Leonides   1999



J'aimerais vous faire part du récit de cette fabuleuse pluie de Leonides. Le 18 novembre 1999 restera à jamais dans ma mémoire, ponctuant une année riche en émotions célestes.

Nous sommes le mercredi 17, à Montélimar au Sud-Est de la France, le ciel commence à se couvrir et l'espoir de voir la pluie de Leonides s'estompe peu à peu. Un collègue me téléphone prétendant que plus au Sud le ciel serait dégagé, aucune hésitation il faut partir vers de meilleurs horizons.

C'est a 30 km au Sud-Est de Montélimar que le carnage a eu lieu, en terres ardéchoises, sous un ciel dénué de toute pollution lumineuse.

Le froid est saisisant et le calme impressionnant avant la tempête.

Sur la route, comme un bon présage, nous vimes plusieurs bolides dans la Grande Ourse alors que nous étions encore loin du maximum.

A 0h30 TU nous arrivons et commencons à nous installer confortablement sans nous douter un seul instant de ce qu'il allait se passer.

Un de mes collègues, habitué au stargazing, sort son magnétophone pour enregistrer les passages d'étoiles filantes en indiquant la constellation, le type et la magnitude, afin d'établir quelques statistiques comme nous avions pu le faire pour les Perseides.

D'après plusieurs revues spécialisées en astronomie on annoncait en France entre 500 et 600 météores par heure, chiffre très proche de ce que nous avions observé pour les Perseides cet été.

Mais une heure avant le maximum théorique ces chiffres étaient pulvérisés puisqu'on en a dénombré près de 2000 dans la première demi-heure.

De temps à autre un bolide venait fendre le ciel provoquant des cris de joie, jusqu'à ce que le Lion se mette véritablement à rugir et à sortir ces griffes acérées, lacérant la plupart des constellations.

Le spectacle pouvait commencer!

Il était 1h30 TU lorsque la symphonie cosmique débuta, les crescendo etaient exceptionnels et la vision féerique.

Plus un bruit, un leger soufle glacial venant du nord, nous nous allongions et les yeux grand ouvert nous dégustions avec une émotion sans précédant le feu d'artifice qui nous était offert.

La Terre venait de heurter de plein fouet les résidus de la comète Tempel Tuttle.

Les dizaines de flèches qui parcouraient mon champ de vision par seconde m'ont paralysé, comme cloué au sol par une force mystèrieuse.

Selon mes estimations le ZHR était d'environ 30000 , durant le maximum qui a duré près de 40 minutes, soit 6 fois plus élevé que ce que j'ai pu lire jusqu'à présent sur internet!

J'ai eu une pensée émue pour tous ceux qui n'ont pas pu assister à ce spectacle, qui s'est terminé en apothéose, le bouquet final, par une énorme boule de feu d'une intensité inégalée qui nous a ébloui pendant plusieurs secondes laissant une trace dans le ciel sur plus de 15 degrés et pendant près de 20 minutes.

J'espère que 2001 nous apportera les même joies, et pourquoi pas mieux encore!