Mes impressions sur le télescope MEADE RCX 400

12 pouces.

Par Denis Bergeron

Introduction

Quel choix difficile de nos jours que de choisir un bon télescope pour faire de l'astrophotographie! Après plus de 27 années d'expérience vécu avec différents instruments, la tentation est grande de changer un bon vieil instrument qui m'a donné tant de belles années de découvertes par un nouveau bourré de belles technologies modernes qui devraient apporter si la publicité est exacte de bons moments en astrophotographie avec caméra digitale, CCD, webcam, etc. Mon vénérable Meade LX-200 classique acheté en 1992 m'avait apporté beaucoup de satisfaction et en tant que passionné d'astronomie et d'astrophotographie, je me suis laissé finalement tenté par l'acquisition d'un nouvel instrument encore plus performant.

Après de multiples recherches sur Internet et en contemplant les merveilleux travaux que faisaient les pros de l'astrophotographie, mon choix s'arrêtait soit sur une lunette de 15cm ou un télescope Ritchey-Chrétien de 10'' muni d'une excellente monture équatoriale dans le genre Astrophysics ou Paramount. En analysant les avantages et les inconvénients et aussi les prix, il me devenait évident que ce genre d'équipement me devenait hors de prix pour le budget que je voulais investir (autour de $12000 can). Un tel montant peu apparaître excessif pour certain mais comparé à ceux qui ont des bateaux, motos, VTT, roulotte, etc, il faut avouer que c'est tout de même raisonnable comme investissement surtout lorsque la retraite se pointe à l'horizon, que l'on a la chance d'avoir un superbe de beau ciel et qu'on est un passionné. A mon niveau, je le voit non pas comme une dépense mais un investissement. Comme je le dis souvent, on n'a qu'une seule vie à vivre et il faut en profiter.

J'étais aussi beaucoup hésitant dans l'acquisition d'une monture équatoriale allemande même de qualité. J'ai constaté que les modèles Losmandy CG11 avaient beaucoup de problèmes dans les grands froids. Ces montures se vendent autour de $5000 can. De plus, avec une monture à fourche comme les Meade SCT ou Célestron, il est facile de programmer une séance d'astrophotographie durant 4 heures de temps en commençant une série de prises d'images 2 heures à l'est du méridien et en terminant lorsque l'objet est rendu à environ 2 heures l'ouest du méridien. Il n'y a aucune intervention à faire si l'instrument est de qualité. Avec une monture équatoriale allemande, il faut faire une virement de la monture lorsque celle-ci est proche du méridien (meridian flip) sinon la monture risque d'accrocher sur le pied. Je voulais éviter ce genre d'inconvénient.

Je me suis donc mis à rechercher sur Internet et dans les revues spécialisées en astronomie quel pouvait être le meilleur instrument répondant à mes attentes. Etant un inconditionnel de Meade, mon choix s'est arrêté sur leur nouveau télescope RCX. J'avais le choix entre le nouveau modèle LX-200 ACF qui est également un ADVANCED COMA-FREE (ACF) selon Meade. Le Meade RCX était appelé ADVANCED RITCHEY CHRETIEN mais les compagnies comme Rcos ont intente une poursuite contre Meade car eux faisaient de ''VRAIS'' Ritchey-Chretien. ILs ont du changer leur terme RCX ou ACF. J'ai mis plus d'un an à lire les critiques des utilisateurs sur les listes de discussion autant sur les modèles LX-200 ACF que les RCX et il devenait difficile de faire un choix éclairé. Parfois, lorsqu'on lis les messages sur ces listes, on ne connaît pas les utilisateurs et certains ne se gêne pas pour critiquer sans même avoir lu les instructions ou expérimenter longuement avec ces instruments sophistiqués.

Plus je lisais sur ces listes, plus mon choix s'avérait difficile à cause des commentaires pour et contre les produits. Pour me faire une meilleure idée, je suis allé voir les travaux des pros bien connu de l'astrophotographie comme Dennis Di Cicco, Jack Newton, Mark de Regt, Jason Ware, etc. Ces gens possédaient un RCX 10'' ou 12'' et utilisait leur instrument sur le terrain. De plus, j'ai toujours hésité à acheter un instrument qui vient tout juste de sortir. C'est à ce moment que tous les problèmes ressortent et que la compagnie tente de les régler. Le RCX était sorti depuis 2 ans et de nombreux problèmes et améliorations ont été corrigés. J'ai écris directement à quelques pros pour savoir ce qu'ils me recommanderaient et tous m'ont mentionné le MEADE RCX 12''.

J'avais lu les critiques sur ce modèle et deux inconvénients en ressortait: le poids (95lbs pour le 12'') et l'ouverture autour de la lame correctrice qui laisse parfois passé les insectes et l'humidité. Ces deux inconvénients étaient par contre contrebalancé par les autres avantages comme un tube en fibre de carbone très résistant aux variations de température, l'autofocus avec zéro-shift avec 9 positions pré-réglables, la possibilité de collimater le télescope avec la manette AUTOSTAR II, le système GOTO amélioré, la possibilité de commander l'instrument à distance avec un ordinateur en réseau, un meilleur système d'entraînement, la possibilité de suivre les satellites artificiels en temps réel, la possibilité de chauffer la lame correctrice, la base de données de plus de 180 000 objets célestes, une plus grande fourche permettant aux caméras de passer complètement sous la fourche et permettre de pouvoir atteindre toutes les régions du ciel, un trépied très solide et une manette AUTOSTAR II que l'on peut mettre à jour en téléchargeant les dernières versions du FIRMWIRE directement sur le site web de Meade.

Selon les utilisateurs de cet instrument, la qualité des images photographiques étaient supérieures à celles des télescopes Schmidt-Cassegrain car les étoiles demeurent nettes jusque dans les bords du champ d'où l'acronyme ACF (advanced coma free). Par contre, en mode visuel, les utilisateurs étaient incapables de voir une très grande différence entre un télescope Schmidt-Cassegrain ou un RCX ACF de même diamètre et dans les mêmes conditions d'observation.

Après plus de 1,5 année de recherche et d'analyse, mon choix s'est finalement arrêté sur le modèle Meade RCX. Le modèle LX-200 ACF est aussi un excellent choix mais il se comparait beaucoup plus à mon ancien SCT LX-200 classique. Je préférais payer plus pour un RCX parce que cet instrument correspondait plus à mes attentes au niveau de l'astrophotographie. Il me restait à faire le choix entre un 10'' ou un 12''.

La longueur focale de ces instruments étant F8, le RCX 10'' avoisinait la longueur focale d'un Meade SCT de 8'' et le RCX 12'' avoisinait plus celui d'un SCT de 10'' (FL autour de 2400mm). Le poids du 12'' atteignait 95lbs et ce télescope avait l'apparence et la grosseur d'un télescope Meade  SCT LX-200 14''. La plupart des utilisateurs à qui j'avais demandé leurs impressions m'ont tous recommandé le RCX 12''. Comme je voulais mettre ce télescope dans mon abri, le poids devenait donc moins un inconvénient.

Autre point important à considérer, je voulais mettre des contrepoids et ma lunette 10cm F5 Televue NP-101 en piggyback sur cet instrument. Est-ce que ce télescope serait capable de supporter ces poids supplémentaires sans perdre ses performances au niveau de sa précision du guidage? Selon les experts consultés, il n'y avait aucun problème à ce niveau. On me recommandait d'acheter des accessoires chez la compagnie ADM pour les dovetails, contrepoids et support pour ma lunette. On me recommandait aussi de me procurer un super-wedge MITTY qui est beaucoup plus solide que les Meade et mieux construit. La fabrication de ce super-wedge prend presque 2 mois. Je l'ai donc commandé en même temps que mon RCX. Finalement, au mois d'avril 2007, soit approximativement 2 ans après la sortie de ce nouveau modèle, j'ai décidé de m'acheter un nouveau télescope Meade RCX 12''.

A quoi devrais-je m'attendre de cet instrument? Est-ce que la publicité de Meade face à cet instrument était surévalué pour favoriser leur vente? Est-ce que cet instrument saurait répondre à mes attentes? Autant de question qui nous passe par l'esprit. Ce n'est pas un instrument de $300 mais de $10000. La barre est donc très élevée. Il me fallait aussi trouver un bon vendeur qui a de bons contacts chez Meade afin de m'assurer qu'en cas de problèmes, je n'aurai pas de difficulté à retourner l'instrument.

J'ai donc commandé l'instrument au mois d'avril 2007 mais ce n'est qu'au début du mois de juin que je l'ai reçu. Meade informait le vendeur qu'il y avait 1 mois d'attente dans les commandes du RCX 12'' car c'était leur gros vendeur. J'ai donc profité de ce délai de 1 mois pour télécharger les manuel d'utilisation de cet instrument sur le site de Meade afin de me familiariser avec la manette AUTOSTAR II. A première vue, cet instrument s'avérait beaucoup plus performant que je m'attendais à ce que j'en lisais dans les instructions. Il faut lire et relire souvent les étapes des menus et surtout prendre le temps de bien comprendre ce qui se passe avec l'instrument avant de presser le bouton PANIQUE. Je le dis et le redis, ces instruments sont TRÈS SOPHISTIQUÉS et sont complexes à utiliser pour un novice. Ce n'est pas un instrument que je recommanderais à des novices même fortuné. Il faut avoir des connaissances ou savoir se débrouiller soi-même pour bien comprendre et utiliser ces instruments. Il faut donc accepter d'y mettre du temps et beaucoup d'efforts pour bien maîtriser ce genre d'instrument.

 

Première inspection du télescope

Le vendeur m'ayant informé que j'avais reçu mon télescope, je me suis donc présenté au magasin pour en faire une première inspection. Le télescope vient dans deux grosses boites de carton séparées: l'une pour le trépied et l'autre pour le télescope et ses accessoires. La boite du trépied est assez solide et se transporte assez bien par une personne seule. Elle mesure 22'' carré par 32'' de haut. Son poids est d'environ 50 lbs. Par contre, la grosse boite contenant le télescope et les accessoires est très volumineuse et pesante et elle est extrêmement difficile à transporter seule. Il faut être au moins deux personnes. De plus, le carton de la boite n'est pas trop solide. Il y a deux emplacements sur chacune des extrémités pour passer les doigts mais le poids de la boite fait en sorte qu'elle est très fragile.  La dimension de la boite du télescope RCX 12'' est de 24'' de haut par 26'' de large par 46'' de long. Le poids de la boite est de plus de 130lbs et elle se prend très difficilement. Si vous achetez un RCX 12'', assurez vous d'avoir de l'aide pour transporter la boite du télescope.

Le trépied est très facile à monter. Il y a le support principal sur lequel on insère les trois pattes qui sont maintenues en place par une visse qui serre.

Vue à l'intérieur de la boite du trépied

Support et trois pattes du trépied

Vis du dessus 1/2'' rétractable muni d'un ressort

Poignée du dessous pour visser la vis 1/2'' au centre de la monture du RCX  

Installation des pattes du trépied

Trépied monté

 
 

Une fois monté, j'ai constaté que les pattes sortaient par elle-même aussitôt que je levais le trépied. Cet irritant majeur m'empêchait de déplacer facilement le trépied. J'avais lu quelques messages sur ce problème sur la liste de discussion YAHOO MEADE RCX 400. Plusieurs avaient renvoyés leurs pattes de trépied chez Meade croyant qu'elles étaient défectueuses. Pour ma part, j'ai bien examiné le mécanisme qui bloque la sortie des pattes. Celles-ci sont munies d'encoches et une petite tige métallique poussé par un ressort s'insère dans une des encoches pour retenir les pattes en place à la bonne hauteur. Or, j'ai remarqué qu'il est possible de régler la tension du ressort en utilisant une clé ALLEN qui pousse une petite vis sur le ressort. Cela augmente la pression de la tige de métal qui se tiens mieux dans les encoches des tubes du trépied. J'ai réglé mon problème en serrant la vis de pression pour chacune des trois pattes. Le trépied une fois monté et en position de hauteur minimum mesure 29.5'' de haut et l'empattement où la distance entre l'extrémité des bouts des pattes mesure 46''. Le trépied est tout de même assez pesant à transporter (45 lbs environ). Il se transporte quand même par une personne seule. Une chose remarquable de ce trépied est sa très grande solidité et sa facilité a mettre au niveau. Il suffit de lever la clamp de retenu des pattes à la hauteur désirée et de mettre la plate-forme du dessus au niveau. La vis centrale fileté de 1/2'' est rétractable, c'est à dire que si on pousse dessus elle entre dans la plate forme du trépied. Elle est muni d'un ressort afin de faciliter la mise du télescope sur le trépied. Une poignée sous le support du trépied offre une très bonne prise pour insérer la vis dans le trou fileté sous la monture du RCX. Outre les petits problèmes mécaniques de retenues des pattes du trépied, tout était fonctionnel à ce niveau.

L'inspection de la boite contenant le télescope et les accessoires était la partie la plus intéressante. La boite de carton s'enlève par le dessus et on découvre que tout l'instrument est bien protégé dans une enveloppe de mousse moulée. En enlevant cette partie qui forme comme une sandwiche, on découvre le fabuleux monstre qu'est le télescope RCX 12'' et une boite de carton contenant les accessoires. Les images suivantes illustrent bien l'aspect de l'instrument.

Emballage du télescope et accessoires Emballage des accessoires

Contenu de la boite d'accessoires du RCX

Emplacement de la vis du centre 1/2'' sous la monture du RCX Aspect du derrière du télescope Panneau de contrôle avant avec vis blocage et bouton d'ajustement fin en ascension droite
Aspect du panneau de contrôle avant Tube en fibre de carbone Partie avant (lame correctrice)
Mécanisme qui supporte la lame correctrice Support à miroir secondaire et traitement UHTC sur la lame correctrice Vis pour accessoires sur le dessus Chercheur 8 X 50 Télescope tout monté en mode azimutal

L'examen du contenu de la boite d'accessoires n'a rien révélé de particulier. Ceux-ci étaient neuf et sans aucun dommage.

La sortie du télescope de sa boite à exigé un puissant effort physique. Ceux qui manque de force ou qui ont des problèmes de dos doivent demander de l'aide pour sortir et déplacer le télescope. Son poids est de 95 lbs (45kg) et il se tiens assez mal. Il se vend des poignées plus ergonomiques (GET-A-GRIP) pour remplacer celles du télescope original. Avec ce genre de poignées, il devient plus facile pour une personne seule de transporter l'instrument. Meade mentionne très bien dans ses instructions de faire attention lors du transport des instruments et de le faire à deux personnes pour éviter d'échapper l'instrument ou de se blesser.

L'examen du télescope a démontré un petit défaut de fabrication dans un des protecteurs de plastique qui protège les engrenages de la fourche. Ce défaut ne nuisait pas au fonctionnement et le vendeur s'est offert de le remplacer. Il y avait quelques petites égratignures sur le plastique du panneau protecteur à l'arrière où l'on regarde. A part cela, tout était impeccable. Il n'y a pratiquement aucun backlash importants sur les deux axes. Le miroir est impeccable sans aucune égratignures et la lame correctrice est très claire et transparente grâce au revêtement UHTC (ultra high transmission coating). Les barrures et les mouvements lents de déclinaison et d'ascension droite fonctionnaient à merveille.

Une chose TRES IMPORTANTE à considérer c'est qu'il n'y a aucune source électrique ni câble de fourni avec les accessoires. Ceux-ci sont en option. Meade considère que l'instrument fonctionne avec huit (8) piles que l'on insère à l'intérieur des bras des deux fourches. A cause du DEW HEATER, il faut utiliser une bonne batterie 12v à décharge profonde ou un transformateur 12v DC à 5 A minimum. C'est la même prise que l'on utilise pour les modèles LX-200 classique ou LX-200 GPS.  Il faut commander le câble pour brancher à une batterie externe ou un transformateur 12v 5A si on veut faire fonctionner le télescope. J'ai donc commander ces accessoires.

Egalement, le câble USB 2 qui est fourni parmi les accessoires sert pour interfacer entre un ordinateur et le télescope comme par exemple pour mettre à jour la manette AUTOSTAR II ou commander certaines fonctions du télescope par un logiciel. Il sert aussi à alimenter les trois prises USB 2 présentes sur l'arrière du télescope (image de gauche). Il agit en fait comme un HUB USB 2. On le branche dans la base du panneau de la base du RCX (image de droite).

Si on veut utiliser un programme pour contrôler le télescope et pour rechercher un objet céleste avec le système GOTO comme AUTOSTAR SUITE, THE SKY, STARRY NIGHT, COELIX ou tout autre programme capable de contrôler le protocole LX-200 GPS-R de Meade, il faut se munir d'un autre câble pour interfacer un ordinateur via le port série que l'on branche soit dans la prise SERIAL sur le panneau de la base ou la prise RS-232 sur le panneau à même le télescope. Ce câble d'interface est le même que pour les LX-200 classique ou LX-200 GPS. Il est très facile à fabriquer soi-même et on peut trouver sur le site de Meade le schéma pour le fabriquer. On ne peut que brancher ce câble que sur une seule des deux prises à la fois.

La partie arrière est muni de deux panneaux de contrôles avec prises diverses. Le panneau de  prises multiples situé sur la base contient la prise ON/OFF, la prise pour l'alimentation électrique 12v DC, une prise USB 2 femelle, une prise HBX pour la manette AUTOSTAR II, une prise SERIAL pour brancher un câble d'interface entre le télescope et un ordinateur et une prise AUX pour d'autres accessoires Meade.

Sur la partie arrière du télescope même, un autre panneau de contrôle contient trois prises USB 2 (il faut brancher le câble USB 2 du panneau de base à un ordinateur pour qu'elles soient fonctionnelles un peu comme un HUB USB 2), une prise pour une réticule illuminée RETICLE, une autre prise HBX pour la manette AUTOSTAR II, une prise RS-232 qui rempli la même fonction que la prise SERIAL soit interfacer avec un ordinateur, une prise SMART ACCY pour d'autres accessoires Meade et une prise AUTOGUIDER pour interfacer un câble entre une caméra CCD afin d'autoguider le télescope.

La manette AUTOSTAR II peut se brancher autant sur le panneau du haut que sur celui du bas au choix de l'utilisateur. Cependant, on ne peut utiliser deux manettes à la fois. On peut débrancher la manette d'un panneau sans fermer l'instrument. Cela n'endommage pas l'électronique. Même chose pour les deux prises RS-232 et SERIAL qui font exactement la même fonction mais porte un nom différent. On ne peut utiliser qu'une prise à la fois et non les deux. Tout ceci est clairement indiqué dans les instructions du télescope.

 Le CD qui vient avec les accessoires sert à installer les drivers et le programme AUTOSTAR SUITE sur un ordinateur afin de faire fonctionner le télescope via la manette AUTOSTAR II. C'est avec le câble USB 2 fourni avec les accessoires que l'on interface un ordi avec le télescope et c'est à partir du logiciel AUTOSTAR SUITE que l'on se branche sur le site de Meade pour aller chercher les dernières versions du firmware de la manette AUTOSTAR II et les données comme les comètes, satellites artificiels, astéroides, etc.

 

Première utilisation sur le terrain en mode AZIMUTAL

Après avoir lu intensivement le manuel d'utilisation du RCX que j'avais téléchargé directement du site de Meade et de m'être familiarisé dans mon salon avec les multiples commandes de la manette AUTOSTAR II, j'avais hâte d'essayer ce monstre à l'extérieur.

J'ai commencé par sortir le trépied et à le mettre au niveau. Il est très important d'installer le trépied solidement au niveau et de manière à ce que le panneau de contrôle du télescope pointe vers le sud (voir image à droite). Ensuite, j'ai transporté le télescope qui est très lourd pour une personne seule. Heureusement, la vis de 1/2 '' qui est rétractable car elle est muni d'un ressort permet de s'écraser dans la plate forme du trépied si on ne dépose pas la base du télescope parfaitement au centre. En bougeant légèrement le télescope sur la plate-forme du trépied, on sent la vis entrer dans le trou fileté au centre de la base du panneau de contrôle du télescope RCX. Sous le trépied, une large poignée permet une solide prise qui permet de fixer solidement le télescope sur le trépied en mode azimutal.

Une fois le télescope bien installé sur le trépied au niveau, le panneau de la base pointant vers le sud, et le tube du telescope placé à l'horizontal (ALT/AZ HOME POSITION), on allume le télescope. Il est aussi très important de bien aligner le chercheur de manière à ce qu'une même étoile brillante soit centrée dans au centre de la réticule du chercheur et de l'oculaire du télescope. En utilisant la manette AUTOSTAR II, on peut déplacer le télescope sur une étoile brillante, y faire le foyer et centrer l'étoile brillante connue. La procédure qui suit se fait presque automatiquement. On sélectionne le mode AUTO ALIGN et le télescope commencera une série de manoeuvres automatiquement sans que vous ayez besoin d'intervenir. Il utilisera son GPS pour trouver la date, heure et sa localisation (longitude et latitude) et il vous amènera sur une première étoile brillante connue que vous n'aurez qu'à centrer puis presser le bouton ENTER. Il se déplacera ensuite à un autre endroit du ciel où il mettra une autre étoile brillante connue dans le chercheur. Encore là, il vous suffira de la centrer parfaitement au centre de l'oculaire du télescope et de presser le bouton ENTER. Une fois cela fait, vous pouvez maintenant utiliser le télescope pour trouver n'importe quel objet dans le ciel avec la manette AUTOSTAR II et le système GOTO.

Cela m'avait pris plusieurs soirées d'essais avant de comprendre cette procédure. Mon problème était que j'avais placé le panneau de la base vers le nord au lieu de vers le sud comme mentionné dans le manuel. Il faut bien lire le manuel d'utilisation du RCX et en comprendre tous les détails. Il ne faut pas chercher à sauter des étapes trop rapidement. Le télescope trouvait à tous les coups les objets Messier et NGC que je sélectionnais dans la base de données de la manette. C'est tout un plaisir de manipuler cet instrument une fois la procédure d'installation terminée (setup).

 

L'optique

Une des choses que je tenais à tester était la qualité optique de mon instrument. Le design du RCX est très semblable au SCHMIDT-CASSEGRAIN (SCT). Le miroir primaire est percé au centre pour laisser passer la lumière vers les oculaires ou les caméras et le miroir secondaire est convexe. La différence vient de la lame correctrice qui corrige la coma (étirement des étoiles) jusqu'au bord du champ comme le montre les images qui suit:

   

Lors d'une belle soirée où le ciel était bien dégagé, j'ai sorti mon télescope homemade 12,5'' F4.7 dont j'ai remporté le premier prix optique à la CAFTA en 2007 et je l'ai installé à côté de mon RCX. L'objectif était de tester la qualité optique du RCX sur différents objets célestes comme des amas globulaires, les planètes et les étoiles doubles serrées. Je m'étais assuré de faire une collimation parfaite sur les deux instruments. La collimation d'un RCX se fait à même la manette AUTOSTAR II ce qui est une vraie merveille. le processus est très facile à réaliser et cela fonctionne parfaitement. L'obstruction par le miroir secondaire de mon télescope 12,5'' que je me suis construit n'est que de 20% alors qu'il est de 39% pour le RCX. Malgré cet obstruction, la qualité optique du RCX est EXCELLENTE. Je voyais beaucoup mieux les images et les détails dans mon télescope 12,5'' de ma propre fabrication que dans mon RCX car j'avais un meilleur contraste. Par contre, les étoiles dans le RCX sont bien piquées, les étoiles doubles et les amas globulaires étaient très bien résolus. Je considère que la qualité optique de mon RCX était excellente au point de vue visuelle. J'en étais ravi.

La mécanique

Au tout début de la sortie de ce modèle de télescope en 2005, les utilisateurs avaient constatés plusieurs problèmes. Entre autre, Meade n'avait mis aucun trous filetés pour y mettre des accessoires et utilisaient des engrenages en plastique. Suite à plusieurs plaintes, des compagnies comme PETERSON ENGENEERING ont fournis des ensembles d'engrenages en métal pour remplacer les engrenages en plastique. Heureusement, Meade a amélioré leur modèle original en y ajoutant des trous filetés pour y ajouter des accessoires comme des contrepoids, plaque dovetail pour télescope guide, etc, et il a remplacé les engrenages de plastique par des engrenages en métal. J'ai ouvert le couvercle de mon axe de déclinaison (côté droit ou ouest) afin de vérifier si j'avais des engrenages en métal et c'est bien le cas.

Engrenages en métal dans le système de déclinaison

 

Comme ce télescope est conçu pour l'astrophotographie, j'ai voulu vérifier la précision de l'autoguidage. J'ai installé sur le dessus sur une plaque ADM, un petit télescope guide CRITERION 4000 muni d'une lentille réductrice de focale muni d'un autoguideur Orion STARSHOOT. J'ai effectué des expositions guidées durant 10mn. Les étoiles étaient bien rondes.

Télescope guide Criterion 4000 (FL 500mm)_

Test autoguidage durant 5mn sur M27 Test autoguidage durant 10mn sur M27

Il est par contre toujours avantageux d'utiliser des systèmes de AO (actice optic) pour améliorer encore plus l'autoguidage.

Suivi des satellites artificiels en mode azimutal

La publicité de Meade mentionnait que ce télescope pouvait suivre aisément les satellites artificiels. J'utilisais déjà l'excellent logiciel de Brent Boshart SAT TRACK qui lorsque branché à un télescope Meade LX-200, LX200 GPS-R (comme le RCX) ou les Celestron peut localiser et suivre en direct les satellites artificiels qui sont visibles au dessus de notre horizon. J'avais été télécharger les éléments orbitaux (TLE) de la base de données des 100 satellites les plus visibles (dont la STATION SPATIALE INTERNATIONALE ISS) dans le logiciel afin d'avoir des éléments récents. J'ai connecté le câble RS-232 entre mon RCX (prise RS-232) et mon ordinateur. Le logiciel SAT TRACK me mentionnait une excellent passage de ISS ce soir là. Une fois l'alignement du RCX effectué et que le GOTO est fonctionnel, je me suis pratiqué à localiser quelques satellites qui passaient au-dessus de mon horizon. Ce qui est amusant avec le logiciel SAT TRACK c'est qu'il nous averti lorsqu'un satellite sélectionné devient visible au-dessus d'une certaine altitude et si on commande au télescope d'aller le chercher, l'instrument se déplace dans sa direction et il se met à le suivre. Au début, il faut le localiser dans le chercheur. On le voit souvent qui est là mais un peu à gauche ou à droite sur centre. Avec SAT TRACK, on peut augmenter la vitesse des moteurs du télescope pour qu'il suive parfaitement le satellite au centre du chercheur qui sera également au centre du champs de l'oculaire du télescope.

Une fois ces mises au point effectué, la recherche et le suivi des satellites est un véritable plaisir. Le RCX a parfaitement
suivi en temps réel mes premiers satellites que j'avais sélectionné. La station ISS était pour passer au dessus  de mon horizon et c'était un excellent passage car elle arrivait de l'ouest, passait très haut en altitude et se dirigeait vers l'est. Sa magnitude estimé était de -2 soit la brillance de Jupiter. Près de l'heure prévu, le logiciel signale que ISS monte au dessus de l'horizon ouest. Je ne le vois pas car il est trop bas à ce moment là. Je me prépare à donner la commande de suivi de la station par le logiciel SAT TRACK. Je lui donne ma commande et le télescope pointe en direction ouest vers mes arbres. Il suit la station même si elle est encore caché sous mes arbres. J'ai mis un oculaire ETHOS 8mm à 100 deg de champs apparent. A un moment donné, j'aperçois la station ISS qui arrive de l'ouest et qui monte dans le ciel. Au chercheur, je vois un gros point brillant près du centre. J'ajuste ma vitesse de mes moteur via le logiciel et le télescope suit la station en le maintenant près du centre de la réticule du chercheur. On peut aussi utiliser un joystick pour ajuster la vitesse avec ce logiciel ce qui est beaucoup plus pratique car on voit directement dans l'oculaire ou le chercheur si on va dans la bonne direction et à la bonne vitesse. J'ai ensuite regardé dans l'oculaire et WOW que c'est impressionnant de
voir les détails des panneaux solaires orangées et les structures très brillantes des modules où sont les astronautes. De plus, à mesure que montait la station en altitude, on voit son diamètre apparent s'accroître et losqu'elle descend vers l'Est, on la voyait diminuer et tourner légêrement. C'était de toute beauté à voir au télescope. Le RCX a parfaitement réagi aux commandes du logiciel. On peut aussi utiliser les données des satellites qu'on peut télécharger dans la manette via le site web de Meade. Je préférais de beaucoup me servir du logiciel SAT TRACK qui est très performant.

J'ai par la suite observé de nombreux autres satellites dont certains étaient très faibles, d'autres tournaient sur eux-même et présentait une variation en magnitude (pulsation). D'autres comme le satellite japonais EGP qui est une sphère de 7 pieds constitués de multiples miroirs destinés à des mesures géodésiques présentent une pulsation constante très impressionnant à suivre parmi les étoiles.

Il y a aussi les satellites géostationnaires situé à une altitude d'environ 36 000 km. Le logiciel SAT TRACK pointe le télescope en direction de ces satellites et on dirait qu'il s'arrête complètement de suivre. Dans le champs de l'oculaire, un satellite géostationnaire se présente comme une étoile fixe alors que les étoiles elles bougent étant donné la rotation terrestre. L'objectif est donc de localiser l'étoile (ou les étoiles car il peut y en avoir plusieurs dans un même champs) qui sont fixes. Ce sont les satellites géostationnaires. Certains présentent des variations de magnitude car ils tournent sur eux-même. C'est très amusant que de tenter d'observer cette catégorie de satellites.

Le télescope a répondu à merveille aux localisations et aux suivis de nombreux satellites dont la station ISS dont la vitesse est très rapide dans le ciel. Je vous recommande de lire mon dossier sur l'observation et la photographie des satellites artificiels sur mon site web.

 

Installation su RCX dans mon abri

L'objectif principal de l'acquisition de ce télescope était l'ASTROPHOTOGRAPHIE. Etant donné que j'ai la chance d'avoir un superbe ciel noir et que je suis un passionné d'observation et d'astrophotographie, l'investissement dans un tel instrument en valait la peine. M'étant construit un petit abri à télescope pour protéger mon vénérable télescope Meade LX-200 SCT classique que j'avais installé sur son trépied original à l'intérieur de cet abri, je voulais aussi y installer mon nouveau télescope RCX 12''. Cependant, comme mon RCX était beaucoup plus massif et volumineux et que la base de l'abri ne pouvait recevoir le trépied du RCX, je me devais d'installer une colonne de béton armé de 12'' (30cm) de diamètre qui devait être plus basse. Le diamètre intérieur de mon abri est de 4 pieds carrés.

Pour pouvoir faire de l'astrophotographie, il fallait aussi que je monte la monture à fourche de mon RCX sur un SUPER WEDGE PROLINE. Mes recherches sur Internet m'ont conduit à faire mon choix sur la marque MITTY. C'est un super wedge de très haute qualité, extrêmement solide et monté sur des coussinets (bearings) de précision facilitant l'ajustement sur le pôle nord céleste (PNC) avec des poignées situées sur le côté (azimut) et derrière (altitude). L'ajustement sur le PNC avec ce superwedge est d'une facilité et d'une précision de loin supérieure au superwedge de Meade. Un grand nombre d'astrophotographes m'ont conseillé cette marque et je n'ai pas été déçu.

Pour pouvoir installer la colonne de 12'' dans mon abri, j'ai dû creuser 4 pieds dans le sable à l'intérieur de mon abri déjà installé. J'ai entouré le tube de carton de ruban à tuyau (duct tape) double épaisseur afin de m'assurer qu'il ne se déformerais pas sous l'effet de l'humidité et la pression du béton liquide. Le tube mesurait 6 pieds de haut par 12'' de diamètre.  Pour que le toit de l'abri ferme sans obstruction, j'ai dû installer la colonne légèrement plus basse et vers l'arrière (offset) plus près du côté où se trouve les pentures. J'avais calculé installer la colonne à cet endroit compte-tenu de l'ensemble des accessoires qui seraient installés en permanence sur le télescope et également compte tenu du design de l'instrument. J'ai également inséré à l'intérieur du tube trois tiges de métal de 6 pieds plantés dans le sol au fond du tube de carton déposé au fond de mon trou. Ces tiges étaient attachées entre elles et avaient pour but de retenir le béton plus solidement. Pour maintenir le tube bien en place et au niveau, je l'ai solidifié en exerçant une pression sur le dessus et en le tournant de part et d'autres afin que son extrémité au fond du trou pénètre dans le sable. Par ce processus, le tube tenait solidement en place et bien au niveau. J'ai ensuite coulé le béton liquide à l'intérieur du tube.

Pour pouvoir installer mon super wedge MITTY, je me suis fait un gabarit en bois contreplaqué de 3/4'' d'épaisseur dont les trous étaient percés aux mêmes diamètres et aux mêmes endroits où seraient installés les vis pour maintenir et ajuster le superwedge sur la colonne. Des douilles du même diamètre et du même filetage que les vis munis de tiges filetés courbées étaient installé du côté qui serait inséré dans le béton au moment du coulage. Cette plaque de bois, une fois inséré dans le béton liquide, a été parfaitement mise au niveau. En durcissant, le béton maintenait la plaque de bois bien en place sur la colonne. On enlève ensuite les vis du dessus de la plaque qui maintenaient les tiges dans le béton le temps du durcissement et on les remplace par celles qui sert à maintenir solidement le superwedge sur la colonne.

Colonne de béton de 12'' de diamètre à installer dans l'abri 4 pieds carrés

Installation du tube et des barres d'acier dans le trou de 4'

Gabarit pour supporter le superwedge MITTY

Vue du dessus du gabarit

Vue du dessous du gabarit

Colonne en béton et gabarit installé 

Superwedge Mitty et RCX installé

 Intérieur de l'abri et plancher de béton peinturé

Plancher de béton recouvert de tapis de caoutchouc épais Installation du superwedge Mitty Télescope RCX 12'' et accessoires installés Aspect de l'abri une fois fermé

L'avantage d'un abri par rapport à un observatoire est que c'est beaucoup moins dispendieux, plus facile à construire et cela prend moins de place sur le terrain. Nous n'avons pas besoin de permis de construction. L'abri est facile à démonter en deux parties que l'on peut transporter ailleurs. Quant à la colonne et le plancher de béton, on peut les détruire avec une masse.

Dans mon cas, je voulais utiliser ce télescope uniquement pour l'astrophotographie et je voulais faire fonctionner tous mes instruments à distance (remote) avec un réseau sans fil. Cet abri très facile à construire m'a coûté environ $600 incluant le treuil de 12v pour monter et descendre le toit. Il a su résister avec brio aux multiples tempêtes de neige, verglas, orages, vents violents, chaleur torride de l'été et il est facile à entretenir l'hiver. Il ne s'est jamais former de glace et l'accumulation de neige sur le toit s'enlève en très peu de temps. Il nécessite très peu de soin. L'intérieur est muni de plusieurs prises électriques où j'ai installé des barres multiprises avec protection de surtension. Un seul interrupteur contrôle tout le circuit électrique de l'abri. Lorsque je prépare une session d'astrophoto, il me suffit d'activer l'interrupteur principal et tous mes instruments (mon télescope, caméras CCD, blocs d'alimentation (power supply),etc) sont alimentés en électricité. Un seul fil électrique part de l'abri et se connecte dans une prise extérieure. Le fil électrique qui relie la prise électrique de ma maison et mon abri est enterré. Lorsque je pars en voyage, je le débranche simplement. Je suis plus que satisfait de mon abri et je peux vous dire que ça fait toute une différence lorsque vient le temps de se décider à faire de la photo. Avec cette organisation, cela me prend 15mn pour être prêt à faire de l'astrophotographie. Cela rentabilise mon investissement et cela me permet de profiter au maximum des mes instruments et du ciel clair disponible.

 

Astrophotographie

Nous voilà rendu à la partie la plus intéressante qui constitue l'objectif principal de l'acquisition de cet instrument. Après avoir étudier à fond le fonctionnement de l'instrument, de l'avoir testé sur le terrain en mode azimutal, d'avoir fait des tests de suivi en temps réel des satellites artificiels, d'avoir testé l'optique, la mécanique, les moteurs, le GOTO, la collimation, le système de mise au foyer, le chauffage de la lame correctrice et que tout semblait conforme à la publicité de Meade, comment ce télescope se comporterait-t-il lors des séances d'astrophotographie? Quel sera la précision du guidage? Serais-t-il capable de supporter les grands froids d'hiver? Les chaleurs torrides de l'été? Supporterait-t-il le poids supplémentaire de l'ajout d'un télescope guide (réfracteur de 10cm F5 Televue NP-101) muni d'une caméra CCD SBIG ST7 placé en piggyback sur le dessus du télescope principal et muni d'une certaine quantité de contrepoids sous le télescope?  etc.

Une fois bien installé dans son abri et bien orienté sur le pôle nord céleste (PNC). J'ai fait mes premiers tests en mode équatorial avec le GOTO. Premièment, j'ai centré une étoile brillante connue comme Arcturus dans le chercheur et par conséquent, il était centré dans l'oculaire du télescope. Avec la manette AUTOSTAR II, je suis allé chercher les coordonnées de cette étoile dans la base de données et j'ai pressé le bouton ENTER durant trois secondes pour synchroniser (SYNC) le télescope sur les coordonnées de l'étoile. Par la suite, je pouvais trouver n'importe quel objet céleste dans la base de données de la manette et je faisais un GOTO. L'objet sélectionné était pratiquement à tous les coups dans le champs de l'oculaire. Le GOTO fonctionnait à merveille également en mode équatorial. Pour faire de l'astrophotographie à haute précision, il faut que l'axe polaire d'une monture équatoriale d'un télescope pointe EXACTEMENT sur le PNC. Plusieurs méthodes sont utilisées pour faire l'alignement polaire en précision dont la méthode du drift. Personnellement, je me suis toujours servis d'une méthode personnelle basée sur des étoiles repères situés autour du PNC. J'ai appelé cette méthode: MÉTHODE DU TRIANGLE D'ÉTOILES

J'utilise cette technique depuis plus de 30 ans avec succès. Elle est rapide et très efficace. J'ai fait le test avec la méthode du drift et j'arrivais aux mêmes résultats. Une fois le télescope parfaitement orienté sur le PNC, nous augmentons nos chances d'obtenir le meilleur de l'instrument autant au niveau de la précision du suivi (guidage) et du système GOTO. Le balancement de l'instrument, l'ajustement du backlash des engrenages est très importants aussi. On recommande dans certaines littératures de laisser le télescope légèrement débalancé pour qu'il se déplace vers l'EST. Cela fait une pression constante du même côté sur l'engrenage et améliore le suivi.

De mon côté, l'alignement polaire est parfait ainsi que le balancement. Malgré l'ajout d'un télescope guide d'un poids de 15lbs sur le télescope et de contrepoids amovibles en dessous, le balancement du RCX se fait à merveille. De plus, l'ajout d'une caméra SBIG ST10 XME équipé d'une roue à filtres CFW-8 et d'un AO7 peut passer aisément sous la fourche du RCX qui est plus longue que les télescopes Schmidt-Cassegrain Meade ou Celestron. Cela me permet de photographier les objets célestes près du pôle nord céleste. C'était impossible avec mon ancien Meade SCT 10'' LX-200 classique ainsi qu'avec les nouveaux télescopes Meade LX-200 GPS ACF. Leurs fourches sont trop courtes.

Mes instruments que j'utilise sont une caméra CCD SBIG ST10XME muni d'une roue à filtres SBIG CFW-8 muni de 5 filtres parfocal ASTRODON : Clear pour la luminance sans filtre, Red (rouge), Green (vert), Blue (bleu) et Halpha (5nm). Ces filtres sont tous PARFOCAL c'est à dire qu'ils ont tous le même foyer. A chaque changement de filtres y compris le H alpha (excellent pour les nébuleuses à émissions), le foyer demeure inchangé. J'utilise également le ACTIVE-OPTICS (AO7) de SBIG qui est un miroir plan qui pivote sur quatre électro-aimants de manière à effectuer un excellent autoguidage lors des photographies du ciel à haute résolution. Cet accessoire est essentiel si on photographie avec des longueurs focales de 2000mm et plus. Le RCX possède une longueur focale de 2438mm avec un rapport focal de F8. Avec une telle longueur focale, très peu de montures équatoriales sont suffisamment précises pour suivre un objet céleste en précision sans aide. Le système SBIG AO-7 déplace le miroir plus rapidement que son système standard qui envoie une impulsion électrique par des relais directement aux moteurs du télescope. Il est donc très recommandé d'utiliser cet accessoire pour augmenter la précision du guidage. Le système AO-7 s'utilise uniquement avec les caméras CCD et accessoires de la compagnie SBIG. A mon avis, c'est un accessoire essentiel si on veut prendre des images d'objets célestes à très haute précision. LE SBIG AO-7 a été remplacé par les AO-8 muni d'une lentille plutot qu'un miroir.

Sur le dessus du télescope, j'ai installé en parallèle (piggypack) un autre télescope réfracteur de très haute qualité (Televue NP-101 à objectif apochromatique) dont la longueur focale est de 540mm F5. Ce télescope est muni d'un système de focuseur zéro-shift avec encodeur JIM'S MOBILE NGF-S SMARTFOCUS et de mon ancienne caméra CCD SBIG ST7.

Ce réfracteur rempli deux rôles principales:

1) Il sert pour l'autoguidage du télescope principal RCX lors des prises d'images en couleur RGB ou H alpha. En effet ces filtres sont tellement absorbants qu'ils rendent difficile l'acquisition d'une étoile guide suffisamment brillante dans le CCD de guidage de la caméra SBIG ST10 XME.

2) Il sert aussi à la prise d'images à grand champs de nébuleuses, galaxies étendues comme Andromède, les comètes étendues, etc.

Le télescope peut également être contrôlé à distance en reliant un câble RS-232 (série) à un ordinateur portatif ou PC. En utilisant un logiciel de planétarium comme COELIX, THE SKY, STARRY NIGHT, etc utilisant le protocole ASCOM (LX-200 GPS-R), on peut contrôler le télescope afin de le déplacer sur n'importe quel objet céleste dans le ciel.

Je peux également tout contrôler mes instruments (télescope RCX, focuseur, caméras CCD) à distance grâce à un réseau sans fil. Pour ma part, tous mes instruments sont reliés par câbles à un ordinateur portatif placé dans mon garage. Le système d'exploitation installé sur mon laptop est WINDOWS XP PROFESSIONNEL. J'utilise REMOTE DESKTOP que l'on trouve dans le répertoire ACCESSOIRES de Windows. J'ai configuré REMOTE DESKTOP comme SERVEUR. Ce laptop est relié à un ROUTEUR via un câble réseau.

Dans ma maison, j'utilise un autre ordinateur laptop avec WINDOWS XP HOME EDITION. J'utilise également REMOTE DESKTOP configuré comme INVITÉ. Ainsi, avec mon laptop de maison, je peux tout contrôler le déroulement de mes séances d'astrophotographie bien installé au chaud l'hiver ou loin des mouches l'été. Si on a accès à Internet dans l'abri ou l'observatoire, on peut utiliser l'excellent logiciel gratuit TEAMVIEWER pour contrôler à distance le télescope.

Pour contrôler la prise des images CCD avec mes deux caméras CCD, je peux me servir d'excellents logiciels comme  MAXIM DL. Pour ma part, j'utilise les logiciels Coelix APEX, THE SKY X PRO et MAXIM DL. En utilisant la fonction PINPOINT ASTROMETRY de Maxim DL ou IMAGE LINK de THE SKY X PRO, on peut trouver la correspondance des étoiles de notre image avec celles du Guide Star Catalog (GSC) et centrer précisément les objets célestes dans notre caméra. Vous trouverez plein de didacticiels expliquant ces fonctions très performantes dans la section DIDACTICIELS des FORUMS ASTRO-QUEBEC.

Pour ma part, j'utilise une AO-8 avec ma camera SBIG ST10 XME pour l'autoguidage et cela fonctionne avec succès. On pourrait aussi utilisé un autoguideur branché sur un petit télescope guide monté solidement en parallèle sur le RCX. Avec Maxim DL, il suffit de paramétrer la fenêtre d'acquisition des images, activer l'autoguidage et laisser le télescope suivre l'objet. Les résultats sont très satisfaisants pour une focale aussi longue que 2400mm. Voyez quelques résultats:

 

Il s'agit ici de l'amas de galaxies ABELL 2151 dans la constellation d'Hercules. Combinaison de 19 images exposées 10 minutes chacune (exposition résultante de 190mn). Certaines galaxies sont atteignent la magnitude +17.

http://www.astrosurf.com/d_bergeron/astronomie/Images_astronomie/Nebuleuses_planetaires/m1/m1-LRGB_140mn_DB.jpg

Messier 1 dans le Taureau. 15 images exposées 10mn (150mn) LRGB.

 

Nébuleuse annulaire de la Lyre M57. Combinaison de 13 images exposées 10mn (130mn) en binning 2. Un filtre Halpha a été utilisé pour cette image.

Conclusion

Ce télescope est très performant à tous les aspects. Sa qualité optique, la précision de son GOTO et de son système d'entraînement répond très bien à mes attentes. Sa monture à fourche est très agréable et confortable à utiliser. En astrophotographie, on n'a pas à s'inquiéter du passage au méridien véritable bête noire des astrophotographes muni de montures équatoriales allemandes. Ce télescope se place tout seul en mode azimutal et sa banque de données de 180 000 objets célestes est passionnantes pour explorer le ciel avec le GOTO. On peut utiliser un ordinateur pour controler le telescope et un réseau sans fil ou Internet pour tout commander à distance en astrophotographie. Je suis extrêmement satisfait de ses performances. Le poids excessif de 95lbs n'en fait pas un télescope qui se déplace facilement mais utilisé dans un abri ou observatoire, cela ne représente pas un problème.

Je vous le recommande fortement si vous avez un budget autour de $11000 à investir dans un instrument de cette qualité.


IMPORTANT

Ceux qui possèdent des télescopes MEADE RCX 400 et qui voudraient nettoyer les optiques internes de ce télescope, je vous invite à regarder une vidéo que moi et Denis Goyette avons réalisée sur ce sujet. Vous y trouverez étape par étape toute la procédure pour enlever la lame correctrice et nettoyer les optiques internes:

 

Lien direct au vidéo: