Décider d'observer
Il n'est pas forcément évident de partir la nuit voir les étoiles. En effet, la fatigue joue un rôle important et démotivant. Mais il faut aussi tenir compte de la lune. Si celle-ci est présente dans le ciel, aucune observation du ciel "profond" n'est possible. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, l'astronome est à la merci des caprices de la météo. Pour les amateurs "équations", en voici une très simple qui résume bien le propos. chaque valeur est binaire: soit 1, soit 0. Si l'une des valeurs est égale à 0, on ne part pas.
Rassembler le matériel
Il est important de regrouper le matériel en un minimum d'endroits pour
pouvoir partir le plus rapidement possible sans "courir" après
les différents éléments. Il est préférable de
laisser toute la documentation et l'éclairage dans le sac à dos.
Le pense-bête est aussi très utile pour être sur de ne rien
oublier.
Installation sur le site
l'arrivée sur un site ne doit jamais se faire dans la précipitation. De plus, il est courant de monter le matériel de nuit, ce qui ne va pas toujours sans poser quelques petits problèmes. Pour éviter les ennuis, garder l'éclairage et la trousse de secours au même endroit, accessible très rapidement dans une poche du sac à dos par exemple. (une vis est si vite tombée par terre). Attention aussi aux documents qui s'envolent. Pour éviter ces problèmes, attacher le critérium au carnet et mettre tout les documents dans un classeur, sous feuilles plastiques. On évitera du même coup les problèmes d'humidité.
Conduite de l'observation
On privilégie toujours les zones du ciel les moins polluées par
des parasites divers (lumière, arbres,etc.) Une fois orienté, en
utilisant éventuellement la carte du ciel tournante, on choisi une carte
du cahier de terrain qui cadre à peu-près. On décide
ensuite des objets à observer en tenant compte de l'index (page en face),
pour ne pas choisir plusieurs fois certains objets et en oublier d'autres.
Pendant l'observation, il est très important de préserver ses
yeux de toutes lumières parasites. L'éclairage rouge
utilisé pour lire les cartes et prendre des notes devra être
utilisé le moins possible et l'intensité lumineuse sera bien
évidemment limitée. Attention aux feuilles plastiques: selon la
position de l'éclairage, elle peuvent éblouir
légèrement.
Une mise au point parfaite des jumelles est indispensable pour apercevoir
certains objets faibles. Deux réglages sont nécessaires. Du
coté gauche: boucher l'objectif droit, puis avec la molette centrale
ajuster au mieux la netteté de l'image. A droite ensuite, boucher
l'objectif gauche, puis faire tourner oculaire droit jusqu'à la mise au
point. Retirer ensuite le cache: la mise au point est faite; Attention au
phénomène d'accommodation. L'oeil a tendance à corriger
automatiquement une mauvaise mise au point, mais qui se traduit par une fatigue
oculaire inutile.
Afin de trouver l'objet et de ne pas se perdre, il est bon d'utiliser quelques
étoiles repères. Au départ, pointer dans l'instrument une
étoile visible à l'oeil nu, dont la position par rapport aux
autres est connue, dans les alignements fictifs qui servent à tracer les
constellations par exemple. ensuite, à l'aide de la carte, identifier
d'autres étoiles, en utilisant des formes géométriques,
typiquement des triangles. De figures en figures, parfois après quelques
loopings, naviguer jusqu'à l'objet tant recherché. Cette
méthode sera encore plus efficace si l'on utilise un morceau de
transparent sur lequel est tracé un cercle correspondant au champ exact
de la paire de jumelles.
Pour mieux cerner les fins détails de l'image, on utilisera la technique
de l'observation en oblique. Si l'objet est au centre du champ, il faut regarder
au bord. En effet, les cellules du centre de la rétine sont moins
sensibles à la lumière que sur les bords.
Comme nous l'avons vu au début, le but du programme d'observation est
de classer chaque objet. Il ne faut donc pas oublier de prendre quelques notes.
Mais surtout, il est essentiel de prendre le temps de regarder,
d'apprécier les objets. L'observation astronomique n'est pas une course !
La mise à jour du programme d'observation
Dans le noir, on n'écrit jamais de grand discours, même si
l'utilisation d'un dictaphone permet de prendre des notes plus rapidement.
Après l'observation les notes d'observations et les dessins
éventuels sont recopiées au propre dans un cahier, sorte de livre
de bord. On mentionne aussi: la date, le créneau horaire d'observation,
l'état du ciel, les anecdotes et problèmes rencontrés, les
remarques personnelles. Ce cahier permet en fin d'année de faire le bilan
des activités d'observations, de manière objective.
Mais le programme d'observation ne s'arrête pas là: il s'agit de
classer les objets selon 4 critères:
La détectivité: la brillance avec laquelle l'objet est
aperçu dans l'instrument:
A: brillant, B: moyen, C: faible, D:très faible à la limite du
visible
L'aspect: la "texture" de l'objet
1: résolu (ex: amas ouvert), 2: cotonneux (ex: amas globulaire non
résolu), 3: nébuleux
La taille de l'objet: M: ponctuel, N:minuscule, O: petit, P:notable, Q:
étendu
La facilité de pointage:
TB: étoile brillante dans le champs, B: étoile brillante pas
très loin,
AB: secteur soit assez pauvre en étoiles, soit trop chargé (voie
lactée)
M: pointage difficile, cas absence d'étoile jalon dans le secteur.
En plus de ces 4 paramètres, il est bon de noter
Ainsi, la galaxie d'Andromède, vue au J12X80 se voit attribué la
référence: A3P / TB
brillante, aspect nébuleux, étendue notable, très facile
à pointer
Chaque objet classé est noté en deux endroits:
sur la liste du cahier de terrain, en face de la carte correspondante, en tenant
compte des éventuelles redondances, et dans un fichier carton ou
informatique. Chaque objet possède sa propre fiche sur laquelle on note
toutes les caractéristiques et remarques, avec bien sur la date.
L'équipement proposé ne nécessite aucun réglage
optique particulier (sauf la mise au point bien sur), ce qui est un gros
avantage tout de même. L'entretien sera donc minime.
Pour les jumelles, éviter tout choc ou chute qui pourrait fausser le
parallélisme (recentrer les objectifs est très onéreux).
Eviter également la terre et surtout le sable qui pourraient endommager
définitivement l'optique. Si le nettoyage des objectifs et des oculaires
est indispensable, utiliser une soufflette (pour objectif d'appareil photo), du
papier pour le nettoyage optique, et un spray pour lunette. Enlever d'abord
soigneusement les poussières à la soufflette. Après
s'être assuré qu'il ne reste aucun dépôt à la
surface de la lentille, frotter doucement avec le papier imbibé de spray
et laisser sécher.
Vous pouvez aussi utiliser un pinceau du type Lens Pen. Cet accessoire est
pratique et terriblement efficace pour enlever des éventuelles traces de
doigts ! Disponible chez tous les bons photographes.
Vérifier aussi de temps en temps les éclairages (piles et ampoules). Si le matériel reste longtemps inutilisé, retirer les piles des lampes pour éviter que celles-ci coulent à l'intérieur.
Avec un minimum de soin, vous pourrez ainsi utiliser ce matériel durant de nombreuses années.