Les femmes en astronomie

Combien de femmes, pensez-vous, ont contribu�, de pr�s comme de loin, � l'astronomie ainsi qu'� la science en g�n�ral depuis l'Antiquit�? Cinquante..., cent..., cinq cent?

Selon un dictionnaire biographique sur les femmes dans les sciences au XIX� si�cle, on releva, � ce moment, une liste de 180 noms. � partir de ce groupe, il fut �tablie la proportion suivante : une vingtaine touchait l'Antiquit�, une dizaine appartenait au Moyen �ge. En plus, nous en comptons 16 au XVII� si�cle, 24 au XVIII� si�cle, 94 au XIX� si�cle et 12 qui chevauchent le XIX� et le XX� si�cle.

Dans cette r�partition, les plus nombreuses sont les Am�ricaines (80), suivies des Britanniques (plus de 30), les Italiennes (18), les Grecques (17) et enfin les Fran�aises et les Allemandes. Si nous regardons les disciplines scientifiques privil�gi�es par les femmes � cette �poque, la biologie vient en t�te (41), suivi par l'astronomie (33), la m�decine (30), les sciences naturelles (25), les math�matiques (11), l'histoire naturelle (9), la physique (8), la chimie (7), la psychologie (5), la g�ologie (3), la g�ographie (2) et la technologie (2).

�videmment, pour les femmes de notre si�cle, un seul volume n'aurait pas suffi. Car, aujourd'hui, juste en astronomie, nous comptons environ 900 professionnelles et que tout le XX� si�cle aura vu pass� au moins 2000 astronomes f�minins et plus de 20 � 30 000 sp�cialistes dans d'autres disciplines.

Dans l'histoire, voici une liste sommaire de quelques femmes qui ont contribu�, � leur fa�on, aux d�veloppements de l'astronomie. Dans l'Antiquit�, il y eut Aglaonike, sp�cialiste en �clipses lunaires et autres ph�nom�nes c�lestes, suivie par Hypatie d'Alexandrie (370-415), math�maticienne, philosophe et astronome. Elle construisa aussi quelques instruments m�caniques comme un hydrom�tre et un astrolabe en argent.

Dans les personnages plus r�cents, il y eut l'allemande Maria Cunitz, auteure de Urania Propitia, une sorte de th�se de simplification sur les mouvements plan�taires de Kepler. Il y eut, aussi, la fran�aise Nicole-Reine Lepaute qui, de son c�t�, avec deux autres collaborateurs, r�ussit � calculer l'orbite et le retour de la com�te de Halley ainsi que la com�te de 1762 et l'�clipse annulaire de 1761. Elle mourut en 1788 � l'�ge de 66 ans. Mais la plus c�l�bre du XIXe si�cle fut, sans aucun doute, Caroline Herschel, soeur et collaboratrice du r�put� William Herschel. Elle d�couvrit huit com�tes et trois n�buleuses, dont la petite galaxie-satellite de la grande galaxie d'Androm�de. Nous pouvons �galement souligner l'Irlandaise Agnes Mary Clerke (1842-1907) critique et historienne sp�cialis�e en astronomie dont on peut, encore aujourd'hui, consulter ses ouvrages � certains endroits.

Dans la seconde moiti� du XIXe si�cle, aux �tats-Unis, les pr�jug�s, qui �taient forts, ont commenc�s � c�der devant tout le talent et le travail acharn� des femmes dans la communaut� scientifique. De l'astronomie de position, on passa � l'astrophotographie, la photom�trie et surtout, la spectroscopie. Des femmes comme Maria Mitchell (1818-1889) se mirent � enseigner de l'astronomie vers les 1876. Des observatoires comme celle de Harvard ont commenc� � engager des femmes comme Annie Jump Cannon (1863-1941) qui parvint � classer 400 000 �toiles dans neuf catalogues, sans parler de ses autres travaux. Mais la nature humaine �tant ce qu'elle est, il a fallut attendre des dizaines d'ann�es pour voir ces derni�res femmes obtenir une quasi-parit� �conomique et acad�mique avec leurs coll�gues masculins.

Nous n'avons qu'� penser � Vera Rubin qui dut attendre des ann�es avant de pouvoir, en 1965, observer au t�lescope de 5 m�tres du Mont Palomar parce qu'il n'�tait, apparemment, pas opportun qu'une femme entreprenne un travail d'observation. Quant � Cecilia Payne Gaposhkin (1900-1979), une des grandes parmi tous les astronomes du si�cle, elle n'obtint sa chaire � Harvard qu'apr�s trente ans de travail et d'enseignement.

Aujourd'hui, beaucoup de femmes ont entreprises des carri�res scientifiques, beaucoup de pas ont �t� fait dans cette direction, mais il reste encore beaucoup de pr�jug�s � vaincre. C'est avec leur acharnement, leur travail et leur souci de se d�passer qui feront d'elles des chefs de file aussi comp�tentes et aussi qualifi�es que n'importe qui d'autre.

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R�f�rence : Encyclop�die Astronomia, �ditions Fabbri, 1994, Le Ciel dans l'histoire, p165-166.

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