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En quête d'un petit télescope portable et polyvalent

Le Schmidt-Cassegrain Celestron Omni XLT de 127/1250 mm sur monture CG-4 (845 € complet).

Le catadioptrique de 125 mm (VI)

Si vous désirez allier la portabilité aux performances tout en limitant l'encombrement pour un prix raisonnable (tout est relatif), le télescope catadioptique est le meilleur compromis, loin devant le télescope de Newton de 115/900 mm bien plus encombrant mais moins cher (~200 €).

On parle bien de compromis car du point de vue optique, à diamètre égal la qualité des images données par un catadioptrique ne sera jamais égale à celle d'une lunette astronomique en raison de l'obstruction centrale. Les catadioptriques présentent toutefois d'autres avantages dont la compacticité, la puissance de résolution et la versatilité.

Un tube optique de Schmidt-Cassegrain tel le Celestron de 127 mm f/10 (2.7 kg, 535 € pour l'OTA et quelques accessoires) monté sur un trépied robuste comme ceux présentés en première page supportant entre 4-7 kg en fait un merveilleux instrument polyvalent quand il est équipé d'un redresseur terrestre (sinon l'image vue à l'oculaire est inversée de haut en bas et de gauche à droite).

Pour l'astronomie, il est bien entendu recommandé d'acheter le modèle GoTo, c'est-à-dire le Celestron NexStar 5i ou son évolution plus récente le NexStar 5SE de 125 mm de diamètre présenté ci-dessous (apd. 975 € complet en 2016). Rappelons qu'en 2013 le NexStar 5SE remporta le prix "Telescope of the Year" tout à fait justifié.

Comparé au C5 de base, le NexStar 5 dont voici un comparatif du premier modèle, le 5i ou le 5SE est deux fois plus lourd (8 kg) en raison du monobras et du moteur. Mais dans cette configuration il est très simple à utiliser et peut être posé sur une table.

Le Celestron de 125 mm ou toute optique de ce diamètre est 4.5 fois plus lumineux qu'une lunette de 60 mm d'ouverture et presque 2.5 fois plus lumineux qu'un instrument de 80 mm d'ouverture, offrant des capacités d'observation tout à fait étonnantes même dans des conditions de faible éclairement. Cet instrument offre également une résolution deux fois supérieure à celle d'une lunette de 60 mm de diamètre et moitié supérieure à celle d'un instrument de 80 mm de diamètre.

En raison de son rapport focal de f/10, le C5 représente la meilleure combinaison qui allie à la fois une puissance lumineuse suffisante pour observer la plupart des objets du système solaire dans de bonnes conditions et le ciel profond tout en limitant la perte de clarté et l'encombrement au strict minimum. En effet, le tube optique du C5 mesure 28 cm sans oculaire (35 cm hors tout) pour moins de 20 cm de diamètre en comptant le viseur et la queue d'aronde.

Etant donné son diamètre et la longueur focale, même l'amas de galaxies de la Vierge situé à 60 millions d'années-lumière est à la portée de ce télescope où l'on prend plaisir à décompter les petites galaxies par dizaines (certes pas plus grandes qu'une tache pâle et floue).

Ce petit Celestron offre l'avantage de pouvoir utiliser toute la gamme des accessoires Schmidt-Cassegrain proposés par le constructeur, en particulier le réducteur focale 0.63x qui permet de réduire la longueur focale à 800 mm. Avantage, au rapport f/6.3 il est juste un peu plus rapide que la lunette NexStar 102SLT de 102 mm f/6.47 mais surtout son plus grand diamère le rend 1.5x plus lumineux (clarté de 434x contre 289x pour une pupille de sortie de 6 mm) avec un pouvoir séparateur supérieur.

A f/6.3, le Celestron de 5" présente une luminosité et un champ suffisamment grands pour observer des objets étendus ou de faible contraste comme les comètes, les nébuleuses ou les grandes galaxies dans de très bonnes conditions. Ainsi, utilisé sous des cieux cléments avec un oculaire Celestron Luminos de 31 mm de 2" (299 €) offrant un champ apparent de 82°, l'instrument grossit 26x à f/6.3 et affiche un champ réel de 2.1° pour une pupille de sortie de 5 mm. Il est toutefois nécessaire surtout pour l'astrophotographie d'utiliser un réducteur qui soit également correcteur de focale car sous f/7 l'aberration de coma devient apparente, les objets ponctuels en bordure de champ prenant doucement une forme conique ressemblant à celle d'une petite comète (d'où son nom).

A gauche, variation de l'intensité lumineuse du disque d'Airy d'une image stellaire en fonction du diamètre et de l'obstruction de l'optique. Le disque d'Airy est le plus brillant dans l'optique catadioptrique mais il est le seul à présenter un anneau de diffraction bien visible dans un rayon de 1.3" autour du centre. En revanche, l'anneau de diffraction est pratiquement circonscrit dans le disque d'Airy de l'optique de 70 mm de diamètre. Au centre, le Celestron NexStar 5SE de 125 mm f/10 (1049 € en 2016) en mode altazimutal et à droite en mode équatorial.

Sur le plan optique, selon le test d'Airy Lab, le rapport de Strehl du C5 (2012) est de 0.898 à 534 nm et de 0.894 à 483 nm soit environ λ/18 RMS ou ~λ/4 P-V. Rappelons qu'à partir de λ/4 ou un rapport de Strehl de 0.8, la résolution d'une optique est considérée comme uniquement limitée par le phénomène de difffraction ("diffraction limited"). Ce petit catadioptrique répond donc à ce critère. Il n'empêche que son rapport de Strehl est très faible pour ce rapport focal mais il s'explique en raison de l'importance obstruction centrale. En effet, comme le C5, le NexStar 5i ou 5SE présente une obstruction centrale de 40% du diamètre ou 16% de la surface qui génère un anneau de diffraction autour des étoiles qui est beaucoup plus intense que dans une lunette astronomique comme on le voit ci-dessus à gauche. La perte de lumière dans le disque Airy atteint 16% (au lieu de briller avec une énergie de ~84%, elle tombe à ~59%) tandis que l'intensité du premier anneau de diffraction passe de 1.7% à 8%. L'image donnée par ce catadioptrique est donc moins contrastée, moins nette, un peu plus grande et les couleurs moins saturées que dans une lunette de même diamètre. C'est un inconvénient typique des optiques catadioptriques.

De plus, à fort grossissement, même avec ses 12% de diamètre supplémentaire, l'image sera toujours un peu plus sombre et moins contrastée que celle d'une lunette de 100 mm d'ouverture. En revanche, il présente un pouvoir séparateur théorique de 1.1" contre 1.4" pour les lunettes de 100 mm de diamètre dont il tirera avantage dès que les conditions atmosphériques seront propices.

Les indispensables vis de collimation Bob's Knobs adaptables sur tous les Celestron Schmidt-Cassegrain.

Etant donné son rapport focal de f/10 au foyer primaire, il est également adapté à l'observation planétaire. Selon la qualité du système oculaire et des conditions atmosphériques, le catadioptrique affichera aussi peu d'aberration chromatique qu'une lunette apochromatique. Autrement dit, sur le terrain les images ne sont pas altérées par le chromatisme induit par la lame de fermeture.

Concernant la base de données, le point fort du NexStar est de comprendre plus de 40000 objets célestes là où les modèles de la série SLT n'ont que 4000 objets, ce qui prouve bien que les SLT s'adressent avant tout aux débutants ou aux amateurs occasionnels (qui se contentent d'observer les objets de Messier et les galaxies les plus brillantes du catalogue NGC ainsi que les astres du système solaire).

Concernant l'entraînement électrique du NexStar 5SE, s'il est relativement silencieux et balaye rapidement le ciel pour localiser un objet (jusqu'à 4° par seconde), il n'est pas assez précis pour réaliser de longues poses sans guidage. De plus, comme tous les télescopes fonctionnant en mode altazimutal, on observe une rotation du champ (~1.3° en 5 minutes) qui peut gêner l'amateur d'astrophotographie lors de l'empilement des images individuelles. On peut y remédier par logiciel (ou en installation un dérotateur mais uniquement sur les instruments d'au moins 200 mm de diamètre). L'alternative est de mettre le NexStar en mode équatorial en inclinant la base jusqu'à la latitude du lieu comme on le voit ci-dessus à droite.

Si vous déplacez souvent l'instrument, le miroir secondaire devra être collimaté de temps en temps au risque d'avoir des images déformées et floues. Par défaut, le miroir secondaire se règle au moyen de minuscules vis Parker. Il existe heureusement des accessoires plus pratiques, notamment les vis moletées Bob's Knobs et le collimateur (collimateur Cheshire) pour faciliter ce contrôle.

Enfin, les catadioptriques sont réputés pour leur portabilité et le NexStar 5SE peut le confirmer avec une dimension hors tout de 50 cm et un poids inférieur à 8 kg dans sa version GoTo motorisée. Il est difficile de trouver un instrument plus puissant disposant d'un tube plus court, surtout si la longueur focale entre en jeu. Car n'oubliez pas qu'il s'agit tout de même d'une optique qui atteint la magnitude visuelle +12.5 et qui dans de bonnes conditions d'observation supporte un grossissement de 300x.

A lire : La collimation des télescopes (PDF de 2 MB), AAAU

Newtoniens et Schmidt-Cassegrain

La collimation, par Daniel Palazy (GAP47)

Télescopes newtoniens

La série NexStar se place une catégorie au-dessus de la série SLT. C'est particulèrement vrai pour la monture du NexStar qui est beaucoup plus robuste que celle du SLT et aussi stable qu'une bonne fixation azimutale. Ensuite, tous ses composants optiques (internes et lame de fermeture) sont protégés par un revêtement antireflet SkyBright XLT que ne possède pas la série SLT.

En conclusion, comme ses prédécesseurs, le NexStar 5SE est un instrument séduisant car il est à la fois compact, robuste et performant. Bien qu'aujourd'hui il soit fabriqué en Chine, ce n'est pas un jouet en plastique comme certains modèles concurrents. Pensez-y si vous devez confier ce genre de télescope à un adolescent ou si vous le manipulez très régulièrement; sa robustesse et notamment celle des plus petites pièces mobiles devient un critique essentiel; comme l'on dit "le diable se cache dans les détails". Avec la série NexStar vous êtes pratiquement à l'abri de ces ennuis.

Reste le prix dont finalement dépendra probablement votre choix . Après avoir proposé le NexStar 5 à 2200 € en 2006, le modèle 5SE est proposé à environ 975 € (2016), un prix très compétitif. Il reste également une valeur sûre à long terme qu'il est facile de revendre et dont les prix se maintiennent car la demande est toujours forte. Certes, il est plus cher qu'une lunette achromatique ou qu'un télescope de Newton, il est plus lourd et plus encombrant qu'une petite lunette de 60 ou 80 mm à tube court mais il est aussi beaucoup moins cher qu'une lunette apochromatique ou qu'un doublet ED de même diamètre.

Les "Mak" concurrents

L'OTA du Maksutov-Cassegrain Bresser MC 127/1900 (331 € pour l'OTA, 582 € avec la monture équatoriale EXOS-1 et 998 € avec une monture EXOS-2 GoTo).

Il existe des modèles catadioptriques de 127 mm GoTo concurrents et même moins chers. Ce sont tous des Maksutov-Cassegrain (MCT) présentant un rapport focal supérieur :

- Orion Apex 127/1540 de 127 mm f/12.1, 495 € pour l'OTA°

- Orion MC 127/1540 à f/12.1 StarSeeker, 737 € complet avec monture altazimutale

- Sky-Watcher MC 127/1500 à f/11.8 SkyMax BD AZ-S, 535 € complet avec monture altazimutale

- Celestron NexStar SLT Mak 127/1500 à f/11.8, ~615 € complet avec monture altazimutale

- Bresser MC 127/1900 à f/15 EXOS-1, 553 € avec monture équatoriale allemande

- Meade ETX 125PE de 127 mm f/15, ~1000 € complet avec monture altazimutale (sa production fut arrêtée en 2011).

D'un point de vue commercial, le fabricant allemand Bresser est une sous-marque de Meade depuis les années 1990 et représente la filiale européenne du fabricant américain. De ce fait, ces dernières années Bresser offre des produits de qualité équivalente aux Meade. Certains modèles de Bresser sont également proposés sous la marque japonaise Vixen.

Quant aux instruments et accessoires des marques Orion, Sky-Watcher et Celestron (ainsi que les anciens Tasco), ils sont tous fabriqués en Chine (à Taiwan) par Synta depuis les années 1990. Or il est de notoriété publique que Synta est considérée comme un "jobber", un employeur de main d'oeuvre plutôt que comme constructeur, ce qui a un impact sur la qualité de ses produits, surtout ceux d'entrée de gamme. On y reviendra en détail à propos de l'histoire de Celestron.

Mis à part Bresser et donc Meade, tous ces télescopes sont pratiquement identiques, parfois jusqu'aux détails des accessoires, un simple autocollant sur la monture ou le trépied différenciant parfois les marques. Le choix se portera donc sur des détails, des aspects pratiques ou même cosmétiques (chercheur classique ou Point rouge, couleur, choix du magasin, etc.).

Le modèle proposé par Celestron pèse 8.16 kg avec sa base plus 4.8 kg pour le trépied et sans accessoires (500-1000 g). On peut lui ajouter un module GPS (184 €) qui se fixe sur le trépied et un adaptateur NL AC 220/5-15V 3000Ah (33 €). Dans certains boutiques en ligne les livraisons nationales sont gratuites (sinon ajouter ~40 € de frais de port jusqu'à 15 kg).

Parmi les limitations du Celestron SLT Mak 127, comme tous les Maksutov par défaut il n'accepte pas les accessoires des Schmidt-Cassegrain de 5" et notamment le réducteur-correcteur de focal 0.63x indispensable pour la photographie si on veut réduire le temps d'exposition et photographier de grands champs en réduisant en même temps l'aberration de coma. En effet, l'ouverture arrière du Celestron Mak 127 mesure 44.5 mm de diamètre contre 45.57 mm pour le NexStar 5.

Heureusement, il existe des adaptateurs Mak-SCT mâles au filetage de M44.5 x 1.0 disposant du filetage extérieur des SCT chez des constructeurs tiers dont le modèle SMSA de ScopeStuff (22$) ou le Blue Fireball d'Agena Astro mais temporairement indisponible. Si vous préférez un autre modèle, pour éviter toute incompatibilité vérifiez bien le diamètre de l'ouverture arrière de votre télescope et demandez confirmation de la compatibilité au vendeur avant de passer la commande.

A gauche, le Celestron NexStar SLT Mak 127 f/11.8 (615 € complet). Au centre, l'adaptateur Mak-SCT SMSA de ScopeStuff (22$) mâle au filetage de M44.5 x 1.0. A droite, le Maksutov-Cassegrain Sky-Watcher Skymax de 127 mm f/15 (535 € avec une monture altazimutale, le type de chercheur et d'oculaire dépendant des promotions).

Bien qu'on ne le conseille pas au niveau oculaire sur un Maksutov, il existe également le réducteur Omegon 0.5x (49.90 €) pour l'observation et la photo qui se visse dans tout oculaire au coulant de 31.75 mm (filetage de M28.5 x 0.75).

Toutefois, comme toute la série SLT de Celestron, la monture du Mak 127 est en plastique et très légère et vibre facilement exposée au vent ou sous l'effet d'une touchette. Cela reste un modèle d'entrée de gamme et certaines mauvaises langues n'hésitent pas à le considérer comme un jouet, ce qui n'est pas tout à fait exact. En effet, ce Mak 127 permet de réaliser de belles photographies de la Lune, des planètes ou même du ciel profond tout en connaissant ses limites en terme de stabilité et contraste.

Si en soi ces optiques donnent de bons résultats, de nouveau si on prend en considération ensemble l'optique et la monture, le NexStar 5 est un meilleur choix pour tous les arguments évoqués plus haut (meilleure stabilité de la monture, revêtement, rapport focal, accessoires, mode équatorial, etc.).

Ceci dit, l'amateur peut toujours acheter un tube optique seul de Schmidt-Cassegrain ou Maksutov-Cassegrain (complété par un viseur Point rouge, un renvoi à 90° et des oculaires) et acheter séparément la monture de ce choix, azimutale, altazimutale ou équatoriale avec ou sans GoTo pour un prix raisonnable.

A propos des téléobjectifs à miroir et des astrographes

Il ne faut pas confondre ces optiques avec les "téléobjectifs à miroir" qui sont également des modèles catadioptriques mais comprenant jusqu'à 7 éléments de lentilles en 6 groupes dans le modèle Pro Optic de 500 mm f/6.3. Il existe quelques modèles de 100 mm de diamètre (MTO 1000 mm f/10, TS Optic 1000 mm f/10) mais ils donnent une image très sombre. Totalement manuels, ce sont des téléobjectifs compacts et puissants mais ils ne valent pas plus que leur prix (~130 € pour un Samyang 500 mm f/6.3).

L'OTA de l'astrographe Veloce RH200 de 200 mm f/3 d'Office Stellare.

Dans une autre catégorie, le seul modèle valable était l'ancien Zeiss Mirotar de 1000 mm f/5.6 conçu pour le réflex Zeiss Contarex (d'occasion il vaut 50000$, cf. cette annonce sur eBay).

Ces optiques ne conviennent pas pour l'astronomie, non pas en raison de leurs dimensions (le Samyang de 500 mm est un 76.9 mm f/6.3 offrant un champ 5° sur un APN full frame et pèse 709 g) mais ce sont avant tout des téléobjectifs photos peu lumineux dans l'absolu pour lesquels il n'existe pas d'accessoires pour l'astronomie. De plus, en raison de leur conception, dans le cas du Samyang son obstruction atteint 53% du diamètre soit 28% de la surface, c'est un record peu enviable. De ce fait, il manque sensiblement de piqué comparé à l'image que donne un téléobjectif classique, une lunette ou un télescope de même diamètre.

Ceci dit, ces téléobjectifs à miroir jouent leur rôle et peuvent malgré tout être utilisés en parallèle sur des télescopes pour photographier la Voie Lactée, mais ce n'est pas leur vocation première.

Si vous avez absolument besoin d'un petit "cata" pour faire de l'astrophotographie - la seule raison valable est qu'il est plus compact qu'une lunette apochromatique de même diamètre - orientez-vous vers un télescope Maksutov-Cassegrain ou Schmidt-Cassegrain de 90 à 125 mm de diamètre. Si vous avez un peu plus d'argent (5000-8000 €) et besoin d'un plus grand diamètre très lumineux restant malgré tout transportable, achetez plutôt un astrographe pour ne citer que le Riccardi-Honders Veloce RH200 de 200 mm f/3 présenté à gauche.

Que choisir ?

Parmi les limitations inhérentes à ces petites optiques, tous les instruments de moins de 150 mm de diamètre sont trop petits pour qu'on puisse distinguer visuellement les fins détails ou les nuances colorées des planètes, des nébuleuses planétaires ou les détails de la structure des galaxies les plus brillantes. Idéalement, pour ce genre d'observation où les détails on leur importance, il faut disposer d'un instrument d'au moins 200 mm de diamètre.

Toutefois, à partir d'environ 100 mm de diamètre, les lunettes et les télescopes éventuellement équipés d'une Barlow 2x ou d'une Powermate 1.8x, disposent d'une longueur focale (et donc d'un grossissement) et d'une résolution suffisantes pour observer assez correctement la plupart des objets du système solaire sans pour autant offrir la vision à couper le souffle d'un grand télescope de 300 mm d'ouverture ou supérieur.

A voir : Mare Crisium à travers un C5

La région de Théophile au C5 - Jupiter au C5

A gauche, aspect simulé de la Lune telle qu'on peut l'observer dans un instrument de 100 mm f/5 à 100x (à gauche, oculaire de 5 mm, champ apparent de 52°, champ réel de 36'). A titre de comparaison, les dimensions relatives de Jupiter (47") et Saturne (42" avec les anneaux) ont été indiquées. Au centre et à droite, aspect de la Lune à fort grossissement avec le même oculaire de 5 mm dans un instrument de 100 mm f/10 à 200x (centre, champ de 15' avec Barlow 2x) et de 200 mm f/10 à 400x (droite, champ de 7.5'). Document T.Lombry.

La plupart des instruments de 100 mm de diamètre permettent d'observer les bandes de Jupiter et la Grande tache rouge, d'apercevoir les irrégularités dans les bandes ainsi que l'assombrissement près du pôle, de même que quelques taches sur Mars ainsi que sa calotte polaire, la division de Cassini de Saturne, la pénombre des taches solaires, les facules et les grains de riz, de même que le croissant de Vénus et de Mercure et on peut identifier Uranus et Neptune quand on sait où les trouver.

Mais dès que la turbulence se calme, ces petites lunettes ne peuvent pas rivaliser avec un télescope de plus grand diamètre qui révélera bien plus de détails, ce qui explique le succès des télescopes de 200 mm de diamètre, taille à partie de laquelle on peut vraiment profiter du ciel, les images de Jupiter et Saturne présentées ci-dessus étant explicites à ce sujet.

Le grand champ des petites lunettes "rapides" (petit rapport f/) de 60 à 130 mm de diamètre leur permet également d'englober la totalité des plus grands objets célestes y compris des nébuleuses qui n'apparaissent que partiellement à l'oculaire d'un grand télescope. Equipées d'un oculaire offrant une pupille de sortie de 5-6 mm, ces petites lunettes sont également de merveilleux instruments pour sonder les riches champs stellaires et découvrir les nombreuses nébuleuses brillantes de la Voie Lacté.

Aspect visuel des planètes dans des instruments de 100, 200 et 350 mm d'ouverture à grossissement moyen. Au moyen d'une Barlow ou Powermate, il est possible de doubler (et tripler pour la photographie) la taille de l'image et d'observer un peu plus de détails si les conditions météos le permettent. Les couleurs et les détails sont plus apparents dans un grand télescope ou par photographie. Document T.Lombry basé sur les éphémérides de la NASA.

A partir de 130 mm d'ouverture, les instruments deviennent nettement plus encombrants et plus lourds; on ne les considère plus comme des instrument portables mais au mieux transportables et la nuance à parfois tout son sens quand l'instrument ne fut-ce que de 150 mm de diamètre pèse 200 kg avec sa monture comme c'est le cas des modèles haut de gamme fixés sur des montures équatoriales allemandes.

Si vous habitez dans un site propice à l'observation du ciel et si vous êtes vraiment passionné d'astronomie, un télescope de 200 mm d'ouverture voire bien davantage vous comblera. Dans cette catégorie, le choix est plus une question subjective liant votre passion au facteur financier comme nous l'expliquerons dans les autres pages de ce dossier.

Enfin, pour choisir une optique entre deux modèles a priori similaires, comparez la qualité des matériaux, accessoires compris, et l'image donnée par les deux instruments chez un revendeur et pour bien faire sur un ciel étoilé et sur la Lune, mais à l'impossible nul n'est tenu. A défaut de pouvoir les tester, posez des questions sur les forums spécialisés avant de signer la facture, histoire au moins de vous rassurer sur votre bon choix, puis à discuter avec le vendeur. Il consentira bien à discuter avec vous pendant une heure s'il a la garantie de vous vendre un instrument.

Voyons pour terminer le cas particulier des optiques pour naturaliste et le tir sur cible ainsi que les longues-vues et autres lunettes terrestres.

Dernier chapitre

Optiques pour naturaliste et le tir sur cible

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