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Le métier de photographe

Accès à la profession et salaires (II)

Le métier de photographe, que ce soit à titre indépendant ou au sein d'une entreprises fabricant ou vendant du matériel est accessible à toute personne titulaire d’un diplôme en photographie : CAP Photo, BAC professionnel photographie, BTS ou ENSP en photographie.

En 2015, le salaire moyen d’un technicien de laboratoire photo (célibataire sans enfant) travaillant dans une PME variait entre 1500 € (B, F) et 2800 € (L) brut par mois. Il peut être 30% plus élevé ou même supérieur si le photographe est expérimenté, assure une fonction commerciale ou présente de réelles dispositions artistiques.

Notons qu'aujourd'hui, le salaire est identique dans les minilabs et les sociétés spécialisées dans le numérique, ce savoir-faire faisant intégralement partie des compétences exigées de tout bon photographe.

Comparé à d'autres secteurs, les salaires des photographes sont généralement situés en dessous de la moyenne de ceux des employés du secteur privé, y compris pour les postes à responsabilité. Cela s'explique notamment par le fait que ce secteur ressent encore les séquelles de la crise numérique et n'obéit pas aux mêmes conventions collectives de travail.

En effet, le métier de photographe est soumis au régime salarial du commerce de détail et paye en général entre 20 et 50% de moins que le secteur informatique ou des banques et assurances par exemple et ne bénéficie pas de ses avantages (les chèques-repas sont facultatifs et jamais accordés d'office, il n'y a pas d'assurance groupe, pas de voiture de société, moins de congés payés, etc). Mais les contraintes du travail dans ces différentes professions ne sont pas comparables. Le stress du photographe s'arrête à la fermeture du magasin alors que celui du développeur ou de l'administrateur de réseau peut s'étendre longtemps après la fermeture des bureaux.

Créer sa propre entreprise

Un photographe disposant de compétences en infographie ou se sentant une âme d'artiste avant d'être un technicien peut essayer de vendre ses propres oeuvres via des galeries ou un magasin et obtenir ainsi des rentrées complémentaires substantielles au point d'abandonner totalement le métier pour se mettre à son compte. Encore faut-il qu'il ait la fibre commerciale et sache se vendre, ce qui n'est pas toujours acquis chez les artistes.

Créer sa propre société ou devenir freelance est toutefois un risque à calculer car rien ne vaut des rentrées fixes d'argent, même modiques, que de devoir courir tous les jours après sa carrotte comme on dit et se demander comment on va payer ses dettes ou nourrir sa famille si on ne reçoit pas de commandes. Une étude de marché peut donc s'avérer utile (voir la Chambre commerce). L'élaboration d'un business plan est en tous cas indispensable pour la banque, de même que disposer de compétences en gestion (bien que le travail comptable puisse être sous-traité) et éventuellement la recherche d'un collaborateur connaissant déjà le métier. L'alternative est de devenir gérant d'un magasin ce qui vous écarte des tracasseries financières d'un patron indépendant mais vous perdez votre liberté.

Dans l'éventualité où le photographe souhaite monter sa propre entreprise, même s'il a eu la chance de racheter un portefeuille de clients et du matériel de tirage d'occasion, il est prudent de considérer que la pérénité de sa société est plus importante que le montant disponible sur son compte en banque ! En effet, nul ne sait de quoi l'avenir sera fait et d'autant moins dans la conjoncture actuelle. Mieux vaut donc que les employés et le personnel de direction disposent d'un salaire modique ou décent à long terme que d'exiger tout de suite qu'une jeune société paye son personnel un salaire exubérant qui conduira la société à la faillite. Un patron peut se payer des émoluments de 5000 € par mois ou supérieurs s'il le souhaite, encore faut-il qu'il puisse honorer ses dettes et ses contracts.

En débutant, une petite PME ne doit pas espérer faire un chiffre d'affaires supérieur à 25000 € par mois, un chiffre quatre fois inférieur à celui d'une petite PME dont la qualité des travaux est réputée de longue date. A ce montant il faudra déduire les charges salariales, les frais fixes du magasin, le stock, la charge des dettes éventuelles, l'impôt et les réserves obligatoires (10% du bénéfice). Quelle que soit la technique comptable, le bénéfice brut mensuel sera d'environ 5 à 10000 € par mois selon la charge salariale. Dans ces conditions, le directeur ne peut pas se payer 5000 € par mois au risque d'aller tout droit à la faillite dans les trois mois. Mais les entrepreneurs débutants ne comprennent pas toujours cette règle. Cela s'appelle le réaliste, avoir la tête sur les épaules et une stratégie à long terme. La patience est la reine des vertus et récompense en général ses enfants.

La (mauvaise) concurrence d'Internet

Chacun un jour ou l'autre s'est demandé s'il ne valait pas la peine de confier ses tirages à un laboratoire ayant un portail sur Internet, leur prix étant très inférieurs à ceux pratiqués chez les photographes... Pour le dire vite, on en revient vite aussi !

Une chaîne graphique aussi sophistiquée soit-elle n'a la qualité que de son maillon le plus faible, et généralement il s'agit du système d'impression, que ce soit une imprimante personnelle ou une tireuse numérique professionnelle. En effet, pour caricaturer le problème, la plus belle image réalisée avec la Rolls des APN sera toujours mauvaise si vous l'imprimez sur du papier de photocopieuse. Et telle est un peu le principe qu'exploitent les boutiques sur Internet : se faire rapidement de l'argent sur les tirages des particuliers sans investir dans la qualité qui exige du temps et des compétences !

Les laboratoires photographiques express travaillant par Internet attirent généralement leurs clients par leurs prix défiant toute concurrence. Ils gagnent beaucoup d'argent car d'une part ils effectuent essentiellement des tirages et offrent rarement d'autres services mais en réalité ils réalisent des impressions offsets. Ce ne sont pas des impressions de qualité photographique !

D'autre part, les opérateurs confient tout le travail de contrôle aux appareils automatiques plus ou moins bien étalonnés. Déjà qu'en temps normal, en y prenant du temps un photographe qui se respecte éprouve parfois des difficultés pour étalonner ses machines au mieux, quand le rendement prime sur la qualité comme c'est le cas des boutiques Internet, cet étalonnage est standardisé et tant pis pour les dominantes ou les écarts à la normale que présente certains clichés. Le train d'impression se fait en continu sans contrôle intermédiaire, jugeant sas doute que le client a déjà vérifié ou ne verra pas ces petits défauts. Ca c'est la réalité !

Dans ces conditions il est normal que le prix de ces tirages soit modique mais leur qualité s'en ressent également et cela ils ne le disent pas dans leur publicité tape-à-l'oeil : les images sont parfois tronquées ou déformées, il y a parfois des taches d'encre, des dominantes, des effets de moiré, l'image est sous-exposée, surexposée, le papier n'est pas stable, etc. Il est possible que de nombreux clients ne constatent pas ces problèmes et se satisfassent de ces résultats. Dans ce cas, ce genre boutique assure effectivement sa fonction.

Beaucoup d'amateurs ont acheté un APN qu'ils ne maîtrisent pas et ayant peu de connaissances en photographie. A l'image des utilisateurs de l'iPhone et autres smartphones équipés d'un APN, leur but vise simplement à "faire des photographies" et avoir des souvenirs. La qualité n'est pas leur principal souci; ils sont même prêts à accepter pour argent comptant des tirages flous ou présentant des dominantes.

En revanche, les autres clients, ces amateurs passionnés qui exigent un peu plus qu'une photo banale et un tirage ordinaire reconnaissent le rôle primordial du traitement d'image. Aussi, le but du technicien préposé aux tirages digitaux est de veiller à ce que les photographies soient correctement exposées et les couleurs équilibrées. Mise à par l'image bougée pour laquelle il ne peut rien faire, il pourra tenter de corriger du mieux possible l'image surexposée ou présentant une dominante. Aussi les erreurs qui passent dans un laboratoire sur Internet ne passeraient jamais chez le photographe de votre quartier qui met sa réputation en jeu. Vous paierez bien vos tirages un peu plus cher, mais la qualité et le service seront aussi au rendez-vous !

Seul un photographe assurant personnellement le contrôle des tirages image par image peut vous garantir un travail professionnel, c'est-dire de qualité et mettant ses compétences à votre service. Si vous l'exigez il pourra même supprimer les défauts qui apparaissent sur vos photographies ou les imprimer en haute résolution sur un CD. Jamais la boutique sur Internet ne fera ce genre de travail. Et n'oubliez pas qu'elle vous facturera également des frais de port. Pensez-y la prochaine fois que vous devrez tirer des photographies, que ce soit pour un passeport ou imprimer vos photo-souvenirs de vacance.

Le métier de photographe doit rester une affaire de spécialistes et de passion.

Pour plus d'informations

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La restitution des images sur ordinateur

La conversion numérique des photographies

Autre

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