La
belle aurore !

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Caméra AllSky
utilisée par le GEDDS/PFRR en Alaska. |
Comment
photographier une aurore ? (X)
Une
aurore reste un phénomène peu lumineux qui reste généralement un
sujet difficile à enregistrer sous nos latitudes en raison de sa
faible luminescence. Il faut éviter par exemple de les observer lorsque la
Lune est présente ou en été avant 22h-22h30 car
leur éclat sera noyé dans la brillance du fond du ciel.
Durant
les alertes n'hésitez pas à vous retirer dans un endroit sombre,
éloigné de quelques kilomètres de toute lumière artificielle.
Composez votre image devant un bel avant-plan ou un horizon bien
profilé. Le phénomène pouvant durer quatre heures et plus, des
vêtements chauds, une chaise pliante et un peu de nourriture ne
seront pas un luxe.
Les aurores étant en général fort
étendues, plus de 50°, utilisez un objectif grand-angle de
35 mm par exemple, le diaphragme étant ouvert au maximum. Vous pouvez également
utiliser un très grand-angle (18-24 mm) ou un objectif fish-eye (~180°) et prendre des images toutes
les minutes pour créer ultérieurement une animation similaire aux séquences présentées
ci-dessous.
Panorama
All-Sky et vues générales
Animations
couleurs de quelques aurores spectaculaires
enregistrées pour la plupart par le réseau de
surveillance japonais Salmon installé à Poker Flat
en Alaska jusqu'en 2012. Ces séquences ont été filmées
avec une caméra All-Sky équipée d'un objectif fish-eye. On y voit
des draperies qui s'étendent d'un horizon à
l'autre, des bandes, des couronnes et des rayons.
Sauf indication contraire, durant ces manifestations les
éruptions solaires ne dépassèrent pas la classe
C (<10-5 W/m2) et les
tempêtes géomagnétiques la classe
G2 (Kp=6). |
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18 jan 2004,
Mt Aurora, GIF de 7.3 MB |
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6
sep 2002, Mpeg de 2 MB (Kp=6) |
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8 jan 2004, Mpeg de 2.5 MB (Kp=6) |

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5
mar 2002, Mpeg de 0.7 MB (Kp=5) |

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27
mar 2003, Mpeg de 2 MB (Kp=6) |
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6
fév 2002, Mpeg de 1 MB (Kp=5) |
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Si
vous pouvez photographier les aurores près du cercle Arctique, le
spectacle sera tellement grandiose que vous ne devrez même pas planifier
vos prises de vues ou viser un secteur particulier du ciel : les aurores
envahiront tout le ciel !
Sinon,
viser le ciel au-dessus de l'horizon nord
et nord-ouest (pour les habitants de l'hémisphère nord) en sachant que
certaines draperies et bandes remplissent la totalité du ciel.
Si
la photographie argentique a connu son heure de gloire, aujourd'hui les appareils
photos numériques (APN) présentent bien plus d'avantages et sont également
bien plus performants que les boîtiers argentiques. Les APN présentent notamment
l'avantage de disposer d'un écran LCD couleur qui permet d'observer directement
le résultat de votre prise de vue. Si l'image est sous-exposée, vous pouvez immédiatement
refaire la prise de vue, une option très utile que les boîtiers réflex traditionnels envient.
A
voir : Aurora
Borealis in 4K UHD
Aurora Borealis - Northern Polar Lights
in HD
Les bandes |

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Sébastien
Gauthier Obs.Mont Mégantic, Québec,11 août 2000 objectif Nikkor 28 mm f/2.8 Fuji 1600 HG |
Jan
Curtis,
Alaska 24
février 2000 objectif 35mm f/2, Fuji 800 NHG II, 12 s |
Jan
Curtis, Alaska
avril 2000, objectif 35mm f/2.0
Kodak PJM-2 800, 10
s
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Jan
Curtis,
Alaska 6
mars 1999 objectif
35 mm f/2 Kodak PJM-2, 10 s |
Jan
Curtis,
Alaska 24
décembre 1999 obj. 35 mm f/2 Kodak Ektapress 800, 8 s |
Jan
Curtis, Alaska
18
novembre 1999, objectif 35 mm f/2
Kodak
Ektapress 800, 12 s |
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Les couronnes |
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Jan
Curtis,
Alaska, 6 avril 2000, objectif 35mm f/2.0, Kodak PJM-2 800, 10
s
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Ian Law, Ecosse, 6 avril 2000, Olympus
OM10, 50 mm, Kodak Gold 200, 20-55 s
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Tom
McEwan, Ecosse, 6 avril 2000
objectif 28 mm f/2.8, Fuji 800, 5-10 s |
Sébastien
Gauthier, observatoire du Mont Mégantic de Québec, 11
août 2000, objectif Nikkor 28 mm f/2.8, Fuji 1600 HG
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Jan Curtis,
Alaska, 18 octobre 1998,
35mm
f/1.2, Kodak PJM-2, 640 ISO, 8 s |
Jan
Curtis, Alaska, 31 août 1998
400
ISO, 35 mm f/1.4, 4-5 s
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Si
la température de l'air est négative, veillez à mettre l'APN en
température (en équilibre thermique) en plaçant l'objectif à
l'extérieur au moins 15 minutes avant les prises de vues pour éviter la
formation de buée sur les lentilles.
Bien
sûr si la température de l'air est largement négative, l'APN ne
résistera pas au froid, la batterie perdra jusqu'à 30% d'autonomie,
et le mécanisme risque de se bloquer. Dans ces conditions, il faut
donc préserver le boîtier du froid en le maintenant à température positive
quitte à placer l'objectif dans une housse, la lentille fontale étant exposée
à l'air froid. On peut également équiper l'objectif d'une résistance
chauffante mais cela exige d'emporter une batterie avec soi.
Concernant
la prise de vue, sachant que les aurores sont plus pâles que les lumières
artificielles, le bruit électronique engendré par le capteur
photosensible de l'APN s'amplifie avec la sensibilité et le temps
d'intégration. A moins de disposer d'un APN haut de gamme, activez
la fonction de Réduction du bruit (NR), surtout s'il fait chaud.

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Le
spectre du fond du ciel enregistré alors qu'une aurore se
manifestait au-dessus de Toulouse le 20 nov 2003. Outre les
raies du sodium émises par l'éclairage public, on
distingue les deux raies rouges de l'oxygène atomique [OI]
à 6300.2 Å et 6363,9 Å. Document C.Buil. |
Quel
que soit l'APN, choisissez une sensibilité d'au
moins 400 ou 800 ISO et une exposition entre 10 et 30 secondes en fonction de la
brillante, de la couleur et de la vitesse du phénomène. Ne dépassez
pas 1 minute d'exposition car l'aurore évolue dans le temps et une
exposition trop longue noierait les détails.
Sur
les APN haut de gamme et de dernière génération (de type Canon 6D,
Nikon D810, etc), vous pouvez augmenter la sensibilité jusque 6400 ISO
voire même 10000 ISO mais à condition de combiner plusieurs images (par
exemple 10 images exposées 10 s) pour réduire le bruit électronique.
A ce sujet la photographie
obtenue par Yiming Hu (14x 30 secondes à 6300 ISO) montre toute la
souplesse des APN.
Eclairez éventuellement
l'avant-plan (par exemple l'intérieur d'une habitation) ou placez-vous devant un avant-plan pour
donner du relief et placer le sujet en perpsective. Répétez l'opération toute
les minutes, en changeant éventuellement de point de vue.
Vous
pouvez également utiliser la technique du time-lapse
en répétant une série de photographies sur une période donnée.
Bien
que la technique argentique soit dépassée, Dick
Hutchison vivant en Alaska, vous propose sur son site des
recommendations détaillées pour photographier les aurores. Il
discute de la vitesse des films, du traitement et de l'équipement
nécessaire.
Une
aurore peut parfaitement être enregistrée alors qu'elle est invisible
à l'oeil nu car le capteur d'un APN présente un spectre de sensibilité
plus étendu que l'oeil humain et est plus sensible aux faibles rayonnements que notre
rétine. Même équipé d'usine de son filtre IR
bloquant, en général la sensibilité spectrale d'un APN s'étend de 380 nm
à 680 nm.
La
spectroscopie permet également de révéler les raies vertes
et rouges d'une aurore alors même que celle-ci est invisible
à l'oeil nu ou noyée dans la pollution lumineuse.
Pour
ce faire, utilisez un objectif de 35 ou 50 mm équipé d'un réseau objectif et réalisez
une exposition de 5 minutes ou compositez plusieurs images
exposées chacune au moins 30 secondes à 400 ISO.
Prochaines images
Les
aurores diffuses et les rayons
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