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En novembre, à Paris…

Août 2001

 

Tout a commencé à Lanslebourg, à la terrasse de l'hôtel de La Vieille Poste, devant un "petit baiser savoyard ". Jean nous l'avait promis et il tint parole.
Rendez-vous fut donc pris pour la fin novembre à Paris
.

Vendredi 23 novembre.

L'observatoire de Paris se trouve dans le quartier Denfert-Rochereau à deux pas de Montparnasse. Nos hôtels donnaient dans la partie piétonne de la rue Daguerre, très vivante, très achalandée, très commerçante. Un bon choix : Jean s'était occupé de tout.

                                                                  

           daguerréotype du soleil                                                        

   Un excellent choix : on se souvient en effet que Daguerre a été le grand pionnier de la photographie qui, au 19éme    siècle, fit la gloire de l'observatoire. Fizeau et Foucault obtinrent, le 2 avril 1845, le premier et remarquable    daguerréotype du Soleil qui est la toute première photo astronomique de l'histoire (ci contre).

   Le rendez-vous était convenu dans un troquet : le café de l'Observatoire. Il ne pouvait en être autrement !    Claire- Lise,    Jean-Pierre, Georges et moi étions parmi les premiers.

   Puis, tous arrivèrent, tous : , Christiane, Géraldine, Gérard, Lucien …et, bien sûr, Jean, sortant de son boulot. On    attaqua donc le pot des retrouvailles dans la bonne humeur. En attendant l'heure, Jean, qui est le Gasparov du jeu de    GO, nous fit une démonstration de ce grand art oriental.

   A son signal, nous nous levâmes et nous nous dirigeâmes ( appréciez le style…) vers l'Observatoire.

 

En traversant le très grand parc ( privé) de l'observatoire, Jean répondait à nos questions. L'histoire de l'Observatoire de Paris est beaucoup trop riche pour être contée en quelques mots. Commencés en 1667, les bâtiments furent terminés en 1672 et aménagés jusqu'en 1683.

Mais, la grande préoccupation de Louis XIV et de son grand ministre Colbert n'était pas du tout la recherche astronomique. L'objectif était alors le calcul de la longitude qui devait assurer la suprématie des mers et le monopole
du commerce. Immédiatement, pour les mêmes raisons, l'Observatoire de Paris eut un grand rival : Greenwich. Mais de très grands hommes ( dont Jean ) surent lui forger son véritable destin (pour les curieux, consulter www.obspm.fr).

C'est le plus vieil observatoire du monde encore en activité
.

Puis Jean nous fait pénétrer dans le sanctuaire. Ce qui frappe, c'est le silence. Un grand temple que les fidèles ont déserté en abandonnant ça et là quelques objets de leur culte. ') La Coupole Arago
Dans sa pénombre, la grande salle de la méridienne est une grande nef vide. Ces hauts lieux inspirent un profond respect et nous prenons conscience de notre grand privilège de pouvoir y pénétrer cette nuit. 

Un grand escalier monumental mène aux terrasses. Il est immense et interminable, et très sonore : quelqu'un imite le cri de la chouette histoire de ré
veiller quelques fantômes. De la terrasse, la vue sur Paris illuminé est magnifique.

Enfin nous pénétrons dans la coupole, le Naos de ce temple. Cette coupole fut construite en 1845 grâce à Arago.
Elle mesure 15 mètres de diamètre; elle est entièrement recouverte de plaques de cuivre malheureusement chiffonnées lors d'une réfection maladroite. Elle est faiblement éclairée par une veilleuse. Par les hublots, on a une vue panoramique sur tout Paris.

Au milieu, se dresse cette magnifique lunette d'origine. Ce vénérable instrument a un peu l'allure d'un diplodocus d'un autre âge. Il mesure 9 mètres de distance focale avec un objectif de 38 centimètres.
La très lourde monture équatoriale est en fonte. Le tout est un peu poussiéreux mais parfaitement utilisable.

A l'origine la rotation de cette coupole se faisait avec une grosse manivelle qui existe toujours. On a seulement couplé le mécanisme à un moteur électrique de toute première génération. A part le centre, tout le sol tourne avec la coupole, comme un manège. Le sol est un magnifique plancher à chevrons rayonnants parfaitement entretenu. 


     
Jean expliquant le fonctionnement de la lunette

Derrière les oculaires, il y a un monumental escabeau amovible.  Par un escalier étroit on descend sous le plancher. La monture repose sur une pesante structure métallique qui repartit les charges sur les murs porteurs.

On chemine autour de ce noyau par un étroit couloir couronné par les engrenages qui entraînent la coupole.
Dans un coin, un petit passage donne accès à un petit réduit voûté avec des fenêtres en forme de meurtrières. On remarque un minuscule escalier en colimaçon qui monte sur la terrasse. C'est une échappatoire car, une fois la coupole en position, sa porte d'accès donne dans le vide !

A part quelques vieilleries, ce local est vide. Déjà il y a des propositions pour l'aménager en kitchenette avec frigo et tout.

                             

   Il est tard, il fait faim? il fait soif. Comme convenu, nous repartons au café de l'Observatoire. Certains ont déjà déballé
               les nombreux paquets. On
prévu une soirée vins et fromages. Sur tables : " Une forêt de bouteilles sur
un champ de fromage,
  j'exagère à peine !!!

 

            

     Pendant qu'on ouvre les bouteilles, Georges déballe l'énorme bloc de foie gras qu'il a apporté de son pays et commence à le débiter. Avec les petits pains grillés, c'est un délice.... Tout cela s'annonce bien .

 

  La Fine Equipe au " Café de l'Observatoire "

L'atmosphère est bien sûr joyeuse mais demeure sérieuse. Tout en grignotant et en sirotant, on discute beaucoup. On s'interpelle, on se lance les habituelle plaisanteries, les idées les plus farfelues fusent.

Parmi les plus farfelues, l'idée de création d'une association de la Fine Équipe…

Revenus dans la coupole, on ouvre la trappe d'observation à l'aide de cordes. Seule la lune est visible, souvent cachée par les nuages. Dommage Jean nous instruit sur les manipulations de la lunette.  Mais le ciel se voile, la lune a disparu, on referme la trappe de la coupole.
Maintenant, il est tard. Il nous faut quitter les lieux saints.
Le grand escalier, le parc silencieux, les rues désertes, puis on se quitte, un peu fatigués. 

Nous avons réellement vécu ensembles un grand moment : merci, Jean 


Samedi 24 novembre.

 


On se retrouve au p'tit déj', mais il y a quartier libre pour toute la journée. Le soir, un autre grand moment nous attend : La Baraka. Décidément, Jean connaît très bien ce quartier. A la Baraka ( la chance…) une table nous est réservée. Nous allons y connaître un mémorable couscous !


La bonne humeur s'installe autour de la table. Valérie nous a rejoint avec son frère. Je me faufile pour lui serrer la main par-dessus la table, mais, à la stupéfaction générale, elle me reproche cinq minutes après de ne pas lui avoir dit bonjour, ce qui provoque rires et quolibets ! Du coup je me lève pour lui faire la bise : Valérie, tu es pardonnée…



L'ambiance est là, le vin est bon. Et le couscous! Souvenez-vous, mes amis

Après le repas, comme prévu, nous retournons à la coupole. Le ciel est complètement bouché, mais qu'importe ! Cela vaut le coup, surtout pour Valérie et son frère qui n'étaient pas là la veille.
On refait studieusement le tour des lieux, puis, avec beaucoup de regret, on quitte définitivement ce haut lieu de notre histoire et de notre passion, en souhaitant qu'il soit entretenu pendant encore longtemps dans son jus.

 

De la terrasse, on a une vue magnifique sur Paris illuminé. On a de la chance car le ciel est bas mais il n'y a pas de brume.  Tous les monuments resplendissent de lumière sous ce ciel définitivement condamné par la pollution…

En repassant dans le hall d'entrée, assez exigu mais haut de plafond, on peut remarquer en levant la tête, un bas relief représentant une femme nue idéalisée, grandeur plus que nature, posant lascive devant un grand disque. Cadeau d'un mécène d'une ancienne époque, il est aujourd'hui plutôt poussiéreux mais il a conservé toute sa grâce suggestive. Son titre ? " Le passage de Vénus " : tout un symbole...

Le passage de Vénus devant le soleil est un phénomène plutôt rare. Il n'y en a pas eu au 20éme siècle. Le dernier date du 6 décembre 1882, ce que commémore le bas relief. Les prochains s'observeront le 8 juin 2004 et le 6 juin 2012 ( Prenez note, il n'y en aura pas d'autres au 21éme siècle…) A la sortie de l'Observatoire, on se retrouve tous … au café de l'Observatoire. Un dernier pot avant d'aller se coucher. 


 

Dimanche 25 novembre.


Le matin, on se retrouve rue Daguerre, on a repéré un café avec une terrasse abritée pour prendre le p'tit déj' . On guette les retardataires. Jean est resté en famille. Cependant, nous connaissons une grande contrariété quand Georges nous dit avoir perdu sa carte bleue. On se livre à un "jeu" de piste pour la retrouver, mais sans succès. Quelqu'un lui suggère de retourner fouiller sa chambre et il la retrouvera finalement dans le revers d'un bas de pantalon !
La joie est unanime : cela devra s'arroser !

Après une promenade matinale dans les rues de Paris, il faut penser au retour. On accompagnera les partants. D'abord Valérie et son frère à la gare de Lyon .
Nous déjeunons ensembles – assez mal – dans un resto en face la gare.

Ensuite, Christiane à la gare de l'Est.  On s'installe au buffet de la gare pour prendre un pot en attendant l'heure du train : il sera supprimé pour cause de grève ! Mais cela s'arrangera.


On parle de plus en plus de notre future association en suggérant des activités qui déclenchent les rires. Mais l'idée est là.

On fait la bise à ceux qui nous quittent, et les rescapés se retrouvent rue Daguerre. Claire-Lise, Jean-Pierre, Georges, Gérard et moi. Un peu fatigués, on décide de dîner calmement dans ma chambre d'hôtel en grignotant les restes de fromages.

Il faut juste acheter une bouteille de vin… La soirée se terminera au calme à deviser entre amis
. 

 

Lundi 26 novembre.

On se retrouve au p'tit déj'. On commence à avoir nos habitudes. On décide d'aller débusquer Jean sur son lieu de travail puis d'aller déjeuner au … café de l'Observatoire, qui est devenu notre QG parisien. Jean, un habitué, nous rejoint. 
La discussion est sérieuse et décontractée. Le repas, succulent, est malheureusement écourté par l'heure.

Jean accompagne Claire-Lise, Jean-Pierre et Georges à la gare Montparnasse. 

Moi je reprends mon métro et mon train de banlieue.
La grande coupole d'Arago va retrouver son grand silence… 

Encore merci, Jean. 

 Serge, mai 2002.