QUATRE INSTRUMENTS COMPARES


Sommaire

Considérations personnelles

Il existe quantité de façon de faire de l'astronomie : en nomade, en photographe professionnel, dans son jardin, en montagne. Par ailleurs, l'astronomie c'est un peu comme le sport : on peut le pratiquer pour la performance ou simplement le plaisir qu'il procure... La performance étant un stimulus, il en résulte souvent pour les astromes amateurs moyennement débutants une «course au diamètre» bien connue. Mais, sans y faire attention et même sans dépenser beaucoup d'argent, on arrive vite à une centaine de kilo de matériel ce qui se traduit en «galère» et conduit à abandonner le hobby ou à revoir radicalement la façon de le pratiquer.

Observateur purement visuel (je me contente d'admirer les photos des autres), optimisant le peu de temps libre dans mon jardin urbain ou à la campagne pendant les vacances, les considérations qui suivent ne valent bien entendu que pour mon cas personnel.

Puissance

En ciel profond, du point de vue de la magnitude limite, le plus grand diamètre est, en théorie, le meilleur. Même en ville, un 400mm sera plus efficace qu'un 200mm ! On verra toutefois que le critère de magnitude limite n'est pas toujours suffisant et que le critère champ est à considérer... Par ailleurs, un diamètre de 150mm à 200mm est le minimum pour accéder à la plupart des objets du ciel profond et observer dans de bonnes conditions les objets les plus lumineux. Ainsi, si l'instrument est destiné à être porté ou transporté fréquemment, le diamètre de 150mm à 200mm est donc un bon compromis ; a contrario, dans le cas d'une utilisation prépondérante en fixe, surtout en milieu pollué, un diamètre de 300mm est préférable (mais ce n'est pas l'option retenue dans ces pages pour des raisons personnelles).

En planétaire et en visuel (*), du fait de la turbulence atmosphérique qui vient limiter les performances, les choses sont un peu différentes. Si l'on devait tracer sur un graphe les performances instrumentales en fonction du diamètre (sans optique adaptative !), la courbe serait asymptotique et l'asymptote fonction du site. C'est à dire que l'amateur peut se permettre d'optimiser la dépense (en diamètre et poids) en fonction de ses paramètres. En général, en plaine, en banlieue urbaine, le diamètre optimal, se situe entre 150mm et 250mm de diamètre réel (celui de la colonne d'air) ; en pratique, il est souvent à peine supérieur à 150mm ; il est même inférieur dans certaines vallées turbulentes. Un grand diamètre de 300mm ou plus nécessite, de préférence, un site exceptionnel (haute montage, micro-climat.) pour être exploité à fond mais ceci ne signifie nullement qu'il sera moins bon qu'un instrument plus petit sur un site moyen (**). Par ailleurs, la puissance des instruments est fonction de leur diamètre efficace (D*EER) soit, en gros pour les télescopes, le diamètre réel diminué de ~2/3 du diamètre de l'obstruction et pour les lunettes... le diamètre réel.

En conclusion, il faut savoir rester raisonnable vis à vis de la "puissance" ; entre un instrument de 200mm et de 300mm de diamètre (dito entre 300 et 400...) , il y a bien une différence évidente au premier coup d'oeil mais les deux vous permettront de pratiquer l'astronomie et le confort d'utilisation ne sera pas forcément à l'avantage du plus gros ; en tout état de cause, les deux vous montreront la plupart des mêmes objets et le plaisir de la découverte sera identique... sauf si vous vous mettez à penser que vous pourriez voir mieux dans un 300mm un 400mm, etc.... mais alors là, c'est une autre histoire (à lire sur les forums...).

(*) ces considérations sont à nuancer pour une utilisation en imagerie...
(**) et ceci ne signifie nullement qu'il sera - dans tous les cas - meilleur... car c'est le diamètre de la colonne d'air qui détermine la sensibilité à la turbulence et les caractéristiques thermiques du télescope qui déterminent son efficacité pratique. Ce que l'on peut dire c'est que la course au diamètre n'est pas toujours payante !

Champ

Le champ est un paramètre très important, même en visuel. Un instrument petit ou moyen a l'avantage immense de permettre d'observer de magnifiques champs d'amas ouverts, de nébuleuses diffuses, etc... Mais pour en profiter il faut un bon ciel parce que les grossissements sont faibles et le contraste minimal avec le fond du ciel ! Ceci va à l'encontre d'une idée reçue qui admet qu'en présence de pollution lumineuse, un grand diamètre est mal exploité. Tous les télescopes sont mal exploités en présence de pollution lumineuse mais les petits diamètres sont encore moins bien exploités que les grands (ceci non compte tenu du rapport plaisir/investissement évidemment).

Portabilité et transportabilité

Il faut s'entendre sur les termes : un Dobson à tube cylindrique de 250mm à 350mm est «transportable» mais il n'est pas «portable» : c'est à dire que vous ne pouvez pas l'emmener dans vos bagages en avion et que le transport en voiture est quasiment exclusif (pas de bagages, ni de passagers.). A contrario, un télescope « portable » est un instrument qui ne sacrifie (pas trop) le coffre et les voyages en famille.

Le critère de «portabilité» implique une longueur maximale de l'ordre de 0.80m à 1m et la plus petite dimension inférieure à 300mm suivant les conditions de transport et le véhicule. Ceci sans compter la monture qui sera choisie en éléments séparés démontables.

Ce critère est personnel : vous choisirez l'instrument que "vous" pourrez porter.

Une monture équatoriale allemande est finalement nettement moins encombrante qu'une monture à fourche, surtout si le tube est solidaire de la fourche (cas de certains SCT). La monture équatoriale motorisée apporte un confort supplémentaire très appréciable par rapport à une monture azimutal manuelle. Ce gain de confort et d'agrément diminue la fatigue et permet d'aller plus loin dans les observations de détails et de compenser, dans une certaine mesure, un petit déficit de diamètre.

Une monture azimutale de type Dobson correctement conçue pour le voyage est également très peu encombrante si le tube optique est lui-même démontable (tube serrurier).

Le GOTO n'est pas indispensable mais se révèle bien utile à la recherche d'objets en ville ou pour pointer rapidement si votre temps de vacances est cher et compté. Il est impératif de choisir un GOTO qui permet un réalignement en continu près des objets à observer afin de gagner du temps sur la mise en place et de ne pas procéder à un réalignement complet en cas de bug ou de léger déplacement.

Afin de ne pas occasionner de blessures musculaires ou, à la longue, de lassitude, le poids des différents éléments pris séparément ne devrait pas dépasser 10 à 15kg suivant leur forme. Peu importe le poids total, ce n'est qu'une question d'allers et retours de la zone de rangement à la zone d'observation : quoique plus de quatre allers et retours deviennent dissuasifs.

Chacun en tirera les conclusions appropriées mais mon choix m'a amené à privilégier les instruments très «portables» au sens indiqué afin d'en profiter en toutes occasions en privilégiant plutôt le champ que la puissance brute et une qualité optique irréprochable ; ceci ne maximise pas le diamètre. En croisant ces critères, une large gamme de tubes optiques (et ce n'est pas un hasard) remplissent les conditions : notamment lunettes APO de 130mm, Newton de 150 à 200mm et éventuellement Maksutov de 180mm ou 200mm. Ces différents instruments ont encore l'avantage d'être compatibles avec des montures équatoriales légères de gamme GP, GPDX, EM-10, EQ5, etc. .

Si un 250mm ne trouve pas bien sa place (trop gros pour un équatorial, trop petit pour un dobson), j'admets volontier qu'un bon dobson à tube Serrurier de 300mm entièrement démontable, avec table équatoriale, peut aussi répondre à ces critères, en étant (il me semble) un peu plus encombrant, mais avec un gain de diamètre significatif au delà duquel, le gain à attendre va couter très cher à tous points de vue.

Tests

Voici, suivant des critères qui me sont personnels, le comparatif des :


Clavius 166 sur GP-DX,
pied aluminium HAL 110


TEC 140 sur GP-DX,
rallonge et pied Berlebach UNI 28


Astam 205 sur GP-DX,
pied aluminium HAL 110


CTA 210 sur monture azimutale
(retouché JML)

Ce rapport comparatif est établi après au moins un an d'utilisation de chaque instrument et un grand nombre de sorties. Pour l'essentiel, les observations planétaires se font en ville alors que les observations de ciel profond se font sous des ciels très purs (bords de mer, Haute Provence, Haut Languedoc...) qui impliquent le transport de l'instrument.

Ces jugements ne portent que sur mes instruments et ma façon de les utiliser. Vous pouvez bien entendu extrapoler et nuancer en fonction de vos besoins et équipements actuels ou futurs...

Aucun des instruments ne souffre de défauts optiques majeurs ; les comparaisons ne portent donc pas sur la qualité optique mais uniquement sur les résultats obtenus.

Facilité de mise en station

Ce critère prend en compte deux aspects assez différents qui caractérisent assez bien un télescope de type "porter et observer" ("Grab and Go" en anglais) :

- la facilité de mise en station caractérisée surtout par le nombre d'allers et retours entre le coin d'observation et la zone de rangement : sensiblement proportionnelle au poids et à l'encombrement (nombre de "colis" et poids des "colis" à transporter),
- le délai de mise en température (soit le temps entre le moment de la décision d'observer et l'observation proprement dite).

Ainsi, suivant mon "courage" et l'heure de la décision, je privilégie tel ou tel instrument...

1) Clavius 166 : seulement deux colis et temps de mise en température variable entre 45mn et 1h30 ce qui facilite l'improvisation en début de soirée. Très simple à installer, parfait télescope Grab and Go.
2) TEC 140 : quatre colis, beaucoup d'accessoires, de détails et de précautions. En revanche, le temps de mise en température est le plus bref (15mn à 1h) ce qui facilite les observations improvisées même en milieu de soirée. A la limite du Grab and Go du fait du nombre de colis (toutefois, un peu d'exercice ne fait jamais de mal...).
3) Astam 205 : Trois colis et peu d'accessoires et donc vite installé mais la décision est à prendre en début de soirée. A la limite du Grab and Go du fait du délai de décision.
4) CTA 200 : Deux colis (dont un très lourd). Vite installé mais décision à prendre dans la journée ; de ce fait il n'est pas Grab and Go.

Facilité de transport

1) Clavius 166 : prend peu de place et est logeable dans une petite voiture avec des bagages.
2) ASTAM 205 : Le tube de 200/1000 peut voyager debout dans le coffre d'un monospace et se loge très bien avec les bagages.
3) La TEC 140 est portable mais relativement encombrante avec son coffre et le pied Berlebach UNI 28 (1m).
4) Le CTA 210 est intransportable...

Collimation

1) TEC 140 : la TEC 140 n'a jamais besoin d'être recollimatée. Le retour en usine serait nécessaire pour une maintenance mais uniquement en cas d'accident. Le nettoyage de la lentille frontale est rare si l'instrument est bien entretenu.
2) ASTAM 205 : Ce tube et sa mécanique maintiennent réellement très bien les réglages (toujours contrôlés à 500X) sans qu'il soit besoin d'y retoucher d'une session à l'autre même après un long transport (avec soin tout de même). La collimation n'est pas altérée au retournement du tube. L'entretien se fait soi-même.
3) Clavius 166 : La collimation du Clavius tient bien dans le temps et ne doit pas être souvent reprise même après transport. Toutefois, la collimation est légèrement altérée au retournement du tube mais l'instrument y est peu sensible (relais corrigé sur 1°). La maintenance et le nettoyage complet ne peuvent se faire que chez le fabriquant.
4) CTA 210 : Le CTA maintient assez bien ses réglages mais il faut vérifier à chaque séance. La collimation est légèrement altérée entre une position zénitale et horizontale car le support du secondaire est trop lourd. L'entretien se fait soi-même.

Evolutivité (notamment astrophotographie)

1) TEC 140 : de loin l'instrument le plus évolutif compte tenu de ses possibilités en astrophotographie à grand champ et de son porte oculaire.
2) Clavius 166 : sa légèreté et son champ corrigé sur 1° facilitent l'utilisation en photographie mais les accessoires (tube allonge) sont à faire réaliser. La photographie planétaire avec Webcam est assez facile.
3) Astam 205 : Conçu pour le visuel, cet instrument ne pourrait être utilisé que très occasionnellement pour l'astrophotographie planétaire en s'accommodant du porte-oculaire à cabestan...
4) CTA 210 : Non conçu pour l'astrophotographie.

Confort d'observation

1) TEC 140 : Une fois tout installé (ouf...), le confort d'observation de la TEC est excellent notamment grace à ses qualités mécaniques et à son porte oculaire hors normes.
2) Clavius 166 : La compacité du Clavius en font un instrument dont le maniement est très facile. La position d'observation reste excellente (avec peu de débattements du tube). Le porte oculaire, loin d'égaler le Starlight, est néanmoins parfaitement confortable.
3) CTA 210 : le long tube du télescope impose d'observer debout avec un débattement assez important de la position de l'oculaire. Tant que l'écartement des jambes permet d'éviter de courber le dos, ça va... Le PO à cabestan rend indispensable des oculaires parafocaux.
4) ASTAM 205 : On touche ici le gros défaut d'un Newton sur monture équatoriale : il y a très peu de positions confortables et le dos en prend un coup ; une petite chaise réglable est à prévoir (soit un "colis" de plus...). Le porte oculaire à cabestan est bien démultiplié et permet une focalisation très précise mais le sens du mouvement favorise parfois une action sur la monture et un dépointage ; des oculaires parafocaux sont indispensables.

Observation planétaire

En pratique, il n'est pas facile d'établir un classement rigoureux pour des instruments dont le diamètre diffère finalement assez peu (gamme 150 mm-200 mm) ; en effet, les conditions d'observations sont primordiales et il n'est malheureusement pas possible de sortir tous les instruments à la fois : dès lors, les résultats obtenus sont pour une part aléatoire. Toutefois, j'ai fait l'effort de comparer quasiment systématiquement la TEC140 avec le T200 Astam lors de l'opposition de Mars de 2005.

1) TEC 140 + Tête binoculaire Denk II : Une fois la lunette équipée d'une tête binoculaire, le contraste est boosté et le rendu, pour des raisons physiologiques, équivalent (et parfois supérieur) à celui dont les télescopes de 200 mm sont capables malgré une image plus petite : c'est ainsi que la TEC140 m'a fourni (mais une fois seulement) des images stupéfiantes de Mars (Vallees Marineris vue comme sur les photos à haute résolution). C'est la possibilité de lui adjoindre la DenkII qui lui vaut la première place.

2) CTA 210 : C'est ce télescope à très faible obstruction (18%) et haute qualité optique qui m'a donné, dans l'absolu, les images les plus contrastées et les plus colorées de Jupiter. Avec un UWA 4.7 à grand champ, l'absence de suivi est supportable (il faut tout de même faire attention à ne pas trop laisser filer la planète sur les bords de champ car l'image se dégrade). Mars à 10" de diamètre montre encore des détails visibles... Mais il est difficile et rare d'arriver à un équilibre thermique parfait.

3) ASTAM 205 : Pratiquement équivalent au CTA210. D'excellentes images de Saturne (impression de distinguer Encke ? non confirmée par la suite) et de Jupiter en milieu de nuit avec ce télescope plutôt conçu pour le visuel (obstruction 22%). De même sur Mars, malgré un résidu d'agitation thermique, il permet d'obtenir une image assez grosse bien fournie en détails et nuances d'albédo et d'observation plus facile qu'avec la TEC140 en monoculaire (pas vraiment plus de détails mais plus faciles à observer). La monture équatoriale facilite de longues observations ... si l'oculaire est bien placé. A noter que la motorisation est préférable pour la haute résolution, non seulement pour fixer les détails, mais aussi pour maintenir le centrage de la planète dans le champ : à F/5, la coma est assez sensible même à fort grossissement.

4) TEC 140 (monoculaire) : Excellentes images de Saturne, de Jupiter, de Mars et de la Lune souvent aussi bonnes que celles obtenues avec le Newton mais honnêtement en (léger) retrait lorsque les conditions sont vraiment favorables au diamètre de 200mm ; à la lunette, les planètes apparaissent alors un peu moins colorées et un peu moins faciles à observer. Quoiqu'il en soit, les images sont toujours stables et le taux de réussite des soirées d'observations planétaires est plutôt supérieur avec la lunette notamment du fait que les Newton sont parfois récalcitrants à une mise en température totalement satisfaisante...

5) Clavius 166 : Très bonnes images de Jupiter, Mars et de Saturne mais, hormis le cas de "seeing" médiocres, le Clavius n'a jamais donné d'images équivalentes (a fortiori supérieures) à celles des autres instruments ; peut être du fait d'un déficit de luminosité (remarqué sur les satellites de Saturne). Le Clavius I se situe plutôt au niveau d'une APO de 120mm. L'amélioration des traitements (haute réflectivité) et la légère augmentation de diamètre du Clavius II (166mm) devrait donc être sensible en planétaire.

Observation de ciel profond (galaxies)

1) ASTAM 205 : Sur les galaxies, le diamètre de 200mm permet de "soupçonner" sur quelques objets (type M51, M33, M101...) quelques détails de structures mais les observations les plus spectaculaires restent limitées aux objets les plus lumineux. A mon sens, un diamètre de 250mm n'est pas significativement supérieur eu égard à l'encombrement et au poids qui grimpent très vite. Il apparaît qu'un diamètre de 300 à 400mm est requis pour marquer la différence et véritablement "voir" les détails. Le GOTO permet d'accéder à un très grand nombre d'objets facilement (car la visée en équatorial avec un Newton est très inconfortable).
3) TEC 140 : Les capacités de la TEC 140 en la matière sont celles d'un instrument de 140 mm de diamètre (~Newton de 160mm). Ce diamètre, secondé par le GOTO de la GP-DX, permet néanmoins de dénicher à peu près n'importe quel objet accessible à un 200mm mais l'observation y est alors encore un peu plus limitée !
3) Clavius 166 : Pratiquement les mêmes possibilités que la TEC 140 avec quelques dixièmes de magnitude en moins (~Newton de 150mm).
4) CTA 210 : Idem ASTAM pour le diamètre mais la monture azimutale ne facilite pas la recherche d'objets très faibles, surtout en ville... De ce fait le télescope est rarement utilisé en ciel profond. Pourtant, avant l'acquisition d'une monture motorisée et gotoisée, et pendant de très longues années, ce fut mon seul instrument d'observation et je ne me plaignais de rien...

Observation de ciel profond (objets galactiques et amas globulaires)

1) TEC 140 : Les amas globulaires les plus connus sont très esthétiques mais le 200mm est sensiblement supérieur en terme de résolution au centre et en périphérie. Pour ce qui concerne les nébuleuses planétaires, le moindre diamètre semble moins sensible que sur les autres objets du ciel profond : en poussant un peu le grossissement, le contraste de la lunette et sa stabilité font merveille ; ces petits objets apparaissent alors plus petits que sur le télescope mais presque aussi détaillés. Mais le terrain de prédilection de la lunette est l'observation à large champ : la TEC 140 permet d'apprécier, sur presque 3°, de larges amas ouverts, la nébuleuse de type América (en entier), les Dentelles, M 8/M20 (...) dans toute leur splendeur. Aucun des autres instruments ne permet des observations équivalentes et aussi captivantes du ciel profond.
2) ASTAM 205 : A défaut du très grand champ, il y a le diamètre et le GOTO motorisé... Un très grand nombre d'objets sont accessibles à un 200mm.
3) Clavius 166 : On retrouve les capacités d'un excellent Newton de 150mm. Mais le champ capable n'est que de 1° ce qui est dommage pour un petit télescope.
4) CTA 210 : Idem ASTAM pour le diamètre mais la monture azimutale ne facilite pas la recherche d'objets très faibles, surtout en ville... Le télescope est rarement utilisé en ciel profond.

Plaisir d'observer

Il n'y a pas de gagnant ; ces instruments de bonnes qualités mécaniques et optiques réservent des années d'observations... Le plaisir d'observer, de découvrir de ses propres yeux de nouveaux objets ou de les revoir est toujours le même.

Conclusions

Dans la gamme 150 à 200mm, les images de galaxies sont toujours intéressantes, des détails peuvent être vus sur quelques objets (en fonction du diamètre) mais elles restent relativement décevantes du point de vue esthétique. En revanche, dès qu'il s'agit d'observer les objets galactiques étendues (grandes nébuleuses diffuses, amas ouverts), le champ de la lunette fait merveille. Il reste encore les amas globulaires et les nébuleuses planétaires : pour ces derniers (surtout les amas globulaires), l'avantage est au diamètre quelque soit le type d'instrument : la différence entre un T200 et un L140 est bien visible mais peut être pas décisive. En tout état de cause, comme il est impossible d'améliorer le ciel dont on dispose tous les jours, la portabilité est un critère très important dès qu'il s'agit d'observer le ciel profond.

En planétaire et dans la gamme 100 à 200mm, à qualité optique équivalente, l'avantage reste au diamètre efficace (D*EER). Mais la qualité mécanique, la stabilité thermique du tube, la possibilité d'ajouter des accessoires tels qu'une tête binoculaire, une monture motorisée, sont à considérer. Ainsi un excellent réflecteur de 200mm, peu obstrué donne bien, occasionnellement, des images supérieures à celles d'un réfracteur plus petit... Mais le même réfracteur muni d'un tête binoculaire peut surpasser le réflecteur utilisé en monoculaire et ajoute l'avantage d'une stabilité des réglages et thermique. Enfin, la portabilité de l'ensemble est moins critique que pour un instrument dédié au ciel profond car l'observation en ville réserve parfois de bonnes surprises.

Les lunettes et les télescopes de Newton sont des instruments différents qu'il est habituel d'opposer mais probablement complémentaires. L'esthétisme de la nébuleuse América observée en entier dans une lunette de 100 à 130mm est, de mont point de vue, supérieur à celui de M51 observée au 200mm alors que les couleurs des bandes de Jupiter dans un excellent 200mm sont vraiment magnifiques...

L'instrument universel n'existe pas : associer un instrument à grand champ (lunette de 100 à 120mm) ultra portable, pour le ciel profond galactique et un télescope de Newton ou un Maksutov optiquement parfait et faiblement obstrué, sur monture équatoriale, de 200mm (ou plus bien sûr) pour le planétaire est idéal. La lunette sera appréciée pour les observations planétaires improvisées, les photographies à grand champ, alors que le 200mm permettra de mieux apprécier les petits et nombreux objets du ciel profond et donne accès à la photographie planétaire à haute résolution qui se joue de la turbulence. Avec en plus... un Dobson serrurier de 300mm ou 400mm facile à déplacer sur un site privilégié et donnant ainsi accès au ciel "profond-profond", vous serez comblé !