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Dreamland : La Zone 51

L'une des entrées très discrètes du complexe de la Zone 51.

La Zone 51 aujourd'hui (II)

De nos jours, si vous traversez le Névada, le chemin est balisé jusqu'à plus de 60 km de distance et ne soyez pas étonné de trouver en bordure de route, principalement sur la route 375 qui traverse Rachel, un panneau sur lequel est écrit "Extraterrestrial Highway 375" ou encore "Extraterrestrial landing zone". Vous êtes en effet en bordure de la Zone 51. Le site bénéficie d’une météorologie clémente et est propice... aux fables.

Venant de Rachel par la route des crêtes qui surmonte Dreamland, vous ne serez probablement pas seul. Votre intérêt est depuis des années partagé par de nombreux passionnés d’aviation et d’ufologie. A l’occasion vous y verrez peut-être des drones, des chasseurs furtifs, des intercepteurs, des prototypes et il n'est pas exclu que vous soyez témoin d'un canular de la part d'un touriste (déguisé en petit homme gris par exemple).

Mais depuis 1984, époque à laquelle Glenn Campbell, auteur du livre The Area 51 Viewer's Guide et organisateur du Comité de Défense de Whitesides découvrit un point de vue proche des installations, de nombreux curieux se sont rapprochés un peu trop près de la base aux yeux des autorités locales. Même Greenpeace profita de l’aubaine pour protester contre les tests nucléaires.

Aussi, en 1988 le président Ronald Reagan étendit la zone protégée. L’USAF, appuyée par le Congrès et le Bureau de Gestion du Territoire, décréta que jusqu’en 2003 la Zone 51 faisait partie des extensions de Nellis AFB pour des raisons de sécurité. Le décret fut renouvelé par la suite.

Depuis 1993 l’USAF a même condamné les points de vue de Freedom Ridge et de Whitesides Mountain, les derniers lieux d’où il était possible de voir Dreamland de près.

Enfin, depuis le 10 avril 1995, en guise d'avertissement aux touristes, des panneaux d'interdiction d'accès ont été affichés aux limites de la zone réservée, à 16 km du lac Groom (voir ci-dessous).

Road book to Area 51 ou comment se rendre dans la Zone 51. Deux routes passent dans la région, la Highway 93 venant de Las Vegas et passant par Alamo et la Highway 375 venant de Rachel. Première image à gauche, à 60 km au Nord de Rachel, sur la Highway 375, près de la jonction avec la Highway 318 les premières panneaux signalent la Zone 51. Ceci confirme que vous êtes bien sur la "Extraterrestrial Highway". Deuxième image, quelques kilomètres plus loin, après avoir passé le "Little-A-'Le'-Inn" (jeu de mot avec Alien), une route de campagne située sur la droite conduit à la Zone 51 située derrière les collines. Le complexe est encore à plus de 40 km de distance. Troisième image, le seul point de repère après des dizaines de kilomètres de désert est cette "mailbox" maintes fois remplacée portant les références “Steve Medlin HCR80”. Voici l'ancien modèle. Quatrième image, juste à l'entrée de Rachel ce panneau vous signale que vous êtes sur la bonne piste. Continuer de rouler puis dirigez-vous vers la droite. Documents Parallel Universe.

Aujourd'hui, la seule vue sur la Zone 51 est un panorama situé à... 42 km de distance depuis les hauteurs du pic Tikaboo. A cette distance, non seulement il faut un horizon dégagé mais seuls les observateurs équipés de télescopes (Catadioptriques de 200 mm d’ouverture par exemple) distingueront les installations. Ne tentez pas l’aventure en ULM ou en avion privé car l’amende sera lourde et votre engin sera sans doute confisqué.

Ceci dit une partie du site NTS est accessible aux touristes, mais les appareils photos et les caméras vidéos sont interdits durant la visite.

La zone est tellement sensible que des pylônes portant des caméras vidéos, des micros et des antennes UHF ont été installés le long de la route nationale ou sur les collines. Ils existaient encore en 2005. La rumeur prétend qu'ils se déclenchent au passage des véhicules. Des hélicoptères surveillent également la région durant la journée et au coucher du Soleil pour capturer tout intrus ayant pénétré dans le périmètre interdit. Des caméras et des antennes paraboliques ont également été installées aux différents postes de garde qui protègent le site.

A gauche, vue générale de la route menant au lac Groom. Il est interdit de franchir cette limite située à 16 km des installations militaires. En général les gardes assurant la surveillance se placent ostensiblement au sommet de la colline située à droite. Notez la zone de parking à l'avant-plan à droite où les conducteurs peuvent aisément faire demi-tour. A droite, gros-plan sur le panneau annonçant la zone interdite d'accès.

Il existe également des pylônes supportant de petites antennes micro-ondes sur les hauteurs de Badger Mountain et pointées dans différentes directions (Mount Irish, Pioche, etc). Elles furent probablement utilisées jusqu'en 2000 pour contacter des stations situées à courtes distances (à quelques GHz le contact doit s'établir à vue). La plupart sont aujourd'hui déconnectées et le matériel de transmission n'est plus en place.

Ce qui est en revanche opérationnel et bien visible, ce sont les agents en pick-up 4x4 Chevrolet 2500 (leurs fameuses Jeep blanches et les Ford F-150 ont été remplacés) surveillant les alentours à la demande des autorités. A l'affût au sommet des collines, si vous franchissez le périmètre interdit, mieux vaut être aux aguets et éviter de les rencontrer.

En fait toute la Zone 51 est surveillée à la fois par des gardes de l’USAF et des agents de la société privée Wackenhut, surnommés les "cammo dudes", "cammos" ou "dudes" en abrégé.

Gors-plan sur les panneaux placés à 16 km sur la route conduisant au lac Groom vers 2003. Ces panneaux militaires vous préviennent qu'à partir de ce point, l'accès et la photographie sont interdits. Le poste de garde est situé environ 1.6 km plus loin. Au centre, gros-plan sur le panneau supérieur gauche tel qu'il était en 2005. Notez que le dernier avertissement inscrit en rouge "Use of deadly force authorized" a été retiré depuis. A droite, le panneau qui figure côté droit de la route. Il a été photographié en 2008. Auparavant cette pancarte affichait un autre message "No trepassing beyond this point" et vous prévenait que vous entriez sur un site réservé au bombardement et au tir au canon. Ailleurs, le site est protégé par un grillage métallique. Du fait de toutes ces mises en garde et de la présence de gardes armés en pick-up, peu de touristes s'aventurent au-delà de ces panneaux et souvent par défi comme en témoigne cette vidéo.

Ces derniers passent l’essentiel de leur temps à l’extérieur de l’enceinte, à surveiller les barrières, les systèmes d’alarmes et les laisser-passer des employés. Ici le public est “persona non grata”.

En fait, où que vous soyez dans cette région, vous vous sentez épié et ce n'est pas seulement une impression. Même les voitures roulant à plusieurs kilomètres de distance sur la route et qui viennent à votre rencontre où roulent sur des voies parallèles sont suspectes. Il est vrai que certains pick-ups sont conduits par des gardes armés !

Si vous approchez du périmètre réservé de la Zone 51 mais restez en dehors du domaine militaire, vous pouvez être arrêtés par des gardes armés. Si vous leur dites que vous êtes un touriste "égaré", vous avez une chance de vous en sortir. Mais vous serez sommés de vous arrêter sous la menace de leur révolver et ils procéderont à une fouille en règle. S'ils sont de bonne humeur (mais toujours en alerte), ils vous demanderont de faire demi-tour sur le champ et ils n'informeront pas le comté de Lincoln. Vous vous en sortirez avec une bonne frayeur et une bonne histoire à raconter. Mais si vous n'obtempérez pas et continuez votre route, vous payerez une amende de 750$ (en 2023, cf. cette vidéo publiée sur Facebook) et aurez probablement à répondre de votre indiscipline devant les autorités.

En revanche, comme en témoignent les panneaux affichés à l'entrée de la Zone 51, toute personne violant le domaine militaire risque entre 1000$ et 55000$ d'amende et/ou 6 mois à 1 an d'emprisonnement. Mieux vaut que vous ne portiez pas d'arme. Vu la tolérance zéro de ces gardes, les provoquer ne serait vraiment pas une bonne idée. Quelques amateurs ont tenté leur chance mais ont évidemment été pris. Ils furent verbalisés et jugés devant la Cour civile puis furent heureusement libérés.

A voir : As Close to Area 51 as You Will Ever Get

UFOs are real (A51) - Area 51 - Sept 2005

UFOs & Area 51 Exposed - Bullet Version

Breaching Area 51

A gauche, à droite de la route d'accès au lac Groom et à hauteur des panneaux d'interdiction se trouve un sentier qui conduit au sommet d'une colline d'où une patrouille surveille les touristes. A droite, prise sur le vif par deux touristes qui s'étaient arrêtés à hauteur des panneaux d'interdiction, une patrouille est descendue de la colline pour intercepter un conducteur de pick-up ayant pénétré dans le domaine militaire. Action garantie comme en témoigne cette vidéo (à partir de 6m48s). Ces gardes civils surveillent la région en permanence. Intimidation garantie.

Si par hasard vous êtes témoin d’un événement secret se déroulant dans le périmètre de la base et si vous êtes capturé, des victimes peuvent témoigner qu’elles ont dû signer un document par lequel elles prêtaient le serment de ne pas dévoiler ce qu’elles avaient découvert au risque d’être emprisonnées pour violation d’un secret touchant la défense nationale. Cela veut dire que si vous divulguez la moindre information secrète, vous risquez d'être extradé et de passer quelques temps dans une prison américaine.

A défaut de recevoir l’appui des autorités militaires, la seule manière d’en savoir plus sur ces installations est d’investiguer soi-même et de parcourir la littérature spécialisée avec tous les dérapages que ce genre d'"enquête" pour entraîner. On apprend ainsi que des journalistes essaient de s’infiltrer dans les installations, publiant des articles plus ou moins sensationnnels sous les noms de code d’Agent X, Bat, Fox, Trader ou Zero, cherchant des indices prouvant l’existence des avions furtifs Aurora, Black Manta et autre Goldie dont nous savons aujourd’hui qu’ils existent malgré le black-out de l’USAF.

Certains y cherchent les traces d’un “vaisseau-mère” capturé aux extraterrestres comme l’a prétendu le physicien Bob Lazar dans les années ’80 quand il travaillait à Los Alamos. Nous y reviendrons.

A 1.6 km à l'intérieure de la zone interdite au public, 1 km plus loin que les deux caméras de surveillance, se trouve l'un des postes de garde de la Zone 51, ici photographié en 2001. Il est équipé de moyens radios et de caméras de surveillance. Ce poste avancé est distant de plusieurs kilomètres des installations du lac Groom. Il est situé aux coordonnées 37°25'15.6" N et 115°22'32.9" O. Sans carte d'accès fournie par les autorités de Nellis AFB, il vous est interdit d'atteindre et de franchir ce point.

La nuit, la région prend une signification plus mystérieuse encore. Sous le ciel étoilé, les contreforts montagneux prennent des allures de paysage lunaire et les lumières artificielles lui donnent des relents de science-fiction.

Pour les amateurs d’OVNI et de sensationnel, on voit effectivement à Dreamland des lumières volant durant la nuit. Selon des témoins, il paraît que l’on y testerait des soucoupes volantes... ce à quoi un sceptique a répondu, … envoyées par une mystérieuse civilisation alien, le Pentagone !

La Zone 51 vue de nuit depuis le pic Tikaboo. Source anonyme.

Des témoins auraient ressenti à cet endroit la présence d’esprits et les auraient photographiés. D’autres témoins auraient observé des extraterrestres aux grands yeux noirs habillés de vêtements gris-argentés.

En fait, à l’intention des "témoins" qui veulent y voir des vaisseaux extraterrestres et la visite d’aliens, en 1992 la très sérieuse Fédération des Scientifiques Américains (FAS) a publié un rapport intitulé "Mystery Aircraft" dans lequel elle démontre qu’il existe une similitude entre les témoins d’observation d’avions secrets et les témoins d’OVNI.

La FAS a mené une enquête pour savoir dans quelle mesure le Pentagone gaspillait son temps et l’argent du contribuable à entretenir un secret militaire excessif. Il apparaît aujourd’hui que ce phénomène concerne plutôt une philosophie qui peut être analysée d’un point de vue culturel. Le FAS considère qu’"il est utile de considérer ces avions mystérieux non seulement comme le simple produit de l’ingénierie, mais également comme un phénomène sociologique et épistémologique".

De part sa vocation de centre d'essai de l'armée de l'air américaine, la fameuse Zone 51 alias "Dreamland" fait encore aujourd'hui l'objet des spéculations les plus débridées à propos du rôle qu'elle jouerait dans le complot organisé par les Etats-Unis à propos des extraterrestres. Quoi qu'il en soit, à trop s'y attarder on y voit de drôles de choses... Comme on le constate sur ces (faux) documents et autre canular, un véritable folklore s'est emparé du sujet pour le plus grand plaisir des amateurs, dont la qualité n'a parfois d'égal que la bêtise humaine. Documents Posternow et Agent X International Enterprises.

Mis à part le problème sociologique que reconnaît le FAS, il parle explicitement d'ingénierie de pointe. Profitons donc de cette occasion pour approfondir la question. Que peut réellement cacher la Zone 51 une fois la crédulité des ufologues et les théories complotistes écartées ?

Il est indéniable que technologiquement parlant, Dreamland est un lieu privilégié où sont testés les fleurons de la furtivité et de l'aérospatiale. Non seulement Lockheed Martin y teste ses avions, des systèmes de défense ou des éléments de sondes spatiales, mais des sociétés mondialement reconnues dans le domaine du nucléaire, des télécommunications, de l'aéronautique ou de l'astronautique y sont implantées telles que Bechtel, E-Systems, Hughes (aujourd'hui vendu à Raytheon et BOEING Satellite Systems), SAIC, TRW sans oublier Edgerton, Germeshausen & Grier (EG&G, aujourd'hui une division de URS Corp.).

EG&G fut fondée par Harold Edgerton, un physicien du MIT connu pour avoir inventé la photographie stroboscopique et réalisé quelques belles images telle que cette balle traversant une pomme ou une goutte de lait formant une couronne. Cette technique fut utilisée pour photographier les explosions atomiques en atmosphère mais également par divers services de recherche de l’USAF, par la CIA et la Commission de l’Energie Atomique américaine (AEC). Rien que la société EG&G emploierait environ 2000 ingénieurs et techniciens dans la Zone 51. Parmi eux il y eut Bob Lazar, celui-là même qui prétendit avoir travaillé sur des soucoupes volantes.

Prochain chapitre

Le cas Bob Lazar

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