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Le défi des OVNI

Document T.Lombry.

Introduction (I)

Depuis l'aube des temps, notre curiosité et notre ingéniosité nous ont permis de comprendre et parfois de maîtriser certains phénomènes naturels. D'autres phénomènes, moins fréquents (feu Saint-Elme, rayon vert, éclair en boule, phénomènes lumineux transitoires, vague scélérate, chute de météorite, sprites, etc) ont semé le doute dans l'esprit des scientifiques durant des décennies jusqu'à ce qu'ils observent eux-mêmes ces phénomènes ou disposent d'enregistrements probants. Même si certains parmi ces phénomènes se produisent très rarement ou sont difficiles à observer, plus personne ne remet leur existence en cause.

D'autres phénomènes restent difficiles à cerner. Ainsi en est-il de ces humanoïdes prétendument sortis de "soucoupes volantes" issues d'un point précis de l'univers où une autre forme de vie évoluée existerait. La caricature est assez sévère mais c'est bien là que se cache l'objet du débat.

Chacun de nous a déjà entendu parlé des OVNI, les Objets Volants Non Identifiés, et bon nombre de personnes tournent ce phénomène en dérision. Mais ne l’enterrons pas trop vite.

L'objet de ce dossier n'est pas de prendre position en faveur ou contre la thèse extraterrestre, ce serait faire fi de la démarche scientifique et poser un acte intellectuel stérile, subjectif et non fondé eu égard à l'ensemble des données que nous possédons. Evoquer a priori une visite extraterrestres ne viendrait qu'alimenter la trop longue polémique se développant autour du sujet sans apporter la moindre explication ou début de preuve.

Si nous voulons pour une fois faire preuve d'intelligence en cette matière, nous devons commencer par analyser le phénomène dans toute son étendue. Nous devons critiquer objectivement les méthodes de travail des différents protagonistes ayant participé de loin ou de près à cette étude afin de tirer des leçons pouvant à l'avenir faire progresser la recherche en ce domaine. L'objectif est de changer le statut de l'ufologie, et de pseudoscience la transformer en science à part entière afin de soulager l’anxiété des témoins. En effet, ce n'est qu'une fois le problème identifié et correctement décrit dans ce cadre scientifique que l'on pourra éventuellement établir une théorie, définir son cadre formel le cas échéant et ensuite se prononcer sur son origine.

La démarche scientifique doit faire son oeuvre et extraire les éléments clés de la problématique, quitte à l'occasion à devoir remettre en question certaines conclusions posées hâtivement ou au contraire tenir compte de nouveaux concepts si le verdict de l'expérience nous apporte des éléments de réponse probants.

Faire de l'ufologie une science et expliquer le phénomène restent aujourd'hui deux voeux pieux, aussi utopiques que la recherche du Saint Graal. Nous verrons en effet que trop de paramètres restent libres et le sujet trop empirique pour envisager un changement de mentalité à court terme. Ce n'est pas gagné mais puisse ce travail y contribuer.

Interview de James E. McDonald par un journaliste de KSTP-5, le 26 mai 1969. Collection James E. McDonald papers.

Feu le Dr James E. McDonald[1], physicien de l'atmosphère travaillant activement dans les années 1960 à élucider le problème OVNI, estimait que c'était "le plus grand problème scientifique de notre temps". En compagnie de quelques chercheurs, il défendit farouchement l'étude scientifique du problème OVNI. Malheureusement, plus d'un demi-siècle plus tard, malgré quelques victimes, la rédaction de millions de procès-verbaux, l’enregistrement de milliers d’images, de centaines de films et d’échos radars, la majorité des scientifiques demeurent réservés voire hostiles au phénomène.

Les plus hostiles, parmi lesquels nous trouvons des astronomes et des militaires, considèrent que les OVNI relèvent de méprises ou d’hallucinations, d’autres - une minorité aujourd’hui - sont convaincus que ce phénomène n’a pas sa place dans un cadre scientifique. Les uns en appel à notre méconnaissance des lois de la Nature, les autres à la sociopsychologie, au paranormal, voire au mythe religieux.

Toutes ces tentatives d’explication ne sont pas négatives pour autant. Car ce que l’on considérait jadis comme du ressort de la métaphysique ou du paranormal trouve aujourd’hui une explication rationnelle. Les éclairs, les météorites, les comètes ou les éclipses n’effrayent plus personne. La théorie du Big Bang nous permet d’entrevoir les forces de la Création et la physique quantique nous permet de sonder les soubassements de la matière et d'entrevoir une harmonie entre énergie et matière. Ces théories sortent du cadre de la métaphysique et nous les considérons avec le plus grand respect.

Mais notre attitude est toute différente en ce qui concerne le phénomène OVNI car il soulève de nombreuses questions sur sa nature et par voie de conséquence sur la complétude de nos théories. Nous verrons plus loin que ces "objets" issus on ne sait d"où ont quelquefois laissé des traces tangibles sur le sol, sur les objets et même sur quelques malheureux témoins trop téméraires.

Ces évènements étant fugaces et aléatoires, sans preuves indiscutables reproductibles ce sujet rencontre difficilement l'approbation des scientifiques. C'est la principale raison pour laquelle la plupart d'entre eux ont longtemps rejeté la problématique OVNI dans le domaine des pseudosciences. Toutefois il faut saluer le courage de quelques chercheurs qui n’hésitent pas à quitter leur laboratoire pour tenter d'expliquer l'impossible.

En effet, aujourd'hui, contrairement à la période antérieure à l'exploration spatiale, on peut sérieusement considérer que le phénomène OVNI est du ressort des sciences exactes; il peut-être étudié par les physiciens par exemple. La Science met à leur disposition des moyens de détection, pour ne citer que les satellites artificiels et leurs détecteurs multispectraux. On ne peut plus être d'accord avec les scientifiques qui considèrent que le phénomène OVNI ne peut-être abordé que par les disciplines qui touchent aux sciences humaines. Les associations qui osent s'attaquer à ce problème disposent aujourd'hui d'outils performants souvent épaulés par l'informatique, d'arguments suffisamment étayés et du support des universités et parfois même de l’armée pour tenir tête à leurs détracteurs. L'étude qui suit a pour objet de décrire toute cette problématique et les avancées en ce domaine.

Définition

Ainsi que le compte-rendu historique le rappellera page suivante, le Dr J.Allen Hynek (1910-1986)[2] fut conseiller scientifique de l'Armée de l’air américaine et considéré comme l'un des astronomes les plus objectifs de cette controverse, souhaitant une étude approfondie du problème OVNI.

Le Dr J.Allen Hynek vers 1977. Document P.L. Gould/Getty Images.

Le Dr Hynek dirigeait le Centre de recherche astronomique Lindheimer de l'Université NorthWestern en Illinois et avait fondé en 1973 le Center for UFO Studies (CUFOS) toujours actif aujourd'hui. Il relata son expérience de plus de 20 années d'étude du phénomène OVNI dans un ouvrage célèbre intitulé "Les Objets Volants Non Identifiés : mythe ou réalité ?"[3].

Comme il l'écrivit dans l'avant-propos de ce livre, "je ne m'aventurerai certes pas à décrire les OVNI, car j'en serais bien incapable, mais je suis en mesure de démontrer qu'ils ne peuvent pas tous être identifiés à des illusions ou des mystifications".

S'il ignorait de quoi il s'agissait et bien qu'il n'ait jamais observé d'OVNI, une longue et minutieuse étude de ce phénomène permit au Dr Hynek d'en donner une définition : "Nous pouvons définir un OVNI comme la vision relatée sous forme écrite, d'objets ou de lumières, observés dans le ciel ou au sol et dont l'aspect, la trajectoire, le comportement général et la luminescence ne suggèrent pas une explication logique et conventionnelle, et qui est non seulement mystérieuse pour l'observateur original, mais demeure non identifiée après examen minutieux de toutes les preuves disponibles par des personnes qui sont techniquement capables de procéder à une identification de sens commun, si cela est possible" (page 25).

En d'autres termes, la Science reconnaît qu'il existe des phénomènes qui échappent à sa compétence, un champ théoriquement propice à la recherche. Or en pratique on constate que fort peu de scientifiques ont pris le sujet au sérieux. Heureusement, nous verrons qu'avec le temps les mentalités changent.

La problématique

Avec les centaines de milliers de notifications d'OVNI que nous possédons, parfois groupées en un même lieu, on peut raisonnablement conclure que des OVNI sont apparus dans le ciel à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle pour ne plus jamais quitter nos cieux. Si ces objets proviennent véritablement de l’extérieur du système solaire, il y a là matière à penser, sujet sur lequel nous reviendrons car il pose plus de questions qu’il n’en résout.

Même si les détails de ces observations sont perdus, la question est de savoir ce que ces témoins ont observé. Considérant que les témoins ont relaté une expérience authentique, leur profession - militaires, astronomes, chefs d’entreprises, responsables publics - laissent à penser que leur désir de discrétion s'est effacé devant un phénomène qui dépassa leur entendement. Sinon, autant le dire brutalement : tous les témoins sont des mythomanes !

De nos jours les scientifiques restent très prudents quand ils se prononcent sur le sujet. La plupart des scientifiques questionnés considère que nous connaissons encore fort mal les phénomènes atmosphériques et géophysiques en général, sous-entendant que les OVNI pourraient être des manifestations naturelles ou des interprétations erronées de phénomènes connus.

S’ils n’en sont pas, certains scientifiques prétendent que ces OVNI tombent alors dans le domaine du mythe et des comportements socio-psychologiques... Mais ceux ayant tenté leur chance dans la voie d’une explication en relation avec les “extraterrestres” ont encore beaucoup de travail à abattre pour persuader leurs confrères[4].

Si les OVNI sont réellement des vaisseaux spatiaux construits par des extraterrestres, dans ce cas ce serait la plus grande découverte de l'humanité mais elle poserait également plus de questions qu'elle n'en résout. Documents T.Lombry.

C’est ainsi que feu le Dr Donald H. Menzel, astrophysicien et ancien directeur du Harvard College Observatory et membre du Smithsonian Astrophysical Observatory était un farouche adversaire de la thèse extraterrestre. Menzel, que les Anglo-saxons appellent un "debunker", c'est-à-dire un démystificateur, voyait dans tous ces évènements des effets optiques ou des hallucinations collectives.

Mais la répétition et la cohérence des témoignages nous poussent à considérer que tous les narrateurs ne sont pas des mythomanes. Si les évènements qu'ils ont relatés ont dépassé leur sens commun, on peut valablement imaginer qu'ils ont observé quelque chose d'inhabituel dans le ciel ou sur le sol à cette époque là. Quant à savoir s'ils avaient toutes les données en main, probablement pas, mais personne ne peut l'affirmer. Dans ces conditions il serait contraire à la démarche scientifique de ne voir dans toutes ces manifestations que des phénomènes naturels ou des créations de l'esprit. Nous sommes toutefois contraints de les classer dans la rubrique des anecdotes par manque de preuves, d'évidences comme diraient les avocats de la défense.

C'est ce manque de rigueur qui enferme toute la problématique OVNI dans un débat oiseux et stérile où les réactions sont souvent épidermiques. Si nous voulons discuter sérieusement de ce problème, poser aujourd'hui les jalons d'une future discipline à part entière, nous devons donc nous tourner vers des sources contemporaines[5], pour lesquelles tout l'arsenal de la science peut-être mis en oeuvre.

Approche du phénomène

Si on estime à plusieurs centaines les notifications d'OVNI qui, chaque jour, sont rapportées sur l'ensemble de la Terre, on peut se demander pourquoi le phénomène OVNI reste-t-il si mystérieux ? En fait, les OVNI sont observés par M. Tout-le-monde, vous et moi le cas échéant, et à de rares exceptions près, jamais deux fois par la même personne et dans les mêmes conditions. C'est le premier facteur qui démotive les scientifiques.

Devant l'ampleur du phénomène, de nombreux pionniers, souvent indépendants et solitaires ont cherché à comprendre ce que la science refusait de reconnaître. Il faut en effet bien constater que depuis plus d'un siècle des témoins ont aperçu quelque chose d'inhabituel dans le ciel ou près du sol, qu'un jour ou l'autre les universités devront prendre en considération et surtout ne pas négliger. C'est le premier pas d'une démarche scientifique qui, nous le verrons, n'est pas toujours prise en compte. De nos jours cette prise de conscience s'effectue de façon discrète, notamment à travers la participation de quelques chercheurs avec des associations nationales, et donc la plupart du temps à titre bénévole.

Aux yeux des témoins, les lumières ou les objets qu'ils ont vu présentent tous les aspects de la réalité, mais chacun reconnaît qu'il s'agit là d'une interprétation subjective qui doit être objectivée. La plupart du temps l'observation est en effet bien réelle, les canulars étant plutôt rares. Mais ainsi que nous le verrons, les témoins ont peut-être assisté à la manifestation d'un phénomène rare mais naturel, dont ils ignoraient l'existence : combien d'entre nous ont déjà vu un éclair en boule, la chute d'une météorite ou la réflexion de lumières dans l'atmosphère ? Mon père a personnellement assisté aux trois phénomènes, c'est exceptionnel, ce n'est pas pour autant qu'il pense que toutes les manifestations d'OVNI concernent des évènements naturels inconnus à ce jour.

A consulter : Le sociologue face au phénomène OVNI

A gauche, le Dr J.Allen Hynek en 1977. A droite, le genre de photos en guise de preuve que nous montrent les personnes prétendant avoir photographié une soucoupe volante... mais qui ne convainc pas les plus sceptiques des scientifiques qui n'y voient que des canulars. Pourtant, parmi toutes ces notifications, quelques pourcents n'admettent aucune explication. Faute d'y voir un phénomène naturel inexpliqué, on est alors tenté d'invoquer la seule explication plausible : l'objet serait d'origine extraterrestre. Mais c'est encore plus difficile à croire. Le rôle de la Science est donc de se pencher sur ces cas réellement énigmatiques afin d'essayer de les comprendre et si possible, de rassurer les témoins. Documents Columbia Tristar/Getty Images. et T.Lombry.

Ce qui est "non identifié" pour les uns est de nature bien définie pour d'autres. Chacun de nous voit tous les jours des objets "non identifiés" : une ombre fugitive dans un arbre, un point brillant qui file dans le ciel, une masse qui s'engouffre dans un fourré. Par l'expérience acquise, l'observation détaillée de la nature et notre culture, nous savons par exemple que les objets entr'aperçus sont respectivement un oiseau, un avion de ligne et peut-être notre chat. Pour être précis nous aurions eu besoin d'affiner notre analyse de la situation. C'est l'expérience du témoin et la précision des données qui bien souvent font défaut dans les notifications d'OVNI.

A l'heure actuelle, dans la majorité des cas, l'interprétation rationnelle des faits permet d'élucider plus de 90% des témoignages. A travers une critique des sources méthodique qui tamise très finement les comptes-rendus, des enquêteurs aguerris à ce genre de travail peuvent conclure sereinement, au grand regret des témoins, que la plupart du temps ces derniers ont eu la méprise de confondre un OVNI avec un phénomène naturel ou un objet connu.

L'impact des réactions sociopsychologiques est un autre aspect du phénomène qu'il ne faut pas négliger non plus. L'étude du comportement des hommes en société, l'influence inconsciente des médias et les motivations du témoin sont des facteurs dont les enquêteurs doivent tenir compte et nous prendrons le temps d'analyser cette approche du phénomène.

Malgré le filtrage de l'information brute, une fois objectivée il reste un pourcentage de manifestations réfractaire à toute explication. Après avoir conduit une enquête minutieuse auprès des témoins et tenté de trouver une explication rationnelle à leur observation, le mystère demeure.

Parfois les faits sont corrélés avec des conditions physiques particulières que l'on retrouve dans d'autres notifications équivalentes. Malgré la collaboration des autorités - souvent impliquées dans des missions tenues secrètes -, dans un certain nombre de cas irréductibles, tous les spécialistes avouent finalement leur incompétence devant notre méconnaissance de la nature.

Les traces matérielles d'OVNI ou leur photographie, les échos radars multiples et corrélés avec les observations des témoins ou les rencontres rapprochées avec des humanoïdes symbolisent toute la problématique du phénomène OVNI. Nous avons des traces tangibles ou des mesures physiques mais l'expérience n'est pas reproductible.

Notre démarche n'est pas ambiguë car c'est une saine curiosité qui nous motive. Malgré la nature indéterminée du phénomène et son inconstance, nous devons réunir toutes les compétences pour repousser toujours plus loin les limites du savoir. Seuls des chercheurs non conformistes, ayant le goût de comprendre l'inexpliqué renverseront le statut de l'ufologie, celui d'une science en quête de légitimité.

Classification des rapports

Photo de couverture du livre culte du Dr J.Allen Hynek "Les Objets Volants Non Identifiés: mythe ou réalité ?" publié chez Belfond en 1974. Collection T.Lombry.

Toutes manifestations d'OVNI confondues, on a observé à travers le monde des phénomènes inexpliqués. Les observations sont pour la plupart effectuées dans les pays où sont menées les investigations les plus actives. Il s'agit notamment des Etats-Unis, du Canada, de la France, de l'Espagne, de l'Australie, de l'Argentine et de l'Angleterre. Il faut également citer le Brésil, l'Allemagne et la Belgique qui, dans les années 1990-2000, ont fait l'objet de nombreuses dépositions.

Tous les témoins relatent l'observation d'objets matériels ou de lumières, mobiles ou fixes, plus ou moins rapprochés, de traces sur le sol ou des effets inhabituels, et exceptionnellement de la présence de créatures douées de mouvement alentour.

Au-delà de la méprise, d'hallucinations ou d'un signe de folie, ces expériences relatent des incidents réels mais temporaires que le Dr Hynek[6] classa naturellement en deux grandes catégories d'évènements.

1. Les rapports dans lesquels l'OVNI est décrit comme ayant été observé à une certaine distance :

- Les Lumières Nocturnes : des lumières non identifiées sont vues la nuit dans le ciel. Ce sont presque invariablement la luminosité, la couleur et le mouvement d'une lumière qui sont les seuls éléments remarqués. Les rapports de cette catégorie sont les moins étranges mais constituent un groupe notable parmi les "véritables" notifications d'OVNI.

- Les Disques diurnes : des OVNI observés en plein jour, de forme fréquemment discoïdale ou ovoïde. Beaucoup moins nombreux que la catégorie précédente, il subsiste toutefois plusieurs centaines de cas qui résistent au filtrage.

- Les Radar-Optiques : l'OVNI est capté au radar et visuellement (la détection radar seule n'étant pas retenue en raison de l'absence de filtrage suffisant pour établir avec une certitude raisonnable l'origine du phénomène).

Les Lumières Nocturnes et les Disques Diurnes ne s'excluent pas mutuellement mais pour les observations de nuit seules les caractéristiques de la ou des lumières sont la plupart du temps remarquées.

2. Les rapports concernant les observations rapprochées :

- La rencontre rapprochée du 1er type : un OVNI est proche du témoin sans qu'il y ait d'interaction avec le témoin ou avec l'environnement (à l'exception du choc émotionnel que subit le témoin).

- La rencontre rapprochée du 2e type : une rencontre du 1er type à laquelle s'ajoute des effets physiques sur l'entourage, vivant ou inanimé. Elle se manifeste habituellement par des traces sur le sol ou la végétation, la panique chez les animaux, des pannes momentanées des objets mécaniques ou électriques (principalement des automobiles) ou du brouillage sur les radars. Il est indiqué, dans ce cas précis, que dès la disparition de l'OVNI, les systèmes tombés en panne fonctionnent à nouveau normalement.

- La rencontre rapprochée du 3e type : ce sont des rapports mentionnant la présence d'"occupants" humanoïdes ou non autour de l'OVNI. Il n'y a pas de contact ou de communication avec le(s) témoin(s). Toutefois, des rapports récents font état de contacts très rapprochés et même des tentatives ou des détentions temporaire de témoin.

Document T.Lombry.

Cette catégorie impose la crédibilité foncière du témoin. Si leur aventure leur paraît réelle, cela ne suffit pas pour authentifier leur récit. En effet, des personnes hypersensibles aux rêves qu'elles font, des patients internés dans des cliniques psychiatriques ou des célébrités du show business prétendent aussi avoir rencontré des extraterrestres, Dieu ou Jules César. On y reviendra.

Le Dr Hynek fait une distinction nette entre les rapports de ceux qui font état de la présence d'être supposés intelligents dans l'"engin spatial" et ceux qui émanent de soi-disant "contactés", car ils se croient souvent chargés divinement de diffuser un message. Non seulement ces "communicants" se révèlent souvent être des fanatiques pseudo-religieux, mais ils présentent invariablement un très faible indice de crédibilité. Cela provoque la risée des scientifiques et du public, renforçant l'image populaire des "Martiens" et le côté science-fiction du problème. Selon Hynek, en général ces derniers "sont refoulés au portail par le filtrage."

Soulignons qu'à l'époque de la publication de son livre "The UFO Experience - A Scientific Inquiry" en 1972, le Dr Hynek n'avait pas encore imaginé une quatrième catégorie, celle des enlèvements (abductions) par des extraterrestres, que certains classent officieusement sous le nom de rencontre du 4e type. On y reviendra (cf. cette page).

Si la grande majorité des rapports d'OVNI trouve une explication dans des évènements bien terrestres, dans ce flot interrompu de notifications, il reste malgré tout un petit pourcentage de cas qui n'admettent aucune explication rationnelle et sur lesquels la science doit se pencher.

Nous allons décrire ces différents évènements et tenter d’apporter un peu de lumière sur ces cas réellement énigmatiques en proposant des méthodes de travail et quelques axes de recherche.

Le but de ce dossier n'est pas de vous proposer une explication définitive mais d'examiner le phénomène OVNI sous le regard de la science, le seul domaine de la connaissance où les méthodes sont suffisamment rigoureuses et critiques pour être capables, en principe, d’appréhender l’inexplicable.

Prochain chapitre

Rappel historique : de l'Antiquité à 1946

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[1] J.McDonald, "OVNI : Le plus grand problème scientifique de notre temps", texte présenté à la Société américaine des Directeurs de Journaux, traduit in Phénomènes Spatiaux, N° spécial, 1969.

[2] K.Henize, "J.Allen Hynek: 1910-1986", Sky & Telescope, August 1986.

[3] J.A.Hynek, "The UFO Experience - A Scientific Inquiry", Chicago:Henry Regnery, 1972 traduit in J.A.Hynek, "Les Objets Volants Non Identifiés: mythe ou réalité ?", Belfond, 1974; Robert Laffont, 1978 - J.A.Hynek, "The Hynek UFO report", Dell, 1977.

[4] Ciel et Espace, “OVNIS L’avis des astronomes”, 268, avril 1992, p26.

[5] R.Hall, "Uninvited Guests. A documented history of UFO sightings, Alien Encounters and coverups", Santa Fe: Aurora, 1988 - E.Evans et J.Spencer, "UFOs 1947-1987", Fortean Tomes, 1987 - J.Randles et P.Warrington, "Science and the UFOs", Basil Blackwell, 1985. H.Evans, J.Spencer et BUFORA, “Phenomenon - Forty years of Flying saucers”, Avon Books, 1989 - Pour ceux qui préfèrent consulter des ouvrages iconographiques grand format lire, “Le phénomène des OVNI”, Time-Life, 1988 - J.Spencer, “World Atlas of UFOs”, Smithmark, 1991 - “UFO: The contuing enigma”, Reader’s Digest, 1991.

[6] J.A.Hynek, "Les Objets Volants Non Identifiés: mythe ou réalité ?", op.cit., pp44-47.


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