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Les recontres rapprochées

Document T.Lombry.

Les rencontres rapprochées du 1er type

Les récits historiques que nous avons évoqués jusqu'à présent concernent essentiellement, si on reprend la classification du Dr Hynek, de Lumières Nocturnes, de Disques Diurnes ou de Radar-Optiques, exception faite des cas de destruction ou d'enlèvement où lorsque l'observation se faisait à courte distance.

Cette catégorie comprend les rencontres du 1er type qui regroupent les notifications d'OVNI proches sans interaction avec le témoin ou avec l'environnement. L'OVNI est observé de jour ou de nuit dans le ciel ou au sol, d'aspect solide ou impalpable, immobile ou se déplaçant, mesurant jusqu'à plusieurs mètres d'envergure, brillant, lumineux ou sombre, avec ou sans détails apparents (forme, signes, dome, hublots, lumières, tuyère, etc).

Toutes ces observations ont un point en commun : tous les témoins ont été secoués par leur expérience, la plupart n'ayant même pas porté leur témoignage à la police par peur du ridicule ou ont évité d'en parler jusqu'à leur pension pour éviter tout problème durant leur carrière. Si cela ne constitue pas une preuve de leur crédibilité, cela confirme néanmoins que les témoins ont vu quelque chose de très inhabituel et inexplicable. On y reviendra.

Parmi les notifications consignées, y a-t-il eu ces dernières années des rencontres rapprochées exceptionnelles, qui nous auraient par exemple apporté quelques indices sur la nature du phénomène OVNI ?

Il existe quelques cas d'anthologie qui vont nous permettre d'insister sur les caractères constants que l'on retrouve dans chaque catégorie de rencontre. En effet, malgré une variation relative, par leur répétition, ils témoignent de l'existence d’un phénomène indépendant des observateurs ou des conditions d'observation.

Sur l'ensemble des notifications d'OVNI, les rencontres du 1er type représentent 20% des notifications, elles sont 3 fois moins nombreuses que les notifications de Disques Diurnes et des Lumières Nocturnes mais restent malgré tout deux fois plus nombreuses que les rencontres des 2e et 3e types.

Illustrations d'OVNI observés de jour et la nuit. Documents T.Lombry.

Parmi ces notifications, à part les lueurs nocturnes volant en formation observées depuis des décennies, l'OVNI composé de lumières formant un triangle ou un V solidaire a priori fixé sous une plate-forme complète les notifications de soucoupes et autres cigares volants.

Fait significatif mais qui n'apporte aucune lumière sur sa nature, la forme triangulaire est apparue au début des années 1980. Or l'armé américaine n'a révélé au public l'existence des avions furtifs F-117 et B-2 qu'en novembre 1988 tandis que le premier F-117A qui présente effectivement trois lumières vu d'en dessous ne vola qu'à partir de 1983 (cf. cet article sur la Zone 51). Leur existence a permis de démystifier certaines notifications, mais d'autres restent inexpliquées. Examinons ces notifications relativement récentes et ce qu'elles ont de particulier voire d'extraordinaire en les prenant chronologiquement.

Illustrations d'OVNI triangulaires. Documents T.Lombry.

L'incident du vol JAL 1628 (1986)

 Le 17 novembre 1986, un Boeing 747-200F Cargo des Japan Airlines assurait le vol JAL 1628 entre Paris et Tokyo par le pôle. Après 9 heures de vol, alors qu'il survolait l'Alaska près d'Anchorage à environ 965 km/h, à 17h11 locale le commandant de bord, le capitaine Kenju Terauchi qui totalisait alors plus de 10000 heures de vol, son premier officier et copilote Takanori Tamefuji et l'ingénieur de vol Yoshio Tsukuba observèrent deux lumières ou deux objets non identifiés à tribord.

Selon l'équipage, les deux OVNI se sont rapprochés de l'avion. L'équipage pu observer qu'ils comportaient chacun deux ensembles rectangulaires ressemblant à des buses ou des propulseurs rougeoyants, bien que ce qui devait être leur fuselage resta dans l'ombre.

Les deux OVNI sont ensuite légèrement montés en altitude et se sont très rapprochés de l'avion, illuminant fortement la cabine de pilotage au point que le commandant de bord déclara avoir senti sur son visage la chaleur des propulseurs. Les deux OVNI ont ensuite disparu.

Terauchi nota que pendant que les OVNI étaient près de l'avion, les communications avec le contrôleur d'Anchorage étaient "extrêmement difficiles". Il déclara que les communications se rétablirent lorsque les deux OVNI se sont éloignés.

A 17h28, les échos disparurent des radars. Puis, dans la direction où les deux OVNI avaient disparu, l'équipage vit des lumières à babord et en-dessous de l'avion. Elles étaient trop loin pour être suivies au radar météo de bord. L'équipage pouvait à présent voir les étoiles et les plus petits OVNI s'éloigner et devenir indifférenciables des lumières artificielles au sol et des étoiles.

A gauche, ilustration des deux petits OVNI lumineux en approche observés par l'équipage du B747-200F du vol JAL 1628 le 17 novembre 1986 vers 17h11 près d'Anchorage, en Alaska. A droite, illustration de la structure des deux petits objets lumineux observés par le même équipage vers 17h15. C'est une vue arrière où l'on distingue ce qui ressemble à des buses ou des propulseurs. Au plus près de l'avion, cette partie de l'OVNI éblouit l'équipage et Terauchi sentit de la chaleur sur son visage. Document JMK.

Ensuite, l'équipage vit une lumière blanche pâle dans la direction que les autres OVNI avait prise. Terauchi demanda au contrôleur du trafic aérien d'Anchorage si un objet était visible sur le radar. Le contrôleur déclara qu'il ne voyait rien d'inhabituel. Terauchi configura alors son radar météo de bord sur 20 miles (32 km) et observa un écho sur l'écran. Ce n'était pas un écho rouge et brillant comme peuvent apparaître certains avions mais un grand écho vert, rond qui se trouvait à seulement 7 ou 8 miles (11-13 km) de distance. Terauchi demanda de nouveau à Anchorage s'il voyait quelque chose mais de nouveau le contrôleur lui répondit qu'il n'y avait rien.

Anchorage contacta le Radar du Centre Régional de Commandement des Opérations (ROCC) du NORAD à Elmendorf AFB situé sur la trajectoire de vol et leur demanda s'il voyait quelque chose. Le contrôleur du ROCC déclara qu'il voyait un objet sur son radar mais il n'était pas signalé par le code du transpondeur (en langage technique, il vit un "surge primary return", c'est-à-dire un retour primaire, un écho direct sans retour du transpondeur identifiant normalement un avion).

Lorsque le contrôleur du ROCC suggéra à Anchorage qu'il pourrait s'agir d'une sorte d'illusion, il lui répondit qu'il y avait également eu des objets [au radar] et que ce n'était pas "erroné". Le grand objet fut observé sur deux écrans radars installés en deux endroits différents. ROCC signala également clairement qu'il n'y avait aucun avion militaire dans la zone qui aurait pu correspondre à l'objet.

Illustration du grand objet qualifié de "vaisseau-mère plus large que deux porte-avions" observé par Terauchi lors du vol JAL 1628 le 7 novembre 1986 vers 17h30 près d'Anchorage, en Alaska. Document T.Lombry.

Regardant derrière eux, l'équipage continua de voir une pâle lumière blanche qui selon Terauchi, avait "la silouhette d'un vaisseau spatial géant". Plus tard, dans le dessin que Terauchi fit de l'objet, l'OVNI ressemble à une sorte de sphère ou de noix géante cerclée d'une sorte d'anneau ou d'un renflement au milieu. L'OVNI reflétait la lumière du sol et Terauchi pensa que c'était un " vaisseau-mère" car il était "plus large que deux porte-avions". Mais il était hors du champ de vision des deux autres membres d'équipage. Terauchi fut donc le seul à observer l'immense OVNI, ce que les enquêteurs n'ont pas manqué de lui rappeler par la suite. 

L'OVNI effectua ensuite des manoeuvres, virant à 45° pour descendre ensuite de 35000 à 31000 pieds. Le radar à courte portée de l'aéroport de Fairbanks n'enregistra pas l'objet.

Terauchi souhaita s'écarter de l'OVNI et demanda la permission à Anchorage d'effectuer un 360°, c'est-à-dire un tour complet. Anchorage l'autorisa et Terauchi commença sa manoeuvre. L'objet resta à babord dans la même position relative par rapport à l'avion pendant la manoeuvre, et continua à le suivre.

Pendant un bref moment, le ROCC a bien détecté et suivi au radar un objet situé derrière l'avion. Le ROCC demanda à Terauchi s'il souhaitait une intervention scramble (une intervention militaire d'urgence par un avion de chasse armé) mais Terauchi refusa. Plus tard il déclara qu'il avait eu peur de mettre le pilote en danger. Il aurait déclaré aux enquêteurs de la FAA (voir plus bas) qu'il se souvenait d'un pilote de chasse d'un "Mustang" qui fut tué en suivant un OVNI. Terauchi se référait à l'accident du capitaine Mantell qui s'était crashé en 1948 en suivant un OVNI. Terauchi déclara : "nous n'avons pas peur jusqu'à présent mais nous commençons à nous inquiéter, n'ayant aucune idée de leur intentions [celles des OVNI]". En revanche, Terauchi fera un rapport officiel à la FAA (la Federal Aviation Administration qui régule le trafic aérien, voir plus bas).

Entre-temps, deux autres avions, un C-130 militaire et un avion de passagers de la United Airlines volaient dans la même zone. Le contrôleur d'Anchorage demanda au pilote du vol de l'UA qui venait de décoller de chercheur l'objet et de confirmer le trafic. Vers 17h51, le pilote déclara qu'il voyait seulement l'avion de la JAL. L'avion militaire ne vit rien d'inhabituel. Terauchi dit que l'objet avait disparu à peu près au moment où le vol de l'UA atteignit son altitude et ensuite, "il ne resta plus rien d'autre que la lumière de la Lune".

L'observation dura 50 minutes jusqu'à ce que l'OVNI disparaisse à hauteur du Mont Denali qui donna son nom à cet incident insolite. Finalement, le vol JAL 1628 arriva sans incident à Anchorage à 18h20 locale.

Par la suite, le capitaine Terauchi rédigea un rapport officiel pour la FAA dans lequel il décrit l'observation d'un OVNI. Il accorda également une interview à deux journalistes de Kyoto News qui lui valut d'être interdit de vol par sa compagnie aérienne en décembre 1986 et transféré à un poste administratif au motif qu'il avait parlé à la presse de cet incident. Ce n'est que plusieurs années plus tard que Terauchi fut réintégré à son poste avant de prendre sa retraite.

Entre-temps des journalistes de "Kyoto News" enquêtèrent sur cet incident auprès de Paul Steucke, responsable des relations publiques à la FAA qui en informa John Callahan, chef de la division des accidents et des enquêtes de la FAA. Il n'avait pas connaissance de cet incident et demanda le lendemain à ce que toutes les données radars et enregistrements lui parviennent et une vidéo fut réalisée à des fins didactiques de présentation.

A voir : L'équipage d'un B747 de Japan Airlines témoigne d'un incident survenu en 1986

UFO in the skies over Alaska witnessed by Captain Kenju Terauchi during JAL Flight 1628

A gauche, le capitaine Kenju Terauchi présentant une première version du dessin de l'OVNI qu'il qualifia de "vaisseau-mère" qu'il vit lors du vol JAL 1628 le 17 novembre 1986 vers 17h30. A droite, d'autres représentations de cet OVNI "plus grand que deux porte-avions" selon Terauchi. Documents Kyoto News.

Après trois mois d'enquête, le 5 mars 1987 la FAA organisa une conférence de presse. On apprit que Paul Steucke s'était rétracté plus tôt, suggérant à ses contrôleurs de confirmer un OVNI et de l'attribuer à une image radar divisée. Il précisa que "la FAA [n'avait] pas assez de documents pour confirmer la présence de quelque chose" et bien qu'ils "acceptaient les descriptions de l'équipage", ils étaient "incapables de soutenir ce qu'ils avaient vu". Autrement dit, pour la FAA il ne s'était rien passé... ! Mais ce qu'oublie de dire Steucke, c'est que la première observation de l'équipage du vol JAL 1628 fut confirmée par le radar du NORAD à Elmendorf.

En 2001, John Callahan prit sa retraite et décida de briser le silence. Il confirma que le dossier de l'incident de Denali et la vidéo furent transmis au vice-amiral Donald D. Engen qui organisa le lendemain de l'incident soit le 18 novembre 1986 une réunion avec des représentants du gouvernement comprenant notamment des membres du FBI, de la CIA et de l'Équipe d'Etudes Scientifiques du président Reagan. L'incident fut classé secret et il fut convenu que leur réunion n'avait jamais eu lieu. Il déclara également que les responsables insistèrent pour que l'on dise qu'il ne s'était passé près du Mont Denali. Callahan confirma également que le NORAD disposait d'un enregistrement vidéo de 30 minutes reprenant toutes les données radars. Il confirme enfin que les responsables admettaient que les données constituaient les premiers enregistrements radars sur un OVNI d'origine inconnue (juste avant la vague belge). Face au secret qui couvrit cette affaire, la presse conclua que le gouvernement américain voulait donc cacher la vérité, alimentant la théorie du complot.

Plus tard, on apprit que deux autres OVNI furent observés quelques mois plus tard près du Mont Denali. Le 29 janvier 1987, un pilote de ligne observa un OVNI volant près de son avion. Ensuite, le 30 janvier 1987 un pilote de l'USAF déclara avoir observé un immense OVNI au-dessus du Mont Denali.

A ce jour, l'observation de Terauchi, également appelée l'incident de Denali, reste inexpliquée. Cette étrange rencontre fit l'objet d'un petit livre de 77 pages intitulé "JAL Flight 1628 - UFO Intercept over Alaska" publié en 2018. Il contient les transcriptions de l'équipage et leurs dialogues avec la tour de contrôle. Il est illustré par quelques dessins des OVNI observés mais les dessins sont parfois des interprétations des documents originaux. Le site The Black Vault dispose également d'une copie de la transcription de 45 minutes des dialogues entre le pilote et différents interlocuteurs au sol. Cette rencontre est également décrite en détails dans de nombreux ouvrages dont celui du Lt Col. ret. de l'USAF Kevin D. Randle intitulé "The Government UFO Files: The Conspiracy of Cover-Up" (p229-244).

Le triangle belge (1989-1991)

L'un des cas les plus célèbres est l'OVNI "triangulaire" apparut durant la vague belge de 1989-1991[1] et dont la presse internationale se fit l'écho.

Malheureusement, nous savons depuis 2011 que la photographie en couleurs prise à Petit-Rechain, près de Verviers, était un canular.

Nous n'allons donc pas nous attarder ici sur cette photographie. Néanmoins, le sujet ayant suscité tellement d'intérêt, vous trouverez une description complète de ce canular et ses conséquences dans l'article ci-dessous. Il est en effet utile de l'analyser car plusieurs faits dans l'attitude des différents acteurs (l'auteur du canular et certains journalistes) ont finalement nuit à la crédibilité de toute la vague belge, sans pour autant remettre en cause les mesures physiques notamment.

Cliquez sur l'image pour consulter l'article

Sachant que la maquette de Petit-Rechain n'a jamais volé, on ne peut pas résumer la vague belge d'OVNI à ce canular, encore moins lorsque des enregistrements radars ont révélé à plusieurs occasions la présence d'un phénomène tout à fait anormal au-dessus de la Belgique, parfois corrélé par des témoins au sol.

Un OVNI triangulaire dans l'est de la Belgique

Un OVNI triangulaire et lumineux survola bien la Belgique à partir du 29 novembre 1989, avant le canular de Petit-Rechain.

En effet, au total, trente groupes de témoins répartis sur 800 km2 entre Liège et les frontières allemande et néerlandaise ont observé durant 12 heures un étrange objet triangulaire lumineux évoluant silencieusement ou avec un très légé sifflement et très lentement à basse basse altitude, sans créer de turbulence.

Les gendarmes v.M. et N. assistèrent à un spectacle qui rend cet OVNI encore plus mystérieux. Vers 18h30 alors qu'il survolait le barrage de la Gileppe situé à 5 km au sud d'Eupen, "il émit de manière répétée et simultanément, deux minces faisceaux de lumière rougeâtre en direction opposée. Ces faisceaux sont parfaitement rectilignes, de section constante et très fins, mais bien visibles. Ils sortent de l'objet à grande vitesse et restent visibles pendant un certain temps. Au moment où ils disparaissent, une boule rouge subsiste aux extrémités des deux faisceaux. Ces "boules de feu" reviennent vers l'objet et tournent alors pendant quelque temps autour de la boule blanche" puis le phénomène se répéta.

Plus étonnant encore, vers 18h45, les deux gendarmes virent simulanément un deuxième OVNI triangulaire s'élever dans le ciel. Ils distinguèrent clairement, à contre-jour, "une coupole" posée sur une calotte sphérique au centre d'une plaque peu épaisse. Cette coupole était "pourvue de "fenêtres" rectangulaires, éclairées de l'intérieur". L'OVNI s'éloigna en direction du nord. Il aurait été vu un peu plus tôt par un gendarme de la caserne d'Eupen, qui vit un "objet lumineux stationnaire" évoluer en direction de Membach.

Leur récit étant très détaillé, vous trouverez les témoignages des trois patrouilles de gendarmes dans le compte-rendu ci-dessous résumant les notifications enregistrées ce soir là par la SOBEPS.

A lire : Le triangle belge (1989-1991)

Document Google/T.Lombry. Document Google/T.Lombry.

A gauche, vue oblique de la zone d'environ 6x5 km où évolua l'OVNI triangulaire observé le 29 novembre 1990 par les gendarmes d'Eupen. A droite, vue oblique de la région (~140x70 km) parcourue par l'OVNI suivi par radar entre Eghezée et la frontière Allemande, et vu par L.Brenig près de Beaufays, au sud-est de Liège le 18 mars 1990. Documents T.Lombry.

Observation d'un OVNI triangulaire corrélé par radar

Plus tard dans l'année, le 18 mars 1990, le physicien Léon Brenig de l'ULB, conseillé scientifique de la SOBEPS, observa à son tour un OVNI triangulaire comme en témoigne ce rapport classifié du Ministère de la Défense.

Il était 20h30. Léon Brenig roulait sur l'autoroute des Ardennes dans la région de Beaufays située au sud-est de Liège, quand il observa un objet aérien venant du nord dans sa direction. Il avait la forme d'un triangle de la taille d'une balle de ping-pong entouré d'une lumière jaune. Il présentait au centre une lumière rouge qui variait d'intensité. Il semblait être à une altitude de 500 à 1000 mètres, se déplaçant à faible vitesse et sans bruit. Il ne se déplaçait pas ni ne se comportait comme un avion.

Léon Brenig appela un ami habitant la région qui vint sur les lieux et pris quelques photos avec un téléobjectif et un film de 400 ASA. Les deux témoins insistèrent sur le fait que l'objet n'était pas un avion ni une projection holographique car le ciel était dégagé.

L'observation fut notifiée mais resta isolée jusqu'à ce que le Pr Auguste Meessen, physicien de l'UCL, analyse les données enregistrées par les radars militaires et civils après la mission des F-16 fin mars 1990 (voir plus bas).

Alignement anormal d'échos radars (rouge) rejoignant la trace d'un avion (vert) avant de disparaître en franchissant la frontière belgo-allemande. Informations extraites des données du radar de l'aéroport de Bruxelles (Zaventem) du 18 mars 1990 à partir de 20h32. Il est encore plus étrange que le physicien Léon Brenig et un ami observèrent un OVNI à 20h30 dans la même région que le premier écho radar. Document COBEPS.

Comme on le voit à droite, il trouva un alignement inhabituel (Figure 18 page 29 du fichier PDF) dans les données du radar civil de l'aéroport de Bruxelles (Zaventem) exactement le même jour, à la même heure et dans la même région que l'observation de Léon Brenig. Cette coïncidence ou plutôt ce fait est remarquable à plus d'un titre.

Le 18 mars 1990 à partir de 20h32, un écho radar apparut au sud du couloir aérien Bruxelles-Liège, à hauteur d'Eghezée. Il progesse sur une route linéaire mais tout en zigzaguant de manière régulière (environ 5 changements temporaires de cap par minute). Ce comportement est tout à fait anormal et curieux. L'écho se déplaça à une vitesse moyenne de 780 km/h et dépassa même un avion de ligne volant à 650 km/h. Le pilote n'a pas signalé le phénomène. L'écho poursuivit sa course en Allemagne, au-delà de Francfort où le radar perdit sa trace après 20h45.

Après bientôt 25 ans d'enquêtes, ces notifications demeurent inexpliquées. Qu'ont donc vu ces témoins le 29 novembre 1989 et des milliers de personnes dans les mois qui suivirent ?

À l'époque des faits, on évoqua déjà la possibilité du canular ou de la méprise avec un avion furtif mais cette hypothèse fut vite rejetée car incompatible avec les caractéristiques de vol de l'OVNI, sa lenteur et son silence notamment, sans parler de son éclairage.

Après analyse des comptes-rendus, y compris des enregistrements radars, Auguste Meessen avait émit l’hypothèse extraterrestre, ce qui avait étonné bon nombre de personnes. Il s'est ensuite rétracté pour revenir à des considérations plus réalistes.

Mais le fait qu'un scientifique évoque de suite l'hypothèse la plus difficile à démontrer et balaye d'un revers de la main toutes les autres explications plus réalistes n'était pas faire preuve de beaucoup de rigueur scientifique mais d'un manque de recul et d'une passion un peu trop débridée. On en reparlera à propos de la rigueur scientifique.

On peut bien sûr disserter sur le comportement du public pendant la vague belge et de l'impact des médias et de la photo de Petit-Rechain sur l'amplification de la rumeur ou sur le nombre de notifications. Le sujet étant vaste, nous y reviendrons quand nous aborderons l'aspect sociologique du phénomène OVNI, un sujet très instructif.

Mais parmi toutes les notifications restées inexpliquées, il y a notamment des données physiques, les enregistrements des échos radars du F-16 et ceux des Centres radars de contrôle de la Force Aérienne Belge pour lesquels ni les militaires ni les scientifiques n'ont d'explication.

Ces données physiques et objectives sont donc d'une grande valeur et méritent notre attention.

A voir : OVNI vague Belge (sur Dailymotion)

Vague d'OVNI en Belgique

OVNIs belges

L'OVNI de la Vague Belge

Lumières nocturnes d'un OVNI triangulaire filmé depuis le sol le 31 mars 1990 vers 2h20 dans la région de Wavre pendant que les F-16 le poursuivait. Rappelons que la maquette de Petit-Rechain ne vola jamais. Cliquez sur l'image pour lancer une vidéo .MP4 de 15 MB. Document SOBEPS/COBEPS traité par l'auteur.

Les enregistrements radars des F-16

Cela faisait quelques semaines maintenant que la vague d'OVNI triangulaire se déroulait en Belgique. Les observations des gendarmes et de Léon Brenig révélaient un véritable problème de sécurité aérienne. Par sécurité, Guy Coëme, Ministre de la Défense, en accord avec l'OTAN et la Force Aérienne Belge avait déjà demandé à deux F-16 de l'escadrille du 1er J Wing postés en QRA (Quick Reaction Area) de se tenir prêt à un scramble - un décollage immédiat dans un temps inférieur à dix minutes - dès qu'on leur signalerait une activité aérienne suspecte.

L'occasion se manifesta plus rapidement que prévu. A deux reprises fin 1989, les F-16 avaient décollé, mais en vain. La première fois, le 5 décembre 1989, ils n'avaient rien détecté.

La seconde fois, le 16 décembre 1989, il s'agissait de taches lumineuses émises par les lasers de puissance d'une boîte de nuit. Oui, comme aux Etats-Unis, en Belgique il arrive que les F-16 chassent des lanternes !

Après enquête auprès des services militaires et civils concernés, le 21 décembre 1989, le Ministre de la défense confirma dans un communiqué de presse que "toutes les hypothèses relatives à la présence d'engins militaires dans notre espace aérien sont définitivement à exclure."

En d'autres termes, personne n'était capable d'identifier cet OVNI et l'armée restait impuissante.

Les mois passèrent et le weekend Pascal approcha. Selon la SOBEPS et les autorités, c'était l'occasion rêvée de faire appel au public et aux ressources de la Force Aérienne ainsi que des scientifiques pour tenter d'identifier cet OVNI et élucider ce mystère. La SOBEPS plaça des observateurs sur des pylônes militaires équipés d'émetteurs-récepteurs radios. Pendant ce temps, la population était invitée à signaler tout phénomène étrange à la gendarmerie ou à la SOBEPS.

L'écho radar (losange) relevé par le F-16 AL 17 de la Force Aérienne Belge le 31 mars 1990. L'écho se situe à 10000 pieds soit environ 3000 m d'altitude et évolue à 570 noeuds ou 1056 km/h. Quelques secondes plus tard, il accéléra subitement et disparut du radar. Document BAF.

Quelques jours plus tard, dans la nuit du 30 au 31 mars 1990, des observateurs signalèrent un OVNI au sud de Bruxelles. L'observation débuta le 30 mars 1990 vers 23 heures lorsque le capitaine de gendarmerie Pinson de la gendarmerie de Wavre et son épouse remarquèrent dans le ciel étoilé un point lumineux très brillant se comportant d'une manière étrange. Il bougeait parfois brusquement, mais toujours autour d'une même position moyenne, en couvrant une zone dont la grandeur semblait être comparable à celle du disque lunaire. En outre, la couleur changeait pendant de longues périodes, pouvant aller jusqu'à 10 secondes.

Intrigué, le gendarme téléphona au Centre radar militaire (CRC, Control Reporting Center) de Glons situé au nord de Liège pour demander s'ils avaient détecté quelque chose d'anormal. Examinant la région de Wavre, les opérateurs découvrirent effectivement un écho non identifié qui apparaissait très souvent. Il se déplaçait lentement, mais systématiquement d'est en ouest.

Ces observations visuelles furent confirmées vers 0h30 par d'autres gendarmes de la brigade de Wavre dont M.Renkin comme le confirme ce rapport, tandis que l'écho radar continuait à se manifester de la même manière. Sa présence fut confirmée par le CRC de Semmerzake situé en Flandre, au nord-ouest de Bruxelles.

Ces deux centres de contrôle disposent de radars d'une portée de 300 km. En raison du relief et des interférences avec les autres objets mobiles (automobiles, etc), ces radars comme ceux des F-16 ne peuvent identifier un objet évoluant en-dessous d'environ 200 pieds-sol ou 65 mètres d'altitude.

Après les contrôles d'usage de la Force Aérienne qui durèrent tout de même 50 minutes (pour éliminer tout risque d'avoir identifié un faux écho ou une inversion de température), ordre de "Scramble" fut donné deux F-16 du 1er J Wing (AL 17 et AL 23) "pour interception et, si possible, identification d'un objet volant non identifié observé par des témoins au sol". Il était 0h05 locale.

Au cours de leur mission, entre 0h07 et 0h54, sous le contrôle du CRC de Glons les deux pilotes firent neuf tentatives d'interception durant lesquelles leur radar embarqué respectif aura de brefs contacts avec les objectifs désignés par Glons. A trois reprises les radars des F-16 resteront verrouillés (lock-on) sur l'objectif mais ils n'eurent jamais de contact visuel. Faits significatifs, l'OVNI ne délivra aucun message permettant de l'identifier.

La zone d'opération s'étendit à travers une bonne partie de la Belgique, de l'ouest de Bruxelles à Liège et du nord de Namur au nord-ouest de Mons, couvrant un volume d'environ 180 km de longueur sur 40 km de large et 4 km de hauteur.

Lors du premier verrouillage à 0h13, l'objectif était situé à 6 nm soit 11 km et à 9000 pieds ou 2743 m d'altitude. L'objectif passa brusquement de 150 à 970 noeuds (278 à 1796 km/h), chuta de 9000 à 5000 pieds ou 1500 m, puis grimpa à 11000 pieds ou 3350 m pour replonger vers le sol un instant plus tard. Après quelques secondes il disparut des radars (break lock). Evoluant à moins de 200 pieds-sol, la cible échappa aux radars des F-16 et à ceux des CRC de Glons et Semmerzake.

De temps en temps l'écho réapparut sur les écrans mais trop faiblement pour être clairement suivi. L'AL 17 eut un contact radar à 5000 pieds et à 20 nm de Beauvechain. L'objectif se déplaçait à très grande vitesse, 740 noeuds ou 1389 km/h soit Mach 1.2. Le verrouillage dura 6 secondes puis le radar le perdit, un signal de brouillage (jamming) apparaissant sur le scope.

A ce moment là des témoins au sol virent trois fois le F-16 traverser le ciel. Lors de son troisième passage, ils virent les avions tourner en cercle au centre de la grande formation lumineuse vue initialement. Au même moment, ils notèrent que le petit triangle lumineux disparut alors que le plus grand, situé à l'ouest du grand triangle, se déplaça très rapidement, probablement vers le haut. Ce point émettait une intense lumière rouge de manière répétée durant la manoeuvre. Les deux autres points du grand triangle disparurent juste après. Le point brillant situé au-dessus d'Eghezée disparut à son tour et seul le point situé à l'ouest du triangle resta lumineux.

L'écho radar (losange) relevé par le F-16 AL 17 de la Force Aérienne Belge le 31 mars 1990. Quelques secondes plus tôt l'écho était à 10000 pieds. A cet instant il descendait sous 100 pieds ou 30 m d'altitude à plus de 990 noeuds ou 1830 km/h. Document BAF.

Les CRC de Glons et Semmerzake eurent un contact à 6 nm de Beauvechain se dirigeant vers Bierset à 7000 pieds ou 2100 m d'altitude à plus de Mach 1. Ils enregistrèrent des vitesses allant de 470 à 690 noeuds (870 à 1278 km/h). Le contact fut perdu au-dessus de Bierset. Le CRC de Maastrich en Allemagne n'a pas eu de contact avec l'OVNI.

A un moment, les F-16 eurent un contact radar. Il était similaire à celui d'un avion se déplaçant à 45 km/h, changeant fréquemment de cap et d'altitude.

Lors d'un autre verrouillage, l'objectif se trouvait à 7000 pieds ou 2100 mètres d'altitude. Il prit progressivement de la vitesse et de l'attitude pour atteindre en quelques secondes 10000 pieds ou environ 3000 mètres où il ralentit. Puis soudainement, à 280 km/h, l'OVNI se dégagea, passant de 10000 pieds à 500 pieds en 5 secondes tout en accélérant jusqu'à 1500 km/h !

Cette accélération correspond à 40 g. Rappelons qu'aucun être humain ne peut supporter plus de 8 g dans ces conditions (exceptionnellement un pilote peut supporter 20 g en accélération vers l'avant durant 6 secondes ou même 100 g mais durant une fraction de seconde et souvent suite à un accident et avec des lésions et des séquelles irréversibles).

Un peu plus tard le CRC de Glons mentionna un éventuel contact à 10 nm des deux avions à 10000 pieds d'altitude. Les pilotes eurent un contact radar à 7 nm. De nouveau ils notèrent que l'objectif accéléra brusquement de 100 à 600 noeuds (185 à 1111 km/h). Le verrouillage fut perdu quelques secondes plus tard, puis les F-16 et le CRC perdirent le contact avec l'OVNI.

La trajectoire et les accélérations de l'OVNI étaient extrêmement erratiques et déconcertantes. Il était capable d'accélérer de 27 noeuds jusqu'à 990 noeuds ou 1830 km/h (Mach 1.5) en quelques secondes. A un autre moment, alors qu'il était à plus de 6000 pieds ou 1800 mètres d'altitude, il plongea rapidement vers le sol et disparut de nouveau des radars. 

Par la suite le RAPCON de Beauvechain mentionna un contact radar à 6500 pieds, cap 160 à 5 nm de l'aérodrome. Le CRC de Glons avait aussi un contact à la même position. Il fut observé jusque 0h56.

Vers 1h du matin, l'OVNI avait totalement disparu. Les deux F-16 quittèrent la fréquence du CRC de Glons et rentrèrent à leur base.

L'OVNI "joua" ainsi pendant 45 minutes avec les avions. Il plongea vers le sol à très grande vitesse comme s'il voulait délibérément échapper aux radars puis remonta tranquillement un peu plus loin, réapparaissant sur les scopes des radars, et déclenchant une nouvelle procédure d'interception, etc.

Cet étrange manège fut observé au sol par un grand nombre de témoins, dont vingt gendarmes, qui verront l'OVNI et les F-16 comme en témoigne ce rapport, mais bizarrement personne n'entendit de bang suspersonique qui pourtant aurait dû se produire. Notons que les F-16 n'avaient pas l'autorisation de passer le mur du son au-dessus des zones habitées.

Au retour des F-16, on découvrit malheureusement que l'enregistreur vidéo de l'avion AL-23 était défectueux et n'avait pas fonctionné. Les scientifiques n'avaient donc aucun moyen de recouper les données des deux F-16.

Toutefois, un fait exceptionnel fut relevé par le professeur Meessens qui analysa des données de l'avion AL-17. Il découvrit (Figure 17 page 28 du fichier PDF, voir ci-dessous) que l'un des objectifs verrouillés par les radars des avions et des CRC a suivi pratiquement le même cap, une trajectoire rectiligne, sur 130 km à une altitude croissante variant entre 900, 2000 et 4000 mètres. Sa vitesse oscillait entre 820 et 1200 km/h.

Trace rectiligne de l'OVNI enregistré par le radar de bord (IFF) du F-16 AL-17 (trajet irrégulier) et les radars au sol. Les points ouverts sont les échos détectés par le CRC de Semmerzake, les points fermés ceux détectés par le CRC de Glons. Le premier écho apparut à Semmerzake le 31 mars 1990 à 0h29 et fut perdu à 0h36. Document A.Messens/COBEPS.

Cet écho n'a pas été détecté par le radar civil de Zaventem. Il est possible que les conditions n'aient pas été propices à sa détection. De plus les radars militaires sont plus sensibles que les radars civils et sont équipés de systèmes d'amplification de signaux (Low Noise Amplifier) améliorant le rapport signal/bruit.

Concernant la météo, le ciel était clair avec une visibilité de 8 à 15 km, un vent de 50 à 60 noeuds à 10000 pieds. Il y avait une légère inversion de température près du sol et une autre, légère, à 3000 pieds. Ces données sont confirmées dans le rapport du capitaine Pinson. Il mentionna également que les étoiles étaient clairement visibles.

Malheureusement, les observateurs au sol n'avaient aucun moyen pour photographier ou filmer le phénomène. Par chance, l'OVNI fut observé au télescope et décrit comme "une sorte de sphère dont une partie était très brillante. On pouvait distinguer une forme triangulaire". D'autres détails sont mentionnés dans le rapport du capitaine Pinson.

Vous trouverez le rapport militaire complet sur le forum Le Mystère des Ovnis, ainsi qu'une analyse détaillée des échos radars par le Pr Meessens (PDF).

A voir : L'armée belge traque les OVNI (sur Dailymotion)

OVNI Belgique

Illustrations du genre d'OVNI de la vague belge de 1989-1991. Les OVNI triangulaires ressemblaient à une plate-forme sombre plus grande qu'un avion et étaient silencieux et portaient des lumières sur leur face ventrale. Des gendarmes virent également l'OVNI projeter deux minces faisceaux parallèles rougeâtres se terminant par une boule de feu qui revint ensuite vers l'OVNI. Documents T.Lombry.

Une autre mission militaire à laquelle furent conviés des scientifiques fut organisée un peu plus tard, cette fois munie de divers appareils de détections mais elle ne parvint pas à localiser l'OVNI.

Après analyse de tous les comptes-rendus et enregistrements, une conférence de presse fut organisée le 22 juin 1990 au QG de l'Armée à Evère par le colonel aviateur De Brouwer, chef de la section Opération.

Malgré la bonne volonté et la transparence dont firent preuve le Ministère de la Défense et l'Armée, les observations faites par les pilotes n'a pas reçu d'explication. Les performances de vol de l'OVNI par exemple laissent tous les pilotes de chasse incrédules. Même s'il s'agissait d'un prototype, aucun pilote ne pourrait supporter les manoeuvres qu'il effectua.

La SOBEPS publia deux volumineux livres sur la vague Belge en 1991 et 1994. Malheureusement on apprit en 2011 que les photos des couvertures étaient un canular. Si cela remet en question quelques pages de ces livres, les analyses décrites démontrent que des OVNI ont bien survolé la Belgique entre 1989 et 1991.

L'évocation d'éventuels "anges" ou faux échos radars n'est pas recevable puisque l'OVNI vu observé en même temps que les F-16 par des témoins au sol.

L'Armée se tourna vers l'OTAN et d'éventuels essais d'un avion expérimental de l'USAF mais l'ambassade des Etats-Unis à Bruxelles a formellement démenti son implication dans ces évènements comme en témoigne cette lettre du Ministère belge de la Défense du 23 septembre 1992.

De toute façon les militaires ne voient pas l'intérêt de faire voler un avion expérimental au-dessus d'une ville, avec tous les risques que cela comprend, survol qui d'ailleurs est interdit. Tout avion qui souhaite survoler le territoire doit également introduire un plan de vol. Enfin, aucun expert ne pense qu'un aviateur professionnel prendrait le risque de survoler la Belgique clandestinement, encore moins de nuit.

Il n'empêche que Léon Brenig doute qu'avec ses moyens, ses satellites à haute résolution et son réseau d'espionnage, l'OTAN ne sache rien à ce sujet. Toutefois elle resta muette. On y reviendra.

Quant à savoir pourquoi cela s'est passé en Belgique et nulle part ailleurs ? Nul ne le sait.

Bien d'autres questions restent sans réponse. Comme le dira le colonel De Brouwer en guise de conclusion aux journalistes : "Effectivement, il s'est passé en Belgique quelque chose que nous ne maîtrisons pas"... Mais peut-être ne savait-il pas tout. Le mystère demeure.

Faut-il s'en inquiéter ? Théoriquement oui puisque quelque chose s'est manifesté dans le ciel et près de zones habitées que nous ne comprenons pas et ne maîtrisons pas. Mais tant que le risque ou la menace n'est pas identifiée ni tangible, personne ne va courir après des lanternes et accepter d'investir des millions d'euros dans l'étude d'un phénomène aussi étrange que fugace. Réalité du quotidien oblige, nous avons malheureusement d'autres priorités.

Néanmoins nous reviendrons sur le rôle et la démarche des militaires.

Vague d'OVNI sur la France (1990)

 Le 5 novembre 1990, plus de 400 OVNI ont survolé la France dont certains mesuraient près de 2 kilomètres de longueur. Plus de 500 témoignages répartis sur 74 départements de la France ont été récoltés par le SEPRA et d'autres associations d'ufologie. Il y eut deux pics d'activités, l'un à 18h50 dans le sud de la France (Pyrénées) l'autre à 19h dans l'est de la France, où les témoins ont vu défiler plus de 200 OVNI énormes ! Des observations similaires furent rapportées en Bretagne et en Ile-de-France. Ce défilement d'OVNI dura jusqu'au delà de 23 heures.

Illustration d'un OVNI observé en France le 5 novembre 1990. Document extrait de l'émission "Dossiers Surnaturels" diffusée le 7 mars 2015 sur la chaîne Numéro 23 (RMC Story).

Les objets présentaient des points lumineux rouges sombres et une masse noire de 200 ou 300 m de longueur, parfois dix fois plus grande et se déplaçaient lentement sans émettre de fumée ou de bruit. Ils présentaient seulement une sorte de bande blanche lumineuse sur la face ventrale. Ces objets semblaient évoluer à haute altitude.

Pour le SEPRA, organe officiel du CNES, ainsi que pour l'Aviation civile de Paris, il s'agirait de la rentrée atmosphérique d'un satellite. Pour les astronomes de l'Observatoire de Munich, il s'agirait plutôt de la chute de météores. Or ces phénomènes ont été observés par des contrôleurs aériens qui ont l'habitude des faux échos et des méprises. Jean-Claude Ribes, directeur de l'Observatoire de Lyon refute également ces deux hypothèses.

Des centaines de témoins ont catégoriquement refusé l'explication du SEPRA vu l'ampleur du phénomène et les descriptions des OVNI. Un document de la NASA a bien signalé la rentrée d'un satellite à cette heure là mais il ne peut expliquer la durée d'observation qui s'étala sur plusieurs minutes. De plus, aucun OVNI n'a suivi une trajectoire descendante mais au contraire horizontale et de conserve. Aucun débris de satellite ni météore ne pénètre l'atmosphère de cette manière.

Plus étonnant, le 7 novembre 1990, un OVNI fut observé au-dessus de Montréal, au Canada. Il évoluait à une altitude comprise entre 1000 et 2700 mètres et présentait un diamètre avoisinant 500 mètres. Il est resté au moins 3 heures au-dessus de la ville. Certains estiment qu'il y aurait des liens entre ces deux évènements qui demeurent inexpliqués.

Jean-Jacques Velasco du SEPRA reconnaît toutefois que 20% des rapports qu'on leur a soumis restent inexpliqués. Selon les témoins, ceux-ci en font partie.

Notons que le SEPRA fut dissous en 2004 sur décision du CNES et ses archives rendues publiques. En 2005, la problématique OVNI fut reprise par le GEIPAN (Groupe d'Etudes et d'Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés). Malheureusement il s'avéra rapidement souffrir du même scepticisme que le SEPRA et fit l'objet de nombreuses critiques (cf. Robert Alessandri, Henri Broch ou Eric Maillot). En fait, les soi-disant experts français en ufologie qui se qualifient d'experts en phénomènes spatiaux manquent encore de maturité et prennent a priori tous les témoins pour des idiots ou des mystificateurs !

Vous trouverez un reportage sur ces observations sur Dailymotion ainsi qu'un reportage de France 2.

Les vagues d'OVNI belge et française ne sont que deux exemples parmi des centaines d'autres rencontres du 1er type tout aussi énigmatiques.

Dans les années qui suivirent, les notifications d'OVNI en forme de triangle furent peu nombreuses. Citons la série de cas de "Dudley Dorito" survenus entre 2007 et 2011 dans la région des West Midlands en Angleterre. Si on écarte les méprises, les autres notifications importantes concernent des OVNI soit en forme de soucoupe (aéroport de Chicago O'Hare, 2006; Pays de Galles, 2008) soit des lumières (Guernsey, 2007; Tirana, 2010) ou encore des échos radars détectés par les contrôleurs de l'US Navy (USS Nimitz, 2004 avec des contacts visuels sur lequel nous reviendrons; USS Theodore Rossevelt, 2014).

Dans le prochain chapitre, nous allons décrire quelques autres cas qui firent la une des médias et demeurent inexpliqués.

Deuxième partie

Les lumières de Phoenix

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[1] SOBEPS, "Vague d'OVNI sur la Belgique", vol.1, op.cit., p5. La SOBEPS fut dissoute en 2007. La COBEPS (Comité Belge d'Etude des Phénomènes Spatiaux) assure la continuité de certaines des activités de la SOBEPS.


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