Eric Barbotin, Gérard Cornet, Alain Laffont et Jean Montanné sont allés passer 3 nuits au T60 du Pic du midi dans le cadre des activités du T60.

      Cet instrument a été reconditionné suite aux travaux d'aménagement de l'observatoire. Pour Eric et Alain qui l'utilisaient pour la deuxième fois et pour Gérard qui le découvrait, cette mission était une mission de rodage. Jean, membre du groupe de soutien technique du T60, faisait office de formateur.

      Cette mission s'est déroulée du 25 au 28 juillet, pendant la pleine lune, peu propice à de bonnes observations… mais parfaite pour la formation !

      Jean était déjà au sommet, avec un autre groupe, en début de semaine. Les trois autres compères sont partis de Cestas le mercredi soir, direction la Mongie où ils sont arrivés vers 23h30. Le ciel était assez mitigé : nuages et étoiles. Nous contactons Jean par téléphone au labo du T60 ; il nous confirme la météo et en profite pour nous communiquer le code d'accès de la porte du labo pour que nous puissions déposer notre matériel à l'arrivée. La nuit s'est déroulée en camping, abrité dans un parking souterrain.

      Dès 8h30, le petit groupe est prêt, devant le téléphérique du Pic, avec un peu de matériel pour pallier d'éventuelles défaillances de celui installé au sommet : une audine, une Hisis22, un intensificateur d'image, une paire de 11x80, une webcam et quelques appareils photos.

      La montée se fait en compagnie des techniciens et employés du Pic qui montent prendre leur service ; dans le téléphérique, s'entassent des containers de nourriture, des caisses de matériel technique, l'échange des rations de survie…

      A l'arrivée, nous nous présentons au responsable de l'accueil des groupes ; il nous indique que nos chambres nous seront attribuées en fin d'après midi. Zut ! Nous qui comptions faire un petit somme récupérateur ; c'est pas grave, on somnolera sur la terrasse, au milieu des touristes…

      Installation du matériel dans le labo. La pièce est spacieuse, équipée d'un réseau informatique. Eric en profite pour installer son portable tandis que Gérard ouvre la coupole et commence à admirer l'instrument. Finalement, nous nous entassons tous les trois dans la coupole et commençons à faire le tour du bestiau et essayons de voir comment tout ça marche : les freins, l'équilibrage, les câbles à ne pas coincer, les différents interrupteurs. Ca va ! Reste à voir tout cela en action.

      L'équipe descendante émerge vers 11h30 et échangent avec nous leurs impressions sur l'engin et sur la vie au sommet. Jean nous informe sur les repas que nous allons prendre.

Nous remplissons alors une fiche bleue qui nous identifiera pour l'intendance.

      Dans l'après midi nous faisons une petite visite aux installations et retrouvons Franck Vaissière, trésorier de l'association Aude, au coro ; des bonnes rigolades en perspective.

      Un peu de repos sur la terrasse avec les animateurs du Pic qui montrent le soleil en H alpha aux touristes et nous nous attelons à la compréhension des diverses nouveautés du T60.

      Des codeurs optiques sont installés et donnent la position dutélescope avec Prism ou ECU ou autre logiciel. La coupole est motorisée en rotation mais de manière incompréhensible, la rotation électrique de la coupole fait planter les codeurs ; il faut tout réinitialiser.

La camera est une audine, don de la société Essentiel Electronique (Merci tonton David), mise sous gaz neutre pour éviter le givrage. Pour le reste rien de nouveau. Le groupe technique a amélioré le télescope : la platine porte oculaire est très précise, l'entraînement permet des suivis en binning 1x1 d'environ 30 secondes (un PEC doit bientôt être installé ainsi qu'un autoguidage ce qui sera parfait pour faire de très longues poses).

      Alain et Gérard, sous les conseils de Jean, modifient l'emplacement d'un boîtier d'alimentation du télescope et des codeurs. On se retrouve un moment avec le blocage de déclinaison inactif mais le multimètre permet de retrouver les bons branchements et tout rentre

dans l'ordre. Mais le ciel n'est pas très bon ; quelques gouttes de pluie nous obligent même à fermer la coupole en catastrophe. La nuit ne paraît pas bonne en perspective. Après le repas, nous allons quand même dans la coupole pour essayer quelques fonctions et les modifications apportées par Gérard et Alain.

      Vers 22h, Eric part se coucher avec l'intention de se relever vers 3h du matin. Jean, Gérard et Alain restent dans le labo en attendant une éclaircie. Vers 2h Jean se retrouve seul dans la coupole à traiter les images qu'il avait fait avec l'autre mission. Une jeune stagiaire du TBL lui rend visite et Jean parle de la technologie CCD pour les amateurs. Eric arrive à 3h15 et la discussion continue. Pris d'une petite envie bien légitime, Eric sort sur la terrasse et oh ! Miracle, le ciel est à moitié découvert voire même en cours d'amélioration, un petit vent chassant les nuages. La stagiaire se précipite vers le labo du TBL ; nous ouvrons la coupole et mettons toute l'instrumentation sous tension. Nous commençons comme il se doit par une séquence de focalisation. Au fur et à mesure que le temps passe, l'image se révèle de plus en plus mauvaise. On comprend ce qui se passe : du givre se dépose sur le capteur. On coupe le peltier et le givre disparaît progressivement. En ré alimentant le refroidisseur, les gouttes d'eau se condensent de nouveau nous laissant juste une fraction du capteur acceptable. Le téléphone sonne. C'est Philippe Dupouy de Dax qui prend des nouvelles. Grâce à ADSL, nous échangeons les images et Philippe nous les commente en direct. On a bien un givrage et carabiné ! par contre, il nous confirme le bon suivi des étoiles. Au moins une chose positive.

© Eric Barbotin - CAA 2002