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La Terre, une planète fragile

Les lieux d'émission et de stockage du gaz carbonique.

Droit de polluer et séquestration du CO2 (VIII)

Les acteurs présents à la conférence de Kyoto et qui ont signé ses actes avaient bien conscience que ce qu'on leur demandait était un vrai défi de société tant financièrement qu'économiquement parlant et que les industriels notamment ne pourraient pas facilement ni rapidement satisfaire ses conditions. Mais étant donné que les signataires s'y étaient engagés, moralement ils ne pouvaient plus faire marche arrière et renier leur parole.

Pour aider les pays qui risquaient de ne pas tenir leurs engagements envers le Protocole de Kyoto et aider les industriels dans leurs transformations, lors de la conférence de Kyoto on décida que les pollueurs étaient autorisés à émettre des quotas d'émission de gaz carbonique appelés des "crédits pollutions" qui sont en fait des "droits de polluer" en toute légalité !

Ces "droits de polluer" ont encore un bel avenir, au point que l'on arrive aujourd'hui à une situation absurde et dangereuse : la "bourse du CO2" (Londres, Chicago, etc). A travers des courtiers, les entreprises qui polluent financent des réductions d'émission en rachetant des quotas aux pays non pollueurs... Et les marchés ont bien sûr existé dès la création de cette Bourse.

Après une chute spectaculaire à 0.12$ par tonne de CO2 en juin 2007, le quota d'émission de carbone se négociait en bourse à plus de 28$ en juin 2008 puis n'a cessé de chuter pour atteindre un plancher de 4.35$ en 2017. Depuis son cours est légèrement remonté mais il reste désespérément bas ce qui arrange les grands pollueurs. En d'autres termes, le pays qui ne pollue pas reçoit de l'argent afin que les pollueurs continuent à déverser du gaz carbonique et d'autres polluants dans l'atmosphère et nous étouffe tous ! Et plus les prix sont bas, au plus les pollueurs en profitent !

Mais contrairement aux critiques exprimées à Kyoto, ces pollueurs ne peuvent bien sûr acheter des quotas que dans des quantités limitées puisqu'ils doivent les payer comme n'importe quelle denrée et il existe un plafond. De plus, ces quotas doivent apparaître dans le bilan des entreprises et sont donc sujets à la critique des actionnaires et du contrôle de l'administration. Mais quand une entreprise réalise de plantureux bénéfices, les actionnaires qui s'enrichissent à bon compte critiquent rarement sa stratégie et son éthique. De plus, ces entreprises créant des milliers d'emplois faisant vivre autant de familles qui développent l'économie locale, les critiques des autorités se font moins pressantes même si les groupes de pression ne baissent pas les armes.

Néanmoins, les Etats qui polluent doivent respecter la réglementation nationale ou internationale et notamment en Europe les Directives européennes sur les concentrations maximales de polluants dans l'air et dans l'eau dont les dépassements peuvent être nocifs pour la santé ou les biotopes.

Seul point positif, à terme ce marché du gaz carbonique va contraindre les pollueurs à moins polluer puisque cela leur coûtera toujours plus d'argent. Ce marché peut néanmoins fonctionner très longtemps et est en pleine croissance car il y a beaucoup de mauvaises élèves (5000 entreprises rien qu'en Europe !) et un excédant de CO2 sur le marché. En résumé, c'est l'un des systèmes de taxation les moins efficaces au monde qui finalement profite aux pollueurs ! A ce jour, il n'est venu à l'esprit de personne d'interdire cette pratique.

A consulter : Point Carbon

Analyses, tendances et marchés des polluants stocks

Séquestration du dioxyde de carbone

Sachant qu'un arbre d'Europe séquestre en moyenne 25 kg de CO2 par an (cf. le développement durable) et qu'une personne émet ~10 tonnes de CO2 par an (cf. l'empreinte carbone), combien d'arbres faut-il planter pour séquester tout le CO2 qu'on émet durant sa vie soit durant ~80 ans ? Pour neutraliser ces émissions, il faut planter (10 x 80 x 1000/25) = 32000 arbres soit une surface d'au moins 32 ha ! Cela correspond à la taille d'une ferme agricole rentable. Cela montre bien toute l'ampleur du défi que nous devons surmonter.

Si ce projet est réalisable à très petite échelle, localement, il est impossible de planter des arbres sur toute la planète pour compenser les activités de ses 8 milliards d'habitants en 2020. Pour cela, il faudrait planter 8 milliards de fois 32000 arbres soit 256000 milliards d'arbres. Autrement dit, il faudrait couvrir 256 milliards d'hectares ou 2.56 milliards de km2. Cela représente soit 5 fois la surface de la Terre, mers comprises ! Il faut donc trouver une autre solution.

Heureusement, après la prise de conscience de Kyoto, des entreprises polluantes dont celles du secteur de l'industrie pétrolière ont eu l'idée de transformer les "puits de carbone" en "poubelle de carbone". Le but est de fixer, de concentrer les polluants dans de véritables poubelles naturelles qui sont ensuite noyées ou enterrées afin qu'elles soient définitivement inaccessibles et oubliées et a priori (qui pourrait le certifier ?) sans effet de bord ou impact à redouter à long terme.

Plusieurs méthodes ont été envisagées. L'une d'entre elles consiste à se servir du CO2 atmosphérique pour expulser le pétrole piégé dans les nappes souterraines. En même temps on se débarrasse du CO2 qui reste piégé dans les entrailles de la Terre. Des expériences sont en cours dans les gisements de pétrole de BP ainsi qu'au Canada.

Document Y. Ju Mae, http://www.princeton.edu/~chm333/2002/fall/co_two/intro/

On peut également "séquester" le CO2 au fond des océans, dans le phytoplancton qui est avide de gaz carbonique et avec lequel il fabrique du sucre grâce à la photosynthèse, ou dans les forêts grâce à la chlorophylle ou les phosphates. Mais les modèles indiquent également que ce phytoplancton par exemple qui sert de nourriture à la chaîne alimentaire, produira finalement moins d'oxygène ce qui entraînera probablement une perte de biomasse, qui ne viendront qu'accroître les problèmes actuels de la pêche... Toutes ces solutions donnent le frisson.

Les recherches sont toutefois en cours pour approfondir la question des avantages et des inconvénients du principe de séquestration du gaz carbonique dans l'océan profond ou dans les champs pétrolifères mais cette solution reste probablement un pis-aller à moyen terme.

Enfin, plus fiable et sans risque, on peut aussi séquestrer le gaz carbonique sous terre en l'injectant dans des roches basaltiques (cf. le Carbfix). C'est toutefois un travail colossal qui ne sera jamais rentable.

Ces méthodes nous conduisent à poser la question qui fache : la loi du marché va-t-elle dicter sa loi à dame Nature ? La question devient cynique et vraiment pas morale... La meilleure solution reste évidemment d'éviter de polluer en consommant moins d'énergie fossile et à s'orienter vers des énergies propres et renouvelables.

Les "tickets pollution" et le "tout nucléaire" ne sont bien sûr par recommandés et plusieurs Etats occidentaux tentent de réduire leur implications dans ces technologies. Nous connaissons les effets pervers de l'un comme de l'autre. Par ailleurs le fait d'acheter des émissions de CO2 aux pays pauvres est souvent considéré par les pays sous-développés comme un principe d'appropriation de l'atmosphère par les pays industrialisés. Après le café, le cacao, les bananes ou la coca, les pays pauvres deviennent ainsi les otages des pays riches... Afin de résoudre ce problème tout en réduisant les émissions polluantes, une solution fut proposée lors de la conférence de La Haye qui s'est tenue en novembre 2000. Les responsables ont proposé aux pays industrialisés d'investir dans un pays pauvre lorsqu'il désirait diminuer le taux de CO2 de ses industries. C'était une idée constructive mais elle fut dénaturée par les représentants des Etats-Unis, du Canada et de l'Australie (et prochainement de la Chine à n'en pas douter) qui sont les plus grands pollueurs de la planète.

Recyclage et transformation du CO2

Mais finalement, peut-on réduire les émissions de gaz carbonique tout en gardant le même niveau de vie ? Nous verrons dans l'article recyclage et transformation du gaz carbonique que ces dernières années des ingénieurs ont proposé plusieurs solutions efficaces permettant de transformer ce gaz polluant et à effet de serre en combustible. Si les politiciens le souhaitent on peut donc non seulement éliminer cette pollution mais en même temps purifier l'air.

Au chevet d'une planète malade

Le trou d'ozone en l'an 2000. Document ESA.

Le trou d'ozone en 2000. Document ESA. Voici une animation de son évolution entre 1979 et 2013.

Grâce aux nombreux satellites mis en orbite et les observatoires terrestres installés aux quatre coins de la planète jusqu'à 5000 m d'altitude, les scientifiques ont accumulé une gigantesque banque de données de notre planète bleue. Cette "médiathèque" représente aujourd'hui des "Big Data" qu'il faut non seulement gérer mais surtout exploiter de manière intelligente afin que tout ce travail rende finalement service à la société. A l'heure actuelle nous disposons de plusieurs milliards d'images numériques (et plusieurs milliers de kilomètres de bandes magnétiques distribuées dans des centaines de data center à travers des milliers d'intranets et de sites web. Malheureusement, dans la plupart des cas, si on peut extraite une séries de données instantanées ou des valeurs moyennes et les analyser comme telles, il faut un recul d'au moins une voire plusieurs générations pour établir une tendance fiable. C'est donc soit le travail de toute une vie de chercheur soit celui de plusieurs équipes successives, la dernière ne connaissant peut-être même pas ceux qui furent les pionniers à l'origine de leur projet imaginé bien avant qu'ils soient nés ! Tel est le lot du travail désintéressé des scientifiques.

Aujourd'hui la Terre est sous surveillance et le fascinant spectacle qu'elle présente risque de nous donner une amère déception si nous ne prenons pas la peine de sauvegarder son équilibre. Observer la Terre est devenu un devoir si nous souhaitons, demain, montrer à nos enfants la beauté d'une mer turquoise poissonneuse, leur faire sentir l'odeur chaude de l'herbe verte ou la douceur de la pluie.

Ce discours s'adresse en priorité aux Occidentaux et à toute personne aisée. Car on ne peut pas demander à un homme pauvre de sauver un oiseau ou son bois de chênes lorsque lui-même meurt de faim et se voit obligé de sacrifier son avenir pour survivre. En revanche, plutôt que de l'assister on peut l'aide de manière responsable et durable en lui apprenant à cultiver des produits locaux ou à élever des espèces locales dont il pourra tirer profit.

En 1992, la protection mondiale de l'environnement coûta 103 milliards de dollars, si peu que cela ne représente que quelques pourcents du PIB des pays développés. Pendant ce temps, les seules dépenses militaires américaines[11] ont coûté trois fois plus cher et les dépenses militaires mondiales ont coûté dix fois plus d'argent, dont une bonne partie en vain.

Pour préserver les sensations naturelles d'un monde en équilibre auxquelles chacun aspire et a droit, les Etats-Unis et la communauté scientifique internationale ont mis sur pied des programmes d'études à longs termes dont le but est de rendre compte des modifications de notre écosystème. Ils entrent dans le cadre du projet mondial de développement durable.

Parmi ces programmes citons côté américain Global Change Master Directory et Mission to Planet Earth gérés par la NASA et à l'échelle internationale Worldview de la NASA et Géosphère Biosphère de l'IGBP parmi d'autres.

Parallèlement à ces missions de surveillance, plusieurs centres ont pour tâche de gérer ou de traiter l'information brute acquise par les missions spatiales. A Houston, le Space Shuttle Earth Observation Office (EOL) archive les photographies de la NASA et publie les informations récoltées. L'Europe n'est pas restée inactive non plus. Depuis 1986, la société Spotimage rachetée par Airbus distribue les millions de photographies de télédétection amassées par les satellites Spot, au nombre de sept en 2017 dont les deux derniers assureront la continuité jusqu'en 2024. Notons que l'agence japonaise NASDA avait également ouvert un bureau en 1992 pour promouvoir son satellite Fuyo (JERS-1) mais le satellite retomba en mer en 2001. Ses données sont aujourd'hui accessibles via le portail eoPortal.

A gauche, le satellite Sentinel-5P de l'ESA qui analyse la qualité de l'air. A droite, distribution des feux de forêts (en rouge) le 22 août 2018. Ces incendies souvent provoqués par l'homme représentent environ 20% de l'effet de serre. Documents ESA et NASA/Worldview où vous trouverez un statut quotidien de l'état de la planète.

 A l'instar du bureau de la NOAA, Spotimage à la vocation de fournir aux chercheurs qui le demandent les données numérisées accumulées par les satellites. Sa tâche est surtout scientifique, vouée à l'étude des forces motrices et des changements climatiques (surtout dans les régions semi-désertiques ou fortement polluées). Ensembles, complété par les informations accumulées par les nombreuses universités gérant une multitude de satellites ou de réseaux de sondes terrestres, ces bureaux pourront convaincre les hommes politiques de prendre enfin leurs responsabilités.

Notons que les données et photos prises par ces différents satellites sont généralement téléchargeables sous différents formats, les photos étant également mises en vente à l'intention des particuliers.

Le sens du devoir des politiciens

Bien entendu, à l'image du travail très critiqué des Eurocrates, payer des fonctionnaires à rédiger des rapports et des chartes de bonnes intentions sur l'écologie ne sert à rien si leurs travaux ne sont suivis d'aucune action aux niveaux législatif et exécutif pour réglementer, contrôler et interdire les activités qui nuisent à l'environnement. Et quand les gouvernements, les associations locales ou les instances internationales font mine d'ignorer le problème, on ne peut compter que sur les ONG et les journalistes pour les mettre face de leurs responsabilités. En effet, il faut parfois réveiller et même sermoner nos représentants politiques et les responsables en place dans les entités régionales : messieurs et mesdames les politiciens, ne serait-il pas temps de protéger nos richesses naturelles et de revoir votre éthique ?

Ainsi, à côté des taxes écologiques, des véhicules propres testés en Californie, des restrictions d'eau en Belgique pendant les canicules ou du filtrage du trafic en Frrance lors des pics de pollution qui leur donnent bonne conscience du travail accompli, on peut se demander ce que font les petites et grandes institutions dans ce contexte. Nous connaissons déjà une partie de la réponse : leurs fonctionnaires hauts gradés sont parfois plus intéressés par leur enrichissement personnel que par le bien être de la communauté ! Car si les Etats veulent respecter l'environnement pour nous assurer un meilleur avenir sur le plan sanitaire notamment et préserver le bien être des plus démunis, cela va de paire avec des règles de bonnes gouvernances, une éthique irréprochable et un sens aigu du devoir et du respect des lois. A ce que nous constatons à travers les nombreux scandales politiques, c'est loin d'être le cas, même en Europe, y compris en matière d'écologie (cf. les scandales des décharges industrielles notamment ou les accords secrets entre politiciens, avocats d'affaires et industriels pourris).

Le vrai visage de l'écologie

En devenant propriétaire de la Terre, l'humanité a malheureusement hypothéqué sur la survie des autres espèces et de la sienne en particulier. Celui qui s'intéresse à la biodiversité et au développement durable ou qui a déjà étudié l'écologie ou la biologie comprendra rapidement que les espèces sont très fragiles. Parmi les 8.5 millions d'espèces identifiées à ce jours (sur peut-être 100 millions d'espèces à découvrir), chaque année jusqu'à 35000 espèces disparaissent, en grande partie en raison des activités humaines ! Si vous faites le bilan de toutes les espèces disparues depuis que vous pouvez participer à l'histoire politique de votre pays, vous ressentirez un malaise moral. C'est un peu comme si nous officions à la place de Damoclès et choisissions l'avenir de ces animaux : vivre ou mourir ? De quel droit agissons-nous ainsi ?

Le Dendroctonus valens, un destructeur de conifères. Doc UCIPM

Certains diront qu'il faut relativiser cette justice car comportement de l'homme se retrouve dans la nature dont il n'est finalement que le sommet de l'arborescence. En se faisant l'avocat du diable, demandons-nous donc si tous les organismes gèrent leur environnement en "bon père de famille" ?

Si un individu occupe une niche écologique, cela signifie que son espèce a trouvé son équilibre dans la biocénose et trouvé une place dans un biotope spécifique. Cela ne signifie pas que dame Nature lui a donné une fonction. Si vous retirez cette espèce de la Terre, il se peut que seul son prédateur constate qu'elle ait disparu et il chassera une autre espèce. Ce genre de parasite inutile existe dans le règne végétal et animal. Ce sont des opportunistes qui "trichent" avec la nature, comme la frégate qui préfère voler la nourriture des autres oiseaux plutôt que d'aller pêcher le poisson, le coucou qui pond ses oeufs dans le nid d'autres espèces d'oiseaux ou les virus qui prolifèrent au détriment de la santé de leur hôte.

D'une part, tous les organismes aménagent et polluent leur environnement. Certains insectes, tel le Dendroctonus mexicanus présenté à gauche qui est également un vecteur de la peste, est capable de détruire des millions d'hectares de forêts de conifères, un peu comme les champignons détruisent les forêts. Chaque année les criquets pèlerins détruisent des centaines d'hectares de champs cultivés et les castors créent des barrages si vastes qu'ils risquent parfois d'inonder des contrées habitées, y compris en Europe. Quand les animaux ne se sont pas en concurrence avec l'Homme et ne détruisent pas nos récoltes ou ne dévorent pas nos bêtes, ils peuvent polluer chimiquement notre biotope. Et c'est pourtant considéré comme une activité "naturelle".

Le célèbre champignon de Fleming par exemple, le Penicillium libère une substance chimique qui empêche le développement des bactéries; dans les forêts de pins, le sous-bois est souvent pauvre et sec car le sol est couvert d'épines, lesquelles contiennent du terpène, une toxine qui le pollue; seul le trèfle peut y survivre. Idem en dessous du noyer car il libère de la juglone qui en arrivant au sol empêche la germination de toute autre plante; l'arbre à caoutchouc adulte empoisonne à ce point son environnement que le jeune caoutchouc ne pourra survivre auprès de lui.

Eruption de l'Etna (3300 m) près de Naples le soir du 5 août 1997. Document Boris Behncke.

D'autre part, il y a les désastres naturels sources de "pollution" ou de danger pour les humains parmi lesquelles l'activité des volcans évoquée en première page dont les retombées (laves, cendres, boues, pluies acides, gaz toxiques, etc.) profitent rarement aux organismes vivants, à l'exception de la fertilisation des sols, et encore car le bénéfice n'est pas immédiat mais profite aux générations futures.

Parmi les autres désastres qui nuisent à l'humanité, citons les tremblements de terre, les tsunamis, l'inondation des terres arables par l'eau salée, les cyclones ou encore les sécheresses et les phénomènes météorologiques qui les accompagnent (refroidissement, chaleur, tornades, incendies, etc). Ne parlons pas de la "pollution" par l'oxygène lors de la phase prébiotique de la vie sur Terre mais qui, à forte concentration, est toujours un gaz mortel.

Depuis le XXIe sècle, la fréquence des feux de forêts a fortement augmentée partout dans le monde, même dans les pays froids comme en Scandinavie. Rappelez-vous les incendies en Californie, dans le sud de la France, en Russie ou les incendies géants survenus en Australie en 2019-2020. C'est le changement du climat qui est à l'origine de ces incendies extrêmes car une forte augmentation de la température de l'air ou des canicules de longues durées  dans des régions au climat tempéré, continental ou tropical chaud entraîne un assèchement des sols et facilite le déclenchement spontané des feux. Ils peuvent également former un smog dense dans certaines villes avec un risque réel d'intoxication (au CO, HCN et aux hydrocarbures aromatiques). De telles situations imposent un état d'urgence.

Les incendies survenus en Australie en 2019-2020 ont réduit en cendres 170000 km2 de végétation. Ils furent plus dévastateurs que ceux d'Amazonie en 2019 (9000 km2) et de Californie en 2018 (8000 km2). Certaines flammes atteignaient 70 mètres de hauteur ! Au total, 42 personnes sont mortes dont 9 pompiers et 3094 habitations furent détruites. Début janvier 2020, le gouvernement australien réserva 2 milliards de dollars pour la reconstruction mais certaines régions boisées ne retrouveront pas leur état d'avant les incendies avant 100 ou 200 ans (cf. APH).

Que représentent les émissions de CO2 produites par ces incendies ? Selon Inside Climate News, bien que les quantités exactes soient difficiles à calculer, entre 1997-2017 soit en 20 ans les scientifiques ont estimé que les feux de forêts ont émis environ 8 milliards de tonnes de CO2 par an. Par comparaison, selon l'IEA, en 2017 les émissions mondiales totales de CO2 atteignaient 32.5 milliards de tonnes. Autrement dit les feux de forêts représentent 25% des émissions mondiales de CO2 et cela risque d'augmenter ! Pour preuve, en 2019 les incendies de forêts en Amazonie ont produit à eux seuls 6 milliards de tonnes de CO2 !

A consulter : Australia fires: A visual guide to the bushfire crisis, BBC, 2020

Global Fire Emissions Database - Global Forest Watch - Fires

A gauche, un feu de forêt photographié aux Etats-Unis en 2015 où ils deviennent de plus en plus fréquents, notamment en Californie durant l'été. Au centre, un kangourou se précipitant devant une maison en flammes vers le lac Conjola, dans la province australienne de Nouvelle-Galles du Sud (NSW) où se trouve Sydney photographié par Matthew Abbott pour le New York Times le 31 décembre 2019. A droite, Sydney et son Opéra noyés sous les fumées en novembre 2019. Selon CNN, au total, en février 2020 on déplora la mort de 42 personnes, 3094 habitations furent détruites et 170000 km2 de végétation (plus de la moitié de l'Italie) sont partis en fumée. Selon la dernière estimation (juillet 2020), 3 milliards d'animaux seraient morts déshydratés ou brûlés (à condition que toutes les populations aient disparu, ce qui n'est pas confirmé) au point qu'environ 50 espèces sont menacées d'extinction (cf. U.Sydney). Documents NASA/Shutterstock, The New York Times et Sky news.

En raison du réchauffement climatique, du manque d'eau et du manque d'entretien des zones boisées, ce genre de catastrophe risque d'être plus fréquent à l'avenir avec des coûts très importants pour l'État et indirectement pour la population. Aujourd'hui, tous les pays boisés au climat chaud et sec sont concernés.

Que l’on comprenne bien les écologistes : quand ils disent que l'Homme pollue la nature, il est vrai qu’il n’est pas le seul à agir de la sorte, mais puisqu’il en est conscient et le fait souvent volontairement et est capable de se détruire d'une façon encore plus sophistiquée, qu’il n’oublie jamais les mots de Saint-Exupéry[12] : "Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé". On pourrait aussi dire humblement que nous ne sommes que de passage sur Terre et ferions mieux de penser à la planète qui nous a logé et nourri et que nous laisserons à ceux qui viendront après nous dans un plus sale état qu'à notre arrivée. Franchement, il n'y a pas de quoi être fier.

Réagissons donc aujourd'hui en souhaitant ne jamais devoir créer des espèces in vitro, réglant à la place de dame Nature le nombre de mâle ou de femelle de chaque espèce naturelle disparue et en gardant l'espoir de pouvoir toujours observer dans la nature la floraison des fleurs ou la danse nuptiale des animaux. Espérons qu'une réduction de l’impact des activités humaines et les mesures internationales et nationales de protection de la nature ramèneront cette biodiversité tant nécessaire.

Chacun à sa mesure a le pouvoir de modifier son style de vie et de participer à l'amélioration de la santé de la planète. Alors agissez dès aujourd'hui et faites en sorte que cela devienne un réflexe et partagez vos idées. Gaïa vous remerciera.

Pour plus d'informations

Sur ce site

L'effet de serre

Recyclage et transformation du gaz carbonique

Chimie atmosphérique et climat (PDF), G.Brasseur/MPI

Documentaire

Home, Yann Arthus-Bertrand, 2009, YouTube

Livres et revue

Revue d'écologie (disponible en format PDF 6 mois après la date de publication)

Un jour sur Terre, Mark Linfield, 2008

Planète Terre, BBC, 2007

Une vérité qui dérange, Al Gore, 2006

Mappemondes

Ballon gonflable de la Terre de 1 m de diamètre, The Space Store

Mappemondes et globes, Geodus

Sur Internet

The Ocean and Cryosphere in a Changing Climate, IPCC, 2019

Rapport sur le Climat 2018, OMM, 2019

Encyclopédie de l'environnement

Le climat et les glaciations, Glaciers-climat, Sylvain Coutterand

Planète Terre, P.-A. Bourque/U.Laval, Can.

Encyclopédie de l'environnement

Emissions de métaux lourds, carbone noir et polluants organiques persistants, AWAC.be

European Air Quality Index

The Weather Channel (climatologie par ville)

Forum climatologie (Météo Belgium)

GRID Arendal

United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCC, en français)

Global Change, GCRIO

Géosphère Biosphère, IGBP

World Climate Research Programme, WMO/OMM

Dartmouth Flood Observatory

Of Maps and Men:In Pursuit of a Northwest Passage

Global Change Master Directory, NASA/GCMD

Mission to Planet Earth, NASA

Airbus (Spotimage)

Point Carbon

Global Fire Emissions Database

Global Forest Watch - Fires

South Pacific Island Reports (élévation du niveau de la mer)

European Environment Agency (recherches sur l'ozone)

Les Amis de la Terre (France)

Magazine "Environnement" suisse (BUWAL)

Worldwatch Institute

NOAA

World Wildlife Fund

Greenpeace International

National Geographic - Earthpulse

Human Activities and their Impacts

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[11] Les dépenses militaire des Etats-Unis ont représenté 5.12% du PIB en 1990 (306 milliards de dollars) et 3.5% en 2014. Cf. les statistiques de l'Université de Sherbrooke et le rapport de l'OTAN.

[12] Antoine de Saint-Exupéry, “Le Petit Prince”, Gallimard-Folio Junior, 2007.


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