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Les dessins réalisés par Lord Rosse Une visite à Birr Castle, Irlande Sur les terres verdoyantes d'Irlande vivait en 1841 William Parsons. Troisième comte de Rosse, il eut l'idée de construire un télescope de 0.91 m dont il polit lui-même le miroir et assembla les 16 plaques de bronze (du speculum, alliage d'environ 2/3 de cuivre et 1/3 d'étain). Fort de cette expérience, en 1842 il investit 20000 livres sterlings, une fortune pour l'époque (environ 3 millions de livres sterlings actualisé soit 4 millions d'euros), dans la construction d'un nouveau télescope disposant cette fois d'un miroir en bronze de 1.83 m de diamètre (72") et de 16 m de focale, surnommé "The Leviathan of Parsontown". Il atteignait la 18e magnitude ! Après la mort de Lord Rosse en 1867, John Dreyer termina le travail de classification des "nébuleuses" sur lequel avait travaillé son ami et avant lui William Herschel. Utilisant le "Leviathan", Dreyer compila ensuite le fameux "New General Catalog" qui fut publié en 1888, complétant celui de Charles Messier avec plus de 7000 nouveaux objets du ciel profond.
Ce télescope était puissant mais il ne pouvait se déplacer que dans le plan vertical et son miroir en bronze s'oxydait et se ternissait rapidement, nécessitant de fréquents repolissages. Ce matériau n'était pas non plus très performant. Le bronze est très sensible aux variations de température, sa surface ne réfléchit que 62% de la lumière quand il est bien poli et elle est d'autant plus fragile et souple qu'il y a un taux élevé de cuivre. En revanche, s'il y a trop d'étain, la surface durcit, le polissage est rendu difficile et le miroir risque de se casser. Comme son miroir, ce type de télescope tomba vite en désuétude au profit d'instruments plus faciles à manoeuvrer et à entretenir et offrant une image de bien meilleure qualité grâce à l'utilisation de disques en verre recouverts d'argent puis d'aluminium. Le "Leviathan" qui était alors le plus grand télescope du monde ne sera dépassé qu'en 1917 avec la construction du télescope de 2.5 m (100") du Mont Wilson en Californie. Aujourd'hui le site de Birr Castle est ouvert au public et on peut loger dans des cottages dont certains sont installés sur le domaine. Le second miroir du télescope, le premier étant perdu, est exposé au Science Museum de Londres. Les dessins d'époque Grâce à
son Leviathan, Lord Rosse ne tarda pas à découvrir d'étranges
nébuleuses dans le ciel qu'il s'empressa de classifier systématiquement.
Observateur méticuleux et rigoureux, comme Herschel le fit à la même époque
avec son télescope de 310 mm puis de 1.20 m, Lord Rosse découvrit des
centaines de nébuleuses "tachetées" qu'il pouvait résoudre en
étoiles. A voir à titre de comparaison : Les dessins d'Andreas Domenico Dessins du ciel profond réalisés en 2011 à l'oculaire de télescopes Dobsoniens de 200 et 450 mm d'ouverture
Les documents repris sur cette page présentent quelques-uns des dessins qu'il réalisa à l'oculaire de ses deux télescopes comparés à des images modernes des mêmes sujets. Dans la plupart des cas, malgré une interprétation inévitable, la précision est remarquable et certaines illustrations, comme celle de la nébuleuse du Hibou (M97, dernier dessin) montrent très bien l'évolution de la nébuleuse en l'espace de 150 ans. Précisons que visuellement, les sujets photographiés n'apparaissent pas du tout avec ces couleurs et autant de détails. En effet, les nébuleuses et les galaxies sont des sujets offrant une surface de très faible contraste et donc très peu lumineuse. La plupart des objets n'arborent que quelques tonalités dans les instruments de plus de 300 mm d'ouverture et demeurent gris et flous dans un plus petit instrument. Il faut disposer d'un télescope d'au moins 0.7 m d'ouverture pour distinguer franchement les couleurs des objets les plus vastes et les plus brillants. Ces documents ne sont présentés qu'à titre informatif.
Pour plus d'informations Introduction au catalogue NGC de Henry Dreyer, 1888 (PDF de 1.3 MB) NGC-IC2000 catalog (.xls de 5.1 MB) NGic, un programme de Sylvain Riballet et Elisei Damien (Exe de 910 KB) Cottages à Birr Castle et sur le domaine Les dessins réalisés à l'oculaire (hyperliens) Retour à l'Histoire de l'astronomie
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