Je m’appelle Bruno et je suis chercheur en sciences de la Nature et en sciences des matériaux. J’ai commencé l’Astronomie lorsque j’avais 14 ans, avec une modeste lunette de 60 mm de diamètre.
Je suis un peu givré mais il faut l’être au moins un peu pour faire de l’Astronomie sérieusement. J’ai construit moi-même des télescopes de 25 cm, 31 cm, et 50 cm de diamètre, et dès que c’est possible je partage ma passion avec mes amis, les étudiants et le grand public.
L’Astronomie est la plus ancienne des sciences, mais aussi l’attrait culturel le mieux partagé à travers le monde. L’Astronomie nous remet à notre place dans l’Univers et nous invite à l’humilité face à la grandeur et à la beauté de l’infini. Malheureusement, l’Astronomie (et la science en général) est volontairement écartée par les médias au profit de conneries qui abrutissent les gens encore plus qu’ils ne le sont déjà, et ce dans le seul but de leur faire consommer d’avantage. Et lorsqu’ils parlent d’Astronomie, ils racontent n’importe quoi. Dans le meilleur des cas, l’ignorance et l’inculture mènent à la bêtise, dans le pire des cas ils mènent à la violence et à l’extrémisme. L’Astronomie est aussi et surtout un loisir, qui peut être pratiqué par tous et sous diverses formes.
Malheureusement, les étoiles disparaissent peu à peu en raison de l’augmentation anarchique des lumières artificielles. Est-il nécessaire d’éclairer toujours plus? Ce gaspillage faramineux a aussi de graves répercussions sur la faune et la flore, et dans une moindre mesure sur la santé humaine. Nous rentrons dans une nouvelle ère : les premières générations d’êtres humains n’ayant jamais pu contempler de leurs propres yeux la Voie Lactée! Le refus de nos sociétés dites civilisées à réduire ce gaspillage prouve qu’elles ne sont pas prêtes de s’écarter de la voie dans laquelle elles fuient : la recherche du bonheur par la consommation et le confort facile, quitte à sacrifier d’autres civilisations (par exemples les indigènes des forêts tropicales)et les générations futures. Mais lorsque l’espèce se croyant le produit ultime de l’évolution aura causé sa propre disparition, la Terre continuera de tourner.
Ce modeste site a été conçu pour donner des informations aux astronomes amateurs (quelque soit leur niveau) via mes travaux et mes observations. La présence de termes techniques qu’il serait trop long d’expliquer en détails ici, fait que le néophyte aura du mal à suivre certaines pages. Je l’invite à parcourir le site pour contempler les photos, et s’il le souhaite il pourra trouver réponse à toutes ses questions sur diverses pages Internet ou via les forums de discussion Astrosurf ou Webastro. Quelqu’un de motivé peut très bien débuter l’Astronomie avec des livres et les informations disponibles sur Internet. Toutefois, je ne peux que conseiller de s’inscrire dans un des nombreux clubs d’Astronomie!
Une bonne place est faite au bricolage dans ce site. Avec l’arrivée de télescopes chinois bon marchés dont la plupart satisfont pleinement leurs utilisateurs, on peut légitimement se demander s’il est encore « rentable » de construire son propre télescope newton, comme cela l’était autrefois. D’un point de vue strictement financier, la réponse est non si on compare aux instruments chinois, mais elle devient oui si on compare aux instruments haut de gamme produits (artisans indépendants, Takahashi). Un amateur qui s’applique peut raisonnablement espérer obtenir instrument de qualité intermédiaire entre un instrument industriel et un instrument d’exception, et ce autant pour le miroir que pour la mécanique. Outre la qualité potentiellement meilleure que celle des instruments industriels, les avantages à construire son propre instrument sont nombreux :
(1) La conception étant optimisée, l’instrument répond exactement à ses propres besoins. Tous les paramètres peuvent être choisis par le constructeur, ce qui n’est que très rarement le cas lorsque l’on a à faire à un instrument acheté. Sauf à copier exactement sur des plans existants, l’instrument construit sera unique!
(2) L’instrument pourra toujours être modifié et/ou amélioré par la suite, sans se poser la question de la garantie, et le problème des pièces de rechange sera inexistant.
(3) La construction d’un instrument pouvant se dérouler sur plusieurs années, le budget est étalé sur cette période, ce qui permet de mieux le faire passer auprès de Madame!
(4) La construction d’un instrument permet d’apprendre des techniques de bricolage, d’optique, de mathématique et de physique, et de se perfectionner. Proposer des ateliers construction de télescopes dans les collèges et lycées serait un excellent moyen d’empêcher que les jeunes deviennent des « presse-bouton ».
(5) Utiliser et montrer son télescope réalisé de ses propres mains est toujours une source de fierté, et cela aucun instrument du commerce ne pourra le donner, quelqu’en soit son prix!
(6) C’est une façon noble et intelligente de montrer son mécontentement face au système de CONsommation actuel qu’on nous impose, un cycle idiot basé sur les pulsions des CONsommateurs, l’obsolescence programmée et la standardisation, avec comme effets collatéraux l’épuisement des ressources naturelles ainsi que la pollution, et parfois même le travail des enfants.
Il faut toutefois savoir que la construction d’un télescope, surtout la taille du miroir, peut prendre beaucoup de temps, le risque de se décourager est bien présent! Henri Hierholtz m’avait dit un soir : « Si on avait su à l’avance à quoi on s’engageait, on ne l’aurait peut-être pas fait ! ». Il est alors essentiel de s’imposer des règles, par exemple un quota maximal d’heures de travail par semaine, afin de garder un bon équilibre avec sa vie familiale et professionnelle…et garder un peu de temps pour observer! A noter que de nombreux amateurs achètent leur miroir (artisanal ou d’importation) mais construisent eux-mêmes la structure du télescope.
Pour finir, je voudrais dire quelques mots sur la technique photographique que j’utilise le plus : l’argentique. Maintenant il faut se justifier dès qu’on fait ou dit quelque chose qui sort du moule. Non, cette vieille technique n’est pas encore morte! En astrophotographie, les caméras CCD et appareils numériques se sont imposées en raison de leur plus grande sensibilité, et parallèlement à la disparition des meilleures pellicules. Je persiste dans la voie de l’argentique, tout simplement parce-que j’aime çà. Je ne fais pas une course à la performance, j’essaye juste d’obtenir de jolis clichés du ciel. L’argentique garde selon moi un avantage sur le numérique : le support. La qualité et l’émotion d’une projection diapositive n’est pas égalée par les vidéo-projecteurs (je ne parle même pas du coût), et un tirage noir et blanc sur un beau papier n’a pas non plus d’égal.
