Attention, ne jamais observer le Soleil sans une bonne protection des yeux

Voir ici

 

Quoi observer sur le Soleil, quel matériel utiliser et comment faire ?

 

4 - Observation de la "couronne froide" dite aussi "basse couronne" et de la "couronne chaude"

 

L'observation du Soleil au coronographe est un peu passée de mode avec l'apparition des filtres pouvant être achetés assez facilement par les amateurs, tels que le matériel Coronado ou Lunt, entre autre. Néanmoins c'est un spectacle particulier et extraordinaire, en direct ou presque, que de regarder notre étoile avec un tel instrument.

A la différence des matériels cités plus haut, le coronographe permet de voir seulement le limbe, c'est à dire le bord du Soleil.

Les Observateurs Associés du Pic du Midi, utilisent deux coronographes montés sur l'instrument Climso

Image Climso du 25 mai 2007. Vision typique avec un coronographe (image N et B)

Sans que cela soit impératif, avec un coronographe amateur, il convient tout de même d'utiliser un filtre Ha de 10A environ. Outre ses qualités pour l'observation, le filtre protège efficacement l'oeil de l'observateur!

La difficulté d'observation réside principalement dans la qualité du ciel. En effet, si les coronographes professionnels sont situés en montagne, c'est pour permettre d'avoir un ciel bleu foncé, dit "ciel coronal". Néanmoins il est tout à fait possible d'observer à partir de la plaine, mais il faut choisir un ciel bien dégagé, non laiteux ou pas trop, sinon il y a diffusion. La qualité du filtre est dans ce cas très importante.

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L'autre difficulté provient de la nécessité d'avoir un très bon suivi de la monture, le moindre écart et le disque n'occulte plus correctement le globe.

Avec un coronographe il est tout à fait possible d'utiliser un autre filtre que le Ha. Climso peut utiliser sur le coronographe C2 des filtres pour l’observation de la couronne chaude : HeI (1083.0 nm), Fe XIII (1074.9 nm, 1079.8 nm, 1077.0 nm continuum inter raies)

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Images du même jour et de la même heure. A gauche C1 en Ha 6562.82 A et à droite C2 dans l'He 10830 A


Plusieurs amateurs ont fabriqués des coronographes. Voici quelques sites de ces amateurs passionnés :

S. Rondi - P. Sogord - C. Fabre - S. Bertorello - SAPO -

La construction d'un coronographe n'est pas très compliquée, mais il faut avoir quelques machines outils, un tour en particulier, c'est préférable...

Il existe de nombreuses formules optiques, plus ou moins difficiles à réaliser et à mettre au point.

Voir également le livre " Le guide de l'observateur", tome 1, SAF, 1987

Le mien a été réalisé en partie par Pierre Cambeig avec le concours de Patrick Muller, merci à eux.

Coronographe de 127mm


Des produits manufacturés sont proposés par différents fabricants :

Beloptik et W. Lille en Allemagne et M. Lugli en Italie

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Le coronographe de chez Beloptik

Principe optique d'un coronographe

Cet instrument fut inventé par Bernard Lyot au début des années 30, il put ainsi observer la basse couronne solaire en dehors des éclipses, en particulier au Pic du Midi.

 

Le coronographe de Bernard Lyot au Pic du Midi, par Emmanuel Davoust, 1932

Le film Les flammes du Soleil, réalisé à la mémoire de B. Lyot

Mon instrument

 

L'ensemble du coronographe

Le tube est en aluminium et mesure 35cm de long pour un diamètre de 63mm. L'avant est en 2 pouces pour rentrer dans la crémaillère d'une lunette, l'arrière reçoit des accessoires en 2 pouces, ici un renvoi coudé avec un oculaire Clavé de 40mm.

Le coronographe seul a une masse de 1000 grammes

Ce coronographe est réglé pour fonctionner avec un objectif O1 ayant une focale de 1000mm

 

Pour les caractéristiques générales voir ici

 

Les trois éléments du coronographe

- partie principale avec objectifs, cône et diaphragme

- tube de liaison avec l'instrument porteur

- tube de protection et de tenue

Les tiges filetées sont en acier

Le cône de renvoi et le disque occulteur, montés sur la tige qui est elle-même fixée sur l'objectif O2

- le cône, en aluminium également, ici dévissé

- notez la tige cannelée pour un meilleur refroidissement. Une rondelle en Mica peut-être également mise en place entre le cône et le disque.

Sur ce coronographe (coro de 127mm de Robert Lartigau), ce n'est pas un cône qui évacue la chaleur, mais un plan incliné à 45°. De cette façon, la chaleur et la lumière, sont évacuées sur le coté de la caisse de l'instrument
Si le système du cône peut être simple, ce n'est pas toujours le cas, ici le disque de l'instrument MSCO de la coupole des coronographes de Pic du Midi et la roue porte-filtres

En haut, les diaphragmes, plus ou moins grand en diamètre, dans la pratique c'est toujours le même, de 3mm, qui est utilisé

En bas, les disques occulteurs en aluminium. Une dizaine de disques est un bon chiffre, cela permet d'avoir le diamètre de disque en fonction de la période de l'année, sans avoir d'écart important. 2 disques par mois c'est parfait (6 mois suffisent...)

Leur diamètre est étagé de 9,16 à 9,56mm

Les filtres Ha

- en haut un filtre de 1 nm Andover (Lot Oriel) de 25 mm de diamètre, seule une petite partie du filtre est utilisée avec le coronographe

 

- en bas un filtre de 6mm, carré, provenant d'un BF5 de PST

 

Le coronographe lui même

Le disque qui porte le diaphragme et le filtre Ha (ici un Andover de 1 nm en 25 mm)
Le même disque filtre dévissé