Mascotte, mon ami le renard de la Montagne de Lure, le 6 août 2005 

Effort louable sous le chaud soleil d'été

Mercredi 6 août 2005, j'ai apporté à Mascotte non seulement du poulet, comme je le fais chaque fois, mais aussi une figue. Une figue fraîche, car quelqu'un m'avait dit que les renards aiment les figues.

J'ai appelé Mascotte et Mascotte est venu. Il était en pleine forme, vif et plein d'entrain. Le soleil était encore assez haut dans le ciel et la lumière d'été était forte, presque éblouissante. Comme d'habitude, nous avons longuement dialogué du regard et je lui ai parlé, puis je lui ai proposé la figue. Il l'a regardée avec un certain intérêt mais, après l'avoir approchée de très près et l'avoir reniflée, il est revenu vers moi comme si de rien n'était : manifestement, la figue ne l'intéressait pas vraiment. Constatant avec satisfaction que Mascotte n'était pas affamé, mais quand même un peu déçu et vexé, je lui ai parlé sur le ton du reproche, en désignant la figue. Ce que j'osais à peine espérer s'est alors produit : après un temps d'hésitation, Mascotte a fait quelques pas vers la figue, posée sur le sol, puis il a croqué dans la figue. Il n'en a mangé qu'une seule petite bouchée, presque "du bout des dents", abandonnant par terre la moitié du fruit, mais l'essentiel était réalisé : en faisant un très louable effort à mon égard, Mascotte venait de me faire très plaisir en même temps qu'il venait de démontrer une nouvelle fois son étonnante capacité de compréhension et de communication avec moi. Quelques instants plus tard, Mascotte est revenu près du morceau de figue restant, hésitant à terminer ce fruit dont visiblement il ne raffole pas, puis, après l'avoir encore reniflé, s'en est définitivement éloigné. Je le soupçonne de s'être dit, avec raison, que je lui donnerais certainement quelque chose de bien meilleur (du poulet !) quelques minutes plus tard.

Nous nous sommes tranquillement promenés dans la forêt, sous les arbres entre lesquels s'infiltraient parfois violemment des rayons de soleil. Les contrastes entre les ombres et la lumière donnaient au paysage la force et l'éclat inimitables de l'été. Un peu plus tard, Mascotte s'est allongé sur le sol. Ce jour-là, il ne s'est pas mis sur le ventre, de tout son long : il s'est allongé "en rond", à la manière d'un chien ou d'un chat. Mascotte n'est resté dans cette position qu'une dizaine de secondes, comme s'il n'avait pas voulu se reposer mais seulement me témoigner qu'il se sentait bien, au calme et en sécurité. Mascotte s'est relevé et nous sommes repartis nous promener quelques minutes.

Avant de quitter Mascotte, j'ai sorti de mon sac à dos une belle cuisse de poulet cru. Je lui ai offerte en la déposant doucement dans sa gueule ouverte. Après les louables efforts qu'il avait consentis, sous le soleil, en croquant dans la figue pour me donner satisfaction, la cuisse de poulet était largement méritée et lui faire plaisir à mon tour était bien la moindre des choses.

J'ai été surpris et amusé de constater que Mascotte, au lieu de partir directement vers son terrier, son trophée dans la gueule, a temporairement déposé la cuisse de poulet par terre, devant moi, puis l'a reprise entre ses mâchoires après l'avoir quelque peu poussée sur le sol, au milieu des brindilles. Sans doute le poulet est-il bien meilleur lorsqu'il est aromatisé aux brindilles de Provence... et Mascotte compte certainement parmi les plus fins gourmets de la forêt.

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