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Les ondes gravitationnelles
Traitement du bruit de fond pour récupérer 8 Ga.l. d'évolution de l'Univers (IV) Dans un article publié en 2018 dans les "Physical Review Letters", B.P. Abbott et ses collègues estimaient que "chaque année, environ 2 millions d'étoiles à neutrons binaires et 150000 trous noirs binaires fusionnent quelque part dans l'Univers, rayonnant des ondes gravitationnelles. Seule une petite fraction de ces évènements avaient été détectés par les installations aLIGO, Advanced Virgo et KAGRA car les signaux des autres évènements sont trop faibles." Abbott a obtenu ces chiffres sachant que statistiquement il y a "une paire de trous noirs fusionnant toutes les 200 secondes et une paire d'étoiles à neutrons fusionnant toutes les 15 secondes" que les scientifiques ne découvrent pas. En 2019, aLIGO et aVirgo enregistrèrent des signaux provenant de la fusion de 35 trous noirs et étoiles à neutrons. C'était un résultat majeur, mais si on en croit Abbott et ses collègues, les chercheurs ont sans doute manqué d'autres évènements. Ce problème suscita l'intérêt de Rory J. E. Smith du Centre ARC d'Excellence OzGrav de l'Université Monash en Australie et ses collègues qui décrivirent dans un article publié dans les "MNRAS" en 2020 (en PDF sur arXiv), comment les chercheurs pourraient déduire les propriétés des systèmes binaires compacts comme les fusions de trous noirs à partir des ondes gravitationnelles non résolues noyées dans le bruit de fond. Selon les chercheurs, en ne traitant pas ces signaux très faibles, nous avons perdu 8 milliards d'années-lumière d'évolution de l'Univers. Selon Eric Thrane de l'OzGrav-Monash et coauteur de cet article, les ondes gravitationnelles générées par des fusions de trous noirs binaires "véhiculent des informations sur l'espace-temps et la matière nucléaire dans les environnements les plus extrêmes de l'Univers. Les observations individuelles des ondes gravitationnelles retracent l'évolution des étoiles, des amas stellaires et des galaxies. En rassemblant les informations de nombreux évènements de fusions, nous pouvons mieux comprendre les environnements dans lesquels vivent et évoluent les étoiles, et ce qui provoque leur éventuel effondrement sous forme de trous noirs. Plus nous détectons des ondes gravitationnelles de fusions lointaines, plus l'Univers est jeune. Nous pouvons ainsi retracer l'évolution des étoiles et des galaxies à travers les temps cosmiques, jusqu'à l'époque où l'Univers avait une fraction de son âge actuel." Actuellement, les chercheurs peuvent déterminer certaines propriétés des populations de trous noirs binaires fusionnant, telles que la distribution des masses et le spin. La grande majorité de ces fusions produit des ondes gravitationnelles mais qui sont trop faibles pour être identifiées sans ambiguïté, de sorte que beaucoup d'informations sont actuellement perdues. Selon Smith, "De plus, les déductions faites sur la population de trous noirs peuvent être sensibles à un" biais de sélection" du fait que nous ne détectons qu'une poignée des systèmes les plus puissants et les plus proches. Le biais de sélection signifie que nous ne voyons qu'un aperçu des trous noirs plutôt que l'image complète." Pour résoudre ces problèmes, les chercheurs ont développé une nouvelle technique de traitement du signal qui permettrait de "régler" ce bruit de fond et détecter la présence de ces évènements faibles qui, à ce jour, sont passés inaperçus, sans avoir à les détecter individuellement. Si la méthode fonctionne, les chercheurs pourront passer au crible les térabytes de données des détecteurs d'ondes gravitationnelles et discriminer les signaux distinctifs des fusions de trous noirs binaires. Selon Smith, cela "signifie que nous serons en mesure de regarder plus de 8 milliards d'années-lumière plus loin que nous observons actuellement. Cela nous donnera un aperçu de ce à quoi ressemblait l'Univers primordial tout en donnant un aperçu de l'évolution de l'Univers." Selon Thrane, "La mesure du fond des ondes gravitationnelles nous permettra d'étudier des populations de trous noirs à de grandes distances. Un jour, la technique pourrait nous permettre de détecter les ondes gravitationnelles du Big Bang cachées derrière les ondes gravitationnelles des trous noirs et des étoiles à neutrons." Si les tests en cours sont concluants, il faudra patienter jusqu'en 2026 et l'achèvement des divers upgrades pour découvrir les résultats du traitement réalisé par ces nouveaux algorithmes. Ce jour là, il est possible que l'on fasse un bon prodigieux dans les profondeurs de l'espace et dans nos connaissance de l'Univers. Affaire à suivre. Améliorer la sensibilité de LIGO en réduisant le bruit quantique Pour la première fois, des chercheurs ont pu mesurer les effets de fluctuations quantiques sur un objet à l'échelle humaine. Cette découverte a permis d'entrevoir un moyen pour réduire les effets du bruit de fond quantique et augmenter la sensibilité de LIGO. Les résultats de ces travaux ont fait l'objet d'un article publié dans la revue "Nature" en 2020 (en PDF sur arXiv). Les chercheurs de la Collaboration LIGO sont confrontés à un problème de sensibilité et ne peuvent pas discriminer un signal faible noyé dans le bruit de fond. Pour tenter de résoudre ce problème, ils se sont demandés si l'installation serait suffisamment sensible pour détecter des effets plus subtils comme des fluctuations quantiques instrumentales, en particulier le bruit quantique généré parmi les photons émis par le système laser de LIGO. Selon Lee McCuller de l'Institut Kavli d'Astrohysique et de Recherche Spatiale du MIT et coauteur de cet article, "Cette fluctuation quantique de la lumière laser peut provoquer une pression de radiation qui peut réellement frapper un objet et le déplacer. L'objet dans notre cas est un miroir de 40 kg, qui est un milliard de fois plus lourd que les objets à l'échelle nanométrique." Les physiciens ont d'abord mesuré le bruit total dans l'interféromètre LIGO, y compris le bruit de fond quantique, ainsi que le bruit classique, c'est-à-dire les perturbations générées par des vibrations normales et quotidiennes. Ils ont ensuite fabriqué un squeezer quantique, c'est-à-dire un "compresseur" quantique. Selon Haocun Yu, un postdoc au MIT qui participa à ces travaux, ce squeezer permet de "manipuler le bruit quantique du détecteur et réduire ses "coups" dans les miroirs d'une manière qui pourrait finalement améliorer la sensibilité de LIGO dans la détection des ondes gravitationnelles." A voir : Squeezing gravitational wave signals (no sound), OzGrav, 2020
Les physiciens ont allumé le squeezer et l'ont placé dans un état spécifique qui modifia les propriétés du bruit quantique. Une analyse des données a ensuite permis de soustraire le bruit classique et isoler le bruit purement quantique dans l'interféromètre. Comme le détecteur surveille constamment le déplacement des miroirs et détecte tout bruit entrant, les chercheurs ont pu observer l'effet du bruit quantique sur des objets macroscopiques. Lee McCuller précité et ses collègues sont parvenus à détecter un déplacement des miroirs de LIGO de 10-20 mètre (pour rappel l'atome d'hydrogène mesure 1010 mètre), un déplacement qui correspond exactement à ce que prédit la mécanique quantique pour un objet de cette taille, mais qui n'avait jamais été mesuré auparavant. Les chercheurs se sont également demandés s'ils pouvaient manipuler le squeezer pour réduire le bruit quantique dans l'interféromètre afin d'améliorer sa sensibilité. Le squeezer quantique est conçu de telle sorte que lorsqu'il est réglé sur un état particulier, il "serre" certaines propriétés du bruit quantique, dans ce cas la phase et l'amplitude. Les fluctuations de phase peuvent être considérées comme résultant de l'incertitude quantique du temps de déplacement de la lumière, tandis que les fluctuations d'amplitude provoquent le déplacement des miroirs. Selon Yu, "Nous pensons que le bruit quantique est distribué sur différents axes, et nous essayons de réduire le bruit de manière spécifique." Lorsque le squeezer est réglé sur un certain état, il peut par exemple comprimer ou réduire l'incertitude de phase, tout en se distendant ou en augmentant l'incertitude d'amplitude. La compression du bruit quantique à différents angles produirait différents rapports de bruit de phase et d'amplitude dans les détecteurs de LIGO. Les chercheurs se sont demandés si le changement d'angle de cette compression créerait des corrélations quantiques entre les lasers de LIGO et ses miroirs qui pourraient également être mesurées. En testant leur idée, l'équipe régla le squeezer sur 12 angles différents et constata qu'ils pouvaient en effet mesurer les corrélations entre les différentes distributions de bruit quantique dans le laser et le mouvement des miroirs. Grâce à ces corrélations quantiques, les chercheurs sont parvenus à réduire le bruit quantique et le déplacement du miroir qui en résulte d'un facteur 1.4 soit 70% de son niveau normal. Par chance, cette mesure est inférieure à ce qu'on appelle la limite quantique standard qui, en mécanique quantique, indique le nombre de photons ou, dans le cas de LIGO, le niveau de puissance laser, générant des fluctuations capables de frapper tout objet sur son parcours. En utilisant la lumière comprimée pour réduire le bruit quantique, les chercheurs ont réduit l'incertitude quantique résiduelle de 3 dB en dessous de la limite quantique standard, une réduction suffisante du bruit pour permettre à LIGO de détecter à l'avenir des sources d'ondes gravitationnelles plus faibles et plus éloignées. Grâce à cette amélioration, LIGO et Virgo pourraient également détecter la coalescence de trous noirs stellaires, notamment dans l'amas globulaire NGC 6397 (Caldwell 86) situé à 7800 années-lumière dans la constellation de l'Autel (Ara) comme l'ont suggéré Eduardo Vitral et Gary A. Mamon dans un article publié dans la revue "Astronomy & Astrophysics" en 2021. Et si les ondes gravitationnelles déformaient l'espace-temps de manière permanente ? Selon la relativité générale, une onde gravitationnelle devrait laisser une empreinte indélébile dans la structure de l'espace-temps. Si le déplacement des miroirs du détecteur LIGO démontre effectivement que l'espace-temps se déforme, cette déformation persisterait même après le passage de l'onde. Mais comment mesurer ce qu'on appelle l'"effet mémoire". L'astrophysicien Paul Lasky de l'Université Monash en Australie et ses collègues se sont penchés sur la question (cf. P.D. Lasky et al., 2020). Selon Lasky "L'effet mémoire est un phénomène absolument étrange et bizarre." En explorant les liens entre la matière, l'énergie et l'espace-temps, les physiciens espèrent parvenir à une meilleure compréhension du paradoxe de l'information sur les trous noirs de Stephen Hawking, qui constitue un axe majeur de la recherche théorique depuis les années 1970. Selon Kip Thorne, dont les travaux sur les ondes gravitationnelles lui valurent de partager le prix Nobel de physique 2017, "Il existe un lien intime entre l'effet mémoire et la symétrie de l'espace-temps. Il est lié en fin de compte à la perte d'information dans les trous noirs, un problème enfoui très profondément dans la structure d l'espace et du temps."
Pour comprendre cette problématique, les physiciens doivent comprendre pourquoi une onde gravitationnelle changerait-elle définitivement la structure de l'espace-temps ? Cela revient à rechercher la raison du lien intime existant entre l'espace-temps et l'énergie. Lorsqu'une onde gravitationnelle traverse les deux bras perpendiculaires du détecteur LIGO, elle les déforme périodiquement, les serrant verticalement puis horizontalement, en alternance jusqu'à ce que l'onde soit passée. Selon l'effet mémoire, après le passage de l'onde, les deux bras devraient rester en permanence déformé d'une quantité infime. La raison est liée aux particularités de la gravité telles que décrites par la relativité générale. Les astres détectés par LIGO sont si éloignés que leur attraction gravitationnelle est négligeable. Mais une onde gravitationnelle a une portée bien plus grande que l'attraction gravitationnelle. Il en va de même pour la propriété responsable de l'effet mémoire : le potentiel gravitationnel. En termes newtoniens simples, un potentiel gravitationnel mesure la quantité d'énergie qu'un objet gagnerait s'il tombait d'une certaine hauteur. Jetez une enclume du haut d'une falaise. La vitesse qu'elle acquière peut être utilisée pour calculer l'énergie potentielle engendrée par la hauteur de la chute. Mais en relativité générale, où l'espace-temps peut-être modifié dans différentes directions en fonction des mouvements des corps, le potentiel dicte plus que l'énergie potentielle en un lieu, il dicte la forme de l'espace-temps. Selon Thorne, "La mémoire n'est rien d'autre que le changement du potentiel gravitationnel, mais c'est un potentiel gravitationnel relativiste." L'énergie d'une onde gravitationnelle qui traverse l'espace-temps crée un changement dans le potentiel gravitationnel ; ce changement de potentiel déforme l'espace-temps, même après le passage de l'onde. Comment, exactement, une onde gravitationnelle déforme-t-elle l'espace-temps ? Les possibilités sont littéralement infinies. Mais, curieusement, ces possibilités sont également équivalentes les unes aux autres. La plupart des configurations se distinguent les unes des autres, mais toutes sont équivalentes dans un sens plus large. Elles sont toutes au repos dans l'état d'énergie minimum. Lorsqu'une onde gravitationnelle traverse l'espace-temps, celui-ci passe d'une configuration à une autre tout en restant dans son état d'énergie minimale. Supersymétries Cette caractéristique - le fait qu'on peut changer de configuration tout en les conservant fondamentalement dans le même état - suggère la présence de symétries cachées dans la structure de l'espace-temps. Ce fait fut démontré dans les années 2010. Tout commença dans les années 1960, lorsque des physiciens ont voulu mieux comprendre les effets de la relativité générale. Ils se sont demandés ce qui se passerait dans une région hypothétique de l'Univers infiniment éloignée de toute masse et énergie, où l'attraction de la gravité serait négligeable, mais pas le rayonnement gravitationnel. Ils ont commencé par regarder les symétries auxquelles cette région obéissait. Ils connaissaient déjà les symétries selon la relativité restreinte, où l'espace-temps est plat et sans relief. Dans un monde à courbure nulle et isotrope tout se ressemble, peu importe où vous vous trouvez, dans quelle direction vous regardez et à quelle vitesse vous vous déplacez. Ces propriétés correspondent respectivement aux symétries translationnelle, rotationnelle et radiale. Les physiciens s'attendaient à ce qu'infiniment loin de toute matière, dans une région dite asymptotiquement plate, ces symétries simples réapparaissent. À leur grande surprise, ils ont trouvé un ensemble infini de symétries en plus de celles attendues. Les nouvelles symétries de "supertranslation" indiquaient que des sections individuelles de l'espace-temps pouvaient être étirées, comprimées et cisaillées, et que le comportement dans cette région infiniment distante resterait le même. Dans les années 1980, Abhay Ashtekar, physicien à l'Université d'État de Pennsylvanie, découvrit que l'effet mémoire était la manifestation physique de ces symétries. En d'autres termes, une supertranslation était exactement ce qui amènerait l'Univers à choisir une manière nouvelle mais équivalente de déformer l'espace-temps. Son travail reliait ces symétries abstraites dans une région hypothétique de l'Univers à des effets réels; ces symétries engendrent des effets physiques comme l'effet mémoire. Explorer un paradoxe Le but du jeu de Boggle est de trouver des alignements de mots cachés dans une grille aléatoire de lettres. Chaque nouvelle configuration cache de nouveaux mots, et donc de nouvelles informations. Comme au Boggle, l'espace-temps a le potentiel de stocker des informations, ce qui pourrait être la clé pour résoudre le tristement célèbre paradoxe de l'information du trou noir. En bref, le paradoxe est le suivant : l'information ne peut être ni créée ni détruite. Alors, où vont les informations sur les particules après leur chute dans un trou noir et leur réémission sous forme de rayonnement de Hawking sans information ? En 2016, le physicien Andrew Strominger de l'Université de Harvard, ainsi que Stephen Hawking et Malcolm Perry ont réalisé que l'horizon d'un trou noir avait les mêmes symétries de supertranslation que celles d'un espace asymptotiquement plat. Et par la même logique que précédemment, cela s'accompagne d'un effet mémoire. Cela signifiait que les particules attirées par un trou noir pouvaient modifier l'espace-temps près du trou noir, modifiant ainsi son contenu en informations. Cela offrait une solution possible au paradoxe de l'information. La connaissance des propriétés des particules n'a pas été perdue - elle est encodée en permanence dans le tissu de l'espace-temps. La physicienne théoricienne Sabrina Pasterski de l'Université de Princeton et ses collègues ont lancé un nouveau programme de recherche reliant des déclarations sur la gravité et d'autres domaines de la physique à ces symétries infinies. En poursuivant les connexions, ils ont découvert de nouveaux effets de mémoire exotiques. Pasterski a par exemple établi un lien entre un ensemble différent de symétries et un effet de mémoire de spin, où l'espace-temps devient noueux et tordu à cause des ondes gravitationnelles qui transportent le moment cinétique. Ghost dans la machine Pour paraphraser le manga de Masamune Shirow, hélas, cet effet mémoire reste un fantôme dans la machine car les physiciens de LIGO n'ont pas encore la preuve que cet effet existe. Le changement de distance entre les miroirs de LIGO au passage d'une onde gravitationnelle est minuscule - environ un millième de la taille d'un proton - et l'effet mémoire devrait être 20 fois plus petit. Bonne nouvelle, aLIGO (LIGO II) est capable de détecter des perturbations 10 fois plus faibles que LIGO mais l'effet mémoire est encore 2 fois plus petit que son seuil de détection. L'installation de LIGO sur notre planète bruyante aggrave les choses. Le bruit sismique à basse fréquence ressemble aux changements à long terme de l'effet mémoire dans les positions des miroirs. Par conséquent, démêler le signal du bruit devient un défi quasiment insurmontable. L'attraction gravitationnelle de la Terre a également tendance à restaurer les miroirs de LIGO dans leur position d'origine, effaçant ainsi sa mémoire. Ainsi, même si les déformations de l'espace-temps sont permanentes, les changements de position des miroirs ne le sont pas. Les chercheurs devront mesurer le déplacement des miroirs provoqué par l'effet mémoire avant que la gravité n'ait le temps de les amortir. Bien que la détection de l'effet mémoire causé par une seule onde gravitationnelle soit impossible à mesurer avec la technologie actuelle, des astrophysiciens comme Lasky et Patricia Schmidt de l'Université de Birmingham ont imaginé des solutions de contournement astucieuses. Selon Lasky, "Ce qu'on peut faire, c'est empiler efficacement le signal de plusieurs fusions, accumuler des preuves de manière très rigoureuse sur le plan statistique." Lasky et Schmidt ont prédit indépendamment qu'ils auront besoin de plus de 1000 évènements d'ondes gravitationnelles pour accumuler suffisamment de données statistiques pour confirmer qu'ils ont enregistré l'effet mémoire. Avec les améliorations continues de LIGO ainsi que les contributions du détecteur VIRGO en Italie et de KAGRA au Japon, Lasky pense qu'il faudra encore quelques années pour atteindre 1000 détections. Espérons qu'alors on parvienne à confirmer cette prédiction sur l'effet mémoire. En guise de conclusion 100 ans exactement après la prédiction d'Einstein, la découverte des ondes gravitationnelles émises par la fusion de deux trous noirs fut une chance extraordinaire si peu de temps après l'installation de l'Advanced LIGO. Cette découverte espérée mais inattendue confirme une fois de plus la réalité de la théorie de la relativité générale et réconforte les physiciens comme les astronomes sur la validité de leurs modèles. Cette découverte va apporter des renseignements très précieux pour toute l'astronomie. En effet, les ondes gravitationnelles permettent de comprendre la structure des corps massifs dont celle des trous noirs en libérant les "censures cosmiques" de Penrose et permettent d'affiner les modèles de l'évolution stellaire. Si jusqu'au 14 septembre 2015 on pouvait encore se cacher dans l'ombre des planètes, aujourd'hui la gravité éclaire l'univers jusque dans ses moindres recoins. Reste à détecter les ondes gravitationnelles émises peu après le Big Bang. Leur détection à une température de 1 K sera marquée d'une pierre blanche dans l'histoire de la physique et de la cosmologie ! Jusqu'à présent, il n'y eut qu'une fausse alerte annoncée en 2015 suite à l'analyse des données de la mission Planck. Pour plus d'informations Logiciels et calculette Black Hole Collision Calculator, Omni Calculator Expériences LIGO (USA), LIGO-India (IndIGO), VIRGO (EU), GEO600 (All.), KAGRA (JP), eLISA, LISA Pathfinder, OMEGA Advanced LIGO (aLIGO) LISA (eLISA) Einstein gravitational wave Telescope (ET) LIGO Scientific Collaboration (LSC) GravWav (recherche sur les ondes gravitationnelles HFGW) Dr. Robert M.L.Baker (HFGW) Sur YouTube et Dailymotion LIGO detects gravitational waves -- Press Conference, NSF/K.Thorne, 11 fév 2016 Warped Space and Time Around Colliding Black Holes, LIGO, fév 2016 The Sound of Two Black Holes Colliding, Caltech, fév 2016 LIGO Gravitational Wave Observatory, Tom's Hardware, 11 fév 2016 Articles scientifiques Measuring gravitational-wave memory in the first LIGO/Virgo gravitational-wave transient catalog, P.D. Lasky et al., Phys. Rev. D 101, 22 January 2020 W151226: Observation of Gravitational Waves from a 22-Solar-Mass Binary Black Hole Coalescence, B.P.Abbott et al./LIGO, Phys. Rev L., 116, 241103, 15 June 2016 Is the gravitational-wave ringdown a probe of the event horizon? (arXiv),V.Cardoso et al., Phys. Rev. L., 116, 171101, 27 Apr. 2016 GW150914: Implications for the Stochastic Gravitational-Wave Background from Binary Black Holes, B.P.Abbott et al., Phys. Rev.L., 116, 131102, 31 Mar 2016 The origin and evolution of LIGO's first gravitational-wave source (arXiv), K.Belczynski et al., 15 Feb. 2016 Observation of Gravitational Waves from a Binary Black Hole Merger, B.P.Abbott et al./LIGO, Phys. Rev. L., 116, 6, 11 Feb. 2016 Plunge waveforms from inspiralling binary black holes (arXiv), J.Baker et al., Phys.Rev. L., 31 Aug. 2001 Timing Measurements of the Relativistic Binary Pulsar PSR B1913+16 (arXiv), J.M.Weisberg et al., ApJ, 722, 2010 Discovery of a pulsar in a binary system, R.Hulse et J.Taylor, ApJ, 195, L51, 1975 Annonce de la découverte des ondes gravitationnelles le 11 fév 2016 Ondes gravitationnelles : comment la collision de 2 trous noirs a fait vibrer l'Univers, Science et Avenir, 11 fév. 2016 Ondes gravitationnelles : une détection directe historique, Pour la Science, 11 fév. 2016 Les ondes gravitationnelles détectées un siècle après avoir été prédites, Le Monde, 11 fév. 2016 Ondes gravitationnelles : Einstein triomphe à nouveau, Futura-Sciences, 11 fév. 2016 Gravitational waves, Einstein’s ripples in spacetime, spotted for first time, Science, 11 fév. 2016 Einstein's gravitational waves found at last, Nature, 11 fév. 2016 Gravitational Waves Discovered from Colliding Black Holes, Scientific American, 11 fév. 2016 Gravitational Waves Discovered at Long Last, Quanta Magazine, 11 fév. 2016 Gravitational waves detected 100 years after Einstein's prediction, Phys.org, 11 fév. 2016 Found! Gravitational Waves, or a Wrinkle in Spacetime, National Geographic, 11 fév. 2016 In Historic First, Einstein's Gravitational Waves Detected Directly, Space.com, 11 fév. 2016 Gravitational Wave Detection Heralds New Era of Astronomy, Sky & Telescope, 11 fév. 2016 Gravitational Waves Detected, Confirming Einstein’s Theory, The New York Time, 11 fév. 2016 Scientists Confirm Einstein’s Theory of Gravitational Waves, Time Magazine, 11 fév. 2016 Gravitational Waves Found in 1.3 Billion Year Old Black Hole Collision, PBS, 11 fév. 2016 Actualité et commentaires sur les ondes gravitationnelles Tweet du président Obama, 12 février 2016 Dossier LIGO, Journal du CNRS La lumière gravitationnelle : l'évènement GW150914, Jean-Pierre Luminet (sur son blog) LIGO and Shot Noise (PDF, support de cours de physique appliquée), U.Columbia Le blog d'Amber Stuver (membre de la Collaboration Scientifique LIGO) Gravitational Wave Event Likely Signaled Creation of a Black Hole (GW170817), Chandra, 31 mai 2018 Ondes, matière et Univers, G.Belaubre et al., EDP Sciences, 2018 NASA Missions Catch First Light from a Gravitational-Wave Event (GW170817), Chandra, 16 octobre 2017 LIGO Catches its Third Gravitational Wave! (GW170104), LIGO, 1 juin 2017 Ripples in Spacetime: Our New Window on the Universe (conférence vidéo), LIGO, 23 fév. 2016 Riding the Wave (How LIGO and Physical Review Letters worked together to publish the paper of a lifetime), Inside Highered, 24 fév. 2016 Gravitational waves: How LIGO forged the path to victory, Nature, 16 fév. 2016 INTEGRAL upper limits on gamma-ray emission associated with event GW150914 (pas d'émission gamma), INTEGRAL/ESA, 12 fév. 2016 Fermi GBM Observations of LIGO Gravitational Wave event GW150914 (prétendu évènement gamma lié à GW150914, arXiv), 11/16 fév. 2016 When Einstein Was Wrong, Lawrence Krauss, The New York Time, 12 fév. 2016 Remembering Joseph Weber, the controversial pioneer of gravitational waves, Science, 12 fév. 2016 Observing gravitational-wave transient GW150914 with minimal assumptions (arXiv), LIGO, 11 fév. 2016 Here’s the first person to spot those gravitational waves (Marco Drago), Science, 11 fév. 2016 How LIGO Detected Gravitational Waves, PBS, 11 fév. 2016.
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