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Les recontres rapprochées

Document T.Lombry.

Les rencontres rapprochées du 3e type (I)

Selon la classification du Dr Hynek, les rencontres du 3e type se caractérisent par la présence d'occupants, une ou plusieurs entités humanoïdes ou non, dans ou près de l'OVNI. Généralement, il n'y a pas de contact direct ou de communication avec le(s) témoin(s). Toutefois depuis les années ~1980, on note une augmentation des rapports faisant état de contact très rapproché y compris de tentatives d'enlèvement ou d'enlèvements, les fameuses abductions. En effet, certaines témoins prétendent avoir été kidnappés par des extraterrestres, certains ont pu s'échapper, d'autres en sont revenus, mais d'autres ont réellement disparu sans laisser de traces. Nous traiterons le sujet des enlèvements dans un article séparé.

Les rencontres rapprochées du 3e type sont les plus troublantes mais également la catégorie la plus contestée, avec les enlèvements. Non seulement des dizaines de milliers de témoins ont vu des OVNI mais des milliers d'entre eux ont assisté, un peu partout dans le monde, à leur atterrissage.

Selon les statistiques d'atterrissages d'OVNI, depuis l'observation de Kelly-Hopkinsville en 1955 sur laquelle nous reviendrons, un quart des témoins déclare avoir vu des "créatures douées de mouvements" à proximité de l'objet.

Une nouvelle fois, nous ne pouvons pas ignorer ces faits sur le simple fait qu'on n'y croit pas ou qu'ils restent inexplicables en vertu des lois que nous connaissons. Avant Jean-Baptiste Biot (1774-1852), les chutes des météorites étaient considérées comme des hallucinations de pauvres gens, jusqu'à ce qu'un scientifique se décide à élucider le mystère des "pierres qui tombaient du ciel" et les considère comme des pierres d'origine extraterrestre.

Les rencontres du 3e type, hors enlèvements, représentent 10% des notifications, soit la même proportion que les rencontres du 2e type. Rappelons qu'elles sont deux fois moins nombreuses que les rencontres du 1er type et 6 fois moins nombreuses que les notifications de Disques Diurnes et de Lumières Nocturnes.

Qui pourrait sincèrement dire que les rencontres du 3e type relèvent de l'absurde quand vous apprenez qu'un ami dut arrêter son véhicule devant une lumière aveuglante et vit descendre deux ou trois créatures de l'engin... Absurde, canular, folie passagère ? Bizarre ou extraordinaire serait un terme plus judicieux. La difficulté en la matière est le préjugé que nous plaçons devant la réalité. Ce principe irrationnel est difficilement ébranlable parce que ce genre de rencontre confronte nos connaissances scientifiques à nos aspirations religieuses voire mystiques et à nos craintes ataviques.

Nous savons que notre intelligence n'est certainement pas le summum de la Création. Si l'homme est unique, nous voilà rassuré et le problème OVNI devient marginal. Mais en discutant de bioastronomie avec des astronomes et des biochimistes en particulier, nous apprenons que l'univers contient probablement des milliards de système solaire et que parmi ceux-ci, il doit vraisemblablement en exister où la vie a pu se développer. Mais à l'heure actuelle, aucune donnée ne vient confirmer cette hypothèse.

De son côté, la cybernétique nous dit qu'un jour nous pourrons peut-être rencontrer un androïde dans la rue. C'est un être "doué de mouvement", mais avant tout un être artificiel, peut-être même auto-organisé, que nous aurions mis au point par notre intelligence. Nous n'en aurions pas peur. A l'image de "R2D2" héros de Star Wars, "Asimo" (Honda) ou "Aibo" (Sony), il amuserait même les adultes.

La rencontre avec des extraterrestres est tout autre chose. "E.T." était une gentille créature de fiction qui ne demandait qu'à rentrer chez elle. Rien à voir avec la réalité. Une rencontre avec des créatures venant d'une "autre planète" réveillerait nos craintes ancestrales et notre atavisme pour tout ce qui est inconnu et anormal. Nos points de repères seraient ébranlés au point de préjuger des intentions de nos "envahisseurs". Fondées ou non, ses craintes ont permis à l'humanité de vaincre les rivalités territoriales depuis plus de 4 millions d'années et de conserver ses terres.

Si nous acceptons l'idée que ces manifestations puissent se produire, nous avons déjà éliminé certains de nos préjugés. Mais pourquoi les témoignages font-ils tous états d'extraterrestres ayant de si grands yeux, comment cela se fait-il qu'ils respirent si bien dans notre atmosphère, qu'ils soient tous plus petits que nous et s'enfuient sans laisser d'adresse ni même discuter ? Ces caractéristiques ne tariront pas d'aussitôt les railleries dont sont victimes les témoins.

Il y a d'autres faits qui suggèrent que certaines observations sont des canulars ou des interprétations involontaires qu'il s'agit d'éliminer. Ainsi en 1970 des écoliers de Malaisie auraient observé trois extraterrestres descendre d'un OVNI en costume national (vêtements colorés et chargés de motifs géométriques, pointe de chaussure remontée, etc.). En 1975, une Anglaise reçut la visite d'une "femme de l'espace" portant une longue chevelure et un grand bustier. Ailleurs des gourous "New Age" parlent au nom du "Peuple de l'espace" ou du "Conseil des Sept Lumières". Ces plaisantins ou ces excentriques rendent les notifications des rencontres du 3e type très sensibles au sarcasme et ridiculisent la démarche du scientifique qui ose s'approcher du sujet. S'agit-il encore de préjugés ? Certes, si certaines notifications ont une odeur de coup monté ou de mythe religieux, il existe trop de témoignages sérieux qui ne peuvent s'assimiler à de simples hallucinations, des fabulations ou des méprises.

Décrivons quelques témoignages historiques qui n'ont toujours pas reçu d'explication.

L'observation du père Gill

Il existe tout d'abord un certain nombre d'observations collectives qu'on ne peut pas mettre sur le compte des hallucinations sociopsychologiques, ni plus sur des phénomènes astronomiques mal interprétés. 

Par exemple, le 26 juin 1959 il était 18h45 lorsque le révérend William Bruce Gill[1], prêtre anglican diplômé de l'Université de Brisbane en Australie, quitta sa mission de Boainai, en Papouasie, après avoir dîné :

"...Et comme j'allais tourner le coin de la maison, quelque chose, dans le ciel, a accroché mon regard, et j'ai tourné les yeux vers l'ouest. Là, j'ai vu cette énorme lumière à un angle d'environ 45°. L'objet étincelant a attiré mon attention parce qu'il jetait des éclairs et était très, très lumineux. Il se trouvait au-dessus de Vénus, et j'ai pu le suivre du regard un moment. Et puis il y en avait une [une lumière]. J'ai appelé Eric Kodawara et je lui ait dit : "Que vois-tu là-bas ?" Il a répondu : "On dirait qu'il y a une lumière." Je lui ai dit : "Eh bien, va chercher l'instituteur Steven Moi. Dis-lui de venir aussitôt; puis j'ai vu que l'objet descendait dans notre direction". Stephen Moi, le rejoignit et tenta d'estimer la dimension de l'objet, en tendant le bras devant lui, le poing fermé : "il cachait à peu près la moitié de l'objet"". Les deux missionnaires seront rejoint par une trentaine de personnes qui purent observer le spectacle.

Aspect du ciel de Boainai le 26 juin 1959 vers 18h45. Document T.Lombry.

"Nous nous sommes avancés sur le terrain de jeux et nous avons continué notre observation. J'ai tout noté.. Si à présent je note tout ce que j'observe, alors je saurai que je n'ai pas rêvé". Voici un extrait des notes qu'il a prises dans son journal :

"Heure : 18h45. Ciel : quelques formations basses de nuages. Vu une brillante lumière blanche au Nord-Ouest. 18h50 appelé Steven et Eric. 18h52, Steven arrivé confirme, pas une étoile. 18h55 envoie Eric chercheur des gens. Un objet au sommet, bougeant - un homme ? Maintenant trois hommes, bougeant, lumineux, faisant quelque chose sur le pont [le sommet de l'OVNI]. 19h10 une couverture de nuages à 600 mètres d'altitude. Homme 1, 3, 4, 2 (nombre apparus dans cet ordre), mince projecteur électrique bleu. Les hommes partis, le projecteur toujours là. 19h12 hommes 1 et 3 apparus, projecteur bleu. 19h20 projecteur éteint, hommes partis. 19h20 l'OVNI traverse le nuage".

Le père Gill a également noté ceci :

"A 19h10 la couverture nuageuse était à environ 600 mètres d'altitude, j'en juge par comparaison avec une montagne. Et tout ceci bien sûr, se passait très en dessous de la couverture nuageuse. A 19h12 des hommes sortirent de l'OVNI et montèrent sur une sorte de plate-forme au-dessus de l'énorme disque. Il y avait en tout quatre individus, deux à certains moments, puis un, puis trois, puis quatre... Ils paraissaient illuminés de deux manières : soit par la lumière réfléchie, comme des ouvriers que l'on voit tout en haut d'un immeuble, la nuit, dans l'éclat d'un chalumeau, soit par un curieux halo qui soulignait tous les contours de leur corps".

"Ciel clair ici. Très nuageux au-dessus de Degura. Appelé les gens de la station, 28 minutes après 20 heures.

"Semblait descendre, grossir. 20h29 deuxième OVNI vu au-dessus de la mer - parfois planant. 20h35 un autre au-dessus du village de Wadobuna. 20h50 nouvelles formations de nuages. Quand ils descendent à travers un nuage, la lumière se reflète sur le nuage comme un grand halo – pas plus de 600 m, probablement moins. Tous les OVNI sont distincts. Le vaisseau "mère" encore grand, distinct, stationnaire. 21h05, numéro 1 disparu au-dessus de nous dans un nuage. 21h20 "mère" de retour. 21h30 "mère" parti, traverse la mer vers Giwa. 21h46 un OVNI reparaît au-dessus de nous, planant. 22h toujours stationnaire. 22h10 planant, disparut derrière un nuage. 22h30 très haut planant dans une échappée de ciel entre les nuages. 22h50 très couvert, pas de signe d'OVNI. 23h04 grosse pluie. Notations d'une observation d'OVNI 18h45-23h04. Signé William B.Gill".

Observation faite par le père Gill à Boianai le 26 juin 1959 à 19h30 locale.

Le père Gill précisa que pendant 4h30 tous les habitants du village observèrent ce ballet aérien : "D'autres OVNI allaient et venaient dans les nuages - souvenez-vous que nous avions alors des formations de nuages. Ils descendaient à travers les nuages et la lueur des disques se reflétait sur la face inférieure des nuages, et puis ils pénétraient à nouveau dans le nuage, et ils semblaient en faire un jeu". Ce spectacle effarant tint l'assemblée en haleine jusqu'à ce qu'il se mette à pleuvoir. La scène se reproduisit le lendemain à 18h et fut cosigné par Gill et 24 autres témoins de la paroisse.

Le ministère de l'Air britannique ne pris pas cette observation au sérieux, et ne pris même pas la peine d'interroger le père Gill. Après analyse du dossier, Menzel ramena toute l'affaire à une observation de Vénus sur la simple présomption que le père Gill ne portait soi-disant pas ses lunettes au moment de l'observation. Hynek prouva le contraire. L'Armée de l'air australienne suggéra qu'il y avait eu méprise : "Le calcul du relevé des angles au-dessus de l'horizon suggère que trois des lumières étaient des planètes, à savoir Jupiter, Saturne et Mars". Mais pour avoir réalisé personnellement une simulation du ciel local sur ordinateur, je peux dire que l'argument astronomique n'est pas valide. Mars (Mv. 1.8) était trop pâle pour ressortir parmi les étoiles, Mercure (Mv. -0.1) était aussi brillante que Saturne (Mv. 0.0) et n'a pas été signalée et les planètes les plus distantes étaient séparées d'environ 100°. Cette conclusion contredit donc l'explication de l'armée. Le rapport fut cependant expédié à Hynek et consigné comme tel dans le Blue Book.

Aspect du ciel de Boainai, Papouasie, le 26 juin 1959 vers 21h locale. Ce jour là Jupiter était fort brillante et culmina durant la nuit à 50° au-dessus de l'horizon sud. Saturne venait de se lever. En début de nuit Mars brillait comme une banale étoile orangée et Vénus, sur le couchant, se trouvait 30° au-dessus de l'horizon ONO, précédée de Mars et Mercure. Considérant les positions et les magnitudes respectives des planètes visibles durant les 4h30 d'observation (Magnitude de Mercure -0.1; Mars +1.8; Vénus -4.3; Jupiter -2.5; Saturne 0.0), l'explication de l'Armée de l'air n'est pas réaliste. Une formation rapprochée entre ces planètes est impossible et l'alignement de Mercure, Mars (pâle) et de Vénus en début de nuit ne peut expliquer les déplacements des OVNI et les lumières réfléchies sur les nuages bas vers 22h. Il faut en conclure que le père Gill et les autres témoins virent effectivement plusieurs objets brillamment éclairés d'origine inconnue traverser les nuages et planer devant eux.

Dix ans plus tard, le 12 novembre 1969, l'un de ses assistants demanda des éclaircissements sur cet incident au Département de l'Aéronautique du Commonwealth australien. Le 28 juin 1970 il recevait la réponse suivante : "La RAAF (Royal Australian Air Force) n'a pu parvenir à une conclusion définitive concernant cette notification... Il en résulte que ces observations ont été classées en tant que phénomènes aériens, mais qu'il s'agissait en toute probabilité de la réflexion sur un nuage d'une forte source de lumière d'origine inconnue". Sur ce dernier point au moins, la conclusion de l'armée concordait avec celle des témoins : les OVNI avaient bien traversé la couche nuageuse en illuminant la base des nuages. Difficile en effet de demander à une planète d’en faire autant.

Devant ce récit, certains sceptiques peuvent encore se demander si les témoins n'étaient pas des naïfs, perdus dans leurs collines de Papouasie. Une population de papous, sans pratiquement de culture technique et scientifique pouvait-elle réellement analyser la situation ? Fort heureusement, les enquêteurs confirment unanimement que les témoins de cette rencontre avaient les idées claires. Un Papou n'a peut-être pas nos connaissances scientifiques, mais né dans le berceau de la nature, il sait d'instinct reconnaître une étoile d'un OVNI, un point brillant fixé dans la voûte céleste d'un "avion de fer" inconnu. En outre, trois témoins avaient eu une formation universitaire et plusieurs témoins papous étaient instruits.

Non, l'incident de Papouasie ne tombe pas sous le sens commun. Il ne s'agit pas non plus d'un récit fantastique issu de l'imagination débridée des témoins. Comme le dira par la suite le père Gill lors d'un entretien avec Hynek : "Bien sûr, à l'époque, je ne croyais pas à ce que l'on appelait les soucoupes volantes. Je n'avais même jamais pensé aux soucoupes volantes en tant que telles. Certains pouvaient s'imaginer en avoir vu, mais sûrement pas moi". Il en était de même pour les indigènes, certains étaient analphabètes et n'avaient jamais entendu parler des "soucoupes volantes".

L'expérience du père Gill ne fut donc pas préméditée bien que sa culture ait pu le prédisposer à voir des "Martiens". Les quelques films de fictions qui existaient à l'époque n'étaient diffusés que dans les grandes villes d'Australie et les romans de ce type n'arrivaient pas dans les missions.

L'incident deviendra un "classique" du genre et résiste encore, plus d'un demi-siècle plus tard, à toutes les explications rationnelles, qu'elles soient sociopsychologiques, astronomique, météorologique ou liée à un effet optique.

Prochain chapitre

L'incident de Socorro

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[1] J.A.Hynek, “The Hynek UFO Report”, op.cit., p216-223 - Flying Saucer Review, 4, aug 1971. Ce dossier est également disponible au CUFOS.


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