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L'eau, l'or bleu

Le lac du Dragon noir à Lijiang dans la province du Yunnan en Chine. Document Digiocto corrigé par l'auteur.

Le cycle de l'eau (IV)

E. Les cours d'eau

Il existe différents types de cours d'eau définis en fonction de leur régime :

- le régime glaciaire : la rivière naît de la fonte des glaciers, la température au niveau du sol étant supérieure à celle de l'air

- le régime nival : les fleuves sont alimentés par la fonte des neiges

- le régime pluvial : les cours d'eau sont formés par le ruissellement des pluies excédentaires et de la résurgence des sources ou des nappes d'eaux souterraines.

Et comme nous le savons tous, les petites rivières font les grands fleuves qui se jetent dans l'océan (seules les rivières se jètent dans des lacs, mais cette définition est arbitraire).

Les trois plus longs fleuves du monde sont l'Amazone avec 7200 km, vient ensuite le Nil avec 6695 km, puis le Yangtsé avec 6378 km. Il existe 61 fleuves longs de plus de 1000 km, dont deux coulent en Europe occidentale, la Loire (1012 km) et le Rhin (1320 km).

C'est grâce à leur débit et leur action sur les pentes que les cours d'eau creusent lentement les sols au fil du temps, érodant les substrats friables et détachant sables et gravillons des roches. Charriant vers l'aval ces alluvions, les fleuves participent au dessin des paysages et lorsque leur débit s'adoucit ils déposent le limon sur leurs rives quand leur flux n'est pas contrecarré par un barrage de retenue ou des canalisations. Parmi les fleuves les plus majestueux ou caractéristiques de ces phénomènes citons l'Amazone, le Mississippi, le Nil et le Colorado.

Dans nos pays tempérées, les fleuves connaissent leur régime le plus élevé en hiver quand la pluviosité est importante et l'évaporation faible et localement au printemps lors de la fonte des neiges ou en été suivant la fonte des glaciers.

L'Arno traversant la cité de Florence et le Nil vu depuis le Vieil Hôtel Cataract à Assouan. Documents Charlotte Geary et Travelblog.

Sous les Tropiques, la situation est plus complexe et contrastée : le niveau des fleuves est souvent très bas durant la saison sèche hivernale et est en crue durant la saison des pluies estivale.

Dans la région équatoriale, le régime pluvial prédomine. Le débit des fleuves est important toute l'année avec deux crues, l'une en avril , la seconde en octobre qui coïncident avec les fortes pluies. A cette occasion le débit des grands fleuves peut quadruplé.

Dans les régions arides enfin, ainsi que nous l'avons expliqué, les cours d'eau sont asséchés en l'absence de pluie.

Finalement on constate que seuls les fleuves des régions tempérées, du fait de leur alimentation par les eaux souterraines connaissent des régimes très réguliers.

F. Les lacs et mers intérieures

Au détour d'un obstacle, lorsque le déplacement des eaux est arrêté par un relief, les eaux de ruissellement ou des cours d'eau s'accumulent dans les bassins et autres dépressions et finissent par former des lacs. En l'espace de quelques millions d'années il peut ainsi se créer de véritables mers intérieures comme la mer Caspienne qui recouvre 371000 km2 et représente 85% de la superficie de tous les lacs.

Le parc naturel des lacs de Plitvice en Croatie. Voici une vue rapprochée de la cascade et une autre vue panoramique de ce lac. Documents Tchorski et Plitvice Lakes National Park.

A l'origine, ces dépressions sont généralement formées par d'anciens creusements provoqués par les glaciers, c'est le cas par exemple des lacs entourant le Mont Rainier. Parfois l'eau a été retenue par des barrages naturels formés par des dépôts glaciaires abandonnés à la fin de la dernière glaciation (~10000 ans) ou encore par un phénomène d'érosion qui a maintenu les eaux au fond d'un canyon comme c'est par exemple le cas dans Flamingo gorge dans le Wyoming.

Certains lacs sont liés à des éboulements, des coulées volcaniques ou même des cratères volcaniques comme le lac Chambon en Auvergne. D'autres ont été formés par des déformations tectoniques de l'écorce terrestre, c'est le cas des lacs Baïkal et Tanganyika. Enfin, quelques dizaines de dépressions aujourd'hui comblées d'eau ont été formées par des cratères d'impact.

Les lacs sont alimentés de différentes manières : par un cours d'eau, des eaux de ruissellement ou même des eaux souterraines. Lorsqu'ils sont alimentés par des eaux souterraines, leur flux peut être régulé, d'où l'avantage d'y installer des barrages de retenue.

Si l'avantage est économique pour le pays, les désavantages touchent autant l'écologie que les populations. En effet, l'inconvénient de ces ouvrages souvent gigantesques est le fait qu'ils noient des millions d'hectares d'écosystèmes, séparant parfois des populations animales en déséquilibrant les écosystèmes, ils interrompent la fertilisation des rives du fleuve et contraignent les populations locales à s'expatrier, souvent sans indemnité.

Les lacs naturels alimentés par des cours d'eau accumulent des alluvions, des sels dissous et, de plus en plus, la pollution déversée par les villes côtières. A terme ces lacs sont soit condamnés à être comblés par ces alluvions soit, si les gouvernements n'interviennent pas, ils se transformeront en dépotoir à ciel ouvert remplis de boues nauséabondes comme c'est actuellement le cas du fond de la mer Noire notamment.

Le Lac Oum El Ma en Lybie. Document Patrick Chatelier.

Si les sels dissous s'accumulent en grande quantité dans un lac et si l'évaporation est plus importante que l'apport d'eau, au fil des millénaires l'eau s'échappe dans l'atmosphère, ne laissant que les composés dissous dans l'eau dont la concentration augmente progressivement. C'est ainsi que s'est formée la Mer Morte, provoquant du fait même la disparition de la totalité des organismes marins à l'exception d'une poignée de créatures adaptées à ce milieu. Le Grand Lac Salé et le lac Groom aux Etats-Unis ainsi que désert salé de Salar de Uyuni en Bolivie (voir première page) en sont les versions finales, aussi secs qu'une piste d'aérodrome dont certains ont notamment la fonction.

La plupart des lacs d'eau douce ne suffisent pas pour constituer une réserve d'eau importante à l'exception du lac Baïkal. Profond de plusieurs kilomètres, il représente à lui seul 20% du volume global d'eau douce disponible à la surface de la Terre.

G. Les glaciers

A l'heure actuelle les glaciers représentent un volume de 27.5 millions de km3 d'eau. Ils représentent le troisième réservoir d'eau après les eaux continentales et les océans et constituent la première réserve d'eau douce.

L'aiguille du Midi dans le massif du Mont Blanc. Ce glacier régresse en raison du réchauffement climatique. Photographie prise en août 2003 par J.M.Bradel.

Les glaciers concernent autant les étendues de glace polaires que les glaciers de montagne ou les névés permanents (cristaux de glace tassés au bout de quelques mois d'accumulation) ne présentant aucun écoulement appréciable.

Formé par l'accumulation de la neige, les glaciers sont le résultat des effets de la température et de la pression qui transforment cette neige en glace.

En raison de leur poids et de leur plasticité, les glaciers dit tempérés avancent lentement sur le substrat car leur base est située au-dessus du point de fusion et est décollée de la roche. Dans un glacier dit froid, c'est le cas des parties sommitales, la glace se trouve à une température inférieure au point de fusion et reste collée à la roche, elle ne glisse donc pas sur les pentes.

La langue glaciaire caractérise la zone d'ablation. Elle charrie des dépôts érodés par le glacier, il s'agit des moraines.

Le débit de l'écoulement d'un glacier est maximum aux endroits où le phénomène d'accumulation (en hauteur) est compensé par l'ablation (dans les parties basses).

Les eaux issues d'un régime glaciaire sont caractérisées par des oscillations journalières importantes liées aux variations d'intensité de la fonte des glaces : elle est maximale en début d'après-midi et minimale aux petites heures du matin en raison du froid nocturne. Ceci explique pourquoi aux latitudes moyennes et élevées, le régime glaciaire présente des débits faibles en hiver et importants en été.

Mais ce phénomène risque de disparaître à l'avenir. En effet, ainsi que nous le verrons plus loin lorsque nous aborderons la question du réchauffement climatique, ce stock est littéralement en train de fondre comme neige au Soleil.

Non seulement les neiges éternelles du Kilimanjaro, du Mont Blanc ou des glaciers d'Alaska ou de Patagonie fondent à vue d'oeil, mais selon les scientifiques, d'ici 2100 la plupart des glaciers à travers le monde auront disparu du fait du réchauffement de la planète.

A l'heure actuelle 98 % des glaciers sont en régression, leur fonte entraînant une élévation progressive du niveau des océans estimée à 88 cm maximum. Couplée à la fonte des glaces du Pôle Sud, le dessin de nos côtes sera sérieusement remodelé d'ici cent ans.

On ne peut donc pas compter sur les glaciers pour constituer une réserve d'eau douce. Bientôt se ne seront même plus des lieux touristiques, mais des champs de moraines ressemblant à des éboulis, seuls réminiscences de leur glorieux passé.

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