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Les effets des explosions nucléaires

25 mai 1953. Tir à NTS d'une bombe A de 15 kT par un canon Mark 9 de 280 mm ! Voici le film.

5. L'émission de radioactivité (III)

Le rayonnement émis lors d'une explosion nucléaire est constitué de particules alpha (des noyaux d'hélium ionisés ou hélions), d'électrons rapides (rayonnement bêta), de neutrons, de rayons X et gamma qui se propagent jusqu'à plusieurs kilomètres de l'hypocentre.

Tant que ces rayonnements restent dans l'environnement, le risque de contamination reste faible voire nul pour l'organisme même si le rayonnement est intense. C'est en fait au contact de l'organisme qu'il devient toxique. Lorsqu'il pénètre à l'intérieur du corps par inhalation ou ingestion, le rayonnement alpha devient l'agent cancérogène le plus puissant qui puisse exister, plus puissant que les agents neurotoxiques et chimiques : il est vingt fois plus toxique que les rayons X ou gamma !

Dans le cas d'une explosion, les neutrons et le rayonnement électromagnétique (X et gamma) sont qualifiés de "pénétrants" car ils ont la faculté de s'infiltrer à travers les murs et les fines parois de métal. Vu les températures qui règnent près de l'hypocentre, même le rayonnement infrarouge - la chaleur - passe à travers les murs. Seul un mur de plomb épais de plusieurs décimètres peut arrêter ces rayonnements. Donc même abrité dans la cave d'une maison faite en brique avec du béton armé, personne n'est à l'abri de la radioactivité. Le seul abri efficace est sous une montagne, sous plusieurs centaines de mètres de granite (mais il émet du radon radiotoxique) ou derrière d'épais murs en plomb. Et encore, il faut un abri 100% étanche disposant d'un système efficace de filtration de l'air car la poussière radioactive s'immisce dans tous les interstices et tous les conduits de ventilation, elle se mêle à la pluie et contamine les eaux...

Pire encore que tous les effets décrits précédemment, la radioactivité libérée par une explosion atomique tue à petit feu. Son action au début invisible, agit surnoisement dans le temps en détruisant les tissus corporels et formant des cancers.

En utilisant la bombe atomique, le président Harry Truman savait quel effroyable carnage il allait provoquer et hésita un instant à l'utiliser. Mais ni lui ni les militaires n'avaient conscience de la gravité des effets qu'allaient provoquer la radioactivité sur la population. Tant le Gouvernement américain que les civils furent choqués quand ils découvrirent les effets de la radioactivité.

La contamination radioactive : une étrange maladie

Dans les heures qui suivirent l'explosion de la bombe d'Hiroshima, une pluie noire s'est mise à tomber sur la ville au grand étonnement des survivants, les hibakusha (les victimes de la bombe). La pluie était noire car elle était mêlée de cendres provenant des résidus calcinés par l'explosion. 

Akuma no tsuma ato... (Marquée par les griffes du diable). Cette femme a été brûlée à travers son kimono. Document Gonichi Kimura

Les malheureux survivants en sursis l'ont bue pour se réhydrater sans savoir qu'elle était contaminée et les condamnait encore un peu plus rapidement à une mort dans d'atroces souffrances. En effet, toutes les personnes qui y furent exposées développèrent des symptômes similiaires à ceux des personnes exposées directement à l'explosion de la bombe atomique.

Selon les médecins Japonais en poste à Hiroshima et à Nagaski en 1945, durant les premiers jours ils ont soigné de très grands brûlés sans se rendre compte que les victimes présentaient en fait les premiers symptômes d'une autre maladie bien plus grave. Ce n'est que le 4e jour, après avoir vu mourir des milliers de brûlés et de mutilés sans pouvoir soulager leurs douleurs qu'ils se rendirent compte que les victimes souffraient d'un mal étrange qu'ils ne parvenaient pas à soigner ou très difficilement.

Les premières symptômes étranges, différents des plaies et des brûlures occasionnées par une bombe classique furent des vomissements, la perte des cheveux, l'apparition de taches colorées sur la peau et des maladies comme la leucémie et la septicémie, une perte des globules blancs entraînant une perte des défenses immunitaires. La personne meurt à la première infection virale.

L'ADN est sensible au rayonnement électromagnétique et corpusculaire. Toute dégradation cellulaire d'ordre génétique peut conduire à l'apparition d'une tumeur.

Tout aussi étrange, lorsque les médecins prélevèrent du sang sur les malades gravement atteints, ils ne parvenaient plus à stopper l'hémorragie, même en pratiquant un garrot. En fait la victime était en train de se nécroser vivante et finissait par mourir au bout de quelques jours. Passons sur les détails.

De quelle maladie furent victimes ces personnes ? C'est évidemment la radioactivité qu'elles ont contractée soit au contact direct de l'air, soit en buvant l'eau ou en mangeant des aliments contaminés ou encore en respirant la poussière contaminée soulevée du sol. En pénétrant dans nos cellules, les particules radioactives microscopiques vont rencontrer les chaînes d'ADN qui participent à la reproduction génétique et à la construction de notre corps par l'entremise des protéines. En raison de leur forte énergie, ces rayonnements corpusculaires vont briser les chaînes moléculaires en provoquant des dommages génétiques souvent irrémédiables.

En effet, lorsque la cellule tentera de se reproduire, la copie ne sera plus conforme à son original malgré les systèmes de correction d'erreur dont dispose l'organisme; la cellule subit une mutation génétique. La cellule va tenter de la réparer mais si les dégâts sont importants, il s'en suivra un blocage de certaines réactions chimiques; la molécule, voire carrément toute la cellule si le dommage est grave, ne pourra plus assurer sa fonction. Au pire, plusieurs cellules vont subir de multiples mutations, conduisant au développement d'une tumeur, c'est le cancer. L'hôte sera empoisonné et la personne présentera tous les symptômes d'une contamination radioactive. Il peut en résulter des malformations congénitales ou elle décédera des suites de son cancer à plus ou moins courte ou longue échéance en fonction des doses reçues.

Quelque 300000 patients ont été médicalement suivi à l'hôpital d'Hiroshima depuis 1945, dont la moitié sont décédé aur cours de la première année. 60 ans plus tard, il ne restait que 55000 survivants dont beaucoup de grabataires. Malgré ce long suivi médical, les scientifiques ignorent encore si leurs descendants sont porteurs ou non de maladies directement liées à la contamination radioactive qu'ont subit leurs parents. A ce jour il n'y a pas de traces et donc a posteriori aucun risque que les enfants contractent une telle maladie mais les études se poursuivent car le risque potentiel existe.

Mais la catastrophe ne s'arrête pas là. Ainsi que nous l'expliquerons, les éléments instables, dits radioactifs, produisent une énergie continue durant des milliers voire des milliards d'années jusqu'à stabilisation où ils deviennent enfin inoffensifs. Entre-temps ils ont rendu la vie impossible ce qu'en 1945 tout le monde ignorait.

Après l'explosion d'Hiroshima, toutes les personnes résidant dans un rayon de 4 km autour de l'hypocentre ont été exposées à des doses de radiation souvent mortelles et toutes ont présenté des symptômes d'empoisonnment par radiation.

La détresse d'une génération sacrifiée pour l'enrichissement... de quelques hommes de pouvoir. De quoi se révolter devant l'insoutenable inconscience de nos dirigeants ! Agissez !

Si la personne survit à de telles blessures, la radioactivité l'a contaminée et à fortes doses (> 2.5 Sv) la maladie la rongera lentement durant toute sa vie. Elle attrapera des maladies de peau, des infections répétées, ses blessures ne guériront pas avant plusieurs années, et bien souvent, si elle ne meurt pas entre-temps, elle contractera le cancer de la gorge ou la leucémie. Elle devra parfois vivre avec des malformations ou ses enfants nés à l'époque de l'explosion seront handicapés physiques ou mentaux.

Aujourd'hui le Japon respecte un protocole d'indemnisation des victimes mis au point aux Etats-Unis. Toute victime handicappée résidant dans un rayon de 2 km de l'hypocentre est indemnisée, au-delà elle ne reçoit par un yen alors qu'elle présente souvent des malformations évidentes. C'est ainsi qu'une Japonaise vivant à 2.4 km de l'épicentre en 1945 n'a jamais été indemnisée. Heureusement après un long combat, en 2005 elle gagna son procès contre l'Etat japonais.

La situation est identique sous nos latitudes. Aujourd'hui, on constate que des enfants qui n'ont pas été directement exposés aux effets d'une explosion nucléaire portent des séquelles dans leurs chairs : cancer de la thyroïde, malformations physiques, etc. C'est notamment le cas chez plusieurs familles habitant dans l'Est de la France où des adolescents ont contracté ce type de maladies suite à l'accident de Tchernobyl en 1986 (bien que les autorités françaises refusent d'établir ce lien de cause à effet).

Ces victimes qui n'ont pas hérédité de maladies génétiques ont été contaminées de deux manières. D'une part elles ont probablement respiré des particules radioactives (en suspension dans l'air ou transportées par la poussière) et d'autre part, elles ont probablement mangé des légumes, des fruits, des baies, des champignons ou bu du lait ou de l'eau contaminée. La radioactivité des isotopes subsistant très longtemps, ces derniers ont été absorbés par les aliments dont se sont nourris les enfants à leurs dépens. La radioactivité de l'iode s'est concentrée dans la glande thyroïde tandis que les autres éléments radioactifs ont perturbé le développement cellulaire au point de créer des malformations.

Conséquences politiques et éthiques

Sales expériences et sales guerres : qui punit l'Etat ?

Quand on assiste impuissant à la souffrance des gens après un conflit ou un accident nucléaire, on ne peut que se révolter devant les conséquences désastreuses qui accompagnent d'une manière ou d'une autre l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins civiles ou militaires. On insistera encore sur cette question très importante dans d'autres dossiers plus ciblés.

C'est malheureux à dire, mais la situation est presque identique dans tous les pays ayant touché au nucléaire, plus encore quand ils sont puissants et sont passés par une époque de conquête de nouveaux territoire (colonisation), d'expansion économique ou d'ambition politique (USA, Russie, Chine, Royaume-Uni, France, etc).

Aujourd'hui encore, suite aux essais nucléaires Français réalisés en Algérie au début des années 1960 puis dans le Pacifique entre 1966 et 1996, il est statistiquement prouvé mais encore difficilement avoué par les autorités, qu'une fraction des populations autochtones (25% en Polynésie) souffrent de maladies imputables à la radioactivité. Près de 40 ans après les évènements, un bon milliers de victimes se sont constituées partie civile et ont attaqué l'Etat français en dédommagement. Des dizaines de milliers d'autres souffrent en silence.

Une partie de ces pauvres gens sont heureusement soignés gratuitement en Métropole, mais sont bien loin de chez eux et du reconfort de leur famille. Une bien maigre consolation face à la détresse que doivent endurer ces innocentes victimes que la soif de pouvoir de certains chefs d'Etat français ont conduit en Enfer. Car si le Gouvernement français a finalement arrêté ses essais sous la pression du public, 40 ans après les faits les victimes continuent à vivre tous les jours avec les séquelles de leurs sales expériences.

Arthur S. Burford, un vétéran de l'époque glorieuse du nucléaire, était mécanicien auto dans l'US Army. Il est fier d'avoir participé aux essais nucléaires américains de 1952 comme en témoigne ce diplôme. Et il peut l'être dans l'absolu. Ces funestes expériences font malheureusement aujourd'hui partie de notre culture comme l'invention de la poudre à canon. Mais il n'imaginait surement pas que certains de ses collègues allaient être contaminés au point d'avoir des tumeurs déformantes aux mains et de mourir d'un cancer trente ans après les évènements. Si la fierté d'une nation doit passer par ce sacrifice qui viole toute éthique, faites comme moi et passez votre tour; choisissez une énergie alternative.

Est-ce cela l'avantage et l'honneur d'être Français, Américain, Russe, Chinois ou Anglais : être méprisé, tout juste bon à servir de chair à canon en première ligne, être victime innocente des activités militaires et expatrié de force de sa terre natale pour assouvir les besoins de conquête d'irresponsables ? Le sens éthique et déontologie de ces gouvernements, comme des militaires, est révoltant. Mais qui les punit ? Malheureusement leur cas n'est pas isolé et on nous rapporte tous les jours des abus et des actes inqualifiables de gens soi-disant au-dessus de tout soupçon.

De telles crimes se sont malheureusement renouvelés récemment en Europe et en Irak. Ainsi que nous l'expliquerons avec plus de détails page suivante, durant la Guerre du Golfe (1991) mais également en Bosnie (1994/95) et au Kosovo (1999), les forces américaines et alliées, c'est-à-dire européennes, ont utilisé des obus à l'uranium appauvri car cette substance présente l'avantage d'augmenter le pouvoir pénétrant des munitions. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une bombe atomique, étant constitué de matière radioactive et toxique, son emploi contamine la zone d'impact, sans parler de l'incendie et des dégâts très importants que cette arme provoque.

Du fait que l'uranium appauvri fait partie des métaux lourds, il est chimiquement toxique et même radiotoxique. Bombardé durant plusieurs mois, la population irakienne civile a subit d'abominables malformations génétiques, surtout les jeunes enfants et pollué l'environnement pour des milliards d'années. Bien qu'aujourd'hui les gouvernements européens ne disposent plus en théorie de ce genre d'armes dans leur arsenal, aucune loi n'interdit encore leur utilisation et d'un point de vue scientifique sa toxicité n'est pas encore démontrée. On en reparlera en détails un peu plus loin.

Aussi, malgré la soi-disant haute sécurité qui couvre le nucléaire et son usage, tous ces faits témoignent que cela n'empêche visiblement aucune armée de contaminer la planète et la population civile au moindre conflit armé.

Selon le rapport publié en 2002 par Institute for Energy and Environmental Research (IEER), dans le monde, les essais nucléaires atmosphériques auraient causé près de 22000 cancers dont la moitié fatals dus à des expositions externes, y compris 1100 cas de leucémies. Plusieurs milliers d’autres seraient attribuables à des expositions internes par inhalation ou absorption de nourriture contaminée, dont notamment 550 leucémies fatales et 2500 cancers de la thyroïde. Arjun Makhijani, directeur de l’IEER, affirme que dans certaines régions rurales des Etats-Unis (NTS), la contamination des enfants de fermiers par le lait de chèvre dans les années 1950 serait comparable aux pires expositions d’enfants enregistrées après l’accident de Tchernobyl en 1986. Ici comme en France, au Royaume-Uni ou en Russie, le gouvernement américain n'avait pas pris la peine d'avertir la population.

Comment est-il possible que la course à l'armement chère aux présidents Harry Truman et Nikita Kroutchev, la quête effrenée de l'indépendance militaire chère au Général De Gaulle ainsi que le développement d'une arme de dissuasion puissent justifier le sacrifice de sa propre population ? Les kamikazes et les fous de Dieu qui sacrifient leur vie pour défendre leur cause ne sont pas dans la mentalité occidentale où, faut-il le rappeler, même les chefs d'Etats peuvent se retrouver derrière les barreaux d'une prison au terme de leur mandat.

Si la France a fait preuve de racisme envers les "bougnouls" comme les appelaient le Général De Gaulle, les Etats-Unis, l'Angleterre ou la Russie firent de même en allant faire exploser leurs bombes "chez les autres", expatriant les populations autochtones sine die, sans leur donner d'explications et sans compensations (les cas de Bikini et des îles Marschall sont éloquents), sans oublier bien sûr que certains tirs contaminèrent des milliers de personnes.

Avec le recul et connaissant les effets désastreux de ces expérimentations nucléaires, souterraines ou atmosphériques, ce ne fut certainement pas la meilleure décision politique, mais l'une des pires qu'aie jamais prise ces gouvernements. Quant à la solution des essais souterrains, le risque reste entier.

Même en matière de nucléaire civil, l'accident de Tchernobyl (1986) n'est en fait que le summum de l'inconscience humaine. Rappelez-vous les incidents de Mayak, ceux de 1961 et 1962 en Algérie, la perte et l'explosion partielle de bombes H par l'USAF, les fuites dans les différentes centrales nucléaires, l'accidents de Bophal, la contamination des populations civiles durant les guerres d'Irak et des Balkans, etc... une liste si longue qu'elle nous fait frémir devant autant d'insouciance et de mépris.

Au vu de cette situation révoltante vous conviendrez  que toutes les armes nucléaires doivent disparaître de la surface de la terre et les génocidaires condamnés pour crime contre l'humanité. Mais laissons la Cour internationale de La Haye juger en âme et conscience ces maniaques qui nous dirigent.

Après nous, nos déchets nucléaires...

Mais ce n'est pas tout car il manque le 5e effet des armes nucléaires : les trop célèbres déchets nucléaires radiotoxiques.

Non seulement le nucléaire peut tuer à petit feu, mais il traîne derrière lui ce boulet des déchets nucléaires dont on ne parvient pas à se débarrasser tant leur poids pèse sur l'avenir de la santé de la biosphère.

Complétant notre tableau sanglant de l'usage du nucléaire, ils conduisent à la conclusion inévitable qu'il faut également abandonner le nucléaire civil par mesure de sécurité. Supporté par les commentaires des plus hautes instances internationales (ONU), le prochain chapitre vous explique, exemples à l'appui, pourquoi l'abandon de cette énergie est la meilleure solution pour tout le monde. Si l'AIEA, l'Euratom et Engie n'apprécient pas, ces instituts pronucléaires peuvent toujours "recycler" leur personnel dans des fonctions "plus propres", ce ne sont pas les demandes de contrôles éthique et sanitaire qui manquent...

Dernier chapitre

Les déchets nucléaires

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