Que cherche-t'on à mesurer ?
La mesure d'une étoile double est
caractérisée par deux grandeurs principales. Ce sont
les coordonnées polaires de la composante secondaire par
rapport à la composante primaire. La composante primaire est
généralement l'étoile la plus brillante du
couple mais attention ce n'est pas toujours vrai et il arrive
(rarement) que les mesures des catalogues soient inversées
de 180° en angle.
L'angle de position C'est l'angle formé par la direction
du Nord et la droite qui joint les deux composantes.
On le compte en degrés et décimales.
Dans le jargon on l'appelle theta ( q
)
Ex : q
= 145.22°
|
La séparation C'est la distance angulaire qui sépare
les deux composantes.
On la compte en secondes de degré (= secondes d'arc) et décimales.
Dans le jargon on l'appelle rho ( r
)
Ex : r = 3"22
|
Soyons justes !
Le télescope, le transport d'image, le
capteur, les méthodes de capture et de réduction
peuvent être considérés comme un seul
instrument de mesure. Il apparaît dès lors
évident que l'on doit s'attacher à maintenir la plus
grande constance dans les éléments utilisés
dans la chaîne qui mène de l'objet observé
à l'interprétation de l'observation.
Les qualités essentielles d'un instrument de mesure sont la
précision et la justesse. Un instrument est dit
précis lorsque dans des conditions expérimentales
constantes, il fournit un résultat constant. Il est juste
lorsque ce même résultat est égal à
celui d'une valeur étalon.
Ces quelques définitions pourraient déjà
mettre en garde de tenter quoi que ce soit avec du simple
matériel amateur. Pourtant, l'expérience montre que
non seulement il est possible de mesurer certaines étoiles
doubles mais qu'en sus ces mesures peuvent être de
qualité honorable eut égard aux moyens mis en
oeuvre.
En fait, la question à notre niveau est de savoir ce que
l'on fait !!! et, pardon pour la liberté de langage :
-Comment sommes-nous précis ?
-Comment sommes-nous justes ?
Indicateurs de précision
La moyenne des pointés est
traditionnellement retenue comme la valeur la plus probable de la
mesure. L'application de lois statistiques simples est tout aussi
traditionnellement retenue pour évaluer la précision
des mesures. Il peut paraître incongru d'utiliser des lois
s'appliquant aux grands nombres dans des échantillons
réduits mais il est hors de propos ici de
réétudier ce qui se fait depuis plus de deux cents
ans !
La dispersion des pointés lors d'une observation reste
l'indicateur fondamental, elle est facilement quantifiée par
le calcul de l'écart type. Dans le domaine des doubles, on
retient comme mesure la moyenne d'au moins trois observations
rapprochées dans le temps. L'écart entre ces
observations est un deuxième indicateur de la
précision du système employé. Toute variation
importante doit faire l'objet d'une recherche minutieuse de sa
cause.
Indicateurs de justesse :
Il s'agit là de déterminer l'étalonnage du
système. Pour un capteur CCD c'est finalement la valeur de
l'échantillonnage. Si, dans l'absolu, on peut le
déterminer par le calcul, il semble plus judicieux de
procéder de la façon habituelle, c'est à dire
par la mesure de couples étalons. Idéalement,
l'échantillonnage déduit de l'observation d'un
étalon doit être le même que celui déduit
des mesures d'autres étalons. Un graphique du type de
celui-ci donnera une bonne idée de la justesse de
l'instrumentation.