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La technique du masque flou
Le masque flou (II) Pour préserver tous les détails latents dans les faibles densités enregistrées dans le cristal d'argent et pour éviter de les perdre dans un noir total ou dans une zone brûlée (blanche), la première méthode consiste à mettre au point un masque. Il s'agit d'un film légèrement exposé dont les parties sombres du négatif original deviennent les parties les plus claires du masque. Quand le masque sera en contact avec le négatif original, les zones peu denses laisseront passer plus de lumière qui pénétrera les parties les plus denses du négatif. Cette méthode utilisée tous les jours en imprimerie assombrit dans cette application toutes les zones surexposées du négatif noir et blanc, mettant en valeur les délicates structures internes des nébuleuses et des galaxies. Dans le reste du masque les plus faibles nébulosités ne seront pas enregistrées et ne seront pas affectées par cette correction. Le masque se fera sur un nouveau film (T-Max 400 par exemple) en format 35 mm. Pour ce faire nous allons modifier très légèrement la méthode utilisée par les professionnels qui travaillent avec des plans-films de grand format. La procédure est la suivante. - 1re étape. Etablir par contact un masque pour l'original en laissant une légère séparation entre l'émulsion originale et le masque pour produire un léger flou. Cette image sera à la fois floue et plus douce aussi. L'épaisseur entre les deux films pourra être constituée d'une feuille de verre de 0.2 mm d'épaisseur. Cela produira une déviation de la lumière qui rendra l'image juste floue comme nous le souhaitons. Au besoin, si les émulsions ne restent pas à plat, utilisez un verre plus épais que vous déposerez sur le sandwich pour qu'elles soient bien en contact. Exposez. Le fond du masque devra avoir une densité moyenne pour obtenir les meilleurs résultats : une exposition de 1.5 à 2 s à f/22 serait l'idéal. Avant de développer ce masque, faites en deux ou plusieurs autres copies pour assurer au moins une bonne reproduction et développez ce film selon les recommandations du fabricant. - 2e étape. A l'impression finale aligner le négatif original et le masque flou aussi correctement que possible dans le porte-négatif de l'agrandisseur, bien en contact et tirer ce sandwich sur le papier RC à haut-contraste tel un cliché normal. Equilibrer seulement la lumination de façon à compenser la densité supplémentaire créée par le masque. Vous avez votre document final. Ce cliché se présente tel que vous avez souhaité qu'il soit. Cela veut aussi dire qu'à mesure que vous acquerrez de l'expérience vous apprendrez à mieux maîtriser les temps d'exposition, l'intensité du flou, la durée de développement,... autant de paramètres qui modifient drastiquement le résultat du compositage.
Cette technique est avant tout utilisée pour corriger des clichés d'amas globulaires, de galaxies ou de nébuleuses qui peuvent atteindre la surexposition, qu'ils soient de petites tailles ou étendus. Les utilisateurs d'instruments de 200 mm d'ouverture et plus pourront utiliser cette méthode du masque avec grand succès. Il ne dépend que de vous de rechercher un contraste supérieur ou des demi-teintes plus nombreuses, des nébulosités invisibles ou de mettre en évidence des détails noyés dans les zones surexposées d'une nébuleuse chaotique. Car n'oubliez pas que le but de cette technique de laboratoire est d'exploiter au mieux les documents photographiques, d'aller plus loin que le simple plaisir esthétique que procure une belle photographie du ciel. Le masque flou numérique Progès oblige, les programmes de traitement d'image permettent d'obtenir des documents semblables aux procédés argentiques mais en utilisant des méthodes numériques bien plus souples et plus rapides. Nous reviendrons en détails sur ces techniques dans l'article consacré à la photographie des éclipses solaires (page 3), le prétraitement ou calibration des images numériques et Digital Darkroom rédigé en anglais.
Sur ordinateur, la echnique de travail est évidemment plus simple qu'en photographie argentique. Le gain en temps est également appréciable d'autant qu'il n'y a aucun investissement à fond perdu, tout le traitement s'effectuant virtuellement, dans la mémoire de l'ordinateur. Les seuls investissements sont un ordinateur, un APN (ou une caméra CD), éventuellement un logiciel payant et un peu de temps. C'est la taille des images à traiter qui limitera les capacités de votre ordinateur dont la vitesse de traitement et la mémoire sont forcément limitées. Aussi, si le traitement d'image vous passionne, n'hésitez pas à acquérir du matériel performant, notamment un ordinateur de dernière génération équipé d'un écran large et de quelques bons logiciels. Le reste est une affaire de passion et d'expérimentation. Bonne chance ! Pour plus d'informations La gestion des couleurs sur ordinateur La restitution des images sur ordinateur Les éclipses solaires (à propos du traitement d'image) Basic Concepts in Digital Image Processing, Microscopy primer (applet java) Livres sur le traitement d'image The New CCD Astronomy, Ron Wodaski Photoshop for Astrophotographers, Jerry Lodriguss Photoshop Restoration & Retouching, Katrin Eismann, Doug Nelson The Handbook of Astronomical Image Processing, Willmann-Bell Publishing (with CD-ROM) Articles sur le traitement d'image Le Masque flou en imagerie numérique par David Romeuf |
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