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La Bible face à la critique historique

Le pays de Canaan et les principales villes citées dans les tablettes de Tel Amarna au XIVe.s. avant notre ère.

Le pays de Canaan et les Hautes Terres

La mission de Josué

Selon la Bible, lorsque Josué et le peuple d'Israël arrivèrent près du Jourdain au XIIIe siècle avant notre ère, Yahvé confia à Josué la mission de conquérir le pays de Canaan qu'il avait promis aux patriarches et à leur descendance (cf. Genèse 17:8) : "Moïse, mon serviteur, est mort; maintenant, lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer dans le pays que je donne aux enfants d'Israël. Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne, comme je l'ai dit à Moïse. Vous aurez pour territoire depuis le désert et le Liban jusqu'au grand fleuve, le fleuve de l'Euphrate, tout le pays des Héthiens, et jusqu'à la grande mer vers le soleil couchant. Nul ne tiendra devant toi, tant que tu vivras. Je serai avec toi, comme j'ai été avec Moïse; je ne te délaisserai point, je ne t'abandonnerai point" (Josué 1:2-5).

Selon la tradition, "le 10 du premier mois, les Hébreux arrivèrent à Gilgal et là Josué circoncit tout le peuple car, parmi les méfaits de la génération du désert, leurs fils n'avaient pas été circoncis. Et ce fut la Pâque d'entrée en Canaan" (Josué 5:10-12a). Les enfants d'Israël établirent un camp à Gilgal et firent la Pâque le 14e jour du mois au soir. Le lendemain, ils mangèrent du produit du pays : du pain azyme (sans levain) et des épis grillés. La manne cessa le lendemain. On retrouve ici la fameuse célébration de la Pâque juive (Pessa'h) en souvenir de l'Exode où le passage de l'Eternel épargna les maisons habitées par les Hébreux. On y reviendra à l'époque de Jésus lors de l'épisode de la Cène.

Que savons-nous de ce pays de Canaan ? Comme on le voit sur la carte à droite, au XIVe siècle avant notre ère soit plus tôt que le récit biblique, il couvre un ensemble de territoires contrôlés par des cités fortifiées situées sur la rive droite ou occidentale du Jourdain (il coule du nord au sud). Il s'étend sur quelque 300 km du nord au sud le long des vallées du Jourdain et de Jezréel et est délimité au nord par le royaume d'Amurru, au nord-est par le royaume d'Apu, tous deux vassaux de la toute puissante Égypte. En revanche, certains cités-États du pays de Canaan ne sont pas encore inféodées aux Égyptiens.

Parmi les villes existant vers 1360 avant notre ère, citons Hazor (qu'on écrit aussi Azor, Hasor ou Haçor) au nord, Mediggo au centre et Jéricho au sud ainsi que Jérusalem (Shalimu) qui n'est encore qu'un petit village qui s'étend entre 2-4 ha avant l'époque monarchique. Ce territoire correspond donc grosso-modo à la partie centrale et nord de l'État d'Israël actuel plus la Cisjordanie. Ce territoire était une route migratoire ancestrale et a toujours servi de tampon entre l'Égypte et la Mésopotamie. Aussi, il reste assez perméable et est très extensible tant vers le nord que vers le sud selon les époques et les conquérants. A cette époque, les régions de Galilée, Samarie et de Judée ainsi que le royaume d'Edom n'existent pas encore. Ils apparaîtront au IXe et VIIIe siècle.

Le Deutéronome décrit la manière dont les Israélites conquirent le pays de Canaan. Pour Yahvé la méthode est simple, c'est la stratégie de la terre brûlée : tout doit être détruit pour que tout revienne à Dieu afin qu'il redistribue les terres aux enfants d'Israël qui ne devront lier aucune alliance avec les peuples étrangers : "Lorsque Yahvé, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, et qu'il chassera devant toi beaucoup de nations, les Héthiens, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi; lorsque Yahvé, ton Dieu, te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les dévoueras par interdit, tu ne traiteras point d'alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce. Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples, tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils" (Deutéronome 7:1-3). C'est notamment au cours de ces batailles, que Josué arrêta la course du Soleil et de la Lune pour remporter la victoire. On y reviendra. En fait Yahvé confia une mission militaire à Josué.

De toute évidence, ces récits ressemblent plus à des épopées mythologiques qu'à des faits réels. Mais, il faut le démontrer. En effet, si nous savons pertinemment bien qu'aucun évènement ne peut interrompre la course d'un astre, il faut prouver que les conquêtes militaires de Josué sont soit fondées sur des faits réels dont il serait l'auteur soit inspirées de faits réels détournés à son avantage. A défaut, ces batailles seront classées parmi les autres épopées totalement imaginaires. L'archéologie va nous aider à y répondre.

La légendaire bataille de Jéricho

Selon la Bible, conformément à la volonté de Yahvé, Josué et son armée franchirent le Jourdain puis attaquèrent toutes les cités-États placées sur leur route au cours d'une guerre éclair qui dura 14 jours. Ils attaquèrent d'abord les cités-États du sud comme Jéricho dont la muraille s'écroula le septième jour sous le son des trompettes en corne de bélier des prêtres de Josué (Josué 4:13, 6:6-20), puis se fut le tour d'Asor, Aï (Ay), Jaffa et Gézer. Ensuite, les cités du nord comme Megiddo et Hazor furent détruites. Cette conquête dessina les contours du futur pays des enfants d'Israël.

Localisation de Jéricho au XIIIe siècle avant notre ère en bordure de la vallée du Jourdain et dans le prolongement de la vallée d'Achor. Document Biblos.

Notons que l'usage de la corne de bélier n'est pas une légende. Elle est encore utilisée de nos jours lors de la fête juive de Roch Hachana qui célèbre la nouvelle année civile dans le calendrier hébraïque : le 2 de Tichri (octobre) 2000 correspond au Nouvel An de l'an hébraïque 5761 qui commence en l'an -3761 du calendrier grégorien).

Selon la Bible, Josué ne serait pas responsable de ces massacres puisqu'il n'aurait appliqué que la volonté de Dieu, un discours que répéteront tous les conquérants après lui ! Bien que cette conquête fut barbare, sans pitié et ne fit pas de quartier, à lire le texte, ce fut une grande épopée héroïque dont Josué sortit victorieux. Mais cela s'est-il réellement passé ainsi ? Que nous a révélé l'archéologie ?

Les cités du pays Canaan furent effectivement détruites car on retrouve à Hazor par exemple des traces de calcination sur les murs en basalt ou sur le bois. De même, à Tel Jéricho (la Jéricho biblique située à 2 km au nord-ouest de la nouvelle ville de Jéricho) on retrouve une couche noire totalement calcinée qui court sur plusieurs centimètres d'épaisseur à travers la vieille ville. Ces traces témoignent de violents incendies qui ont tout détruit. Mais ces ruines ne sont pas l'oeuvre de l'armée de Josuée car elles sont antérieures au XIIIe siècle avant notre ère. Autrement dit, à l'époque prétendue de la conquête de Jéricho, à l'Âge du bronze récent, il n'y avait rien à cet endroit. Et c'est pareil pour la plupart des autres cités. De plus la destruction de ces cités s'est déroulée sur près d'un siècle et non sur deux sermaines comme le prétend la Bible.

Les fouilles ont révélé les traces de groupes de chasseurs de la culture Natoufienne dans la région (comme ailleurs au Levant) remontant entre 12500 et 10000 ans avant notre ère, avant que l'endroit ne devienne la cité de Jéricho biblique.

Dans l'ancienne cité de Jéricho (à Tel Jéricho et de Tel es-Sultan), les archéologues ont découvert des traces d'occupation dès 9600 avant notre ère et la culture de plantes et peut-être l'élevage de brebis depuis 7220 ans avant notre ère, soit couvrant 10000 ans d'Histoire, faisant de la Jéricho biblique la plus vieille ville du monde (Göbekli Tepe en Turquie remonte à 12000 ans mais c'est un temple, pas une cité).

Vers 9400 avant notre ère Jéricho comprenait 70 maisons où vivaient plus de 1000 personnes. Le village était protégé par un mur de pierre de 3.5 m de haut et de 2 m d'épaisseur. L'unique portail d'entrée comprenait deux tours hautes de 8.5 m. Vers 7000 avant notre ère, les anciennes habitations rondes en forme d'igloo furent remplacées par des structures rectangulaires. Ces maisons avaient des fondations en pierre, une structure en briques d'argile, des murs de 50 cm d'épaisseur, des toits couverts d'un mélange de roseaux et d'argile, une cour de 7 m2 servant pour la cuisine et à évacuer les fumées.

A gauche, vue aérienne en direction du sud de l'ancienne cité de Jéricho, Tel es-Sultan (Tel Al Sultan). Les ruines de la cité biblique se situent à 2 km au nord-ouest de la ville moderne de Jéricho. Au centre et à droite, la reconstruction virtuelle de la cité antique avec son mur d'enceinte. Documents Biblos et Reddit/Mapporn.

Comme on le voit ci-dessus au centre et à droite, vers 1700 avant notre ère, la cité fut entourée par une deuxième enceinte similaire aux fortifications médiévales comprenant un mur de pierres de 4 m de hauteur et de 3 m d'épaisseur. La muraille extérieure comprenait également des tours défensives de 8.5 m de hauteur et un portail monumental. La muraille était complétée par un fossé extérieur et protégeait surtout les villageois des crues du Jourdain. Cette muraille fut reconstruite au moins 15 fois.

Aujourd'hui, dans les différents sites archéologiques prospectés, les anciens bâtiments d'époque dont certains sont relativement bien conservés montrent d'innombrables fissures, des traces d'incendies très intenses et la mutilation de nombreuses statues. Mais à part Hazor, dans aucune cité prétendûment attaquée par Josué et ses soldats il n'y a de traces de combats militaires.

Par dessous tout, le fameux récit de la bataille de Jéricho ne correspond à aucun fait historique; le site n'étant ni fortifié ni occupé à l'époque supposée des faits, c'est-à-dire en 1493 avant notre ère, date recoupée par les textes des campagnes égyptiennes qui situent l'évènement vers 1500 avant notre ère, des analyses au carbone-14 situant la destruction de la ville à la fin du XVIe siècle avant notre ère.

Les ruines de Tel Jéricho et de Tel es-Sultan. Jusqu'à 25 strates contenant des traces d'occupations humaines ont été identifiées jusqu'à 9600-7700 ans avant notre ère. Documents Visit Palestine.

La conquête évoquée par la Bible n'a donc pas eu lieu comme décrit. Que s'est-il alors passé ? Par chance, en 1887 des archéologues découvrirent des tablettes cunéiformes à Tel Amarna, en Égypte (l'ancienne cité d'Akhetaton sous le règne d'Amenhotep IV dont la première de ses six épouses fut la célèbre Néfertiti) datant d'environ 1370 avant notre ère. Aujourd'hui nous possédons 382 tablettes d'argile dont quelques-unes sont présentées ci-dessous à gauche. Elles sont écrites en cunéiforme akkadien ou un mélange de canaanite et d'akkadien.

Ces tablettes contiennent des informations sur les échanges épistolaires entre les pharaons d'Égypte et les grandes cours étrangères de l'époque (Babylone, Assyrie, Hittites, Mitanni, etc.), des commentaires à propos des échanges commerciaux (le commerce du verre notamment) et sur la politique dans la région de Canaan (cf. ces traductions de quelques tablettes en anglais). Il s'agit de courriers diplomatiques envoyés par les rois des cités-États de Canaan, vassales de l'Égypte. Rappelons qu'entre les XIVe et XIIe siècles avant notre ère, le pays de Canaan était une province égyptienne.

Quelques tablettes cunéiformes en argile découvertes à Tel Amarna, en Égypte datant du XIVe.s. avant notre ère. Collection du British Museum, réf. E29813.

Ainsi, grâce à l'archéologie, on a découvert qu'au XIIe avant notre ère, la cité de Beth Shean située au sud du lac Kinneret (lac de Galilée et future lac de Tibériade) était un important bastion égytien avec une garnison, des soldats, une administration, etc. Ces soldats auraient donc facilement pu bloquer une invasion du pays de Canaan.

Deux théories ont essayé d'expliquer les destructions de ces villes. Soit les cités furent détruites par les premiers Israélites ce qui semble invalidé par l'archéologie, soit leur culture était en déclin et les cités connurent une insurrection civile contre l'aristocratie régnante qui gérait le pays d'une main de fer. Le même constat s'observe dans tout le "Croissant fertile", de la Mésopotamie jusqu'en Égypte où les archéologues ont découvert des cités et des cultures perdues.

Conclusion unanime des archéologues : la guerre évoquée par Josué n'a jamais eu lieu. C'est un autre peuple qui a détruit ces cités. On y reviendra.

Selon le théologien allemand Albrecht Alt de l'Université de Leipzig expert de l'Ancien Testament et l'historien et bibliste allemand Martin Noth qui fut son élève, le livre de Josué est un savant montage de légendes, de chansons de gestes et de contes locaux compilés au cours des siècles dans le but d'instruire les habitants sur la tradition étiologique, c'est-à-dire des histoires racontant l'origine des chefs-lieux, des ruines ou des configurations naturelles particulières existant dans les différentes régions du pays. Faute d'en avoir gardé le souvenir, la plupart des récits ont été inventés et ont servi la doctrine. Le livre de Josué n'est donc pas un récit historique mais un texte théologique.

Installation du peuple d'Israël dans le pays de Canaan

Si la Bible n'est d'aucun secours pour comprendre l'Histoire du peuple juif en pays de Canaan, en revanche l'archéologie fut une nouvelle fois d'une aide précieuse. Sur le plan historique, c'est au XIIIe siècle avant notre ère que le peuple d'Israël s'installa dans le pays de Canaan, passant d'un mode de vie pastoral à la sédentarisation.

Avant le XIIIe siècle avant notre ère, on constate que le peuple hébreu était un groupe semi-nomade qui se "promenait" dans le pays de Canaan sans disposer de territoire précis. Puis au XIIIe siècle avant notre ère, différents royaumes israélites sont apparus en pays de Canaan et dans l'actuelle Jordanie dirigés par autant de chefs de tribus qui selon la tradition se revendiquèrent comme étant les "enfants d'Israël" (de Jacob).

Au XIIIe siècle avant notre ère, le fils du pharaon Ramsès II, Mérenptah envahit le pays de Canaan et soumis tous les royaumes hébreux. La "Stèle de Mérenptah" présentée ci-dessous qui fut découverte en 1896 dans la tombe dudit pharaon dans la région de Thèbes (Louxor) commémore la victoire de Merénptah et décrit justement cette conquête. Taillée dans du granit gris et mesurant 3.18 m de hauteur, la stèle comprend 28 lignes de hiéroglyphes parmi lesquelles on peut lire à l'avant dernière ligne : "Isra'el est détruit, sa semence même n'est plus [...] Tous les pays sont unis. Ils sont pacifiés".

La Stèle de Mérenptah gravée au XIIIe siècle avant notre ère mentionne la dévastation d'Israël (le mot est surligné en bleu). Notons que les hiéroglyphes se lisent de droite à gauche et ne transcrivent pas les voyelles. La transcription en dessous à droite ne reprend que le mot "IsrAr" qui correspondrait à "Israël". La stèle est exposée au Musée du Caire.

Ensuite Israël n'est plus mentionné dans les annales avant le IXe siècle, où il apparaît sur la Stèle de Mesha sur laquelle nous reviendrons à l'époque du royaume des Omrides. En fait, la population cananéenne d'origine juive a quitté la plaine et a migré vers les Hautes Terres.

Pourquoi les Israélites se sont-ils installés dans les montagnes ? Quelle raison a bien pu pousser des anciens nomades à se sédentariser en ces lieux plus hostiles que la plaine ? Que s'est-il passé durant cette période de transition qui dura plusieurs siècles ?

Les Peuples de la mer

Au XIIIe ou XIIe siècle avant notre ère, sous la domination égyptienne, le pays de Canaan voit se développer des cités-Etats : Ashdod, Gézer, Megiddo, Hazor, etc.). La forteresse de Megiddo était l'une des plus importantes dans le nord du pays (juste au nord de la Cisjordanie). On y reviendra. Puis, soudainement au XIIe siècle, ces villes pourtant prospères furent détruites.

Les archéologues Norma Franklin aujourd'hui à l'Université d'Haifa ainsi que Thomas Levy et Israel Finkelstein précités ont effectué des fouilles en Israël sur de nombreux sites archéologiques antiques et notamment à Megiddo. Le site comprend des dizaines de strates géologiques remontant jusqu'à Ve millénaire avant notre ère. Aujourd'hui, la strate géologique datant du XIIe siècle avant notre ère épaisse de quelques centimètres ne contient que des cendres. D'autres cités comme Ougarit (Ugarit) située sur la côte méditerranéenne de la Syrie ont subi le même sort. Quel évènement a bien pu engendrer une telle hécatombe à si grande échelle ?

Bien sûr on peut évoquer une catastrophe naturelle et il y eu localement des tremblements de terre meurtiers, mais rien qui puisse expliquer des transformations de cette ampleur à travers un aussi vaste territoire (de l'ouest de la Syrie au sud d'Israël). La réponse est d'ordre politique et économique.

Des tablettes cunéiformes découvertes à Ougarit montrent qu'un peuple venu de la mer a détruit les cités cananéennes. Selon l'historienne Josette Elayi, auteur du livre "Histoire de la Phénicie" (2013), les Egyptiens les appelaient les "Peuples étrangers de la mer", les "Peuples de la mer" ou encore les "Peuples du Nord" dont l'expression a été reconstituée en hiéroglyphes ci-dessous. On ignore précisément qui étaient ces peuples mais en tous cas ils n'appartenaient à aucun empire du Moyen-Orient (Hittite, Assyrien, Babylonien, Elamite, Égyptien). Apparemment, ils provenaient de la partie orientale de la Méditerranée.

A gauche, les empires se partageant le Moyen-Orient vers 1200 avant notre ère. Ils seront progressivement intégrés à l'Empire néoassyrien (cf. cette carte) entre le IXe et le VIIe siècle sous les règnes de Salmanazar III et Assurbanipal. A droite, la transcription de l'expression "Peuples de la mer" en hiéroglyphes. Documents Wikimedia adaptés par l'auteur.

Parmi ces peuples il y avait les Philistins (ou Peleset probablement originaires de la mer Egée) et les Lyciens (ou Lukka provenant de Lydie, la Turquie actuelle) connus à travers la Bible, les Briges (ou Byriges originaires des Balkans), les Denyen (ou Danu), les Eqwesh (ou Akawasha, les Achéens), les Kéhek venus du Liban actuel, les Libous (ou Labu installés en Lybie), les Shardanes (peut-être les ancêtres des Sardes), les Shekelesh (ou Sicules), les Teresh (ou Torucha, les Etrusques), etc. dont certains ne sont connus que par leur nom.

Ces Peuples de la mer ont d'abord attaqué à deux reprises l'Égypte par le delta du Nil, une première fois sous le règne du pharaon Mérenptah précité à la fin du XIIIe siècle avant notre ère puis sous le règne de Ramsès III au début du XIIe siècle avant notre ère. Leurs combats sont mentionnés dans les annales des peuples Hatti et d'Ougarit (deux peuples soumis par les Hittites) dont les cités furent détruites au début du XIIe siècle avant notre ère. D'autres furent épargnées quelques dizaines d'années de plus.

Ensuite, au XIIe siècle avant notre ère, tout en restant une grande nation, l'Égypte n'avait plus la puissance du passé et perdit progressivement ses territoires au Moyen-Orient. Les Peuples de la mer en profitèrent pour descendre vers le sud et occuper le littoral du pays de Canaan, détruisant toutes les cités, y compris les mieux défendues comme les forteresses. Dès cette époque on observe l'effondrement progressif des royaumes du Moyen-Orient mais dont la cause ne se limite pas aux attaques des Peuples de la mer. En effet, dépourvue d'organisation étatique puissante, toute la région est devenue très instable sur les plans géopolitique et social et fut l'objet d'incessantes luttes de pouvoirs entre empires et cités-Etats rivales qui furent marquées par des guerres et des migrations de peuples.

Plaque gravée en ivoire mesurant 26 cm x 5.7 cm découverte à Megiddo montrant un souverain assis sur un trône (à gauche) devant lequel on présente deux prisonniers circoncis d'origine sémitique (les deux hommes attachés à droite). Cette plaque remonte entre 1300 et 1130 avant notre ère et est exposée au Musée Rockefeller de Jérusalem (IDAM), réf. IAA 1938-780.

Dans toutes les cités où les Peuples de la mer se sont installés, une partie de la population cananéenne, philistine et autre phénicienne fut réduite en esclavage. Ceux qui ont survécu ont soit été assimilés par les peuples conquérants soit fuirent vers d'autres pays ou dans les montagnes du pays de Canaan, ce qu'on appelle les Hautes Terres, correspondant grosso modo de nos jours à l'actuelle Cisjordanie.

Ainsi en l'espace de deux siècles, les empires du Moyen-Orient se sont effondrés et les cités furent détruites. En pays de Canaan, les nomades cananéens qui vivaient des échanges de denrées et d'objets (graines, épices, animaux domestiques, outils, etc.) avec les commerçants sédentaires ont vu leur mode de vie s'écrouler. Cette crise bouleversa toute l'économie de la région.

Les peuples des Hautes Terres

Répartition des sites archéologiques des Hautes Terres du pays de Canaan (actuelle Cisjordanie) datant de 1200-1000 avant notre ère prospectés par Israël Finkelstein et son équipe. Document adapté par l'auteur.

Selon Finkelstein qui fouilla minutieusement la plupart des sites archéologiques d'Israël datant de cette époque, entre le XIIe et le Xe siècle avant notre ère, on observe un changement radical en pays de Canaan. En effet, à la fin de l'Âge du bronze, vers 1150 avant notre ère, il existait très peu de cités dans les Hautes Terres. Ensuite, on constate que les tribus du pays de Canaan ont quitté la plaine et les vallées et progressivement quelque 250 villages apparaissent dans les Hautes Terres entre le XIIe et le Xe siècle comme on le voit sur la carte à droite.

Ces cités qui abritaient chacune quelques centaines de familles avaient la plupart du temps une forme ovale à l'image des campements bédouins et contenaient notamment des sanctuaires et des silots à grains; les Israélites, peuple originellement nomade est devenu sédentaire. On assiste à l'émergence de la future Israël et la création des royaumes d'Israël et de Juda (cf. cette carte) sur lesquels nous reviendrons.

On peut donc en déduire qu'à partir de 1150 avant notre ère les premiers Israélites se sont progressivement installés en pays de Canaan à la place des anciennes cultures et civilisations vagabondes ou disparues. La plupart des anciens Hébreux sont donc des Cananéens ou des Phéniciens (ils parlaient la même langue et adoraient les mêmes dieux) et donc des païens déplacés ayant fuit les cités-Etats où ils vivaient sous l'oppression et parfois en esclavage.

En conclusion, d'après les découvertes archéologiques, l'essor d'Israël fut provoqué par le déclin des cités-Etats, il n'en est pas la cause comme le prétend la Bible.

Au cours des fouilles dans les Hautes Terres, aucun os de porc n'a été découvert. Pour un archéologue israélien cette particularité est très interpellante car elle est liée à la tradition sémitique et notamment juive. A l'époque où les Hébreux puis les Israélites étaient nomades, les pasteurs n'ont jamais élevé de porc. La raison se trouve dans la Torah qui précise que les animaux qui ont le sabot fourchu et ne ruminent pas sont impurs (Deutéronome 14:7-8). De plus, depuis les origines, le peuple juif s'est toujours considéré comme différent des autres peuples car il fut élu par Yahvé entre tous. Les juifs ont donc toujours fait la distinction entre les villageois habitant les Basses Terres et ceux des Hautes Terres, ceux qui mangent du porc et ceux qui n'en mangent pas. A force de cultiver leur différence, ils ont fini par s'isoler ce qui leur permit de développer leur propre culture et théologie. Mais nous verrons plus loin que même au sein des Hautes Terres il existait deux cultures différentes, en résumé un peuple cosmopolite et prospère au nord vivant sur des terres riches et un peuple globalement monothéiste et pauvre au sud vivant sur des terres plus arides. Le premier donnera naissance au royaume d'Israël au nord, le second au royaume de Juda au sud.

Les débuts de la monarchie israélite

Selon la Bible (1 Rois 14:25), à la tête d'une armée de 60000 hommes, le pharaon Sheshonq Ier (Shishak) contemporain des rois juifs Roboam et Jéroboam Ier conquit le pays de Canaan et pilla le temple de Jérusalem la cinquième année du règne de Roboam (972-913 avant notre ère), fils de Salomon. Les annales égyptiennes gravées dans les stèles n'expliquent pas ses motivations mais on pense qu'il voulait peut-être contrôler l'accès par le nord du pays en installant un centre administratif à Megiddo et contrôler le commerce du cuivre dans la région du grand rift située entre la mer Morte et le Golfe d'Aqaba (cf. les mines du roi Salomon) et notamment la vallée de l'Aravah (ou Arabah).

Dans le livre de Josué on lit également que le prophète défendit la cité de Gibéon (Gabaon, Gabaô ou el-Jib) située au nord de Jérusalem contre les attaques des rois de plusieurs cités-Etats de la région. Epaulé par Yahvé-Sabaot en personne, Josué arrêta miraculeusement la course du Soleil sur Giébon et celle de la Lune sur la vallée d'Ajalon : "Alors Josué parla à l'Eternel, le jour où l'Eternel livra les Amoréens aux enfants d'Israël, et il dit en présence d'Israël : Soleil, arrête-toi sur Gabaon, Et toi, Lune, sur la vallée d'Ajalon! Et le Soleil s'arrêta, et la Lune suspendit sa course jusqu'à ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis [...]. Le Soleil s'arrêta au milieu du ciel et ne se hâta point de se coucher, presque tout un jour" (Josué 10:12-13). Qu'en est-il des faits historiques ?

Les batailles de Sheshonq Ier

Selon William Robertson Nicoll (1910) qui se base sur les données de Flavius Josèphe dans la "Guerre des Juifs" (Livre II, 516) Gibéon est une cité antique située à environ 60 stades soit environ 10 km au nord de Jérusalem sur le territoire de la tribu de Benjamin. Les découvertes archéologiques ont montré que c'est Sheshonq Ier qui détruisit les cités de Gibéon et de Béthel. Ici également, une stèle égyptienne érigée dans la cité-forteresse de Megiddo, sur laquelle nous reviendrons à l'époque des Omrides, et une inscription gravée à Karnak en Égypte, rendent hommage à ses victoires militaires.

Finalement pour une raison inconnue, le pharaon quitta le pays de Canaan. Il est probable qu'il fut confronté à des attaques soit de tribus locales soit dans son pays et préféra se retirer sur ses terres pour mieux assurer la défense de l'Égypte.

A gauche, le bracelet découvert sur la momie de Sheshonq Ier (c.930 avant notre ère) provenant du tombeau du pharaon excavé à Tanis. Le bracelet décoré de l'œil magique (oudjat) est en or avec des incrustations de lapis-lazuli, cornaline et de faïence. Il est exposé au Musée du Caire. Au centre, quelques-uns parmi les 65 celliers découverts à Gibéon au cours des fouilles de James Pritchard réalisées entre 1956-62. Ils datent du VIII-VIIe siècle et sont l'oeuvre des Israélites. Chaque cave à vin est en forme de jarre et mesure entre 1.8-2 m de diamètre, 2-2.2 m de profondeur pour un ouverture de 0.67 m. Chacune peut contenir plus de trente jarres soit 34 litres qui sont maintenues à une température constante de 18°C. Au total, le site pouvait stocker 720 hl de vin. Des vestiges de pressoirs ont également été découverts à proximité. Voir aussi le descriptif de Guy Couturier. Documents Bible Places. A droite, extrait d'un psautier du Moyen-Âge enluminé par l'Anglais William de Brailles vers 1250 illustrant le passage biblique évoquant l'allégeance des Gibéonites à Josué. 24 feuillets (dont ce manuscrit réf. w.106) sur les 98 existants sont exposés au Walters Art Museum de Baltimore (MD., USA).

Selon Finkelstein, la conquête de Sheshonq serait intervenue non pas sous le règne du roi Roboam mais trois générations plus tôt, sous le règne du roi Saül (c.1050-1010 avant notre ère), le premier roi d'Israël. En effet, lorsque la Bible évoque la campagne de Sheshonq, elle se réfère au territoire qui s'étend dans la région de Gibéon et le nord du pays de Canaan qui est celui du roi Saül. Toutefois, il n'existe aucune preuve historique attestant l'existence du roi Saül. Les experts considèrent qu'il s'agit vraisemblablement d'un personnage de légende malgré toutes les pages que lui consacre le livre de Samuel (parfois divisé en deux tomes), raison pour laquelle nous avons séparé son règne de celui des autres souverains.

Josué et le Soleil arrêté, une éclipse ?

Quant à la question du Soleil et de la Lune arrêtés, à moins d'avoir un avis dogmatique et de croire qu'il s'agit d'un miracle comme certains le pensent encore, si on s'en tient au texte biblique prétendûment écrit (selon la tradition) entre le XVe et le VIIe siècle avant notre ère, il est impossible qu'un corps céleste arrête sa course sans tomber sur le corps massif le plus proche. Sachant cela, les chercheurs ont pensé qu'il s'agissait peut-être d'une éclipse totale de Soleil - un évènement qui a souvent marqué les esprits dans l'Antiquité - mais n'en ont pas trouvé à l'époque concernée, c'est-à-dire si on se base sur la stèle de Merneptah entre 1213 et 1203 avant notre ère. A priori, il ne s'agit pas d'une éclipse totale puisque le Soleil et la Lune se sont arrêtés en deux endroits différents, respectivement à Gibéon et sur la vallée d'Ajalon (Aijalon ou Ayalon) qui sont distants d'environ 10 km. Mais tout dépend de la position de l'observateur.

Emplacement des sites bibliques de Gilgal (4 choix possibles), Gibéon et de la vallée d'Ajalon. Ces deux derniers sont séparés d'environ 10 km et sont sur la trajectoire de l'éclipse annulaire de Soleil du 30 octobre 1206 avant notre ère. Document Biblos/T.lombry.

En 2017, Colin Humphreys du département des sciences des matériaux de l'Université de Cambridge et son collègue Graeme Waddington ont publié les résultats d'une étude sur ce sujet dans la revue "Astronomy & Geophysics" dans laquelle ils concluent que l'évènement céleste correspondrait à l'éclipse annulaire du 30 octobre 1206 avant notre ère (voir aussi les détails sur le site du GSFC).

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont tenu compte du fait que Josué se trouvait au camp de Gilgal comme précisé en Josué 10:6. Mais où se trouve la cité antique de Gilgal (ou Beth-Guilgal) ? La réponse dépend des auteurs. En effet, les rédacteurs de la Bible citent les villes  mais ne précisent pas toujours leur localisation relativement aux autres ou des lieux connus. Par déduction à partir des quelques détails mentionnés dans différents versets et beaucoup d'extrapolations, il existe au moins quatre lieux possibles. Comme on le voit à gauche, selon les fragments d'informations fournis par Josué, Gilgal se trouverait soit à 2 km au nord-est de Jéricho soit à 5 km au sud-ouest de Jéricho (Josué 15:7; 18:17). Troisième possibilité, Gilgal serait à 6 km au sud-ouest de Silo (Shiloh), un peu à l'ouest de la ligne qui relie Lebonah et Jeshanah (2 Rois 2:4; Néhémie 12:29) et donc à 25 km au nord-ouest de Jéricho. Enfin, il y a un quatrième lieu possible plus haut nord, près de Sechem.

Si on choisit la première hypothèse qui place Gilgal à 2 km au nord-est de Jéricho, dans ce cas Gibéon et la vallée d'Ajalon sont presque à l'ouest de Gilgal et comme le dit Humphreys "presque en ligne droite". Notons que même si on choisit les trois autres localisations, vu les courtes distances qui les séparent, cela ne change pas la position de la Lune vis-à-vis de l'observateur et les résultats sont donc identiques.

Selon les simulations, l'éclipse annulaire eut lieu l'après-midi, vers 14h28 locale lorsque le Soleil était pratiquement à l'ouest et dura un peu plus de 5 minutes et non "presque tout un jour" comme il est écrit dans la Bible. En fait, comme on le voit ci-dessous à droite, les simulations indiquent que dans la région de Gilgal (qu'elle soit située près de Jéricho ou de Silo) l'éclipse était partielle et dura au total un peu plus de 2h30, ce qui se rapproche du "presque tout un jour". On constate également que la Lune est décalée vers l'ouest, la projection verticale du Soleil correspond effectivement à Gibéon et la Lune est dans la même direction, c'est-à-dire vers la vallée d'Ajalon. Notons que l'éclipse ne fut annulaire que dans une étroite bande au sud de la Palestine (la courbe rouge) et dans d'autres régions du monde.

A gauche,  trajectoire de l'éclipse annulaire du 30 octobre 1206 avant notre ère. La courbe rouge indique la zone ou l'éclipse est annulaire et les courbes bleues les limites de l'éclipse partielle. A droite, la simulation de l'éclipse depuis l'ancienne ville de Jéricho proche de l'un des trois emplacements possibles de Gilgal. Voici la simulation depuis Atara si Gilgal se situe près de Silo; dans les deux cas l'éclipse était partielle et la Lune est effectivement décalée vers l'ouest, ce qui peut correspondre à la direction de la vallée d'Ajalon. Mais les découvertes archéologiques suggèrent que la guerre de Sheshonq Ier contre Gibéon et Bethel se déroula deux siècles plus tôt. De plus, quelle preuve les auteurs ont-ils pour affirmer que le texte biblique relate un évènement qui s'est passé plusieurs siècles auparavant dont personne ne connaissait l'existence ? Documents GSFC et T.Lombry.

Les deux chercheurs ont également établi que le règne de Merneptah (estimé entre 1213-1203 de notre ère) commença plus tard qu'on le pensait, en 1210 ou 1209 avant notre ère.

L'avis des spécialistes biblistes

Si l'éclipse comme le règne du pharaon sont des données fiables attestées par des découvertes scientifiques, en revanche la date de l'éclipse est en contradiction avec les faits. Première objection, Finkelstein a fixé cette bataille contre les cités de Gibéon et Bethel 2 siècles plus tôt, vers 1050-1010 avant notre ère. Bien sûr, comme souvent en archéologie, lorsque les preuves sont fragiles les théories des uns sont discréditées par d'autres. Dans ce cas ci Humpkreys et Waddington n'ont pas enquêté sur le terrain mais ont basé leurs recherches sur les conclusions du célèbre égyptologue Kenneth Kitchen publiées dans son livre "On the Reliability of the Old Testament" (2006). Ses théories sont-elles plus fiables que celles de Finkelstein ? On ne peut pas l'affirmer aujourd'hui mais une deuxième objection renforce la thèse de l'archéologue israélien.

La deuxième objection a été exprimée par Finkelstein lui-même dans un entretien personnel qui rappelle un principe évident de prudence : "il est improbable qu'on puisse trouver une réalité en 1206 avant notre ère pour un texte écrit au plus tôt au VIIe siècle avant notre ère", une remarque réaliste valable pour la plupart des textes bibliques et à laquelle souscrivent les autres scientifiques par nature prudents et sceptiques, surtout en matière biblique comme l'ensemble de ce dossier tente de le démontrer. En effet, comment le rédacteur du VIIe siècle pouvait savoir qu'il y eut une éclipse plusieurs siècles auparavant puisque visiblement personne ne s'en est souvenu et ne l'a consignée par écrit ? Avant d'affirmer ou d'établir un lien entre un texte et un évènement, il faut le prouver.

En résumé, il faudrait d'autres preuves pour affirmer que la description des astres "arrêtés" correspond à une éclipse de Soleil et jusqu'à preuve du contraire la théorie de Finkelstein n'a jamais été contredite par les archéologues ni par les historiens. Les mauvaises langues ajouteront que ces spécialistes connaissent probablement mieux l'histoire biblique et les risques des interprétations hâtives qu'un expert en matériaux.

Après la mort de Josué, on apprend dans le livre des Juges que les auteurs se plaignent que sans pouvoir central, il ne peut y avoir de nation avec l'instauration d'une royauté. Contrairement au livre de Josué, le premier chapitre du livre des Juges contient un noyau relativement précis de souvenirs de victoires remportées par des milices formées d'habitants juifs des Hautes Terres qui se sont battus contre différentes cités qui lui dominaient. Ce n'est qu'ensuite qu'apparaît la dynastie davidique.

Nous verrons dans le prochain article consacré aux royaumes de David et de Salomon comment s'est développée la monarchie israélite à l'origine de la future Israël et quelle est la part de vérité et de légende dans les récits bibliques relatifs à ces deux célèbres souverains.

A lire : Les royaumes de David et de Salomon

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