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La Voie Lactée

Formation de la Voie Lactée (VI)

Nous avons expliqué précédemment comment la théorie des ondes de densité, de la corotation, l'effet des champs magnétiques et la matière sombre (ou noire) participent à différents degrés à la formation et l'évolution de la Voie Lactée, des bras spiralés et des barres. Toutefois, ces différents mécanismes n'expliquent pas totalement comment la Voie Lactée s'est formée et est devenue une galaxie spirale ni l'origine de ses différentes composantes.

Mécanismes séculaires et fusions

On estime que la Voie Lactée s'est probablement formée environ 1 milliard d'années après le Big Bang, à partir d'un nuage de gaz dense protogalactique essentiellement constitué d'hydrogène. Les processus d'accrétion, de refroidissement et d'effondrement de ce gaz sous forme d'étoiles et d'une structure spiralée enveloppée dans un halo se sont ensuite déroulés très lentement, sur une période qui dépasse 10 milliards d'années comme l'explique très bien l'article de Cristina Chiappini repris ci-dessous.

A lire : The Formation and Evolution of the Milky Way (PDF), C.Chiappini, Obs.Trieste, 2001

également disponible sur le site de G.Djorgovski

Gaia-ESO Survey, 2013

A propos de l'évolution stellaire de la Voie Lactée et sa métallicité

L'effondrement monolithique de la Voie Lactée

1. Un nuage de gaz froid en rotation et pauvre en métaux commence localement à s'effondrer sous l'effet de la gravité mais l'effet est peu sensible car le gaz est très léger.

2. Un milliard d'années plus tard, les étoiles et les amas globulaires se forment dans le halo avant l'effondrement gravitationnel du disque ou se forment ailleurs.

3. Le disque se forme par accrétion, friction dynamique et migration d'étoiles sous l'effet de la résonance de corotation. Beaucoup d'étoiles se forment à partir du gaz interstellaire enrichi de métaux formés au cours de l'explosion des étoiles des génération antérieures.

4. Il y a ~8 milliards d'années, la Galaxie présentait déjà une forme spirale mais était deux fois moins étendue qu'aujourd'hui.

Cette théorie qui repose sur la seule dynamique interne et séculaire (monolithique) n'explique pas toutes les structures, ni les mouvements et la diversité des compositions chimiques de certains groupes d'étoiles qu'on observe dans la Voie Lactée. Des perturbations extérieures telles qu'une fusion majeure et des fusions mineures avec d'autres galaxies ont également participé à donner sa structure actuelle à la Voie Lactée. Document T.Lombry.

Selon des simulations effectuées par Frédéric Bournaud et Françoise Combes notamment, suite aux instabilités gravitationnelles et sous l'effet de la friction dynamique, le gaz se serait d'abord fragmenté en quelques centaines de millions d'années, donnant à la Galaxie un aspect grumeleux, tandis que le bulbe se serait formé en un milliard d'années.

Concernant les bras spiralés, selon les modèles, à partir d'un disque homogène en rotation composé de gaz et d'étoiles, on estime que les premières ébauches visibles des bras sont apparues à une distance d'environ 9 kpc (30000 années-lumière) du centre de la Voie Lactée 0.9 milliard d'années après sa formation à partir de la protogalaxie. Au total, il faudra environ 1.8 milliard d'années pour que les bras spiralés soient totalement formés.

Mais à l'image de toutes les galaxies de ce type, étant donné que son disque a continué d'accumuler le gaz transféré du halo jusqu'à aujourd'hui, les parties extérieures de son disque continuent de s'étendre, ce qui explique que sa longueur exacte est imprécise. Si la Voie Lactée était donc déjà assez semblable à aujourd'hui il y a plus de 8 milliards d'années, depuis la dimension horizontale de son disque a doublé.

Jusqu'à présent, on pensait que la structure de la Voie Lactée n'avait jamais été perturbée par d'importantes forces extérieures et devait sa forme à sa seule dynamique interne. Mais dans une étude publiée en 2011, Chris W. Purcell et son équipe ont simulé la chute de la galaxie naine du Sagittaire sur la Voie Lactée. Leur simulation a montré que son impact a pu former les bras spiralés, influencer la barre primaire et produire un disque extérieur évasé. Deux anneaux gauchis émergent vers le centre antigalactique qui rappellent les arcs qu'on observe dans la même latitude galactique de la Voie Lactée. Depuis de nombreuses simulations ont validé cette hypothèse.

Simulations réalisées par C.Purcell et son équipe en 2011 de la fusion d'une galaxie naine similaire à celle du Sagittaire en version "légère" et "massive" sur une période d'environ 1.8 milliard d'années. En fonction de sa masse, on observe un évasement et un "wrapping" (gauchissement) des bords de la Voie Lactée ainsi que la formation d'un arc près du pôle galactique. Au centre, le résultat actuel de la fusion avec une galaxie naine "légère", environ 2.65 milliards d'années avec la phase initiale. Documents C.Purcell et al./Nature adaptés par l'auteur. A droite, illustration basée sur des simulations de la fusion de quelque 50 galaxies naines avec la Voie Lactée au cours des 10 derniers milliards d'années. Ces interactions ont laissé des courants de marée dans le halo. Ils se situent aujourd'hui entre 13000 et 130000 années-lumière du Soleil. Document NASA/JPL-Caltech, Robert Hurt/SSC.

Les résultats de ces études montrent que la morphologie de la Voie Lactée n'a pas une origine purement séculaire (monolithique) et qu'elle connut une longue période de fusions mineures (la Voie Lactée absorbant des galaxies naines) il y a plus de 5 milliards d'années. La fusion de galaxies de faibles masses serait commune dans l'Univers et jouerait un rôle tout aussi important que la dynamique interne. Nous y reviendrons en détails dans l'article consacré aux interactions entre galaxies.

Âge des petites galaxies satellites

L'équipe de l’Institut de Cosmologie Computationnelle (ICC) de l'Université de Durham et du Centre d’Astrophysique Harvard-Smithsonian (CfA) a découvert des indices prouvant que les plus petites galaxies gravitant autour de la Voie Lactée comptent parmi les toutes premières galaxies formées dans l'Univers. Leur découverte fut publiée dans "The Astrophysical Journal" en 2018.

Simulation de la distribution des galaxies satellites en orbite autour d'une grande galaxie, telle que prédite par le modèle cosmologique ΛCDM. Les cercles bleus indiquent les galaxies satellites les plus lumineuses, les cercles blancs les galaxies satellites très pâles. Certaines se formèrent ~100 millions d'années seulement après le Big Bang. Document Projet Auriga de l'ICC/U.Durham/CfA, HITS et PMA/MPG.

Les résultats du groupe de recherche suggèrent que les galaxies naines dont Segue-1, Bootes I, Tucana II et Ursa Major I comptent parmi les toutes premières galaxies qui se sont formées à partir des nuages protogalactiques froids installés au coeur même des halos de matière sombre.

Rappelons que cette phase de refroidissement, connue sous le nom des "Âges Sombres" cosmiques, commença vers 300000 ans après le Big Bang. Finalement, le gaz qui s'était refroidi à l'intérieur des halos est devenu instable et commença à former les premières étoiles ainsi que les premières galaxies. La fin de la réionisation 1.1 milliard d'années après le Big Bang mit un terme aux Âges Sombres.

Sownak Bose, postdoctorant au CfA, en collaboration avec Alis Deason et Carlos Frenk, directeur de l'ICC de l'Université de Durham, ont identifié deux populations de galaxies satellites gravitant autour de la Voie Lactée. La première comprend une population très pâle constituée des galaxies qui se sont formées pendant les Âges Sombres. La seconde comprend une population un peu plus brillante constituée de galaxies qui se sont formées des centaines de millions d'années plus tard, lorsque l'hydrogène ionisé par le rayonnement ultraviolet intense émis par les premières étoiles était capable de se refroidir pour former des halos de matière sombre plus massifs.

Fait remarquable, l'équipe découvrit qu'un modèle de formation de galaxie qu'ils avaient développé précédemment correspondait parfaitement avec les données, leur permettant de déduire les temps de formation des galaxies satellites.

Selon Carlos Frenk, "trouver les premières galaxies qui se sont formées dans notre Univers en orbite autour de la Voie Lactée est l'équivalent astronomique de trouver les restes des premiers humains Terre : c'est très excitant".

Cette découverte renforce le modèle cosmologique ΛCDM dont Frenk est l'un des inventeurs dans lequel les particules élémentaires formant la matière sombre influencent l'évolution cosmique et la dynamique des galaxies. Le rayonnement ultraviolet intense émis par les premières étoiles ionisa les atomes d'hydrogène restants, rendant difficile le refroidissement de ce gaz et la formation de nouvelles étoiles.

Le processus de formation des galaxies s'est alors interrompu et aucune nouvelle galaxie n'a pu se former pendant un milliard d'années.

Finalement, les halos de matière sombre sont devenus tellement massifs que même le gaz ionisé a pu se refroidir. La formation des galaxies a repris, aboutissant à la formation de galaxies lumineuses imposantes comme la Voie Lactée et M31.

Cette étude a mis en évidence la complémentarité entre les prédictions d'un modèle théorique et les données réelles. Au début des années 2000, les plus petites galaxies à proximité de la Voie Lactée seraient passées inaperçues. Avec la sensibilité croissante des recensements actuels et futurs des galaxies, une véritable mine de petites galaxies est apparue, permettant aux astrophysiciens de tester des modèles théoriques dans de nouveaux régimes.

Interactions et sursaut de formations stellaires

En étudiant l'évolution des galaxies naines satellites de la Voie Lactée, on a découvert qu'elles participent à la formation de nombreuses nouvelles étoiles.

Dans une étude publiée dans "The Astrophysical Journal" en 2020, l'astronome Masashi Chiba de l'Université de Tohoku de Sendai, au Japon et le doctorant Takahiro Miyoshi, ont montré que la plupart de ces petites galaxies se sont illuminées lors de leur première traversée du champ gravitationnel de la Voie Lactée, lorsque de nouvelles étoiles se sont formées. Mais ensuite, dans la plupart des cas, les petites galaxies ont rapidement cessé de former des étoiles car la Voie Lactée les a dépouillées de leur gaz.

Les deux chercheurs ont étudié sept galaxies naines sphéroïdales satellisées autour de la Voie Lactée grâce au satellite Gaia de l'ESA. Sur base des mouvements des galaxies, ils ont calculé leurs orbites autour du centre de la Voie Lactée. Les astronomes ont ensuite calculé ces trajectoires à l'époque où ces galaxies formaient des étoiles. Selon Chiba, "Nous avons constaté qu’il y avait une très belle coïncidence entre l'époque de la première chute du satellite [sur la Voie lactée] et l'époque du pic de formation stellaire".

Les chercheurs attribuent l'explosion de formations stellaires dans ces galaxies naines aux interactions qu'elles subirent avec la Voie Lactée. En effet, lors de la rencontre rapprochée, la Voie Lactée comprima le gaz de ces galaxies naines, provoquant l'effondrement de ce gaz et la création de nombreuses nouvelles étoiles.

Deux galaxies naines satellites de la Voie Lactée et anémiées. A gauche, Draco I; à droite Leo I dont voici une vue générale (l'étoile est Régulus). Documents G.Ruppel et SDSS.

À titre d'exemple, la galaxie naine du Dragon (Draco I ou UGC10822) est entrée pour la première fois dans le champ gravitationnel de la Voie Lactée il y a 11 milliards d'années et forma de nombreuses étoiles à l'époque, mais plus jamais ensuite. Plus récemment, la galaxie naine Leo I entra dans le champ gravitationnel de notre Galaxie il y a moins de 2 milliards d'années, une époque qui coïncida avec son dernier sursaut de formations stellaires. Mais aujourd'hui, Leo I ne crée plus de nouvelles étoiles car, comme Draco I, elle a perdu son gaz et est anémiée comme on le voit sur les images ci-dessus.

Les chercheurs confirment que le phénomène inverse est également vrai : les galaxies naines qui ont gardé leurs distances avec la Voie Lactée ont conservé leur gaz plus longtemps. C'est notamment le cas de Fornax Dwarf et Carina Dwarf qui ont mieux survécu. Selon Chiba, "Ces deux galaxies ont gardé leur gaz interstellaire, de sorte que la formation d'étoiles continua". Les deux galaxies ont réussi à former de nouvelles étoiles pendant des milliards d’années après avoir traversé le champ de la Voie Lactée. Toutefois, aujourd'hui aucune des deux galaxies n'a conservé de gaz.

Nous reviendrons en détails sur l'évolution du taux de formation stellaire de la Voie Lactée (et du LMC) à propos des découvertes de Gaia.

Origine et formation du noyau, du disque, du bulbe et du halo

Si les astronomes comprennent globalement comment s'est formée la Voie Lactée ou toute autre galaxie, ils sont encore au stade des hypothèses concernant la nature, l'origine et l'évolution de chacune de ses composantes.

Les simulations sont une aide précieuse car elles permettent de comprendre globalement comment se forme une galaxie à partir d'une nappe informe de gaz léger avec ou sans étoiles et en tenant compte ou non de mécanismes d'accrétions et autres résonances. Grâce à ces simulations, on peut rapidement classer les théories en différentes hypothèses plus ou moins réalistes et probables et identifier de suite les modèles irréalistes qui ne sont pas conformes aux observations.

Dans un article publié en 1995, l'astronome canadien Sidney van den Bergh nous rappelle que de nombreuses théories ont été proposées pour expliquer l'origine du disque, du bulbe et du halo de la Voie Lactée. Passons en revue ces différentes hypothèses à la lumière des récentes découvertes, y compris la découverte du noyau original.

1. Identification du noyau original

Dans un article publié dans "The Astrophysical Journal" en 2022, une équipe internationale de chercheurs annonça la découverte probable du noyau original de la Voie Lactée.

Les astronomes ont longtemps émis l'hypothèse qu'un noyau d'étoiles existe quasi certainement au centre de la Voie Lactée, mais jusqu'à présent ils n'avaient pas réussi à le prouver. Ils ont bien découvert quelques amas d'étoiles dans le parsec central qui entoure Sgr A* mais ils ne forment pas le noyau original. Ils ont également découvert une population d'étoiles pauvres en métaux tout près du centre galactique, mais les chercheurs ne l'ont pas considéré comme le noyau original mais plutôt comme le résulat d'une fusion mineure (cf. M.A. Sedda et al., 2020).

Cette fois, dans le cadre du sondage APOGEE du SDSS exploitant les données du satellite Gaia de l'ESA, Hans-Walter Rix de l'Institut Max Planck d'Astronomie à Heidelberg et ses collègues ont relevé le défi en passant au crible les données de Gaia (APOGEE DR17 et Gaia DR3), en particulier les spectres XP (obtenus par les spectro-photomètres BP et RP).

Selon les modèles, s'il existe un amas d'étoiles au centre de la Galaxie, ce sont probablement des étoiles beaucoup plus pauvres en métaux que les autres étoiles car elles se seraient formées avant que ces métaux aient été formés et soient dispersés dans la zone galactique où la Voie Lactée se forma. Ces étoiles seraient donc probablement constituées principalement d'hydrogène et d'hélium.

A gauche, validation par l'équipe de H.-W. Rix du MPIA des estimations de métallicité [M/H] des données de Gaia XP en fonction du [M/H] réel du sondage APOGEE. A droite, (in)sensibilité des estimations de [M/H] à l'extinction (Ak). L'axe Y indique la différence entre les estimations [M/H] basées sur les spectres XP et APOGEE en fonction de l'extinction Ak d'APOGEE.

Rechercher uniquement les étoiles qui entrent dans cette catégorie signifie limiter le sondage au centre géométrique de la Voie Lactée situé dans la constellation du Sagittaire. Mais c'est un espace très vaste qui couvre 30° autour centre galactique contenant quelque 2 millions d'étoiles géantes jusqu'à la magnitude GBP < 15.5 très pauvres en métaux.

Grâce à l'assistance informatique et beaucoup de persévérance, les chercheurs ont fini par trouver ce qu'ils cherchaient. Ils ont découvert un amas d'environ 18000 étoiles au centre de la Voie Lactée qui représente une masse stellaire de 5 x 107 M soit 0.2% de la masse de la Galaxie. Elles présentent moins de 3% de l'abondance en métaux des étoiles plus éloignées avec une métallicité comprise entre -2.7 < [M/H] < -1.5 (avec M = Fe ou Al). La distribution spatiale des étoiles ayant une métallicité [M/H] < -1.5 s'étend dans un rayon de seulement ~2.7 kpc ou ~8800 années-lumière autour du centre galactique, la plupart de ces orbites étant confinées à l'intérieur de la Galaxie.

Les chercheurs ont également mesuré le mouvement de cet amas d'étoiles par rapport aux autres étoiles environnantes et ont identifié l'emplacement de ce qui devrait être le centre du disque galactique.

Selon les chercheurs, "ces étoiles centrales pauvres en métaux sont probablement antérieures à la partie la plus ancienne du disque (âgée de 12.5 milliards d'années), ce qui implique qu'elles se sont formées à z ≥ 5, formant ainsi la proto-Voie Lactée."

2. Origine du disque

L'origine du disque épais (et indirectement du disque mince) a fait l'objet de nombreuses études, parmi lesquelles on peut relever quatre solutions :

- par accrétion, effet de marée et fusion mineure de galaxies naines. Cette théorie implique que nous devrions retrouver des traces de ces évènements dans le disque et dans le halo stellaire, ce qui est effectivement le cas (par ex. SagDEG). Mais suite à ces fusions, on devrait également observer des déplacement stellaires en tout sens dans le disque et des trajectoires excentriques. Faute de preuves, cette hypothèse fut longtemps écartée, juqu'aux découvertes du satellite Gaia.

- par chauffage (friction dynamique) du gaz du disque mince lors des fusions avec des galaxies assez massives. Cette théorie exige des mergeurs ayant une masse d'au moins 20% de celle de la Voie Lactée. Ce mécanisme impose leur fusion avec le disque mais également avec le bulbe, le rendant plus massif, ce qui n'est pas le cas.

- par migration radiale des étoiles sous l'effet de la résonance de corotation, le disque épais se formant à partir du disque mince et tournant dans le même sens que ce dernier. Nous avons expliqué que cette théorie est conforme aux observations concernant la migration des étoiles vers l'extérieur et le gradient d'abondance en métaux mais elle suppose aussi l'existence d'un mécanisme qui réalimente le disque mince, par exemple par de nouvelles fusions mineures.

- par formation in situ lorsque la Galaxie s'est formée à partir d'un nuage de gaz protogalactique. Cette théorie impose soit un disque de gaz primordial très épais soit une Galaxie très riche en gaz lors de sa formation et un milieu interstellaire très turbulent et donc instable. Par friction dynamique, les fragments condensés de gaz auraient également pu migrer vers le centre et former le bulbe.

En résumé, jusqu'aux premières découvertes de Gaia en 2016, les astronomes estimaient que les trois dernières hypothèses étaient plus probables à différents degrés que la première et ont probablement joué un rôle ou continuent à modeler la forme de la Voie Lactée et influencer son évolution.

A gauche, au centre et au-dessus à droite, résultat de 9 mois de simulation de la distribution des étoiles de la Voie Lactée. Cela représente 1.4 million d'heures CPU et 18.6 millions de particules-tests représentant le gaz, les étoiles et la matière sombre simulés grâce au modèle ERIS tournant sur le superordinateur PLEIADES de la NASA. A gauche, les étoiles jeunes sont en bleu et les étoiles âgées en orange. Au centre, les simulations de la Voie Lactée en optique (gauche) et en lointain infrarouge (droite). A droite, simulation de la Voie Lactée (au-dessus) comparée à l'image composite RGB (bandes JHK) réalisée dans le cadre du programme 2MASS et comprenant 95.8 millions d'étoiles jusqu'à la magnitude 13.5 (K). Documents J.Guedes et al. (2011).

Ceci dit les théories évoluent et sont parfois démenties par les nouvelles découvertes. Pour ne prendre qu'un exemple, nous verrons à propos des découvertes de Gaia et le crash de la galaxie naine sphéroïdale du Sagittaire (SagDEG) que le taux de formation d'étoiles dans la Voie Lactée a diminué depuis sa formation jusqu'il y a environ 5 milliards d'années, où il a soudainement augmenté. Selon les chercheurs, jusqu'à la moitié de la masse totale de toutes les étoiles créées dans le disque mince - qui contient la majorité des étoiles de la Galaxie - fut produite au cours de cette période (cf. T.Ruiz-Lara et al., 2020). Dans ce cas ci, l'accrétion et la fusion mineur avec SagDEG a donc joué un rôle important dans l'évolution de la Voie Lactée.

3. Origine du bulbe

L'origine du bulbe doit également être précisée. Il obéit à un mécanisme de formation non-classique puisqu'il s'agit d'un pseudo-bulbe. Au moins trois théories peuvent rendre compte de sa formation, certaines étant également plus probables que d'autres :

- par fusions mineures classiques avec des mergeurs. Dans ce cas, la vitesse et la rotation des mergeurs étant aléatoires, le bulbe perdrait finalement son moment angulaire et s'arrêterait de tourner. Ce n'est pas ce qu'on observe et ce mécanisme n'est donc pas la principale cause de son existence.

- par migrations d'étoiles du disque attirées vers le puit gravitationnel central en raison de la résonance avec la barre. Cela donnerait effectivement naissance à un bulbe en X avec un transfert d'étoiles jeunes vers le bulbe, lui donnant donc une couleur moins rouge que dans le modèle classique.

- par formation in situ primordiale par fragmentation des nuages de gaz suivie par leur accrétion puis leur condensation au centre de la protogalaxie. Ce mécanisme est possible mais exige que les étoiles aient migré au centre du bulbe avant qu'elles soient perturbées par les différents phénomènes astrophysiques. En effet, outre les perturbations gravitationnelles auxquelles le gaz est très sensible, les vents cosmiques générés par l'explosion des supernovae ont toutes les chances de disperser les nuages de gaz protostellaires avant que naissent les protoétoiles ou avant que ces fragments de gaz n'arrivent au centre de la Galaxie.

La Voie Lactée présente un pseudo-bulbe peu massif et ne semble pas avoir connu de fusion importante depuis quelques milliards d'années. C'est également le cas de la majorité des galaxies qui présentent un bulbe très modeste ou un pseudo-bulbe. Elles n'ont donc pas connu de fusions majeures.

Selon les sondages du ciel profond, environ 10% des galaxies seulement ont connu des interactions et des fusions au cours des derniers 7 milliards d'années, ce qui est très peu.

Ce constat élimine donc la première théorie. La troisième étant peu probable, il faut considérer que le bulbe de la Voie Lactée comme celui de la plupart des galaxies spirales s'est formé par migration de matière du disque plutôt que par fusion de galaxies.

4. Origine du halo

L'origine du halo stellaire est également controversée. En se basant sur les propriétés des étoiles du halo (dispersion des vitesses, abondance des éléments), en 1962 la première idée des astronomes Olin Eggen, Donald Lynden-Bell et Allan Sandage fut de supposer que la Voie Lactée s'était formée par "collapse dissipatif", c'est-à-dire effondrement gravitationnel du gaz constituant le halo : c'est le scénario ELS.

Dans ce scénario, le halo contenait de l'hydrogène qui s'est progressivement effondré en formant un disque renflé en son centre et en rotation qui donna naissance à la Voie Lactée. On retrouverait les étoiles les plus jeunes au centre du disque mince et les plus âgées présentant une faible abondance en éléments lourds en périphérie du halo.

Or on découvrit par la suite suffisamment de contre-exemples pour rejeter cette théorie. En 1977, au cours de la conférence intitulée "The Evolution of Galaxies and Stellar Populations" donnée à Yale, Leonard Searle rejeta cette théorie en expliquant qu'il existait des amas globulaires très âgés présentant tout un gradient d'abondances sans rapport avec leur distance au centre de la Voie Lactée. Son observation fut confirmée la même année par les simulations d'Alan Toomre et par la suite pour d'autres types d'étoiles, dont les variables RR Lyrae en 1991.

Par la suite on découvrit des queues de marée dans le halo (celles des Nuages de Magellan puis de SagDEG) suggérant que le halo était plutôt le résultat des interactions de la Voie Lactée avec de petites galaxies.

Quelle théorie retenir : l'effondrement global ou l'accrétion de matière dans un contexte cosmologique ? Une nouvelle fois, seules les simulations peuvent orienter les chercheurs vers l'une ou l'autre solution plus probable que l'autre.

On peut déjà rapidement évaluer si le halo est homogène et isotrope, ce qui serait un indice de la présence ou non de courants de marée. Les observations indiquent que le degré d'inhomogénéité atteint environ 50%; autrement dit la moitié des étoiles présentent une distribution homogène. Mais cela ne plaide pas en faveur de l'effondrement car en plus de 10 milliards d'années, les composantes du halo et notamment les filaments et autres queues de marée ont eu tout le temps de se relaxer et de retomber de manière homogène sur le disque. Pour valider le scénario ELS, il faut aller plus loin et quantifier les inhomogénéités existantes et ensuite les modéliser.

Que nous apprennent les simulations ? Aux dernières nouvelles, environ 10% des étoiles du halo auraient pu se former sur place, sans bénéficier d'accrétion extérieure.

On en conclut donc temporairement que la plus grande partie du halo s'est formée par la fusion de petites galaxies avec la Voie Lactée, le disque contribuant également à libérer une certaine quantité de matière (gaz, poussières et étoiles) dans le halo.

Pour affiner ces conclusions et valider ces modèles, il faut disposer de plus de données, en particulier du relevé des positions, mouvements propres et vitesses radiales d'un plus grand nombre d'étoiles. C'est la mission du sondage APOGEE du SDSS précité qui exploite le satellite Gaia de l'ESA lancé en 2013. En 2022, Gaia avait catalogué 1.7 milliard d'étoiles jusqu'à la magnitude 20 ainsi que 6.6 millions de candidats QSO notamment, et on attend la version finale (DR5) en 2030. Idéalement, ce catalogue stellaire doit être complété avec les données sur les compositions chimiques de ces étoiles obtenues au moyen des télescopes terrestres et spatiaux. Ce jour là, les astronomes pourront simuler l'évolution de la Voie Lactée depuis sa formation en tenant compte de plusieurs milliards de particules-tests représentant les propriétés réelles des étoiles de notre Galaxie et non plus définies et distribuées au hasard dans un nuage de points, complété par les paramètres des milliers de nébuleuses et nuages moléculaires déjà répertoriés. On reviendra sur les découvertes de Gaia.

La matière sombre

Deux modèles (séparés par la ligne blanche) de la distribution de la matière sombre (ou noire) dans le halo d'une galaxie comme la Voie Lactée. A gauche, une matière sombre et froide non active produit de nombreuses galaxies naines satellites. A droite, l'interaction de la matière sombre avec d'autres particules dont celles du rayonnement réduit le nombre de galaxies naines satellites autour de la Voie Lactée. Document C.Boehm et al./U.Dunham (2014).

Nous avons vu à propos de la courbe de rotation des galaxies qu'une grande partie de sa substance est indétectable mais contribue à leur dynamique en maintenant un taux de rotation élevé jusqu'à de grandes distances du noyau galactique. Par ailleurs, en faisant l'inventaire du contenu de l'Univers, on constate que toutes les étoiles et toutes les formes de matière représentent à peine 32% de l'Univers et donc que près des deux tiers sont composés de matière et d'énergie sombres.

Qu'est-ce que la matière sombre (ou noire) ? En résumé, on ignore quelle est la nature de la matière sombre mais par élimination, on sait ce qu'elle n'est pas : ce n'est pas de la matière ordinaire car elle n'interagit pratiquement pas avec les baryons. Comme on le voit sur les deux simulations présentées à droite, une composante non active contribue à créer plus de galaxies naines satellites qu'une composante qui interagit avec la matière. Ce n'est pas non plus du rayonnement car elle est différente du halo X chaud et diffus, différente de l'énergie sombre et elle n'émet apparemment sur aucune raie spectrale.

Enfin, même si elle possédait un champ électromagnétique (qui permettrait d'agglomérer les particules ou de les maintenir dans le champ de force), la matière sombre n'y est pas sensible (bien que certains auteurs évoquent un champ électromagnétique "sombre" mais ceci est purement spéculatif).

La matière sombre serait composée de particules faiblement interactives telles que les WIMPs (Weakly Interacting Massive Particles) parmi d'autres hypothèses, des particules qui se seraient formées aux débuts de l'Univers.

Selon les modèles, on pourrait observer les WIMPs lors d'une diffusion sur un nucléon au cours de différentes expériences nucléaires, elles pourraient être produites lors de collisions dans le LHC du CERN ou contribuer au flux de rayons cosmiques par leur annihilation ou leur décroissance.

Parmi les différentes particules candidates pouvant produire des WIMPs par annihilation ou décroissance, les rayons gamma (5-300 GeV) sont les plus intéressants car ils se propagent sans subir les perturbations par le champ magnétique interstellaire et conservent l'information spatiale de leur source d'émission. Notons qu'en 2017, Natthakan Thanapreechanan de l'Université de Mahidol en Thaïlande publia justement une étude sur ce type de recherche à partir des données du satellite Fermi-LAT.

Selon les simulations, la matière sombre enveloppe chaque galaxie dans un halo sphérique. On peut alors se demander pourquoi cette matière sombre ne s'effondre pas sur le coeur de la Voie Lactée ? Comme les amas globulaires et les premières étoiles, ce halo de matière sombre s'est formé avant l'effondrement du disque et est donc resté diffus. De plus, la matière sombre interagit très peu avec elle-même et avec la matière ordinaire. Or les particules perdent leur impulsion ou moment angulaire (qui est proportionnelle à la vitesse et la distance auxquelles elles gravitent autour du centre galactique) en interagissant avec d'autres particules. Par ailleurs, à l'inverse du disque galactique, le champ gravitationnel du halo est très faible.

Selon les lois de la physique, pour perdre une grande partie de leur moment angulaire, les particules doivent être très proches du coeur de la Voie Lactée (où de son trou noir supermassif). Si elles conservent leur impulsion, cela signifie qu'elles sont peu influencées par le champ gravitationnel ou qu'elles se déplacent rapidement. Pour les particules ordinaires, ce n'est pas un problème : lorsqu'elles se rapprochent du coeur de la Voie Lactée, elles se heurtent et subissent des frictions mutuelles, perdant leur énergie de rotation et leur impulsion de sorte qu'elles sont attirées vers le centre (à condition qu'au départ elles soient suffisamment proches du centre galactique) dans un mouvement progressivement amorti. Mais par nature, les particules de matière sombre n'interagissent pas ou peu. Autrement dit, elles ne peuvent pas perdre leur impulsion et se rapprochent rarement du coeur de la Voie Lactée et de son trou noir supermassif. Bref, quelle que soit la quantité de matière sombre présente dans la Voie Lactée (et toutes les galaxies), elle ne contribue pas à la densité du coeur et n'alimente pas le trou noir supermassif Sgr A*.

Cartographie des cadavres stellaires

En recréant numériquement et soigneusement le cycle de vie complet des anciennes étoiles mortes de la Voie Lactée, le doctorant David Sweeney de l'Institut d'Astronomie de l'Université de Sydney et ses collègues ont réussi à dresser la première carte du "monde souterrain galactique", des cadavres d'étoiles massives qui se sont effondrées en étoiles à neutrons et en trous noirs (cf. D.Sweeney et al., 2022).

Selon Peter Tuthill de l'Institut d'Astronomie de Sydney et coauteur de cet article, "L'un des problèmes pour trouver ces objets anciens est que, jusqu'à présent, nous ne savions pas où chercher. Les étoiles à neutrons et les trous noirs les plus anciens furent créés lorsque la Galaxie était plus jeune, sa structure différente, puis elle fut soumis à des changements complexes s'étalant sur des milliards d'années. Cela fut une tâche majeure de modéliser tout cela pour trouver ces cadavres stellaires. Ces restes compacts d'étoiles mortes montrent une distribution et une structure élémentaires différentes de la Galaxie visible. La "hauteur" du monde souterrain galactique est plus de trois fois plus grande dans la Voie Lactée elle-même. Et 30% des objets furent éjectés de la Galaxie."

Simulations en nuage de points des étoiles de la Voie Lactée (gauche) et des cadavres stellaires massifs - étoiles à neutrons et trous noirs - de la Voie Lactée (à droite). Documents D.Sweeney et al. (2022).

Les étoiles à neutrons et les trous noirs formés à notre époque sont "adaptés" à la Galaxie que nous voyons. Par conséquent, les astronomes savent où les chercher. Mais les étoiles à neutrons et les trous noirs les plus anciens sont plus difficiles à trouver. Selon Tuthill, "C'était comme essayer de trouver le cimetière mythique des éléphants. Les "os" de ces rares étoiles massives devaient être là-bas, mais ils semblaient enveloppés de mystère."

Selon Sweeney, "le problème le plus difficile que j'ai eu à résoudre en recherchant leur distribution était de tenir compte des impulsions qu'ils ont reçues lors de leur création violente. Les explosions de supernovae sont asymétriques et les restes sont éjectés à grande vitesse - jusqu'à des millions de kilomètres par heure - et, pire encore, cela se produit dans une direction inconnue et aléatoire pour chaque objet."

Mais rien dans l'univers ne reste immobile longtemps, donc même connaître l'ampleur probable des impulsions n'était pas suffisant; les chercheurs ont dû plonger dans les profondeurs des temps cosmiques et reconstruire leur comportement sur des milliards d'années.

Selon Sweeney, "C'est un peu comme au billard. Si vous savez dans quelle direction la balle a été frappée et avec quelle force, vous pouvez déterminer où elle finira. Mais dans l'espace, les objets et les vitesses sont simplement beaucoup plus grands. De plus, la table n'est pas plate, donc les restes stellaires peuvent suivre des trajectoires complexes en traversant la Galaxie. Enfin, contrairement à une table de billard, il n'y a pas de friction, donc ils ne ralentissent jamais. Presque tous les cadavres sont toujours là-bas, errant comme des fantômes dans l'espace interstellaire."

Aussi, en collaboration avec Sanjib Sharma de l'Université de Sydney et Ryosuke Hirai de l'Université Monash, les chercheurs ont construit des modèles complexes dans lesquels ils ont encodé les endroits où les étoiles sont nées, où elles sont mortes et leur dispersion à mesure que la Galaxie évoluait. Le résultat final est une carte de distribution de la nécropole stellaire de la Voie Lactée.

Simulations de la Voie Lactée visible (à gauche) et des cadavres stellaires (droite). Documents D.Sweeney et al. (2022).

Selon Sharma, "C'était un peu un choc. Je travaille tous les jours avec des images de la Galaxie visible que nous connaissons aujourd'hui, et je m'attendais à ce que le monde souterrain galactique soit subtilement différent, mais similaire dans les grandes lignes. Je ne m'attendais pas à un changement de forme aussi radical." En effet, dans les cartes produites illustrées ci-dessus, les bras spiraux caractéristiques de la Voie Lactée disparaissent dans la version "cadavres galactiques". Ceux-ci sont entièrement effacés en raison de l'âge de la plupart des cadavres stellaires et des effets de flou des impulsions engendrées par les supernovae qui les ont créés.

Encore plus intrigant, quand on regarde la carte des cadavres galactiques latéralement, elle est beaucoup plus "gonflée" que la carte de la Voie Lactée visible car l'énergie cinétique induite par les supernovae les ont projetés dans un halo galactique.

Selon Hirai, "La découverte la plus surprenante de notre étude est peut-être que les impulsions furent si puissantes que la Voie Lactée perdit entièrement certains de ses restes compacts. Ils furent éjectés si violemment qu'environ 30% des étoiles à neutrons furent projetées dans l'espace intergalactique, pour ne jamais revenir."

Les simulations montrent également que même le voisinage stellaire du Soleil est susceptible de voir passer ces visiteurs fantomatiques. Statistiquement, le cadavre stellaire le plus proche ne serait qu'à 65 années-lumière.

Pour leur prochaine étude, à présent que les chercheurs savent où chercher ces cadavres galactiques, ils vont développer des technologies pour les localiser. Sweeney a fait le pari que le "monde souterrain galactique" ne restera pas enveloppé de mystère très longtemps."

Pour ne pas alourdir cet article, nous reviendrons sur les découvertes de Gaia concernant la Voie Lactée.

Pour plus d'informations

Sur ce site

Les découvertes de Gaia

Les nébuleuses dont les SNR

Les amas stellaires

Les Nuages de Magellan

Le Groupe Local

Le trou noir supermassif de la Voie Lactée

L'univers des galaxies

Download (articles historiques)

La spectroscopie (sur ce site)

Photos et cartes

La Voie Lactée (photographie interactive), Serge Brunier

Milky Way Panorama 2.0, A.Mellinger

Galaxy Map

The Radcliffe Wave, WWT

Carte de la Voie Lactée, National Geographic (12.5 MB, sur ce site)

Carte de la Voie Lactée (poster laminé en anglais), Shop du National Geographic (ou sur AllPosters.fr)

Articles et cours

Formation du disque de la Voie Lactée (PDF), Thèse de Lionel Veltz, 2007

Cours d'astronomie et de cosmologie (PDF, Cours C4, niveau Master), F.Combes, Obs.de Paris-Meudon, 1983

Dynamics of the Milky Way (PDF), Gerhard Ortwin, 2013

Gaia-ESO Survey, 2013 (l'évolution stellaire de la Voie Lactée et sa métallicité)

Galaxy formation : The new Milky Way, Nature, 2012

Overview of the Galaxy, Bruce MacEvoy

The Formation and Evolution of the Milky Way (PDF), C.Chiappini, 2001 (également sur le site de G.Djorgovski)

Formation of the Milky Way, J.E.Hesser et al., ApJ., 1997

The Galaxy-halo connection: Present status and future prospects, Sidney van den Bergh, A&A, 1995

Vidéos (sur YouTube)

Milky Way is a Barred-Spiral With a Peanut Heart, ESO

Fermi discovers giant gamma-ray bubbles in the Milky Way, NASA-GSFC

The helical model - our Galaxy is a vortex, DjSadhu

Vidéos time-lapse de la Voie Lactée, Dakotalapse, Dakotalapse

Atacama Night Sky, Nicolas Butos, Nicolas Butos

Lever de la Voie Lactée, MockMoon, MockMoon

Under the Namibian Sky, Moreastro, Moreastro

Quelques livres (cf. détails dans ma bibliothèque dont les sections Astronomie et Généralités)

Astronomie, Astrophysique, Agnès Acker, Dunod, 2005/2013

La Voie Lactée, James Lequeux et Françoise Combes, EDP Sciences-CNRS Editions, 2013

A la découverte des galaxies, Alessandro Boselli, Ellipses Marketing, 2007

La Voie lactée : Histoire des conceptions et des modèles de notre galaxie des temps anciens aux années 1930, Frédéric Chaberlot, CNRS Editions, 2003

A la découverte du ciel austral, S.Laustsen/C.Madsen/R.West, EDP Sciences, 1989/1990/1999

En anglais

Atomic Astrophysics and Spectroscopy, A. Pradhan & S. Nahar, Cambridge University Press, 2011/2015

Dynamical evolution of globular clusters, Lyman S. Spitzer, Princeton University Press, 1987/2014

Astronomical Spectrography for Amateurs, s/dir. J.P. Rozelot/C.Neiner, ESP Sciences, 2011

A Photographic Atlas of Selected Regions of the Milky Way, E.E.Barnard, Cambridge University Press, 2011

Galaxy - Exploring the Milky Way, Stuart Clark, Fall River Press/Barnes and Noble, 2008; Quercus, 2009

Astrophysics of Gaseous Nebula and Active Galactic Nuclei, D.E. Osterbrock/G.J. Ferland, University Science Books, 2005

Interstellar Matters, Gerrit L. Verschuur, Springer-Verlag, 1988/2003

The Milky Way - Galaxy Number One, Franklyn M. Branley, Thomas Y. Crowell, 1969

The Milky Way, Bart & Priscilla Bok, Harvard University Press, 1941/1974/1981.

A consulter :

Au-delà de la Voie Lactée

Retour à l'Astrophysique

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