... deux belles observations en un mois ! Oh oui que ça redonne le moral ! Depuis mai dernier je n'ai pas fait d'observation satisfaisante : juste une dans une atmosphère humide au possible, tournant au brouillard dense. Et pas une seule avec mon nouveau dobson de 200 mm. Vexant !

Première nuit

Je commence donc en ce 20 octobre au soir par un test : mon Eudiascopique de 35 mm. Lors de mon dernier essai sur le dobson je n'ai pas réussi à mettre au point : le foyer ne sort pas assez. Après réglage de la position du secondaire (qui n'était pas vraiment en face du porte-oculaire) je me dis que ça va être chaud mais que ça va passer. On positive quoi. Je sors donc la "bête" et j'essaie sur le première étoile venue : bah ça passe pas ! C'est rageant. Déçu je range le bel oculaire et je vais me contenter du 20 mm (SWAN de chez Williams Optics). J'ai donc 62.5x mais avec quand même 1nº9'. Et là horreur : j'ai oublié mon chercheur !

Comme on dit ça commence mal. Assez mal vu que sans chercheur je galère un max pour pointer et le pointage « au cul du scope » n'est pas la panacée. Je met presque 10 minutes pour pointer la galaxie d'Andromède et le même temps pour pointer Almaak (γ And). Je suis prêt à jeter l'éponge quand je trouve finalement le bon positionnement de mon œil, et je me sert d'une vis qui dépasse pour faire office de mire. Tout un poème ...

Ça y est ça commence ! Et je commence par M 31. Pour l'instant je ne l'ai jamais vu qu'avec au mieux un 114 mm (en fait un mak 127 qui jouait à « Gorilles dans la brume »). Je cherche donc à savoir ce qu'on y voit avec 4 fois plus de surface collectrice de photons. Et bien ... c'est plus lumineux. Sans rire la différence de vision n'est pas extraordinaire sous le ciel de cette nuit. Par contre je vois bien mieux M 110 : un objet bien nébuleux, assez petit cette fois très distinct d'une étoile.

M 110
©AURA-DSS-STScI

Vu mon manque de précision au niveau de la recherche d'objet, je ne cherche pas à faire dans l'original : M 34, le Double Amas, Albireo. J'essaie quand même NGC 891, près de Almaak. Mais rien n'y fait. On essaiera un autre jour. Pour me simplifier la vie et comme la fatigue pointe, je passe faire un dernier tour dans Cassiopée.

Et c'est là que le 200 mm me donne une bonne claque : le premier objet que je pointe est M 103. Pour moi M 103 est l'amas ouvert inintéressant par excellence : peu compressé et pas beaucoup d'étoiles. Et là c'est complètement différent ! L'amas devient bien plus riche et condensé, la vision en est vraiment agréable. Puis je me décale vers NGC 663, qui m'éclate littéralement dans l'œil. Avec ces deux objets je suis déjà aux anges, je plane à 10cm de ma chaise ... Je continue mon périple dans Cassiopée et finalement je découvre des objets : NGC 659, NGC 654, Tr1, NGC 225, NGC 129. Je n'avais jamais vu Cassiopée comme ça. Je suis sous le charme. Pour finir je fais un dernier crochet vers NGC 457, le Hibou, toujours aussi ressemblant.

M 103 & Tr1
©AURA-DSS-STScI

NGC 663 & 654
©AURA-DSS-STScI

Seconde nuit

pour ce long week-end de 4 jours à l'occasion de la Toussaint, la météo nous annonce la dernière nuit claire de la période pour le 1er novembre. Et comble de chance une belle comète qui tape dans la 4ème magnitude est arrivée il y a quelques jours (comète Holmes). De plus le changement d'heure me permet de concilier observation et repos : commencer à 18h30 permet d'éviter de se coucher à 4h du matin.

Histoire de laisser ses yeux s'accommoder tranquillement je commence mon petit tour par cette fameuse comète. C'est une grosse boule, déjà visible à l'œil nu comme une étoile bien brillante, qui perturbe dans la reconnaissance de la constellation de Persée. A l'oculaire elle apparaît comme une grosse nébuleuse circulaire, avec un cœur très lumineux et une périphérie très présente. On dirait presque un amas globulaire non résolu. Sauf que quand on s'y attarde, on remarque que si la limite nord est bien définie, sa limite sud est beaucoup plus évanescente. J'estime sa taille visuelle à 20'. On ne perçoit aucune queue.

Comète Holmes
©Tristan VANDENBERGHE

Comme les constellations d'été disparaissent rapidement au Sud je pointe rapidement vers M 27, encore bien visible sous le Cygne. Quel bonheur d'augmenter de diamètre : je perçois enfin nettement une forme de trognon de pomme et une présence beaucoup plus importante, dans cette partie périphérique de la Voie Lactée.

M 27
©Tristan VANDENBERGHE

Comme cette fois-ci j'ai du temps et un pointeur opérationnel, je décide de m'attaquer à deux cibles un peu plus difficiles et sensées être à la portée d'un 200 mm.

Tout d'abord NGC 891 : c'est une belle galaxie vue par la tranche de magnitude 10.1, et qui à l'avantage d'être située près de γ And et à mi-chemin vers l'amas ouvert M34. Donc facile à repérer. Sauf que j'ai pas réussi à la voir. Pendant près de 15 minutes, je tourne, je vire, je repère le champ 6 ou 7 fois, mais rien. Même pas un glimpse. Je décide de passer à autre chose.

NGC 7814 : galaxie, magnitude 10,8. Je sais que dans ce coin du carré de Pégase il y a une galaxie mais je n'ai alors aucune idée de sa facilité à voir. Donc je le tente. Et ... rien. Bah oui aujourd'hui mon ciel n'est pas extraordinaire et il y a un peu de PL dans le coin. Donc après cinq bonnes minutes je déserte ce coin. Et retour vers du sûr. Cette fois Andromède est bien placée, mon scope est réglé, j'ai tout le matériel, je tente le dessin :

M 31
©Tristan VANDENBERGHE

Elle est magnifique et cette fois je distingue 3 zones : le cœur, petit mais pas ponctuel ; une petite zone périphérique ; et le grand halo dont on a du mal à savoir où il s'arrête exactement. Depuis le temps que je la voulais dans ma besace ! Mais déjà la fatique commence à reprendre le dessus alors comme la dernière fois je vais saluer mon hibou préféré, pendant que dans le jardin une chouette passe la nuit à chasser (et à me faire peur ...)

NGC 457, le Hibou
©Cyrille DELON

Brandobras