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L'esclavage

Un camp du Goulag abandonné en Russie. Document http://minisites.boulogne.tm.fr/bx/photosmongolie.html

Du camp de redressement au goulag (VII)

Le XXe siècle, considéré comme celui du développement des sciences et des techniques, où le pouvoir fut aux mains de gens soi-disant démocrates et "civilisés" donnant des leçons de morale aux indigènes des colonies, fut également celui des guerres les plus destructrices, des plus grands génocides et des ségrégations poussées à l'extrême.

Rien ne différencie l'esclave du travailleur forcé et le XXe siècle tout comme celui dans lequel nous vivons nous en ont montré bien de tristes exemples.

Loin de l'Europe et du Nouveau Monde, c'est en Russie que Lénine (1870-1924) créa le premier camp de concentration bolchevik (mouvement ouvrier russe partageant les idées de Lénine) en 1918 et le premier camp de travail forcé du Goulag (acronyme de "Glávnoie Oupravlénïe Lageréi" signifiant "Direction Principale des Camps de travail") en 1919. En fait il ne faisait que reprendre pour le généraliser et le durcir le système carcéral des camps de travail (Katorgas) créés sous le régime de la Russie tsariste. En effet, dès le XVIIe siècle, époque à laquelle naquit la dynastie Romanov ("Tsar de toutes les Russies") qui perdura jusqu'à la Révolution de 1917, des brigades de travail forcé furent créées en Sibérie et en Russie orientale. Déjà à cette époque les camps avaient pour but de terroriser la population afin de la soumettre au régime. Les camps permettaient d'éloigner les opposants politiques ainsi que les marginaux, une manière également de peupler par la force les régions reculées de Sibérie et d'exploiter à vil prix les ressources (eau, charbon, minerai, pétrole) de l’immense Russie.

Entre 1920 et 1923, on dénombra en Russie 84 goulags regroupant environ 25000 prisonniers, soit le tiers de la population carcérale de Russie. Mais ce n'était que le début de la répression et de la terreur.

A la mort de Lénine en 1924, Staline (1878-1953) était déjà Secrétaire général du Parti Communiste d'URSS (il avait prit la direction du Parti au lendemain de la chute du régime tsariste en février 1917). A partir de 1930 Staline ouvrit des goulags non seulement en Russie d'Europe mais également en Biélorussie, en Ukraine, au Kazakhstan, en Mongolie et plus tard dans les pays de l'Est ( Hongrie, Pologne et Tchécoslovaquie).

Entre 1930 et 1932, 2 millions de paysans furent déportés dans des villages d’exil et 100000 vers les goulags. Durant l'hiver, chaque jour les fonctionnaires ramassaient 250 paysans morts de froid. Mourant de faim en Ukraine, beaucoup de paysans ont migré vers les villes. Le sachant, Staline obligea les citadins à porter un passeport et interdit aux paysans de quitter leur village et d'acquérir un passeport.

Durant les purges staliniennes de 1936 à 1938, 700000 personnes furent déportées dans les goulags et entre 1940 et 1941, quelque 500000 personnes supplémentaires habitant la Pologne, les pays Baltes, la Bessarabie et le Bukovine furent déportées. L'épuration continua entre 1943 et juin 1944 où 900000 Ukrainiens et autres Tatars ainsi que 130000 Grecs, Arméniens, Turcs et Kurdes furent arrêtés et déportés. En l'espace de 15 ans, plus de 2.3 millions de personnes opposées au régime soviétique ou victime du "délit de sale gueule" ou d'épuration ethnique furent déportées vers les goulags. On estime que 10% de la population russe fut envoyée dans les goulags où leur durée de vie moyenne ne dépassait pas un hiver. On estime que 1.7 million de personnes moururent sous la torture et des milliers de femmes furent violées dans les camps par les membres du régime. Parmi ces victimes, 25% étaient des prisonniers politiques mais la majorité des victimes n'était responsable de rien d'autre que d'avoir essayé de survivre en ramassant notamment des grains de blé tombés sur la route.

Libération de travailleurs forcés d'Allemagne en 1945.

Entre-temps l'Allemagne nazie entra en guerre. Adolf Hitler fut élu, faut-il le rappeler, démocratiquement à la chancellerie du Reich en 1933. Mais en quelques mois il bascula le pays dans la dictature la plus violente. Hitler introduist les camps de concentration en 1933 dans le but de rééduquer ou d'éliminer toute les opposants au régime nazi. Ces camps rassemblaient au début les Allemands antinazis (communistes, socio-démocrates, Juifs, objecteurs de conscience, catholiques, etc). A partir de 1939 ils y déportèrent les Polonais puis les prisonniers de guerre russes. Cela s'étendra finalement aux ressortissants d'une vingtaine de nations et en particulier aux races jugées "inférieures" (Juifs, Tziganes, Slaves, etc).

Les camps de travail forcé furent ouverts à l'automne 1941 en Slovaquie lorsque le IIIe Reich promulgua un "Code Juif" (port du brassard jaune, de l'étoile, interdiction des mariages mixtes, etc) et commença la déportation des Juifs vers les camps de concentration. En moins de dix ans les Nazis condamneront à mort environ six millions de Juifs. Cette extermination systématique des Juifs d'Europe fut appelée la "Shoah" (à ne pas confondre avec l'holocauste qui est un sacrifice religieux d'un animal).

Il faudra attendre la fin de la guerre en 1945 pour libérer les travailleurs forcés et les survivants des camps de concentration. Beaucoup de survivants en garderont des séquelles à vie.

En Russie, les camps du Goulag trouveront leur apothéose entre 1946 et 1953 lorsque leur organisation passera entre les mains du Ministère des Affaires Intérieures (MVD). Ils seront alimentés par la "Guerre froide" sous le motif que le régime avait besoin de mains-d'oeuvre pour combattre les "impérialistes occidentaux" (les créateurs d'Empire et les adeptes du néo-colonialisme). Les goulags serviront donc d'instrument de répression et de terreur à des fins politico-économiques.

Sous les régimes de Nikita Khrouchtchev (1953-1964) puis de Leonid Brejnev (1964-1982) les camps du Goulag seront "humanisés" et la discipline assouplie mais ils rassemblèrent toujours les opposants politiques. C'est à cette époque que le monde entendit pour la première fois parler des goulags à travers les témoignages d'anciens prisonniers tels que les dissidents (militants des Droits de l’Homme) Varlam Chalamov, Alexandre Chliapnikov, Andreï Sakharov ou Alexandre Soljenistyne. Leur combat traduit dans plusieurs livres et interviews sera médiatisé par Amnesty International dans les années 1970.

Aujourd'hui, on estime qu'entre 1920 et 1990 sous les régimes totalitèrent russes et nazis 15 millions de personnes passeront par les camps du goulag ou d'extermination. Entre 3 et 4 millions de prisonniers succombèrent dans les goulags où 1.5 million de personnes furent fusillées.

Il faudra attendre l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev (1985-1991), initiateur de la "glasnost" (politique de transparence) pour que tous les camps soient définitivement supprimés. En 1990, Gorbatchev reçut le prix Nobel de la Paix pour son action en faveur de la fin de la "Guerre froide". Mais devant l'état chaotique du pays, tous les Russes n'applaudirent pas l'action de l'homme politique. En fermant les camps, l'Etat russe reconnut sa faute mais les familles des victimes pleurent toujours leur père, leur mère, leur frère ou leur enfant disparu.

L'Allemagne et la Russie du siècle dernier représentent les empires emblématiques de la répression poussée à l'extrême, qu'elle soit de droite ou de gauche. Leurs dictateurs respectifs légalisèrent pratiquement le travail forcé, le génocide religieux ou ethnique et l'assassinat des opposants. Mais ce ne sont pas les seuls. Il faut rappeler les exactions commises par le régime de Mao Tsé-Tung (1893-1976) en Chine, les luttes violentes de Che Guevara (1928-1967) et de Fidel Castro (né en 1926) à Cuba et le régime sanglant des Khmers Rouges de Pol Pot (1925-1998) au Cambodge parmi d'autres. Tous ces leaders contrôlèrent d'une main de fer une organisation communiste qui fut toujours autoritaire et d'une brutalité extrême. Tous ces régimes ont banalisé le culte de la personnalité, les abus de pouvoir, l'oppression et le meurtre. 

Ces caractéristiques qui semblent a priori peu refléter la nature humaine méritent qu'on s'attarde quelques instants sur l'idéologie du communisme. Sans vouloir déculpabiliser personne, on comprendra mieux ainsi les raisons qui peuvent pousser certains hommes à de tels excès. Retour au temps de la propagande, à une époque troublée mais pas si lointaine.

Du camarade au anti-héro

Karl Marx en 1875.

Explorons le temps d'un chapitre les conséquences idéologiques, politiques et socio-économiques du régime communiste. On a dit le meilleur comme le pire à propos du communisme. Encore aujourd'hui certains mouvements politiques s'en revendiquent. Mais leurs membres ont-ils bien conscience de toutes les conséquences de leurs actions quand ils disent adhérer aux idées d'un parti communiste ? On peut franchement en douter quand on connaît l'histoire du communisme et ses déboires. Après avoir vu le côté obscur de ce régime gauchiste, un petit rappel théorique n'est pas superflu.

Selon le philosophe et écrivain allemand Karl Marx (1818-1883), une idéologie est une représentation de la réalité propre à une classe sociale. C'est également une doctrine politique (un ensemble d'idées) qui peut inspirer un programmes d'action. Par définition, cet ensemble cohérent d'idées est accepté sans la moindre critique. Son contraire est la science.

Mais dans l'esprit de Karl Marx, dans la pratique du pouvoir communiste, cette vision doctrinale du monde n'est en réalité qu'un mensonge entretenu par une classe privilégiée pour défendre ses intérêts matérialistes et le pouvoir en place au détriment des classes sociales défavorisées. Ainsi, dans un régime communiste classique, c'est la propagande autour des idéologies de la classe dominante qui finit par convaincre le peuple que les idées et les intérêts du régime sont également les intérêts de tous. Nous avons malheureusement apprécié au cours de l'Histoire combien les intérêts du peuple étaient pris en considération par les dictateurs et autres potentats à la solde des régimes totalitaires.

D'où l'idée de la lutte des classes du marxisme : "L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes." Malheureusement, entre les mains d'un seul individu, cette idéologie conduit à l'anarchisme, c'est-à-dire une société sans gouvernement. Peut-il exister de l'ordre sans une autorité ? Certains courants socialistes et écologistes le pensent. Rappelons qu'une idéologie politique entre les mains d'un collectif conduit au socialisme (prônant l'égalitarisme et la solidarité) et entre les mains de l'Etat elle conduit bien sûr à la démocratie (république ou royauté).

Aujourd'hui, au-delà des clivages gauche-droite, il reste peu de partis communistes dans les démocraties. Le Parti Communiste Français (PCF) par exemple recueille environ 5% des suffrages, soit à peine plus que les partis d'extrême-droite. Connaissant l'évolution de nos démocraties, on peut s'étonner que les partis communistes existent encore dans nos sociétés.

Car sous son image démocratique et un programme social, le PCF s'est voilé la face durant plus d'un demi-siècle devant les exactions du régime soviétique. Son aveuglement par la propagante fut tel que dans les années 1970 les ministres communistes français proclamaient encore haut et fort tous les bienfaits du régime communiste alors que les Présidents Brejnev et Mao Tsé-Tung enfermaient les opposants politiques et les intellectuels dans des camps de travail forcé et n'hésitaient pas à sacrifier leur peuple pour prétendre "jouer dans la cour des grands" et défendre leur image de grande nation moderne et progressiste ! Bien sûr vous me direz que la France, l'Angleterre ou les Etat-Unis n'ont pas fait autre chose en irradiant les populations du Pacifique avec leurs bombes nucléaires... Effectivement, c'est l'une des faiblesses des démocraties. On y reviendra.

Activiste politique bolivien, Che Guevara a mené la guérilla cubaine entre 1956 et 1967 avant d'être exécuté par les forces spéciales boliviennes. Symbole le plus fort de la révolution marxiste et de la lutte des classes pour les uns, pour les autres le "Che" est un terroriste au sens moderne qui instaura les camps de travail et fit régner la peur et le chaos à Cuba, avouant même devant les Nations-Unies qu'il continuerait à tuer et tuer les opposants.

Quelle est aujourd'hui l'attitude ou le profil des membres des partis communistes européens ? Longtemps, on trouvait dans leurs rangs des militants convaincus rêvant d'une société égalitaire, des intellectuels déçus par le capitalisme et des ouvriers peu instruits ne jurant que par la lutte prolétarienne.

Si leur discours n'a pas changé, paradoxalement on les retrouve 40 ans plus tard au poste de contremaître, contrôlant le travail d'autres ouvriers ou occupant un siège municipal et protègeant les grandes sociétés de leur région au détriment des petits commerces. Embourgeoisés, ils sont prêts à sacrifier des travailleurs pour conserver leurs privilèges !

On dirait que pour ces militants de la première heure, la sagesse de l'âge leur a fait perdre l'odeur de l'argent et qu'une veste se retourne en fonction du sens du vent et des majorités politiques.

Triste gens qui ne se rendent même pas compte qu'ils sont eux-mêmes des marionnettes à la solde des lobbies et des multinationales qui demain délocaliseront en Asie du Sud-Est ou en Europe de l'Est.

En attendant, se sont les prolétaires et les petites mains qui peinent et encaissent les coups durs tandis qu'eux, bien assis sur leur rond de cuir, amassent gloire et fortune.

Qui n'a pas connu dans sa vie professionnelle un ouvrier devenu manager ou fonctionnaire qui était plus tyrannique envers ses anciens collègues que l'équipe dirigeante, souvent formée dans de hautes écoles. Comme si pour certains, le pouvoir était synonyme d'oppression... Et de fait il peut le devenir.

Certains militants des rares partis communistes existant encore, sans doute peu féru d'histoire ou nostalgiques des grandes luttes sociales, brandissent ostensiblement le drapeau de la faucille et de l'enclume ou une Etoile Rouge démodée et même parfois le poster de Che Guevara ou le "Petit Livre Rouge" de Mao. Le poing levé, ils revendiquent la lutte prolétarienne. Si leur combat peut-être noble et vise à créer une société plus égalitaire et moins avide de richesses, qu'ils n'oublient jamais que ces symboles communistes sont synonymes d'oppression et d'épuration ethnique. En ce début de 3e millénaire, le peuple a besoin de nouveaux repères et de nouveaux héros.

C'est bien simple, la commémoration des 40 ans de la mort du "Che" n'a été célébrée qu'à Cuba - où plus qu'un héros, "l'Argentin" est une institution - et en Bolivie, terre de son exécution le 8 octobre 1967.

Aujourd'hui la lutte ouvrière passe par la gauche ou par la droite, l'essentiel étant de changer les mentalités et le fonctionnement laxiste et bien trop lourd des institutions. Mais à l'heure de l'Europe, cela doit être organisé au sein d'une politique européenne plus solidaire et protectionniste, n'en déplaise au G20, à l'OCDE ou à l'OMC.

Ceux qui vouent encore un culte aux luttes de Fidel Castro, Che Guevara, Pol Pot, Mao, Staline ou Lénine ne doivent pas non plus oublier que tous ces anti-héros ont du sang sur les mains, qu'ils ont créé des camps de travail forcé pour rééduquer les opposants, emprisonnés des dissidents et des pacifistes, torturés des centaines ou des milliers de personnes dans les prisons et affamé leur peuple. Tous sans exception et malgré leurs beaux discours révolutionnaires à l'idéologie socialiste, communiste, maoïste ou marxiste ont échoué en essayant de redresser leur économie. Ils ne valent finalement pas mieux que les dictateurs. Ils ont semé la peur et le chaos, forçant le peuple à l'exil. L'échec du communisme est total et représente une autre page sanglante de l'Histoire des hommes.

Si la lutte contre l'impérialisme (certains altermondialistes y incluent même les institutions internationales), la libéralisation de notre société (suppression des monopoles, délocalisation, etc) et de meilleurs conditions de vie pour les pauvres restent des valeurs d'actualité, que les communistes résidents dans nos pays démocratiques et opposés aux gouvernements en place apprécient leur liberté. Qu'ils se rappellent bien comment de nos jours le régime communiste chinois ou celui de Corée du Nord traite les intellectuels et les vrais défenseurs de la liberté... Certes l'image est rouge, mais c'est du sang de ses victimes ! Ne vous méprenez pas, le communisme entre les mains d'une personne ou d'un parti autoritaire et intolérant est dangereux. En voulez-vous une dernière preuve ?

Les effets de la politique d'Apartheid qui fut instaurée en Afrique du sud de 1948 à 1994; cette plage de Durban est réservée aux Blancs.

L'Apartheid et le combat de Nelson Mandela

 Comme le déclara l'ONU en 1971, l'Apartheid qui régna en Afrique du Sud entre 1948 et 1994 était une "politique diabolique, un crime contre la conscience et la dignité de l'humanité." Pourtant ni la Reine Elisabeth II d'Angleterre (avant que l'Afrique du Sud devienne une République et quitte le Commonwealth en 1961) ni aucun des neufs présidents qui se succéderont jusqu'à Pieter Botha ne feront le moindre geste en faveur de la démocratie.

 

Le racisme sévit en Afrique du Sud sous forme légale depuis 1913 et ne fut abolit que suite à l'élection de Nelson Mandela à la présidence de l'Afrique du Sud en 1994.

Révolté par la politique d'Apartheid qui isolait les Noirs dans leur propre pays, Nelson Mandela devint avocat et fut élu à la tête du parti d'opposition de l'ANC afin de lutter contre le gouvernement de Pretoria. Leur combat dura plus de 40 ans, prenant le risque d'être emprisonné ou d'y perdre la vie.

Malheureusement Mandela et ses compagnons de lutte furent emprisonnés durant 27 ans avant que Pretoria ne cède sous la pression internationale. Mandela fut libéré en 1990.

Nelson Mandela résuma ainsi son long combat pour la liberté : "J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.

Le combat sera long et difficile. On emprisonnera des Noirs et des dirigeants, mais on ne pourra jamais écraser la volonté du peuple tant qu'il n'emportera pas la victoire".

Nelson Mandela, Madiba, un homme de principe, une icône pour la démocratie. Doc AFP

Récompensé par le Prix Nobel de la Paix en 1993, il restera dans la mémoire collective comme le symbole d'un homme sage mais déterminé à se battre jusqu'au bout contre toutes les formes d'oppressions et d'injustices.

Son charisme universellement reconnu et sa force de caractère font de Mandela un homme exceptionnel. Homme de dialogue, son ambition fera de lui une figure emblématique du combattant de la liberté, le symbole de la paix et de la réconciliation.

Son aura a débordé l'Afrique du Sud, touché toutes les générations et envahit tous les continents où les hommes et les femmes luttent pour leur liberté.

Mandela a incarné l'idéal d'une Afrique du Sud réunifiée, dans laquelle les Noirs ont pardonné les erreurs des Blancs et où les Blancs n'ont plus peur des Noirs, une Afrique du Sud réincarnée, quitte à gêner des gens. 

Le président Nelson Mandela  a conduit son pays sur la voie du progrès et de la prospérité et n'hésita pas à inviter les nations étrangères à investir en Afrique du Sud.

Décédé le 5 décembre 2013 à 95 ans, l'oeuvre de Mandela lui a survécu à travers les activités de plusieurs ONG qu'il fonda.

Le combat de Madiba étant héroïque à plus d'un titre, il mérite qu'on lui dédie un article.

A lire : Ubundu où le combat de Nelson Mandela

Tiananmen, 1989

Rappelez-vous cette image de Tiananmen qui fera le tour du monde. Nous sommes place Tiana à Pékin (Beijing), le 5 juin 1989. Des journalistes occidents munis de leur appareil photo assistent à la scène depuis l'hôtel Beijing Fandian situé sur le boulevard Dongchang'anjie.

Sur la place Tiananmen située au sud de la "Cité Interdite" et de la ville de Pékin, de violentes manifestations opposent depuis la veille les Pékinois au gouvernement. La veille, une manifestation d'étudiants avaient tourné au carnage, la police ayant tiré à balles réelles et tué entre 300 et 3000 personnes !

Le symbole de la résistance passive du peuple face à l'oppression. Place Tiana à Pékin (Beijing), le 5 juin 1989, un homme seul affronte les chars communistes... Nul ne sait s'il vit encore. Document Jeff Widener/AP.

Cette fois, un homme seul affronte les chars communistes. On imagine le pire mais le conducteur du char de tête arrête son convoi. Il essaye d'éviter l'homme en manoeuvrant par la gauche et par la droite mais chaque fois l'homme intrépide s'interpose. L'homme monte finalement sur le char et essaye de négocier avec le soldat. Rapidement le contestataire est éloigné par quelques personnes et disparaît dans la foule.

La rumeur raconte qu'il fut pris par des policiens et exécuté 14 jours plus tard mais ceci n'a jamais été confirmé.

En 1990, Jiang Zemin, alors Secrétaire général du Parti communiste chinois indiquait à des journalistes qu'il ne pensait pas que l'homme dénommé Wang ait été tué. D'autres sources indiquent qu'il vivrait actuellement à Taiwan mais nul ne peut le confirmer et personne na retrouvé sa trace.

Depuis cette date, le gouvernement chinois a installé des filtres électroniques qui censurent les grands sites Internet évoquant l'événement et de manière générale tous les sites prônant la démocratie. Voilà le visage moderne du communisme !

Aujourd'hui, en Occident ce cliché et quelques autres symbolisent la résistance passive du peuple face à l'oppression. Ils témoignent que derrière la propagande et sous prétexte d'élever la nation, le communisme a toujours résolu ses problèmes par la violence et dans le sang. En créant une société sans classe et sans Etat, on aboutit à une organisation sociale primitive dans laquelle il n'y a ni échange commercial ni argent ni propriété. Malheureusement, en cours de production tout le monde n'a pas les mêmes besoins et il se crée naturellement des classes de privilégiés et nous savons maintenant où cela peut nous conduire.

La démocratie, seul rempart face à l'intolérance

Au risque de revenir sur des notions a priori connues à travers l'actualité mais qui visiblement n'ont pas été bien comprises par tous, il faut insister sur le fait que le même risque d'oppression existe bien entendu sur l'aile droite du pouvoir et en fait sous n'importe quel régime non démocratique et intolérant qui élève le parti unique, communiste ou non, la dictature ou même la théocratie (cf. les Talibans) au sommet de la nation, lui accordant un pouvoir sans limite.

Napoléon 1er sur son trône impérial. Portrait réalisé par Ingres en 1806.

Citons par exemple les régimes dictatoriaux d'Adolf Hitler (Allemagne), Francisco Franco (Espagne), Jorge Videla (Argentine), Augusto Pinochet (Chili), Mobutu Sésé Séko (Zaïre), Yeóryios Papadópoulos (Grèce) et Sadam Hussein (Irak) parmi d'autres. Tous ces noms sont associés aux pires malheurs. Tous furent des chefs militaires adeptes du culte de la personnalité, de l'endoctrinement, de la répression, de la torture et des condamnations sommaires pour asseoir leur pouvoir et entretenir leur mythe.

Ces despotes et autres tyrans ont toujours existé. Rappelez-vous de la politique dictatoriale de Jules César ou de Napoléon Bonaparte (Napoléon 1er). Tous deux furent des génies politiques mais également des tyrans militaires qui asservirent l'Europe. Si les Romains divinisèrent Jules César (apothéose) alors qu'il fut un dictateur, n'oublions pas que c'est Napoléon qui rétablit l'esclavage dans les Antilles.

Bref, tout régime totalitaire, où l'Etat absorbe la société civile et où l'idéologie devient un dogme imposé aux intellectuels, est incompatible par nature avec la démocratie. 

En protégeant les institutions démocratiques, l'avis de la majorité et les libertés individuelles, on peut espérer élever nos sociétés vers un mieux vivre général. Certes, la "dictature de la majorité" a ses inconvénients mais pour paraphraser le philosophe Ernest Renan, je souhaite du plaisir à celui qui a une meilleure idée.

Platon avait vu juste. Voici 2400 ans dans "La République", il énonça cette vérité universelle : "Selon toute vraisemblance, aucun autre régime ne peut donner naissance à la tyrannie que la démocratie; de la liberté extrême naît la servitude la plus complète et la plus terrible." L'Histoire lui donnera raison. Nous savons aujourd'hui que sous des idées démocratiques séduisantes mais autoritaires et intolérantes peuvent se cacher un dictateur sanguinaire. Soyons vigilants et débusquons la bête avant qu'elle nous saute au coup !

Mais dans nos démocraties comme ailleurs, une autre forme d'oppression subsiste encore aujourd'hui : l'esclavage moderne. Ce sera l'objet du dernier chapitre.

Dernier chapitre

L'esclavage moderne

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