Leçon 21 : La cartographie planétaire (partie 3)

Cette leçon poursuit la description les projections cartographiques disponibles avec la fonction MAP et entamée lors de la leçon précédente.

PROJ = 5 : projection sinusoïdale, encore appelée projection Sanson-Flamsteed. Cette projection est utilisée pour une représentation globale de la planète. Elle conserve les surfaces et les pôles sont moins déformés que dans le cas d'une projection cylindrique. Les déformations sont minimales autour du méridien central de la carte. Au besoin, changer la valeur de ce méridien pour représenter optimalement une zone précise de la planète. Les paramètres nécessaires sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2 et SCALE.

Voici la projection sinusoïdale de la planète Mars :

PROJ = 6 : projection de Moolweide (connue aussi sous le nom de projection de Babinet). C'est une projection assez classique, en forme de ballon de rugby. Elle est utilisée pour une représentation globale de la planète et est souvent plus plaisante à l'oeil que la projection de Sanson-Flamsteed. Les déformations peuvent être relativement grandes si vous choisissez un méridien central éloigné de la demi somme de LONG1 et LONG2. Les variables nécessaires sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2 et SCALE.

Voici ce que donne cette projection pour le planisphère de Mars et avec les paramètres suivant (à sauvegarder dans le fichier MOOLW.LST par exemple) :

6
0 0 90
0 0
0 0 0
0 0
0 180 -90 90
0 0
0 1
15 15 1

LOAD PLANI_MARS
MAP CYLIND MOOLW
GRID MOOLW 100

Voici une variante avec les paramètres :

6
0 0 90
0 0
0 0 0
0 0
0 180 -90 90
0 0
0 1
15 15 1

PROJ=7 : projection azimutale polaire de Postel. C'est une forme équidistante de la projection polaire (elle est équidistante pour les méridiens). Le paramètre FLHEMI permet de sélectionner le pôle visible. Le méridien central choisi est affiché verticalement sur l'écran (c'est un dénominateur commun de toutes les projections polaires). Les paramètres nécessaires sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2, FLHEMI et SCALE.

Cette projection est idéale pour détailler la calotte polaire de Mars :

Elle permet aussi de surveiller de manière idéale la position des WOS (petits cyclones ce déplaçant à une haute latitude dans l'atmosphère de Jupiter) :

PROJ=8 : projection polaire centrale azimutale (appelée aussi projection gnomonique). Le centre de la projection est le centre de la planète et la projection est normale à la surface de la planète. L'équateur est rejeté à l'infini, aussi la projection est limitée à un seul hémisphère. Les variables LAT1 et LAT2 doivent être choisies en accord avec la valeur du paramètre FLHEMI. Par exemple, si FLHEMI=0 (représentation de l'hémisphère nord) les variables LAT1 et LAT2 doivent être strictement positives. Ce type de carte est souvent utilisé en navigation car les routes loxodromiques (arc de grands cercles) sont des arcs de cercles et les routes orthodromique (le plus court chemin entre deux points du globe) sont des segments de droites entre ces deux points sur la carte. Cette propriété est bien sur moins intéressante en astronomie ! Les paramètres nécessaires sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2, FLHEMI et SCALE.

Voici le pôle nord de la planète Mars avec la projection polaire gnonomique et les paramètres suivant :

8
0 0 0
0 0
0 0 0
0 0
-180 180 45 90
0 0
0 0.5
15 15 1

PROJ = 9 : projection azimutale polaire de Lorgna conservant les surfaces. Les paramètres nécessaires sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2, FLHEMI et SCALE.

La planète Mars en 1988 vue depuis le pôle nord en utilisant la projection de Lorgna :

Le pôle nord de Jupiter en août 1987 :

PROJ = 10 : projection azimutale stéréographique (dite aussi orthomorphique). Le centre de la projection est le pôle opposé et la projection est normale à la sphére. Les paramètres nécessaires sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2, FLHEMI et SCALE.

Voici ce que donne la carte de Mars avec les paramètres suivant :

10
0 0 0
0 0
0 0 0
0 0
-180 180 0 90
0 0
0 1
15 15 1

PROJ = 11 : projection polaire azimutale de Lambert. Cette projection conserve les surfaces et il possible de représenter la planète dans sa globalité. Les paramètres nécessaires sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2, FLHEMI et SCALE.

L'ensemble de planète Mars représentée avec une projection polaire de Lambert :

PROJ = 12 : projection conique de Albers. C'est une forme simple de la projection conique : la carte est obtenue on projetant la planète sur un cone. Ce type de projection est généralement utilisé parce qu'il déforme très peu les détails situés proche du centre de la carte. Il existe un ou deux cercles d'intersection du cone avec le globe de la planète (deux cercles lorsque le cone traverse la surface de la planète et un seul cercle lorsque le cone est tangent à la surface de la planète). Noter que si le cone s'approche de la tangente avec l'équateur le vertex du cone (son sommet) tend vers l'infini et on obtient une projection cylindrique. Les paramètres L1 et L2 définissent les latitudes d'intersection du cone avec la planète. L1 est la latitude du cercle le plus proche du vertex du cone. Les paramètres L1 et L2 doivent être choisis en cohérence avec la valeur du paramètre FLHEMI. Par exemple si FLHEMI=0 (visualisation du pôle nord) vous pouvez choisir L1=L2=50° (cone tangent) mais pas L1=L2=-50°. Vous pouvez aussi avoir L1=50° et L2=20° ou -40°, mais pas L2=-60° (en effet un cone avec son sommet dans l'hémisphère nord ne peut intercepter le globe de la planète aux latitudes de 50° et -60°). Les paramètres nécessaires pour cette projection sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2, L1, L2, FLHEMI et SCALE.

Voici par exemple comment est représenté Mars avec les paramètres suivant :

12
0 0 0
0 0
0 0 0
0 0
-180 180 -90 90
50 10
0 1
15 15 1

PROJ = 13 : projection conique conforme de Lambert. Les mêmes remarques s'appliquent que pour PROJ=12 (projection conique de Albers). Exemple :

13
0 0 0
0 0
0 0 0
0 0
-180 180 0 90
70 40
0 1
15 15 1

PROJ = 14 : projection polyconique équatoriale. Un seul hémisphère en longitude peut être représenté avec cette projection. Cette projection est dite aussi aphylactique. Elle donne un bon rendu des détails et conserve bien les surfaces. Les paramètres nécessaires sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2 et SCALE. Voici un exemple avec le fichier cartographique associé :

14
0 0 0
0 0
0 0 0
0 0
-89 89 -90 90
0 0
0 1
15 15 1

PROJ = 15 : projection de Hammer. Cette projection rassemble les projections polyconique et de Mollweide. Elle conserve les surfaces en tout point de la carte et produit de faibles distortions. Une représentions globale de la planète est possible. Les paramètres nécessaires sont MERI, LONG1, LONG2, LAT1, LAT2 et SCALE.

Créer par exemple le fichier HAMMER.LST suivant :

15
0 0 0
0 0
0 0 0
0 0
-180 180 -90 90
0 0
0 1
15 15 1

Puis entrer les commandes :

LOAD PLANI_MARS
MAP CYLIND HAMMER
GRID HAMMER 150

 Le même fichier cartographique sur le planisphère de Jupiter donne :

PROJ = 16 : projection de type USGS. Cette projection est en fait l'association de plusieurs type de projection. On trouve tout d'abord une projection de Mercator limitée automatiquement aux latitudes comprise entre +60° et -60°. On trouve ensuite deux projections polaires azimutales stérographiques qui couvrent les pôles jusqu'aux latitudes de +50° et -50°. La pôle nord est représenté sur la carte de gauche. Ce type de carte, qui donne une vision globale de la planète est un standard cartographique utilisé par le United States Geographical Survey (USGS) qui est l'agence en charge de produire les cartes officielles des planètes. Le seul paramètre nécessaire est LONG1 que l'on fixe généralement à -180°. Exemples :

Dans c'est exemple on note que l'hémisphère sud de la planète Mars n'était pas visible au moment de l'observation du fait de l'inclinaison de l'axe de rotation de la planète qui favorisé l'étude de l'hémisphère nord.

Autre exemple avec Jupiter :

Quelques remarques pour finir. Chaque fois qu'une projection est modifiée l'image subit de nombreuses opérations, en particulièrement des interpolations bilinéaires au niveau des pixels. Ceci accroît le flou dans l'image, aussi il n'est pas recommandé de reconduire de nombreuses des modifications successives de l'images sous peine de détériorer significativement la résolution. Aussi, si vous avez à créer une carte avec la projection "b" depuis une carte ayant la projection "a" et que vous devez à présent produire une carte de projection "c", il est bien préférable de partir de la projection "a" que de la projection "b".

Dans tous les exemples qui ont été développés dans les dernières leçons nous somme partie de la projection cylindrique pour produire les autres projections. C'est ce qui est recommandé. La première étape consiste donc à créer le planisphère planétaire dans la projection cylindrique simple (PROJ=1) à partir des projections télescopiques.

Lorsque vous chargez une image en mémoire et que après avoir exécuter la commande INFO il ne vous est retourné aucune date et heure d'observation, c'est que les champs date et heure d'observation de l'entête de l'image ne sont pas correctement remplit. Vous pouvez modifier ces champs à posteriori en utilisant les commande SET_DATE et SET_HOUR. Ces commandes sont pratiques pour gérer une banque d'images, notamment issue de films AVI obtenus avec des Webcams. Par exemple vous pouvez faire :

LOAD JUPI_1
SET_DATE 18/07/1987
SET_HOUR 3:18:00
SAVE JUPI_1

En tapant SET_DATE et SET_HOUR sans paramètres Iris retourne la date et l'heure de prise de vue si ces informations sont valides dans l'entête de l'image.