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Plaidoyer : Quand la Terre tourne à l'envers

ou les raisons des modifications de l'écosystème

La tour d'Engie (ex-EDF) à Paris-La Défense. Document Eric Peukier.

Hypocrisie et manipulations (VI)

L'hypocrisie d'Engie (ex-EDF)

Engie est une entreprise publique garante de l'approvisionnement des Français en électricité. Cette société publique prétend, maladroitement, défendre des valeurs écologiques, notamment de développer une énergie nucléaire propre au point de souscrire au "pacte écologique" de Nicolas Hulot (voir plus bas). Que constate-t-on dans les faits ?

Eengie use et abuse de la publicité pour gagner l'opinion du public à sa cause. Malheureusement pour cette société, le public est instruit et n'est pas dupe et ne compte pas se laisser dicter ses actions comme le pensent nos Eurochrates.

En 2006 et 2007, Engie qui s'appelait alors EDF annonçait par exemple dans ses publicités "Pour préparer l'avenir, nous mettrons en service dès 2012 la nouvelle génération de centrale nucléaire (EPR). EDF, leader européen des énergies de demain". Ce texte prétend que le nucléaire constituera l'énergie de demain. Or, nous savons tous que la moitié des pays européens sont anti-nucléaires et que la plupart des pays européens sont en train de développer des énergies alternatives qui ont autant si pas plus d'avenir que l'énergie nucléaire. Non seulement EDF interprétait les statistiques comme bon lui semble, mais placer comme elle le faisait l'énergie nucléaire en position de supériorité par rapport aux énergies renouvelables n'était pas légal. En effet, du seul point de vue publicitaire, à cette époque EDF contrevenait à l'article 2-9 des recommandations écologiques du BVP qui précise : "L'allégation ne doit pas induire une fausse supériorité et/ou permettre à un produit de se distinguer abusivement d'autres produits similaires ou possédant des caractéristiques analogues en ce qui concerne leur contribution à la protection de l'environnement". Pourtant aucune association, aucun comité d'éthique, aucun ministre de l'environnement ne s'est opposé à cette campagne de publicité. Seraient-ils parrainés par cette entreprise au point de ne pouvoir parler et dénoncer ce mensonge d'État ?

A l'époque, EDF prétendait également préparer les énergies de demain et essaye de nous convaincre qu'elle sera nucléaire et propre. Or cette entreprise devait respecter les directives européennes et ne peut présager de l'avenir, comme elle ne peut démontrer que l'énergie nucléaire est inoffensive puisque nous savons bien qu'elle génère de nombreux déchets radioactifs et des pollutions liées notamment à la production de minerais d’uranium.

Bref, dans les années 2000, EDF multipliait les campagnes de publicité mensongères et tentait de nous manipuler, osant affirmer qu'elle "produit l'électricité la moins polluante d'Europe" alors que nous savons tous que toutes les centrales accumulent des tonnes de déchets radioactifs que nos descendants devront gérés durant des centaines de milliers d'années ! En insistant sur la vapeur d'eau libérée des réfrigérants, EDF détournait en fait notre attention du problème majeur que représentent les déchets ! Cette attitude est typique de la propagande et d'autant plus intolérable qu'elle est organisée par une entreprise publique qui bénéficie d'un monopole.

Deuxième exemple. A l'époque, EDF prétendait qu'elle fournissait une énergie "propre" et d'avenir mais d'un autre côté elle refuse de dépolluer les sites qu'elle met en vente ! Ainsi, en 2004 le réalisateur Luc Besson avait signé avec EDF une promesse de vente portant sur un terrain proche de Paris qui lui coûtera quelques centaines de milliers d'euros où il espérait construire un complexe hollywoodien. Mais en pratique il ne peut réaliser son projet car il attendait qu'EDF assainisse le site, action qu'EDF refusa d'exécuter et qu'elle aimerait qu'il prenne en charge !

En d'autres termes EDF voulait faire porter la responsabilité d'une éventuelle pollution, d'une contamination des employés ou d'un procès public qui nuirait à son image de marque sur le futur propriétaire du site, dans ce cas ci sur Luc Besson ! Bien entendu le réalisateur qui est également écologiste n'a pas accepté ce contact de dupe et espèrait bien qu'EDF assumerait ses responsabilités.

Quelle est la leçon de cette histoire ? C'est simple, depuis le début Engie nous ment et ne s'intéresse nullement à protéger l'environnement mais cherche avant tout à faire du business, peu importe les conséquences néfastes sur l'environnement !

Entre nous, trouvez-vous normal qu'Engie dont les 115000 fonctionnaires payés par les contribuables ne prône que les vertus des centrales nucléaires de nouvelle génération ? Trouvez-vous normal qu'Engie ne mette jamais l'accent sur les projets de constructions d'éoliennes, d'exploitation de la force marémotrice, des biocarburants ou des voitures hybrides ? En fait Engie a un marché à défendre, des privilèges à protéger et ne tolère aucune forme de tolérance. C'est pas banal pour une entreprise publique !

Vous en voulez une preuve ? A tous les échelons des pouvoirs publics Engie place des obstacles administratifs importants à la construction de systèmes alternatifs visant par exemple à équiper les communes en éoliennes afin qu'elles soient indépendantes sur le plan énergétique. Même à titre privé, vous aurez beaucoup de mal en France à ériger une éolienne dans votre jardin du fait de l'importante paperasserie et des conditions à remplir, sans parler que le conseil communal peut à tout instant refuser votre projet. Cela ne vas pas renforcer le "pacte écologique"...

Cette attitude n'a qu'une seule raison. Engie reste un lobby nucléaire et à ce titre ni l'entreprise ni l'État français ne vont jamais encourager ni avantager d'aucune manière les projets touchant les énergies renouvelables, quitte à mentir et minimiser par exemple les effets du nuage de Tchernobyl et laisser contaminer sa population que de lui avouer les dangers du nucléaire ! A chacun d'en tirer la leçon.

Nicolas Hulot, une notoriété manipulée

Tous les téléspectateurs francophones connaissent le journaliste Nicolas Hulot, producteur de la série TV "Ushuaïa" et quelques autres. Récemment, en 2006, il s'est également avancé en politique à la veille des élections présidentielles françaises, appuyant l'idée d'un "pacte écologique" afin de préserver notre environnement.

Nicolas Hulot. Document Georges Bosio/Studio 107.

Rappelons tout d'abord sa biographie afin de mieux cerner l'action mais également le dilemme auquel doit faire face le personnage.

Nicolas Hulot est né à Lille le 30 avril 1955. Il obtient une licence en journalisme et parcourut le monde comme photoreporter pour l'agence SIPA.

Passionné d'aventure, il dirigea plusieurs expéditions, notamment la traversée de la Manche en planche à voile, l'expédition au Pôle Nord magnétique en scooter des neiges (1983), la traversée du Zambèze à la pagaie (1985), l'exploration du Pôle Nord géographique en ULM (1986-87) et le survol de l'Okavango en hélicoptère (1988).

En 1987, il devint animateur et producteur pour la chaîne TF1, animant la série "Ushuaïa, l'extrême" (1987-1995), puis "Opération Okavango" (1996-1997) et depuis 1998, "Ushuaïa Nature".

Ecologiste convaincu, Nicolas Hulot a toujours voulu sensibiliser le public à la protection de l'environnement face à l'irresponsabilité de nos dirigeants et des industriels peu scrupuleux. Il réalisa plusieurs campagnes de publicité, écrivit des livres et fonda la "Fondation Nicolas-Hulot pour la Nature et l'Homme" en 1990.

En 2006, il publia son livre "Pour un pacte écologique" dans lequel il rappela la fragilité de notre planète afin d'inciter le monde politique comme chacun d'entre nous à agir de manière plus responsable et plus concrète pour protéger notre environnement. En une semaine, son Pacte était supporté par 45000 signatures. Au bout d'un mois il avait reçu 240000 signatures et 80 jours après sa publication il était fort de 540000 signataires !

Des intellectuels tels Boris Cyrulnik, Pierre-André Taguieff, Erik Orsenna, Dominique Bourg, des scientifiques tels que Hubert Reeves, Jean-Marc Jancovici, Jane Goodall et des personnalités aussi diverses que Luc Besson, Mathieu Kassovitz, Florent Pagny ou encore Julien Clerc ont immédiatement soutenu son Pacte écologique mais on peut remarquer qu'aucun d'eux n'était politicien.

En effet, bien que Ségolène Royal par exemple ait été Ministre de l'Environnement (1992-1993) et ait posé sa candidature à l'élection présidentielle de 2007, elle attendit plusieurs mois avant d'approuver le Pacte de Nicolas Hulot alors qu'elle supportait les idées d'Al Gore ! Sur l'ensemble des candidats français, fin 2006 seuls deux d'entre eux avaient signé le Pacte écologique et annoncés vouloir prendre des mesures concrètes s'ils étaient élus : Corinne Lepage et Jean Marc Governatori. Aucun ténor des grandes partis politiques n'avait répondu à son appel ! Cela en dit long sur l'intérêt des politiciens français pour les problèmes d'environnement, notamment des écologistes !

Fin 2006, Nicolas Hulot annonça en public que si personne ne voulait s'occuper des problème de l'environnement, il accepterait le poste de ministre, mais espérait sincèrement que le Gouvernement trouverait des gens responsables dans ses rangs pour assumer cette fonction, à défaut de quoi il serait très déçu par leur irresponsabilité.

Le réalisateur Luc Besson. Après avoir réalisé dix films qui furent autant de succès au box office, ce fervent défenseur de l'écologie qui supporte l'action de Nicolas Hulot investit aujourd'hui son argent dans des causes sociales et éducatives.

L'idée de Nicolas Hulot n'est pas nouvelle mais c'est bien le seul écologiste qui accepte de parler en tête-à-tête avec les politiciens et d'une manière plus diplomatique que José Bovet ou Greenpeace. Son courage est digne d'admiration et nous démontre qu'il y a encore des bonnes volontés et un espoir de sauver la planète.

Plus d'un parti politique lui ont donc fait la cour, trouvant qu'il serait tout bénéficie pour leur image de bénéficier d'un personnage public aussi médiatique et aimé des Français et par la même occasion d'obtenir sans difficulté les 500 signatures requise pour l'inscription de son parti. A ce jour Nicolas Hulot a juste accepté un portefeuille ministériel dans le domaine de l'écologie. Mais il fut vite désabusé par le manque de considération du Premier Ministre pour ses projets.

Nicolas Hulot apprit à ses dépens qu'il est plus à sa place au milieu de la nature que face à des politiciens pervers et des journalistes incisifs. S'il s'exprime clairement en public, on sent bien qu'il n'a pas l'étoffe d'un orateur comme Al Gore, ni la prestance ni les arguments de ses opposants. En revanche son action porte ses fruits auprès du public et des étudiants et il a déjà inaugauré plusieurs écoles.

Nicolas Hulot est trop honnête pour affronter le monde politique car il est enfermé dans un personnage naïf qui croit encore que capitalisme rime avec écologie ou que les politiciens vont supporter ses idées. Si cette cause était si simple à mettre en oeuvre, les politiciens français comme d'ailleurs l'auraient déjà appliquée depuis longtemps ! Nicolas Hulot pense sans doute qu'en sensibilisant la classe politique à son Pacte écologique, il fera parler de lui dans les médias (ce qui est exact) et que sa notoriété lui permettra d'agir plus efficacement pour défendre la cause écologique.

Malheureusement, ainsi qu'il l'a constaté en questionnant le monde politique, fin 2006 peu de politiciens s'étaient engagés dans son Pacte écologique, sachant très bien que les mesures qu'ils devraient prendre ne seraient pas appréciées de la population et ne peuvent pas s'appliquer à grande échelle du jour au lendemain sans une profonde mutation socio-économique au sein des pays membres du G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie) et pourquoi du G20 (G8 + pays émergeants).

Nicolas Hulot pensait sans doute qu'il pouvait conserver sa liberté d'expression et parviendrait à rassembler les politiciens comme les industriels à sa cause. Si ses paroles sont toujours pleines de bon sens et s'il reste apprécié du public comme des collectivités, aujourd'hui son discours comme ses actions dépendent de plus en plus du bon vouloir de ses sponsors qui, rappelons-le, comptent aussi parmi les plus grands pollueurs de la planète : Engie, Rhone-Poulenc, etc.

Dans ces conditions comment peut-il défendre sa cause ? Certes, sans argent il ne pourrait sensibiliser le public de la façon dont il le fait mais doit-il pour autant s'associer à des pollueurs ? Il avoua qu'en ayant recours au mécénat, il a trouvé un moyen de leur fait payer leurs mauvaises actions sur l'environnement... Mais ne faut-il pas être naïf pour oser prétendre cela ?

Il ne fait aucune doute que Nicolas Hulot est manipulé et devient une marionnette entre les mains des lobbies. En effet, pour une multinationale, Nicolas Hulot est un excellent support publicitaire et un investissement très rentable. Car derrière l'image de l'homme médiatique il a tout un business qui lui échappe. 

Quand Nicolas Hulot vend des produits sous la marque "Ushuaïa", vous pensez faire une bonne action et avoir bonne conscience en achetant un produit qui viendra supporter son action écologique. En fait vous avez oublié ce raccourci : en achetant un produit "Ushuaïa" en réalité vous versez directement de l'argent dans la tirelire d'Engie ou ses parrains et vous renforcez leurs actions polluantes contre lesquelles tous les écologistes se battent. Cela n'a rien d'écologique, que du contraire ! Pas plus que de parcourir le monde avec trois hélicoptères et gaspiller des millions d'euros pour nous ramener quelques films. S'il emmenait avec lui des scientifiques comme le faisait le Cdt Cousteau et conduisait en même temps des recherches scientifiques, son action serait autrement mieux valorisée que sur le plan financier et de l'image de soi. On ne peut donc plus considérer que son action est positive quand on constate que son bilan est négatif du point de vue de l'écologie.

Nicolas Hulot présenté par le président Chirac au président Sud-Africain Nelson Mandela au cours du sommet de Johannesbourg le 2 septembre 2002.

Sans entrer dans l'idéologie de la décroissance économique prônée notamment par le "Journal de la décroissance", il faut bien constater que si Nicolas Hulot essaye de sensibiliser les gens à son action et y réussit avec plus ou moins de succès, il n'est pas encore parvenu à convertir le monde politique à ses idées.

Ses seules convictions ne suffiront sans doute pas à faire prendre conscience à nos politiciens des enjeux qui nous concernent tous car en fait ces problèmes ne les touchent pas directement et coûtent plus qu'ils ne rapportent à court terme. Combien de fois les politiciens ont appliqué avec zèle le slogan "Faites ce que je dis pas ce que je fais !" Parler et agir sont deux choses différentes, des notions que nos politiciens maîtrisent mieux que personne.

Pour que l'action de Nicolas Hulot donne un résultat sur le plan politique et affecte durablement nos habitudes, il doit agir de l'intérieur du système et devenir un politicien fervent défenseur de la cause écologique. Or en devenant l'un d'entre eux, il devra obligatoirement faire des compromis et des alliances s'il veut garder son siège tout en défendant quelques-unes de ses idées. A défaut, il se retrouvera dans l'opposition et pour ainsi dire plus impuissant et muselé que s'il était resté apolitique et indépendant. Mais nous voyons bien que même au niveau européen, les Verts ont du mal à se faire entendre, au point que la Commission Européenne maintient sa confiance dans le nucléaire. Mais les États n'ont pas besoin de l'avis de la Commission pour sortir du nucléaire , et plusieurs d'entre eux ont déjà fait le pas.

Le 31 janvier 2007, comme si une mouche les avait piqués, tous les candidats à l'élection présidentielle acceptèrent de signer le Pacte de Nicolas Hulot. Mais leur démarche semblait peu convaincante. 

Dans ce contexte où les politiciens cherchent d'abord à soigner leur image plutôt que la planète, on comprend mieux les actions coup de point des associations écologiques. L'attitude irresponsable de la classe politique prouve que les ONG comme Greenpeace ont plus que jamais un rôle à jouer.

Comme il fallait s'y attendre, le 22 janvier 2007 Nicolas Hulot annonça qu'il n'était pas candidat aux élections présidentielles. La raison est simple. Nicolas Hulot n'a pas l'envergure d'un politicien. Si Nicolas Hulot ne voulut pas s'engager et risquer d'être muselé à jamais, il n'avait pas d'autre alternative que de trouver des sponsors plus respectueux de l'environnement et continuer à sensibiliser la population comme le fait Al Gore ou Greenpeace en espérant que ses discours feront pression sur le monde politique le jour des élections.

Mais ne soyons pas naïfs car nous devons relativiser l'impact de l'écologie. Chacun sait que l'écologie restera encore longtemps une idéologie plus qu'un véritable combat politique car ses idées sont généralement impopulaires et coûtent très cher à la communauté. Le combat est loin d'être gagné, malheureusement la santé de Gaïa est tous les jours plus précaire.

Une chandelle pour l'écologie

Nous pouvons imaginer que des voix s’élèveront pour dire qu'il faut laisser du temps aux industries et à la société en général pour s'adapter aux principes de l'écologie, expliquant qu’il s’agit d’un concept récent dont la mise à exécution est fort onéreuse et contraignante. Mais vivre dans un monde pollué n'est-ce pas plus contraignant encore ?

L'activité industrielle affecte aussi l'écosystème marin. A gauche, la baie de la Betsiboka au nord-ouest de Madagascar chargée de sédiments de latérite suite à la déforestation. Photo prise depuis la station ISS le 11 août 2002. Les eaux du fleuve Mahajamba et du littoral sont polluées, envahies de boues. La flore et la faune marines disparaissent. Voici une photo de la baie prise depuis la navette spatiale le 7 septembre 1985. La situation s'est aggravée en 20 ans. Au centre, les sédiments chariés par le Rio de la Plata ou "rivière d'argent" située à la frontière entre l'Uruguay où se trouve la ville de Montevideo (à gauche) et l'Argentine (à droite). Le nord est à gauche. Photo prise le 17 mars 2003. A droite, paysage sous-marin de la Grande Barrière de corail en Australie. Cet écosystème unique au monde abrite des dizaines de milliers d'espèces marines dont plus de 400 espèces de coraux. Le corail ne vit qu'entre 21 et 29.5°C et subit actuellement les effets du réchauffement du climat. Selon les scientifiques, si nous n'arrêtons pas les émissions des gaz à effet de serre, le corail pourrait mourir en l'espace de 30 ans et disparaître de toutes les mers du monde d'ici 2100. Apparu voici environ 500 millions d'années, il a résisté aux pires cataclysmes parfois réduit à 10% de sa population mais il va peut-être disparaître dans moins d'un siècle du fait de l'irresponsabilité des hommes ! Documents NASA, NASA/EOL et Great Barrier Reef Enterprises.

Les politiciens disent qu'une nouvelle technologie met de 40 à 50 ans pour pénétrer une économie. Disons plutôt 25 ans pour mener à bien un projet d'envergure dès lors que la décision politique est acquise et tous les moyens mis en oeuvre pour l'appliquer.

Cela fait plus d'un siècle que nous sacrifions au dieu profit sans nous rendre compte que le feu de ce sacrifice nous consume tous ! Puisque nos dirigeants le savent et en sont bien conscients depuis deux générations, pourquoi n'agissent-ils pas de manière plus responsable ? Par peur des réactions des lobbies, de perdre leur place confortable, leur électorat ou par manque d'idées ?

Chaque État revendique sa souveraineté ou nous renvoie la critique, mais chacun oublie qu'il vit en communauté. Le G8 et plusieurs organismes supranationaux ont le pouvoir et les moyens de transformer toute la planète comme bon leur semble. Mais leur égocentrisme les détruira à long terme car ces anti-écocitoyens sont en train de scier la branche sur laquelle ils vivent ! Etant donné que la décision ne vient jamais d'en haut, reste les actions et les coups de poings médiatiques de la base comprenant les activistes et membres des associations écologistes.

A lire : Un océan de désolation (sur ce site)

A gauche, l'état peu ragoutant et scandaleux des plages d'une île de Malaisie. Si l'amoncellement de ce plastique s'explique en partie par les effets du vent et des courants, il provient du comportement peu écologique de certains industriels, des touristes et du laxisme des autorités locales à travers le monde. Dans la plupart des pays concernés, les associations écologistes essayent de remédier à cette forme de pollution et de comportement peu citoyen en sensibilisant la population et en particulier les plus jeunes tandis que les communes ou des associations privées organisent des ramassages de déchets. De toute évidence, sans toucher au portefeuille des contrevenants, il est difficile de lutter contre l'irresponsabilité des "je m'enfoutiste". Certains déchets sont tombés de bateaux mais la plupart d'entre eux ont été abandonnés délibérément par des touristes. Or celui qui jette un détritus sur la plage doit savoir qu'au gré des vents et des courants marins, un jour ou l'autre ce déchet risque de se retrouver parmi des milliers d'autres sur une autre plage voire de blesser ou d'étouffer des animaux marins. Même des refuges naturels de vie sauvage sont pollués. Comme le rappelle l'illustration de droite, ce n'est parce qu'on ne voit pas la pollution des océans qu'elle n'existe pas. Documents Jason Isley/Scubazoo et Ferdi Rizkiyanto adapté par l'auteur. La préservation de ce milieu est l'affaire de tous. Faites passer le message. Voici la version anglaise.

Sans agir à notre mesure pour protéger la nature, nous faisons écho au pouvoir en place et aux lobbies car sans nous défendre chacun participe à la destruction des écosystèmes et nous conduit à notre propre perte. Si vous ne le croyez pas, allez vous rendre compte sur place de la dégradation du milieu (forêts, nappes aquifères, lacs, fleuves, plages, etc.) et visitez les entreprises de recyclage ou les victimes de la pollution ou des contaminations. Alors vous vous rendrez compte que cela vous touche de beaucoup plus près que vous l'imaginiez...

Une autre situation est tout aussi explicite du peu d'intérêt des chefs d'États pour l'écologie. En 1988, pendant sa période électorale, le futur président George H.W. Bush (père) se disait "vert". Quatre ans plus tard, à la veille de sa réélection il refusa de ratifier le protocole de Rio invoquant son désir de ne pas enrayer son économie prolifique. Ses successeurs se sont aussi démarqués... dans le même sens ! Ceux qui devaient donner l'exemple doivent aujourd'hui affronter le problème Nord-Sud sans offrir la moindre compensation. Au contraire, les États-unis continuent de mettre la Terre à vif en rejetant 25% du gaz carbonique mondial et pulvérisent toujours autant d'engrais chimiques (phosphates) pour fertiliser des sols condamnés à l'infertilité. On peut se lamenter de cette situation et se dire combien le progrès est relatif... Leur prise de position est scandaleuse et les différents responsables européens tentent heureusement d'intervenir de leur poids économique pour changer les choses.

A gauche, un fragment de plastique microscopique flottant près d'une larve de homard (2 mm de long). Les océans contiendraient 5 mille milliards de morceaux de plastique, représentant 268.94 millions de tonnes de déchets, valeur réévaluée à 78 millions de tonnes en 2018. A droite, des microplastiques tombés avec les pluies récoltés dans un parc national des Etats-Unis. 4% des particules atmosphériques capturées aux Etats-Unis sont des polymères synthétiques. Depuis quelques années, on retrouve ces microplastiques sur toute la planète, y compris dans les Alpes et en Arctique comme le confirma cette étude publiée en 2019 ainsi que dans le sel marin. Selon les chercheurs, chaque année un citoyen américain ingérerait environ 39000 à 52000 particules de plastique ! Documents Richard Kirby/PlanktonPundit et Janice Brahney et al. (2020).

En réalité le dialogue d'État à État est si difficile et l'illusion du bien-être si précieuse que les États-Unis ou le Japon refuse quasiment de discuter de la solidarité Nord-Sud ! Mais le jeu est dangereux. Si on laisse de côté les problèmes humanitaires, financiers et politiques, que constate-t-on ? On oublie trop souvent que l'équilibre de notre planète - son climat - dépend de la bonne santé des écosystèmes. A leur tour ils conditionnent la production des espèces et la sédentarisation des habitants. Dans un pays civilisé le problème est avant tout économique. Mais il bon de rappeler que 80% des habitants du monde vivent dans la misère et que 20% seulement tiennent les rennes de l'économie mondiale parmi lesquels moins d’1% ont une main-mise financière fermement attachée à ses acquis.

Si les terres disparaissent en Afrique ou en Amérique du Sud, dans les pays industrialisés la surproduction et la mise en culture de céréales inadaptées au sol ont également entraîné une érosion précoce des terres et leur empoisonnement. "Tout f... le camp" dit-on en France ou aux États-Unis. Quel est donc l'avenir de l'agriculture ? Avons-nous réellement l'intention d'enrayer ce processus de dégradation ?

A côté de la chandelle des droits de l'Homme, nous devrions allumer une chandelle pour la protection de l'environnement. Aujourd'hui nous connaissons environ 1.4 million d'espèces. En 30 ans, le WWF a estimé que 40% des espèces animales terrestres et marines avaient disparu ! Si nous ne changeons pas nos habitudes, dans 30 ans un million d'espèces auront disparu ! Ce taux de mortalité est le plus rapide que la Terre ai jamais connu, plus rapide que l'extinction des dinosaures...

Ce n'est plus un mal de tête qu'auront bientôt nos chefs-d'état, car les maux de l'environnement n'aggravent pas seulement leurs soucis, mais ils appauvrissent également l'humanité. En perturbant le milieu nous finirons par atteindre ce que les écologistes appellent le seuil de "population minimal viable". Le résultat ? C'est un monde sans vie, l'extinction progressive des espèces, et l'homme en fait partie.

Franchir ces seuils catastrophes revient donc à déclencher des mécanismes biophysiques et chimiques inconnus mais dont le résultat final est connu d'avance.

Concrètement, il y a quelques décennies une rumeur courait selon laquelle les virus mortels comme Ebola, le VIH ou le SRAS nous sont "tombés dessus" parce qu'ils auraient perdu leur biotope original... Ce qui était encore une rumeur hier est un phénomène aujourd'hui prouvé. Nous vivons sur une bombe à retardement et il y a vraiment de quoi avoir peur pour l'avenir de l'humanité. On reviendra sur l'origine des zoonoses dans l'article consacré aux bactéries et virus.

Les politiciens considèrent encore trop souvent que l’économie de marché ou sa version socialiste à la chinoise est incompatible avec l’environnement, qu’elle ne peut ni protéger l’environnement ni éradiquer la pauvreté. Mais cette idée est dépassée !

En fait, si actuellement cette prise de conscience est difficile à concilier dans notre monde avec les impératifs socio-économiques, nous devons bon gré mal gré changer d’opinion et de culture. Cela s’effectuera sur une période de 50 ans, 100 ans peut-être, ce sera certainement difficile mais nous n’avons pas d’alternative. Dans tous les cas l'épuisement des énergies fossiles agira à notre place. Nous entrerons alors dans une nouvelle phase dans laquelle les générations auront un idéal, car de l’aveux des écologistes, le progrès n’est pas un idéal, c’est une dictature technocrate qui s’ose pas faire son autocritique de peur de briser sa force de persuasion.

Car on ne peut plus continuer à fermer les yeux sur la misère du monde et l'ampleur des dégâts écologiques. C'est un peu comme si on ignorait que sous chaque hectare de terre fertile il existait environ 6.4 tonnes d'organismes vivants. L'air, la terre et la mer forment un écosystème très précieux, essentiel à notre survie. Si ces organismes survivent, notre avenir sera assuré. Si nous avons la sagesse de comprendre ces cris d'alarme et si nous sommes prêts à bâtir un monde plus stable et mieux organisé, ces bouleversements s'évanouiront dans notre mémoire en cette aube du XXIe siècle, avec la naissance d'une nouvelle génération.

Procès contre l'État

Malgré les conférences au sommet alertant les autorités sur les risques liés au changement climatique ou la perte de biodiversité, les lois et règlements de toutes sortes publiés par les institutions supranationales et les gouvernements, les autorités ne semblent pas décidées à ralentir leur économie pour protéger la planète (cf. l'échec de la COP 25 en 2019). Ces politiciens en rond de cuir voient leurs intérêts immédiats comme leur popularité où leur richesse personnelle sans se préoccuper des autres ni de ce qui pourrait advenir de la planète ! C'est ici que la population a un rôle à jouer en dénonçant ces hommes et ses femmes irresponsables et parfois sans scrupules. Ainsi, les Français et les Hollandais n'ont pas hésité à intenter un procès contre leur gouvernement respectif pour non respect de ses obligations en matière climatique. Dans les deux cas, le peuple a gagné le procès.

Mais gagner un tel procès ne veut pas dire que l'État aura du jour au lendemain les moyens de respecter ses engagements. Au pire, ce procès contre l'État peut avoir des effets pervers inattendus. En effet, si le pouvoir d'achat de la population change drastiquement suite à l'instauration de nouvelles taxes par exemple pour atteindres les objectifs climatiques (par exemple les émissions "zéro carbone" ou la "neutralité carbone") ou si la population rejette des mesures socioéconomiques trop pénalisantes, le gouvernement pourrait affronter une crise majeure avec des grèves massives et prolongées. Après des mois voire une année de conflits politiques, cela pourrait aboutir à un retour forcé aux urnes avec la montée au pouvoir de radicaux et conduire à un changement radical de politique (cf. le Brexit).

Gardons espoir

Terminons cette analyse peu encourageante sur une note plus optimiste. Place aux jeunes : dans beaucoup d'écoles on apprend aux plus jeunes à ne plus gaspiller, qu'il faut trier les déchets ménager pour éviter de polluer, qu'il faut économiser l'eau car elle devient une denrée rare et très cher, et quantité d'autres bonnes actions qui visent à préserver notre environnement. Une fois acquis, les éducateurs espèrent que ces bonnes intentions deviendront des actes réflexes lorsque ces enfants deviendront adultes. Mais ce n'est pas garanti. L'éducation continue en cette matière est indispensable car où que nous allions, nous découvrons que la planète est trop souvent considérée comme une décharge à ciel ouvert. Le message n'est pas encore bien compris de tous.

Bonne nouvelle pour l'environnement, plusieurs pays européens ont décidé d'abandonner le nucléaire pour de nouvelles énergies propres. En l'an 2000, 14% de l'énergie mondiale provenait de la biomasse : bois de chauffage, résidus des semences, excréments d'animaux et 5% des énergies étaient renouvelables (énergie solaire, éolienne, géothermie...). D'ici 2050, certains analystes prédisent que la moitié de l'énergie mondiale sera renouvelable. Que la lumière soit !

Changer les mentalités, changer la Constitution

Suite aux nombreuses marées noires qui ont envahi les côtes françaises, le président Chirac demanda en 2004 que la préservation de l'environnement soit inscrite dans la Constitution française. C'est un acte courageux que nous devons applaudir car très peu de gouvernements y pensent malgré leurs bonnes intentions. Pourquoi ? Cela prouve que nous sommes toujours à demi-éveillé, d'autres diront à demi-inconscient car nous ne prenons toujours pas conscience des risques que nous faisons courir à la planète. L'Accord de la COP21 adopté en 2015 et signé en 2016 a bien tenté d'unir tous les nations autour d'actions écologiques concrètes, mais passer des belles paroles aux gestes semble encore impossible pour beaucoup de dirigeants. En effet, nous sommes encore bien loin des actions concrètes à grandes échelles qui contraignent les nations récalcitrantes. Résultat, le taux de dioxyde de carbone contenu dans l'air continue d'augmenter et nous en payons tous les conséquences sous différentes formes allant des taxes aux effets indésirables sur la santé, sans parler de ses effets sur l'environnement et le climat.

L'ONU et le développement durable

Et ce n'est pas faute de le savoir car la télévision nous montre périodiquement des catastrophes écologiques. Mais étant donné que les accidents n'arrivent soi-disant qu'aux autres, personne ne se sent vraiment concerné.

De plus, du fait que ces changements coûtent beaucoup de l'argent et remettent en question notre style de vie, nous ne voulons pas nous investir pour des causes dont nos descendants se préoccuperont ou des risques de pénurie ou d'accidents potentiels. Dès lors, très peu d'organisations agissent pour une meilleure gestion ou dans des actions préventives.

On ne peut blâmer personne car il faudrait blâmer tout le monde car cette attitude non volontariste, réagissant plutôt qu'agissant est aussi une façon de se protéger pour survivre. Mais la vie n'est pas un jeu.

En fait, on préfère épuiser des ressources dont les investissements sont déjà amortis que d'investir des milliards d'euros dans de nouvelles technologies et autres "ventures" à l'état de prototypes et dont on ne connaît quasiment pas les impacts sur les tissus industriel et économique.

Mais cet attentisme est malheureusement inadapté à la société actuelle qui évolue dans un marché mondial à cent à l'heure. Il faut de nouveaux projets de sociétés si nous voulons éviter les crashes socio-économique et écologique. C'est bien pour cela que l'ONU et plusieurs instances supranationales ont tiré la sonnette d'alarme et que nous essayons tous aujourd'hui appliquer les principes du développement durable. A long terme, il en va tout simplement de notre survie.

Si on ne considère que les risques industriels et naturels, les remises en question et les nouvelles décisions sont en général meilleur marché que la réparation qui suit un accident. Voyez le coût de la protection du site de Tchernobyl comparé à celui d'une centrale atomique à double coque et tenue en état, ou le prix de la catastrophe du cyclone Katrina en Louisianne et de l'éventrement des digues comparé à celui de l'installation de digues et de barrages robustes comme ont si bien appris à le faire les Hollandais... Les mesures de prévention sont en général 10 fois moins cher que les réparations de fortune. Mais jamais les hommes agissent de cette façon. Ainsi que je l'ai dit ailleurs, les gouvernements réagissent sous la pression, mais ils n'agissent jamais. En d'autres termes, on attendra toujours que la catastrophe survienne pour réagir au lieu d'agir préventivement.

Car au-dessus des idées, il y a toujours le problème du financement et l'incrédulité des gens. Comme nous avons inscrit les Droits de l'Homme dans la chartre de l'ONU, nous devons inscrire l'écologie dans la Constitution nationale. C'est en effet la seule manière de ne pas oublier notre devoir envers dame Nature et de la protéger pour l'avenir des générations au même titre que la liberté, l'égalité, le droit à l'éducation ou au logement. Comme le dit un proverbe indien, "quand la terre sera empoisonnée, que l'eau sera polluée et l'air sera devenu irrespirable, l'homme se rendra compte qu'on ne peut pas manger l'argent..."

Espérons que l'avenir puisse être à l'image du carnaval de Rio et puisse encore nous amuser. Comme le rappelle le slogan du WWF, "laissons à nos enfants une planète vivante". Que pouvons-nous faire dans l'immédiat ? Chacun peut faire entendre sa voix. Agissez maintenant en demandant des comptes à vos représentants politiques, en adhérant aux associations de protection de la nature telles le WWF, Greenpeace ou des comités de défense locaux. Si leur combat ressemble à celui de David contre Goliath, leurs résultats sont encourageants et méritent que nous supportions leurs actions.

Pour plus d'informations

Sur ce site

Le scandale des décharges industrielles

La mer, dépotoir ou refuge ?

La Terre, une planète fragile

La biodiversité

Le développement durable

Le Traité sur l'Antarctique

Katrina et le Mississippi contre New Orleans : 1-0

Rapport de la Conférence de Rio de 1992

Sur Internet

Encyclopédie de l'environnement

Emissions de métaux lourds, carbone noir et polluants organiques persistants, AWAC.be

Google Earth Engine (évolution de la Terre depuis ~1984 en time-lapse)

Le Dessous des Cartes en l'an 3000, YouTube

Statistical Review of World Energy (BP)

Le chemin de Stockholm à Johannesburg (ONU)

Europa-Recherche, les dossiers de l'Union européenne

Fondation Nicolas Hulot

Les Amis de la Terre (France)

Les énergies renouvelables (CERN)

Magazine "Environnement" suisse (BUWAL)

GRID Arendal

Worldwatch Institute

NOAA

World Wildlife Fund

Greenpeace International

National Geographic - Earthpulse

Human Activities and their Impacts

The Great Barrier Reef - Image Collection

Sur le nucléaire

L'accident de Tchernobyl (sur ce site)

Mesure de la radioactivité et protection civile (sur ce site)

Les effets des explosions nucléaires (sur ce site)

The long road to recovery: Community responses to industrial disaster, UN University Press, 1996

Greenpeace

Bulletin of the Atomic Scientists

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