Ce soir là rien n'allait comme je voulais : la météo prévoyait un grand beau et moi en regardant dehors je ne voyais que des nuages (avec quelques trous, certes), mon père avait laissé un vrai chantier chez moi, etc. La soirée commençait donc mal. Sur ce coup de fil de Flying Jacket : il m'appelle pour voir ce qu'on fait ce soir là. En effet on avait prévu de se rattraper de la veille où la météo nous avait gentiment planté près de la Ferté sous Jouarre. Heureusement qu'on avait un Koughelopf ! Bref on fini par de toute façon décider de se voir et en plus ça me remontera le moral.

Mes deux zigotos (Flying Jacket et Olivier) arrivent finalement vers 21h30. Flying Jacket étant possesseur d'un Mak 127, je lui montre mon Mak 90, puis mes jumelles. Il sort pour les essayer et là le même coup que l'autre fois : ciel entièrement dégagé ! Ni une ni deux ils partent chercher le matos de Flying Jacket pour ensuite partir sur la Ferté Allais. 40 minutes plus tard ils sont de retour et moi j'ai préparé mon matos, le thé et les madeleines "made in Flying Jacket" (c'est-à-dire citronnées, très citronnées...). Ils arrivent, on charge vite et c'est parti ! Mais c'est pas arrivé tout de suite.. après avoir plusieurs fois tunnelisé (sur la carte le parcours ressemblait plus à des sauts spatio-temporels qu'à un trajet en voiture...) on arrive à trouver la Ferté Allais et à se trouver un petit champ sympatoche. Il est plus de 23h : on décharge la bagnole, on monte le matos et première surprise pour le moins désagréable : la monture de Flying Jacket brandouille dans le manche... son axe de déclinaison n'est plus blocable, il tourne fou. C'est gênant pour pointer, surtout pour monter en grossissement.

Colère relativement froide de Flying Jacket.

L'ambiance n'est pas vraiment au mieux. De mon côté tout se passe bien avec le matos : mon 114/500 est monté avec le chercheur point rouge et j'ai décidé de faire au plus efficace ce soir vu qu'on va pas avoir beaucoup de temps : on bosse le lendemain. Je ne sors donc que deux oculaires : le 20 mm qui me donne environ 2° de champ et x25 en grossissement, et le 10 mm qui me donne moitié moins de champ et deux fois plus en grossissement. Je sors aussi la barlow pour grossir à x100... on ne sait jamais. Pendant ce temps Olivier monte mes jumelles 10x60 sur son pied photo avec l'adaptateur que j'ai bricolé.

Avec mon EQ1, et pour du visuel, je fais la mise en station à la louche, voire même à la brouette. Et j'attaque par... M 42 : on change pas une équipe qui gagne ! La nébuleuse m'apparaît plus lumineuse que dans le Mak 90 mais moins fine et moins précise. Pourtant le ciel est dégagé et bien clair. On voit quand même parfaitement bien l'allure générale en forme de papillon avec ses deux ailes bien brillantes qui s'étirent étonnement loin. Par contre il faut que je pousse à x50 pour pouvoir résoudre le trapèze, en m'appliquant bien sur la mise au point. J'arrive sans trop de problème à voir M 43 et il faut que j'utilise la vision indirecte pour avoir NGC 1977.

Grande nébulese d'Orion

En remontant un peu je cadre l'amas ouvert NGC 1981. Sur ce je vais voir ce que pointe Olivier : le baudrier d'Orion. Je lui apprends qu'il y a là l'amas ouvert Collinder 70 (ou Cr 70) et je me rends compte que ni Flying Jacket ni moi ne lui avons dit où se situe M 42... c'est pas très brillant de notre part. Je répare cet oubli pendant que Flying Jacket se bat comme un diable avec sa monture et j'indique à Olivier deux ou trois objets à voir pour qu'il ne se retrouve pas tout de suite le bec dans l'eau.

Pendant ce temps je n'oublie pas un des objectifs pour cette soirée : pointer la région de Sirius tellement inaccessibles aux citadins (position basse + pollution = rien vu). Je me tape donc M 41 : je pointe Sirius et je me balade en dessous. Bingo ! je tombe dessus relativement vite et je me rends compte que ce truc est énorme. Il doit bien prendre plus d'un degré de champ. Je comprends qu'ils le préconisent aux jumelles. Bel objet mais que j'attendais plus riche et/ou plus compressé. Un peu déçu. Pendant ce temps Flying Jacket a abandonné sa monture et pointe avec ses 10x50. Il me dit qu'il y a un truc genre amas ouvert à droite de Sirius. A vu de nez ça doit être M 48. J'essaie de pointer : rien. A nouveau : rien. Je demande à Flying Jacket de me montrer où il a vu son objet... j'étais pourtant approximativement par là. Je retente et à force de tournicoter je fini par trouver cet amas ouvert : moyennement riche, peu compressé mais plutôt joli. Ça en fait un de plus que je n'avais pas encore vu. Ensuite il y a bien M 46/47/50 à pointer mais je ne connais pas par cœur leur position et je n'ai pas vraiment le temps de sortir mes cartes. Donc on passe à autre chose...

amas ouvert M44

Finalement Flying Jacket se remet à son scope et va nous pointer Saturne. Je me dis que ça pourrait être intéressant que je la pointe aussi pour qu'Olivier la voie avec un scope "pas fait pour" (le mien) puis avec un scope "fait pour". Je réussi à aller plus vite que mon compère qui commence par pointer Procyon... j'ai pas vraiment intérêt à crâner vu que j'ai déjà essayé de trouver les galaxies du Lion en plein milieu du Taureau (allez savoir comment). Je la pointe et, par expérience, je ne dépasse pas le x50, vu qu'après l'image se dégrade très très rapidement (déjà qu'à x50...). Or en ce moment Ma-Turne est dans l'amas de la Crèche que je me fais un plaisir de pointer. Ah ! il est toujours aussi beau : plein d'étoiles partout, bien compressé, des étoiles doubles... que demande le peuple !

A cette saison outre la grande nébuleuse d'Orion, les maîtres du ciel sont les Messier 35, 36, 37 et 38. Je commence donc par pointer au dessus de μ Gemini pour trouver M 35. Je suis toujours surpris de voir cet amas : je l'imagine toujours beaucoup plus gros que ça. En fait il est plutôt mignon. Je passe ensuite à M 37. Des trois amas du Cocher c'est sans doute mon préféré : j'aime bien son côté bien nébuleux à faible grossissement alors que les autres sont plus résolus. Je les trouve d'ailleurs ensuite sans grand problème vu qu'ils sont visibles à l'œil nu ce soir. Enfin pour me faire plaisir je me pointe le Double Amas de Persée (NGC 884/869). Vu qu'il est assez bas sur l'horizon il ne m'apparaît pas dans toute sa splendeur, mais il est quand même sympa.

Flying Jacket un peu déçu de ne pas pouvoir grossir sur Saturne (mais non il n'a pas prévu d'aller manger du Nutella® sur Saturne le restant de ses jours...) se rabat sur son couple de galaxie fétiche : M 81/82.

galaxies M81 et M82

Ça m'intéresse bien puisque je ne les ai jamais vraiment bien vu. Et bien je peux vous dire que c'est vraiment sympa. J'essaierai bien avec mon scope. Sauf que je ne me souviens jamais comment les pointer. Renseignements pris auprès de ce cher Flying Jacket je pointe, je tourne et POF ! ça y est je les ai enfin ! Un vraiment très joli couple. Et pour rester dans le trip Galaxie Flying Jacket pointe M 65/66. C'est vraiment joli dans son scope et cette fois-ci je sais où elles sont (vu le temps qu j'ai passé à les chercher le printemps dernier). Je pointe : rien. Encore : rien. Je fini par demander au chanceux de service... pour me rendre compte que je pointais bien au bon endroit. Je vais quand même bien finir par les avoir N*** de D*** !!! Ça y est ! je fini par en avoir une... une seule ? Je suis un peu perplexe. En faisant bouger le champ je fini quand même par en voir deux. Ouf !

Comme il se fait presque une heure du matin on décide de terminer la soirée : Flying Jacket sur M 51 et moi sur M 78. Et comme je m'y prends un peu tard, M 78 vient juste de se coucher. Donc je me rabats sur M 51 que je ne sais jamais de quel côté de la queue de la Grande Ourse chercher. Renseignement pris (le deuxième surnom de Flying Jacket c'est 118 ;-) je finis par trouver la galaxie vorace. Eh ben ça brille pas des caisses !!! Je comprends pourquoi je ne l'ai jamais vu à Besançon. Purée ! Ça ne brille pas beaucoup mais c'est quand même joli. Enfin avant de replier je propose un petit tour avec le Mak de Flying Jacket sur Castor et Pollux qui sont double. J'ai un peu de mal à manier son instrument de malheur mais j'accroche quand même Pollux qui ne me montre qu'une composante. Le proprio de la chose fini par reprendre sa bête pour pointer Castor qui dévoile sympathiquement ses deux composantes.

galaxie M51

Ça y est, c'est l'heure, on range le matos. On va aller se pieuter pour être bien crevé Lundi mais ce soir j'ai tellement vu de trucs que j'avais pas vu avant que c'est quand même forcément une bonne soirée... même si j'ai finalement oublié les madeleines à la maison !

Brandobras