La conception

Voici les éléments essentiels que le nouveau téléscope devait offrir :
- observation avec les 2 yeux
- observation dans un position confortable (assis) dans la plupart des orientations
- être transportable aisément sans avoir besoin de refaire tout les réglages à chaque séance d'observation
- permettre à d'autres observateurs de morphologie différente d'observer

De plus je ne disposais que d'outils simples : scie sauteuse, perceuse, perceuse sur colonne, tarauds, étau, tournevis, ...

J'ai choisi une forme déjà employée par d'autres amateurs que les américains appellent "over the shoulder" (par dessus l'épaule). On place la tête entre les tubes et on  regarde à l'opposé de l'objet observé.

La position d'observation est confortable. Pour peu que les dimensions du téléscope soit bien choisies, il est possible d'observer assis sauf à proximité du zénith.

Dès la conception il faut penser aux réglages du parallélisme des tubes qui doivent obligatoirement être accessibles depuis les oculaires. En effet, lorsque je pointe à des altitudes différentes, je dois refaire ce réglage. C'est facile et immédiat car je peux accéder aux molettes directement depuis les oculaires.
L'autre paramètre qu'on ne peut pas se permettre d'oublier, c'est samorphologie. La tête et les épaules ne doivent pas obstruer lestéléscopes, même partiellement. Pour cet instrument latête passe entre les 2 tubes. J'ai prévu une séparation de 26cm. Peu après avoir calculé ceci, JMI annonce la disponibilité d'un téléscope binoculaire construit sur le même principe avec un écart entre les tubes de 10 pouces (soit 25.4 mm). Ce choix me paraît bon.
L'autre paramètre, c'est l'écartement entre les yeux. Pourmoi il fait 64mm et je crois que c'est la valeur moyenne. J'ai prévu un réglage possible de 55 à plus de 90 mm pour permettre à d'autres d'observer.

Pour un téléscope binoculaire, il n'est pas possible d'utiliser une monture équatoriale car cela imposerait de modifier l'orientation de la tête en fonction de la zone du ciel où l'instrument est pointé. Ce n'est pas un très gros inconvénient car il est possible de motoriser le téléscope en altazimutal pouravoir un suivi et même un pointage automatique grâce au logicielde Mel Bartels. On peut aussi envisager une table équatoriale quis'incline de plus ou moins 10 degrés, il suffira d'incliner légèrement la tête.

Habituellement, quand on construit un téléscope dobson, onessaie de mettre le centre de gravité (et donc l'axe de rotation enaltitude) le plus bas possible. Je n'ai pas chercher à descendre lecentre de gravité à ras du sol, car lorsque le téléscope pointe vers l'horizon les oculaires sont à la même hauteur que l'axe d'altitude. Sur ce téléscope cela fait 60 cm de haut. Il est alors possible d'observer assis sur le sol, ce qui est confortable s'il n'y a pas de neige.

Le télésope doit rester transportable et, autre contrainte, l'installation ne doit pas prendre trop de temps. Pour cela j'ai choiside ne pas démonter les tubes optiques, car cela impose une recollimation à chaque remontage. J'ai fait en sorte de limiter la longueur destubes à 1m20 pour que ça rentre à l'arrière dela voiture une fois les sièges arrières rabattus. J'ai quandmême gardé une possibilité de démontage en prévision des longs trajets où la voiture est déjà bien chargée. La base est également démontable.

Pour rendre l'utilisation la plus agréable possible, en particulier lorsqu'on observe à plusieurs, il faut chercher à rendre les réglages les plus indépendants possibles. Il ne faut pas que le réglage du parallélisme des tubes influe sur la collimation, ni que le changement d'écartement des oculaires modifie la mise au point ou le parallélisme des tubes. C'est le point le plus délicat de la conception. Je n'ai d'ailleurs pas trouvé la solution idéale, puisque dans mon montage, l'écartement des oculaires et la mise au point ne sont pas indépendants. C'est un défaut qui devra être corrigé. J'ai quelques idées là dessus.

Pour finir signalons un point important : l'obstruction centrale. Le rajout des renvois à 90 degrés (miroirs tertiaires) augmente la distance entre le secondaire et le foyer, ce qui impose d'utiliser des secondaires de grande dimension. Avec des miroirs de 150mm à f/8, cela ne pose pas de gros problèmes car on peut garder l'obstruction en dessousdes 30%. Mais cela peut poser des problèmes avec des miroirs de diamètres plus petits et plus ouverts. Par contre, en augmentant le diamètre, on peut se permettre de réduire le rapport d'ouverture sans trop de problèmes.En effet, l'augmentation de tirage dépend de la taille de la tête de l'observateur et non pas du diamètre du primaire. Il ne faut tout de même pas se focaliser sur ce paramètre. La plupart des téléscopes du commerce (Schmidt-Cassegrains) ont une obstruction supérieure à 30%, et cela n'empêche pas leurs propriétaires de faire de très belles observations planétaires.