucoup avec Niels Bohr au sujet de la mécanique quantique. Il s’oppose à l’interprétation probabiliste de celle-ci. C’est alors qu’il dit à Bohr « Dieu ne joue pas aux dés », ce à quoi Bohr lui répond « Qui donc êtes-vous pour dire à Dieu ce qu’il doit faire ? ».

En 1932 Einstein est nommé professeur de mathématique et de physique théorique à Princeton aux Etats-Unis où il s’installa. Pendant la seconde guerre mondiale il craignait que l’Allemagne développe une bombe atomique et s’adressa par courrier au président Roosevelt pour lui faire part de ses craintes. C’est ce qui donna lieu au projet Manhattan qui aboutit à l’élaboration et à l’utilisation des premières armes atomiques. Einstein ne s’en remit jamais. Plus tard il confiera à Linus Pauling : « j’ai fait une grande erreur dans ma vie, quand j’ai signé cette lettre ». En avril 1955 il adresse une lettre au philosophe Bertrand Russell, apportant sa signature à un manifeste demandant à toutes les nations d’abandonner les armes atomiques. Une semaine plus tard, le 18 avril, Albert Einstein meurt d’une crise cardiaque.

Jusqu’aux années 1920 on connaît encore assez peu de chose de l’univers. Les planètes, les étoiles, les nébuleuses font partie intégrante de notre Galaxie, la Voie Lactée. Bien sûr, une astronome américaine, Henrietta Leavitt (1868-1921) vient d’étudier un type d’étoiles variables appelées Céphéides, en dehors de notre Galaxie, dans les nuages de Magellan, établissant ainsi un rapport période/luminosité, et permettant de calculer leur distance. Mais cette vision du monde va bientôt être bouleversée. Edwin Hubble est né aux Etats-Unis dans le Missouri en novembre 1889. Rien ne le prédispose vraiment à l’astronomie. Il aime le sport et boxe en amateur. Il excelle également en athlétisme. Il fait aussi du droit. Cependant la science l’attire et c’est un bon élève. Bénéficiant d’une bourse, il entre à l’université de Chicago. Il y obtient de très bons résultats, particulièrement en mathématique et en astronomie. Mais il continue à étudier le droit à Oxford. Pendant quelques temps il sera avocat mais cette fonction le déçoit. Il décide donc de revenir vers les mathématiques et la recherche en astronomie. En poste à l’observatoire Yerkes, il étudie les « nébuleuses », but de sa thèse. C’est là qu’il comprend que la plupart de ces objets sont des galaxies très éloignées de nous. Il en établit même une classification morphologique. En 1919 on lui propose un poste à l’observatoire du Mont Wilson qui possède un télescope de 2,5 m de diamètre. C’est le plus puissant de l’époque. Utilisant la spectroscopie, il décèle un décalage vers le rouge des galaxies, ce qui signifie qu’elles s’éloignent de nous. Nous seulement Hubble a repoussé les frontières de l’univers, mais il vient de démontrer que celui-ci est en expansion. De plus il calcule que plus la distance de ces objets est importante, et plus leur vitesse d’éloignement augmente. Il en établit une loi, appelée « loi de Hubble ». Il faut dire qu’un peu avant, un prêtre Belge, l’abbé Lemaître (1894-1966), père de la théorie du Big-Bang, avait fait cette prédiction mais ses résultats étaient passés inaperçus. Cette découverte revient donc officiellement à Edwin Hubble. Le 28 septembre 1953, il décède d’un accident vasculaire cérébral.

Mais c’est donc en 1927 que Georges Lemaître propose d’expliquer l’origine de l’univers. Il rédige alors un article dans les Annales de la Société scientifique de Bruxelles intitulé « Un Univers Homogène de Masse Constante et de Rayon Croissant » établissant que l'univers est en expansion. Il pense que l’univers est né d’une sorte de violente explosion à partir d’un atome primitif. En 1949, le cosmologiste britannique Fred Hoyle (1915-2001), qui défendait un état stationnaire de l’univers, se moqua de la théorie de Lemaître lors d’une émission radiophonique, et la baptisa « Big-Bang ». Ce terme, à l’origine ironique, fut adopté.

C’est aussi à cette époque que le système solaire s’est agrandi. L’astronome américain Clyde William Tombaugh (1906-1997) S’intéresse dès son jeune âge à l’astronomie. Il a été guidé à l’observation par son père et son oncle. Bon bricoleur, il fabrique son matériel avec des pièces de récupération et se plaît à observer les planètes. Il envoie des croquis qu’il a réalisé à l’observatoire Lowell, en Arizona. Vesto Slipher en est le directeur et il est assez impressionné par ce travail. Il décide alors d’engager Tombaugh pour réaliser des clichés photographiques consistant à rechercher une planète au-delà de Neptune comme l’a prédit plus tôt Percival Lowell (1855-1916) qui a d’ailleurs donné son nom à l’observatoire. Au début, les photographies sont de piètre qualité mais petit à petit le matériel se perfectionne. Tombaugh prend désormais plusieurs séries de clichés à intervalles réguliers et peut ensuite les comparer. C’est ainsi qu’il mettra en évidence en 1930, le déplacement d’un objet faible qui s’avère être la Planète Pluton. Par la suite, il fera d’autres découvertes comme une supernova, deux comètes, des astéroïdes, ainsi que des amas stellaires. Depuis 2006, l’union astronomique internationale a décidé que Pluton ne présentait pas les critères des planètes du système solaire et n’est donc plus considéré comme telle.

 

Le vingtième siècle est l’ère des grands instruments. On en construit un peu partout dans le monde, rivalisant tous en taille. Pendant longtemps, c’est le télescope Hale du mont palomar aux Etats-Unis qui détint longtemps la palme avec un réflecteur de 5 m de diamètre, avant d’être surpassé par celui de Zelenchukskaya en Russie, qui lui, possède un miroir de 6 m. Et la course au gigantisme ne s’est pas arrêté là. Plus on construisit les télescopes Keck à Hawaii possédant des miroirs de 10m. Puis plus récemment le Very Large Telescope à vu le jour en Amérique de sud. Les quatre principaux instruments de ce complexe sont dotés de miroir de 8,2 m et peuvent travailler en interférométrie, technique qui permet de créer virtuellement, un plus grand télescope.