SEKHMET, PHAÉTON, SURT
ET LES AUTRES
par Michel-Alain
Combes
Le
souvenir obsessionnel de grands cataclysmes
L'idée que
Pour bien comprendre certains aspects historiques et mythologiques du problème, il est utile
de rappeler quelques textes représentatifs explicites, textes qui ont eu la
chance de parvenir jusqu'à nous, contrairement à d'autres qui sont malheureusement
perdus.
Mythologie
égyptienne : Sekhmet, la lionne en furie
Dans la
mythologie égyptienne, Sekhmet était le nom de la déesse de la
guerre, représentée généralement comme une lionne ou comme une femme à tête de
lionne. Elle devenait parfois aussi l'œil de Rê, le dieu-soleil,
et était chargée de détruire ses ennemis. Elle répandait les épidémies sur
toute l'Egypte quand le dieu voulait se venger.
Document 1 : Cataclysme et
mythologie
Une
légende liée à un drame cosmique (celui qui a eu lieu à la fin du XIIIe
siècle av. J.-C.) racontait que sur les ordres de Rê, elle se jeta sur les
hommes révoltés avec une telle frénésie et une telle méchanceté que le dieu-soleil redoutant l'extermination de la race humaine
dut lui demander d'arrêter le carnage. Comme elle refusait obstinément
d'obtempérer, il dut employer un curieux stratagème, une ruse comme seuls les
dieux en avaient le secret :
" Rê fit préparer des cruches de "didi", liquide colorant en rouge, qui sont mélangées à
de la bière. Pendant toute la nuit, alors que Sekhmet dort, la bière rouge est
versée sur toute la terre d'Égypte. A son lever, la déesse pense voir un fleuve
de sang dû au massacre des hommes. Elle se mire dedans, puis commence à laper.
Bientôt totalement ivre, elle oublie sa mission et s'en retourne auprès des
dieux en épargnant les survivants. " (1)
On
remarque dans cette légende le fait souvent noté que le monde prit une couleur
rouge à l'occasion de ce cataclysme, du fait de la pigmentation de la matière
abandonnée dans l'atmosphère terrestre par la désintégration et l'émiettement
du corps céleste. Il semblerait que les Égyptiens aient retenu le jour de
l'année du début du cataclysme : le 12 Tybi,
soit presque obligatoirement une date correspondant à la fin octobre ou au
début novembre de notre calendrier moderne (2), si le cataclysme a bien eu lieu au XIIIe siècle
avant J.-C.
" C'est le douzième jour du premier mois d'hiver qu'a eu
lieu le grand massacre des hommes ; aussi le calendrier des jours fastes et
néfastes note-t-il soigneusement : "Hostile, Hostile, Hostile est le 12 Tybi, évite de voir une souris en ce jour, car c'est le
jour ou Rê donna l'ordre à Sekhmet". " (3)
Mythologie
germano-scandinave : le Ragnarök
Pour les
Germains et les autres peuples du Nord, la fin du monde était symbolisée par le
Ragnarök, ou Crépuscule des dieux.
Cette catastrophe cosmique de très grande ampleur est racontée en grand détail
(mythologique, pas scientifique !) dans le poème intitulé
" Du côté du Sud, là où commence le pays des géants du
feu, Surt, le maître de ces contrées, dresse déjà son
épée de flammes. Au bord du ciel est posté Heimdall,
le veilleur des dieux ; personne au monde n'a la vue aussi perçante ni l'ouie
aussi fine ; pourtant, il se laisse ravir son épée par Loki
et ne commence à souffler dans son cor retentissant que lorsque les géants sont
en marche. Le loup Fenrir, que les dieux avaient
jadis enchaîné, rompt ses liens et s'échappe. Les secousses qu'il donne à ses
entraves font trembler la terre tout entière ; le vieux frêne Yggdrasil en est ébranlé des racines jusqu'au faîte. Des
montagnes s'écroulent ou se fendent de haut en bas...
Au Sud
apparaît Surt, que suit la troupe innombrable des
géants du feu ; son épée lance des éclairs ; tout autour de lui des flammes jaillissent du sol crevassé. A son approche les rochers
s'écroulent, les hommes s'affaissent sans vie. La voûte du ciel, ébranlée par
le tumulte de cette armée en marche, embrasée par l'haleine de fournaise qui
l'environne, éclate en deux ; et quand les fils du feu font passer leurs
chevaux sur le pont que l'arc du ciel tend de la terre au séjour des dieux, ce
pont s'enflamme et s'effondre...
Les
grands dieux sont morts. Et maintenant que Thor, protecteur des demeures
humaines, a disparu, les hommes sont abandonnés ; il leur faut quitter leurs
foyers ; la race humaine est balayée de la surface de la terre. La terre
elle-même va perdre sa forme. Déjà les étoiles se détachent du ciel et tombent
dans le vide béant... Le géant Surt inonde de feu la
terre entière ; l'univers n'est plus qu'un brasier ; des flammes jaillissent de
toutes les fentes des rochers ; la vapeur siffle de toutes parts ; toute
plante, toute vie sont anéanties ; seul le sol nu subsiste…
Et voici que toutes les mers, que tous les fleuves débordent. De tous côtés les
vagues pressent les vagues. Les flots, qui se gonflent en bouillonnant, recouvrent
peu à peu toutes choses. La terre s'enfonce dans la mer. L'immense champ de
bataille où s'étaient affrontés les maîtres de l'univers cesse d'être visible.
Tout est fini. Et maintenant tout va recommencer. Des débris du monde ancien
naît un monde nouveau... "
L'épopée
cosmologique du Ragnarök est
particulièrement intéressante pour qui étudie les cataclysmes cosmiques de
l'Antiquité. Elle est aujourd'hui associée au dernier grand cataclysme cosmique
qu'a subi
Mythologie
grecque : Typhon et Phaéton
Il s'agit
de deux légendes célèbres, surtout connues par les textes classiques d'Hésiode (5) et d'Ovide (6). Apparemment, elles n'ont rien à
voir entre elles et sont toujours traitées séparément dans les livres de
mythologie. Mais pourtant, il paraît fort probable qu'elles se rapportent
toutes deux au cataclysme de la fin du XIIIe siècle qui a eu des
conséquences humaines et historiques très sérieuses.
Hésiode
raconte dans sa Théogonie qu'à la suite d'une guerre entre Zeus
et les Titans, guerre qui faillit détruire l'univers, un monstre flamboyant
surmonté de cent têtes et baptisé Typhon (ou Typhée)
fit son apparition dans le ciel, effrayant les populations. Zeus dut intervenir
une nouvelle fois pour sauver le monde.
" ... Alors une œuvre sans remède se fût accomplie en ce
jour ; alors Typhon eût été roi des mortels et des Immortels, si le père des
dieux et des hommes de son œil perçant soudain ne l'eût vu. Il tonna sec et
fort, et la terre à l'entour retentit d'un horrible fracas, et le vaste ciel
au-dessus d'elle, et la mer, et les flots d'Océan, et le Tartare souterrain,
tandis que vacillait le grand Olympe sous les pieds immortels de son seigneur
partant en guerre, et que le sol lui répondait en gémissant. Une ardeur régnait
sur la mer allumée à la fois par les deux adversaires, par le tonnerre et
l'éclair comme par le feu jaillissant du monstre, par les vents furieux autant
que par la foudre flamboyante. La terre bouillonnait toute, et le ciel et la
mer. De tous côtés, de hautes vagues se ruaient vers le rivage. Un tremblement
incoercible commençait : Hadès frémissait et aussi les Titans ébranlés par
l'incoercible fracas et la funeste rencontre. Zeus frappa, il embrasa d'un seul
coup à la ronde les prodigieuses têtes du monstre effroyable ; et, dompté par
le coup dont il l'avait cinglé, Typhon mutilé, s'écroula, tandis que gémissait
l'énorme terre. Mais, du seigneur foudroyé, la flamme rejaillit, au fond des
âpres et noirs vallons de la montagne qui l'avait vu tomber. Sur un immense
espace brûlait l'énorme terre, exhalant une vapeur prodigieuse ; elle fondait
tout comme l'étain... sous l'éclat du feu flamboyant... " (Théogonie, 836-868)
Pline l'Ancien dans le livre II de son Histoire Naturelle (7) , au
chapitre "Comètes et prodiges"
parle également de Typhon. En accord avec tous les autres auteurs
"scientifiques" de l'Antiquité, il le considère comme une comète.
" ... Les peuples d'Éthiopie et d'Égypte connurent une
comète terrible, à laquelle Typhon, roi de ce temps-là, donna son nom :
d'apparence ignée et enroulée en forme de spirale, effrayante même à voir,
c'était moins une étoile qu'un vrai nœud de flammes. " (Histoire Naturelle, Livre II, 91,
XXIII)
La légende
de Phaéton est l'un des meilleurs contes d'Ovide qui en fit une
des pièces maîtresses de ses Métamorphoses, écrites entre les
années 2 et 8 de notre ère. Mais cette légende était bien antérieure à Ovide.
On sait, entre autres, qu'elle fut le sujet d'une tragédie perdue d'Euripide écrite plus de 400 ans
auparavant. Cette légende est devenue classique et a inspiré de nombreux
artistes.
Document
2 : La légende de Phaéton vue par Dürer
Phaéton
était le fils du Soleil. Pour satisfaire son orgueil, il demanda à son père
de conduire son char l'espace d'une journée à travers le ciel. Entreprise
démesurée qui se termina par une catastrophe cosmique, puisque le char de
Phaéton quitta la route habituelle et se précipita vers
" ... Sous l'action du feu, les nuages s'évaporent. Sur
terre, les plus hauts sommets sont les premiers la proie des flammes. Le sol se
fend, sillonné de crevasses et, toutes eaux taries, se dessèche. Les prés
blanchissent, l'arbre est consumé avec son feuillage, et les blés desséchés
fournissent eux-mêmes un aliment au feu qui les anéantit... De grandes cités
périssent avec leurs murailles ; des nations entières avec leurs peuples sont,
par l'incendie, réduits en cendre. Les forêts brûlent avec les montagnes...
L'Etna vomit, ses feux redoublés, des flammes démesurées... Phaéton voit, de
toutes part, le monde en flammes... Il ne peut plus supporter les cendres et la
chaude poussière partout projetée, il est enveloppé de toutes parts d'une fumée
brûlante : où va-t-il, où est-il ? dans l'obscurité de
poix où il est plongé, il l'ignore, et les chevaux ailés le ballottent à leur
gré. C'est alors, croit-on, que les peuples d'Éthiopie, par l'effet de leur sang
attiré à la surface du corps, prirent la couleur noire. C'est alors que
Quant
à Phaéton, ses cheveux rutilants en proie aux flammes, il roule sur lui-même
dans le gouffre, laissant dans l'air au passage une longue traînée... Loin de
sa patrie, à l'autre bout du monde, le très grand Éridan le reçoit et lave son
visage fumant... "
Ce texte
d'Ovide, version "moderne" de textes plus anciens est très instructif
quand on y lit entre les lignes. Il nous apprend en fait plusieurs choses, bien
qu'il mêle parfois le meilleur et le pire. Le pire est sans doute ce qu'il dit
sur l'origine de la couleur noire des Éthiopiens ! Il nous apprend par contre
que le Nil fut mis à sec, que
" ... une étoile était tombée du ciel sur la terre, il
lui fut donné la clef du puits de l'abîme. Elle ouvrit le puits de l'abîme. Il
monta du puits une fumée comme d'une grande fournaise et le soleil et l'air
furent obscurcis par la fumée du puits... " (8)
On peut se
demander à la lecture de ce texte biblique, si un fragment de Phaéton (qui
s'appelait Absinthe chez les Hébreux) n'est pas tombé dans
Deux
cataclysmes différents et espacés dans le temps
Il faut
rappeler que les derniers très grands cataclysmes physiques ayant eu des
répercussions dans tout le Bassin méditerranéen remontent au IIe
millénaire. Il y en a eu deux, de nature différente. D'abord, l’éruption et l'explosion
du Santorin, vers –1600, un fantastique événement volcanique et
géologique, très impressionnant pour les témoins du phénomène et les
survivants, qui ont constaté, médusés, l'anéantissement total d'une montagne, sacrée de surcroît, considérée souvent comme la demeure des
dieux. On sait que ce cataclysme fut à l’origine du déclin de la civilisation
minoenne. Ensuite, quatre siècles plus tard, l'impact de la comète
Sekhmet,
vers –1200, et toutes ses multiples conséquences pour les populations de la
région et même des régions environnantes.
La
collision qui a bouleversé l'ordre du monde à la fin du XIIIe siècle
avant J.-C.
Avec cette
collision, on a affaire à la dernière grande catastrophe d'origine cosmique
qu'a subie
Avant
la possibilité de datations précises, les chercheurs ont eu beaucoup de mal à
mettre cette catastrophe vraiment en évidence, faute de preuves matérielles.
Elle survivait principalement sous forme de mythes et de quelques textes
anciens significatifs. L'éruption volcanique du Santorin, notamment, du fait de
l’inévitable compression du temps, a toujours plus ou moins interféré avec elle
et de nombreux auteurs l'associent encore, à tort, aux Plaies d'Égypte et à
l'Exode, bien que les époques diffèrent de quatre siècles.
Une
question essentielle : pourquoi cette période précise ?
Il est
exclu que le début de cet Exode des Hébreux se soit passé avant le XIIIe
avant J.-C., même si le problème du Pharaon incriminé n'a été définitivement
élucidé que durant le dernier quart du XXe siècle. Certains
égyptologues penchent encore pour Ramsès II (9), mais il s'agit d'un combat d'arrière-garde. Le pharaon de
l'Exode est très probablement le treizième fils de Ramsès II, connu sous le nom
de Merenptah qui lui a succédé et qui a régné
au moins cinq ans et au plus dix ans, de
1213 à 1203 avant J.-C. d'après les égyptologues modernes. Les dates de
règne de ces pharaons varient d'une bonne vingtaine d'années suivant les
auteurs, selon qu'ils utilisent la chronologie haute ou la
chronologie basse. Ainsi pour Ramsès II, la date de sa mort est
1236 avant J.-C. pour certains et 1213 pour d'autres.
En toute logique, c'est la chronologie basse qui s'impose pour des raisons
astronomiques et historiques (10).
De ce fait, le cataclysme que l’on situait auparavant en –1225 se trouve avancé
en –1208, c'est-à-dire 1209 avant J.-C., date historique qu'il est bon
de retenir (11). Cette date résulte
principalement de l'examen des textes égyptiens, notamment ceux découverts à Médinet Habou, partie sud de
l'ancienne Thèbes occidentale, au XXe siècle seulement. Ces textes
très importants ont été gravés sous le règne de Ramsès III, quelques dizaines d'années seulement après
la catastrophe. Ce sont eux qui, seuls, permettent de dater avec précision
(à quelques années près, ce qui est une belle réussite quand on sait le flou
des datations anciennes) le cataclysme auquel il font allusion. Ces textes ont
permis de cerner la période incriminée, qui ne peut être que celle de Merenptah, ou moins probablement l'un de ses deux
successeurs directs.
Sekhmet,
Phaéton, Absinthe, Surt et les autres
Certains
astronomes catastrophistes croient que l'objet céleste du XIIIe
siècle était mixte, c’est-à-dire à la fois cométaire et
astéroïdal, qu’il pouvait être de taille kilométrique avant de s’approcher de
Pour
ce qui est de la période incriminée, le mérite en revient essentiellement
au théologien et archéologue allemand Jürgen Spanuth (1907-1998) (12) qui a étudié cette période troublée
avec beaucoup de pertinence. Cet auteur, à la recherche après beaucoup d'autres
de l'Atlantide, a cherché à démontrer que les fameux Peuples de
Spanuth, en se basant sur des calculs de l’astronome
allemand Mario Zanot,
imputait ce cataclysme à un passage très rapproché de la comète P/Halley en
–1226 et à un impact d'un fragment de cette comète qu'il pensait être Phaéton, rebaptisé
Surt dans la mythologie
germanique et nordique, dont la légende transmise par Ovide est parvenue jusqu'à nous.
Cette
quasi-collision entre
" Le feu de Sekhmet a brûlé les pays du neuvième
cercle. " (13)
Document 3 : Image du monde
des Egyptiens vers 1200 avant J.-C.
Il faut
savoir pour comprendre l'intérêt et l'importance de cette citation
que, dans l'Antiquité,
Spanuth explique dans son livre, en citant de
nombreuses sources de différentes époques, les raisons qui lui permettent de
dater (approximativement) la collision et sa relation avec la comète Phaéton,
dont il raconte également la légende dans la version d'Ovide.
" Il est possible de dater les catastrophes naturelles
rapportées par cette légende car il y est dit, par exemple, que "
Ces
deux événements ne sont rapportés qu'une seule fois dans les textes de
l'ancienne Égypte.
Dans l'inscription de Karnark on trouve, pour la
cinquième année du règne de Merenptah (1232-1222
avant J.-C.) : "
Ramsès III rapporte, dans les textes de Médinet
Habou : "
Il est dit également dans les textes de Médinet
Habou que le Nil aurait été asséché. On y lit entre
autres : "Le Nil était asséché et le pays était livré à la sécheresse"
(tableau 105)...
Dans les textes de Séti II (vers 1215-1210 avant J.-C.), on trouve
: "Sekhmet était une étoile qui tournait en lançant des flammes,
une gerbe de feu tempétueuse" (Breasted, Ancient Records of Egypt,
1906-07).
Dans une inscription de Ougarit (Ras Shamra)
datée de l'époque qui précéda de peu la destruction de la ville au cours du
dernier tiers du XIIIe siècle avant J.-C., on trouve : "L'étoile
Anat est tombée du ciel, elle a massacré la
population du pays syrien et elle a inverti le crépuscule ainsi que la
position des étoiles" (Bellamy, 1938).
" (14)
La
deuxième citation contient une information capitale : La collision se
serait passée lors de la cinquième année du règne de Merenptah,
soit l'année 1209 avant J.-C. si l'on utilise la chronologie basse (Spanuth, lui, utilise la chronologie haute (15), comme on le faisait encore
généralement dans les années 1970). Cette année 1209 peut en fait s'écarter de
quelques années de la réalité, car l'on sait que les dates de règne de Merenptah ne sont qu'approximatives. Si l'on en croit les égyptologues
modernes, Merenptah aurait eu pour successeurs
directs : Amenmès (1203-1200) et Séthi II
(1200-1194). Or ce dernier a laissé le texte rappelé ci-dessus et est donc
obligatoirement postérieur au cataclysme. Plus loin, j'essaie de préciser la
date de l'impact de Sekhmet, événement majeur de l'histoire cosmique des
hommes.
La
trajectoire de Sekhmet et les conséquences du cataclysme
Peut-on essayer
de reconstituer l'orbite intra-atmosphérique de
Sekhmet, qui était considéré par les auteurs de l'Antiquité soit comme une
comète (le plus souvent), une étoile, une boule de feu, un nœud
de flammes, un deuxième soleil, un serpent ou un dragon ? A mon avis, c'est
très possible, car les traces de son passage sont nombreuses dans les textes
des Anciens. Sekhmet venait de l'océan Indien et suivait une trajectoire sud-est/nord-ouest.
Première chose quasi certaine : la collision a eu lieu
de jour,
d’après la légende de Phaéton.
Document 4 : Trajectoire
de la comète Sekhmet
On
signale d'abord son passage en Éthiopie et en Arabie. Apparemment, l’objet
cosmique, qui a probablement subi une première fragmentation partielle en
traversant les hautes couches de l’atmosphère, continue de se disloquer, de
s'émietter et perd une partie substantielle de sa matière, probablement de
couleur rouge, puisque c'est à cette époque que l'Érythrée et la mer Rouge vont
recevoir leur nom. Les morceaux de Sekhmet, qui a déjà la forme d'un
"dragon" du fait qu'il est suivi d'une épaisse et longue traînée de
poussières, s'écartent un peu les uns des autres grâce à "l'effet fusée".
L'un de ceux-ci explose au-dessus de
On ne
peut savoir avec exactitude si finalement il y a eu explosion dans l'atmosphère
ou impact océanique. Il faut rappeler ici une information dont ne disposaient
pas les chercheurs des différentes spécialités concernées par ce drame cosmique.
La ceinture de Kuiper est composé de milliards
d'objets de nature hétéroclite que les astronomes appellent des objets de
Kuiper (ou KBO pour Kuiper Belt
Objects). Beaucoup sont des comètes
formées quasi exclusivement de glace et de poussières très grossièrement
agglutinées. D'autres sont des astéroïdes rocheux, d'autres sont
des objets mixtes. Il n'est même pas tout à fait exclu que
certains gros objets soient différenciés, avec donc la possibilité d'un noyau
ferreux et nickélifère.
Si
l'objet de –1208, probablement issu de l’ancien centaure HEPHAISTOS, dont on connaît
aujourd’hui plus d’une centaine de fragments, et autonome
depuis seulement quelques dizaines de milliers d'années, était cométaire (genre
P/Encke), je ne crois pas qu'il y ait pu avoir un
impact terrestre ou océanique. Par contre, il reste possible que le dernier
fragment qui a survolé l'Europe du nord pouvait être partiellement rocheux, et
donc avoir une densité supérieure, de l'ordre de 3,0 g/cm3 peut-être,
dans quel cas ce bloc, ou seulement une partie de celui-ci, aurait pu percuter
l'océan.
Quoi
qu'il en soit, et même s'il y a eu seulement désintégration dans l'atmosphère
au stade final, il est quasiment sûr qu'un gigantesque tsunami se forme et revient vers l'Europe. C'est
lui qui balaie "l'empire englouti de la mer du Nord" cher à Spanuth, peut-être à la suite d'un bouleversement isostatique post-impact (la région se serait
enfoncée soudainement de dix mètres d'après certains géologues) et qui pousse
les Peuples du Nord, qui deviendront bientôt une composante des Peuples de
Document 5 : Sekhmet et les
Peuples de la mer
Le fait que cette orbite intra-atmosphérique soit
possible est très important, car une mauvaise répartition des zones
géographiques sinistrées exclurait une catastrophe unique. Pourtant, une telle
catastrophe unique est probable, car les récits de catastrophes
transmis par les Anciens se rapportent à une même époque, comme l’ont confirmé les
archéologues qui ont trouvé des preuves d’incendies gigantesques sur le terrain,
notamment en Grèce et en Syrie.
L'hypothèse
de la comète active, du noyau de comète, ou de l’objet mixte permet d'expliquer
assez bien les diverses conséquences associées à Sekhmet. L'extrême chaleur
constatée serait due à l'échauffement progressif du corps céleste, qui aurait
atteint plusieurs milliers de degrés, et aussi à la formidable onde de choc qui
l'accompagnait et qui aurait créé des désordres atmosphériques sérieux
(ouragans, etc.). Le bruit infernal, les séismes, les explosions, les ténèbres,
les incendies gigantesques, les tsunamis, le tarissement et l'empoisonnement
des fleuves s'expliquent fort bien, de même que le "monde rouge" qui
a tant étonné les Anciens.
Les
multiples mouvements de populations constatés en cette fin de XIIIe
siècle et dans le premier quart du XIIe avant J.-C. s'expliquent
également. Ces peuples furent conduits à l'exil parce que leurs
ressources naturelles habituelles étaient détruites ou empoisonnées, la
géographie chamboulée. Pour survivre, il fallait partir ailleurs,
quitter sa région, souvent sans espoir de retour, et automatiquement se frotter
aux autochtones qui voyaient d'un bien mauvais œil des étrangers émigrer sur
leurs terres. De tels exodes massifs débouchent obligatoirement sur la guerre
et sur une refonte des sociétés humaines. Tout cela est observé
entre –1208 et –1180. En une seule génération souvent, on note des
transformations inexplicables si on ne prend pas en compte les conséquences du
drame cosmique. Comme l'ont si bien dit les Égyptiens du temps de Ramsès III,
une trentaine d'années seulement après le cataclysme, et dont beaucoup avaient été les témoins oculaires :
" Sekhmet a bouleversé l'ordre du monde. " (16)
Après le
passage de l’objet cosmique et les conséquences terrestres et humaines qu'il a
engendrées, aucune des anciennes civilisations sinistrées ne
survécut sans des remaniements profonds. L'événement a été si exceptionnel pour
les populations de l’époque que Pline s'en est fait l'écho treize siècles plus tard, avec
l'évocation de "la comète terrible".
Cet
événement est pourtant totalement passé sous silence dans les livres sur
l’Antiquité, car les historiens du passé et ceux de la génération actuelle
n’ont jamais pris en compte le cataclysme, en tant que
cause de bouleversement, dans leurs travaux, faute de documents
suffisamment explicites laissés par les Anciens. C’est pourquoi l’histoire
ancienne devra être réécrite
à la lumière des cataclysmes mis en évidence par les chercheurs actuels. Cela
ne pourra se faire que par une nouvelle génération d’historiens.
Peut-on
dater la collision avec précision ?
Il est
possible de proposer deux dates pour le cataclysme cosmique, en fonction
de la double chronologie pour les pharaons, puisque les dates varient dans
une fourchette de 22 ans pour la mort de Ramsès II (1235 et 1213 avant J.-C.)
et pour celle de Merenptah (1225 et 1203 avant J.-C.).
Le tableau I donne toutes les dates possibles entre
1230 et 1201 avant J.-C., sachant que certains textes égyptiens
précisent que le cataclysme a eu lieu un 12 Tybi,
ce qui correspond à des dates de fin octobre et début novembre de notre calendrier
moderne.
Document
6 : Dates possibles du cataclysme du 12 Tybi
Les textes égyptiens disent que le cataclysme eut lieu la cinquième année du
règne de Merenptah. Dans la chronologie haute, la
date correspondante est le 5 novembre 1231 avant J.-C. ( = –1230) et
dans la basse le 31 octobre 1209 avant J.-C. (= –1208). Celle-ci semble nettement préférable, du fait des dates les
plus probables de Merenptah mises en avant par
plusieurs générations d'égyptologues. Pour ma part, c’est celle que je retiens
et que je propose. Cependant, il est clair que la date définitive, si on peut
la préciser un jour, pourrait être légèrement différente et devra donc être
ajustée (17).
Une hypothèse qui dérange : Sekhmet et l’Exode
La datation
de l’impact à la fin du XIIIe siècle avant J.-C. et les multiples
conséquences humaines qui s’y rattachent obligent à faire état d’une relation possible avec le fameux Exode des Hébreux. Hypothèse dérangeante,
sacrilège pour certains. Mais loin d’être impossible et même assez excitante !
La majorité des théologiens et des historiens spécialistes de
Certaines
des dix plaies trouvent naturellement leur place suite à la
catastrophe cosmique de –1208. Particulièrement, les plaies 1 (l'eau changée
en sang du fait de la pigmentation rouge des poussières issues du corps céleste),
5 (la peste du bétail), 6 (les ulcères), 7 (le tonnerre et la grêle) et 9
(les ténèbres) sont des conséquences "normales" de l'explosion d'une
comète ou d'un astéroïde d'origine cométaire.
Document
7 : Plaies d'Egypte et événements annoncés dans l'Apocalypse
On
sait qu'il y a eu probablement un nombre accru de cancers de la peau et de
brûlures à cette époque ("Leurs os brûlent et grillent dans leurs
membres", rappellent les textes), ils s'expliquent par les
radiations associées à l'explosion et à l'augmentation
de la radioactivité au niveau régional. On l'a constaté avec l'explosion de
Il
semble établi que l’impact a eu lieu fin
octobre ou début novembre d’une année de la fin du XIIIe siècle.
On sait, par contre, par les textes hébreux, que le Passage a eu
lieu au début du printemps, au mois
de mars, période plus tardive de quatre à cinq mois environ.
Quatre questions se posent donc concernant cet important épisode biblique :
1. La
date du 12 Tybi correspond-elle à la catastrophe de
–1208, ou bien à une autre catastrophe antérieure ? On sait qu'il y en a eu
d'autres durant les millénaires précédents.
2.
L'intervalle de quatre ou cinq mois pourrait avoir été marqué par les plaies
qui ont d'abord agacé, puis fait peur aux Égyptiens et les ont décidé à laisser
partir les Hébreux sous la direction de Moïse. On pourrait alors
expliquer partiellement la mort des
nouveau-nés qui a toujours paru inexplicable et qui a donc été
considérée comme une fable. Elle pourrait être, en fait, la conséquence d'un empoisonnement
des fœtus dû à une radioactivité résiduelle mais bien réelle, et qui
aurait ainsi entraîné la non-viabilité
ou l'anormalité de ces
nouveau-nés "post-catastrophe" ou des accouchements prématurés ou des
avortements suspects. Mais est-ce vraiment crédible ? (Je rappelle que
Tchernobyl, pour d'autres raisons, a montré qu'une forte radioactivité n'avait
rien de bon pour les femmes enceintes et surtout pour leur descendance).
3.
Peut-on croire que la période post-catastrophe en Égypte ait duré près de
six mois ? Quand on lit
4.
Quel était donc le pharaon de l'Exode qui permet de dater avec précision
l'épisode du Passage ? On a la réponse aujourd'hui d'une manière quasi certaine
: c'était bel et bien Merenptah, comme l'a
montré Maurice Bucaille (18). Cet érudit, chirurgien de
profession et spécialiste des Écritures saintes, s'est demandé dans les années
1970 si l'on ne pourrait pas tenter d'obtenir des signes directs de la
participation d’un pharaon à l'Exode. Il a eu l'idée d’autopsier les momies
de différents pharaons de l’époque qui sont conservées en Égypte depuis plus de
3000 ans et aussi la chance de pouvoir effectuer ces examens extraordinaires (19). Le résultat est sans appel :
Ramsès II est exclu, c'était un vieillard invalide à la fin de sa vie ; par
contre Merenptah est décédé de mort violente, avec
notamment un sérieux traumatisme crânien. Tout porte à croire qu'il est mort
durant l'Exode et que son corps a été
récupéré et aussitôt embaumé. La momie de Merenptah
ne fut retrouvée qu'en 1898 et identifiée comme étant la sienne en 1907 seulement.
C'est le fait même qu'on l'ait retrouvée qui fit croire à une majorité d'égyptologues
et de théologiens du XXe siècle que Merenptah
ne pouvait pas être le pharaon de l'Exode, supposé mort noyé durant le Passage.
Noyé peut-être, mais récupéré sûrement !
Conclusion
Cet impact
de Sekhmet, devenu Absinthe chez les Hébreux, Phaéton chez les Grecs et Surt pour les peuples du nord de l’Europe a été l’un deux
grands événements cataclysmiques qui ont eu lieu au IIe millénaire
avant J.-C. dans le monde méditerranéen. L’autre a été l’explosion du Santorin,
événement plus ancien de quatre siècles, mais encore parfois considéré comme
contemporain au niveau de certaines conséquences, comme les Plaies d’Egypte,
par exemple. La compression du temps a joué son rôle, avant la datation
précise des résidus issus du Santorin. Ceux de Sekhmet n’existent plus, ce
qui rend difficile l’acceptation du cataclysme qui n’existe que dans les textes
et les légendes.
Pourtant, l’impact de Sekhmet et des autres fragments de l’objet originel
après sa fragmentation a eu des répercussions très importantes et a, comme
l’a bien montré Spanuth, engendré une refonte
des sociétés humaines de la région. Avant l’époque actuelle, et la découverte
de centaines d’astéroïdes menaçants pour
Une dernière remarque : les textes égyptiens n’ont été que partiellement
utilisés jusqu’à présent. Un égyptologue qui sera en même temps astronome et
spécialiste des astéroïdes et des comètes pourra probablement faire une avancée
spectaculaire, décisive peut-être, sur le sujet étudié dans cet article.
Notes
2. Le calendrier égyptien était basé sur une année de 365 jours seulement, d'où
une dérive annuelle de 0,2422 jour par an, 6 jours pour 25 ans, 12 jours pour
50 ans, 18 jours pour 75 ans, etc. Le 12 Tybi de
l'année 1321 avant J.-C. correspondait au 27 novembre de notre calendrier
grégorien, le 12 Tybi de 1271 au 15 novembre, celui
de 1221 au 3 novembre et celui de 1196 au 28 octobre. Il reste à trouver l'année
exacte du cataclysme pour ajuster la date exacte. Si 1209 avant J.-C.
(soit –1208) est la bonne année (ce qui n'est pas sûr, ce n'est qu'une
approximation à 10 ou 20 ans près qui dépend de la chronologie exacte des
pharaons, très mal connue et variable selon tous les auteurs), la date de la
collision cosmique serait alors voisine du 31 octobre.
3. F. Guirand et J. Schmidt, Mythes & Mythologie. Histoire
et dictionnaire (Larousse, 1996). Cet ouvrage collectif très remarquable
raconte la mythologie et les mythes du monde entier. Le chapitre 2 (pp. 23-68),
dû à J. Viau, concerne la mythologie égyptienne. Citation p. 53.
4. Ibid. Le chapitre 8 (pp. 291-338),
dû à E. Tonnelat, concerne la mythologie germanique
(Allemagne et pays scandinaves). L'auteur parle évidemment du Crépuscule des
dieux qu'il raconte d'une manière détaillée et homérique
(pp. 325-328). On reconnaît d'ailleurs dans cette légende une analogie
certaine avec la très vieille légende grecque de Typhon racontée en son temps
par Hésiode dans sa Théogonie. Ces deux légendes immortalisent un même
phénomène, celui de la collision entre
5. Hésiode, Théogonie (Les Belles Lettres, 1977 ; traduction par P. Mazon). Citation p. 62-63. Hésiode ne connaissait plus avec
précision les grandes catastrophes qui avaient eu lieu au IIe
millénaire. La compression du temps avait déjà joué son rôle et sa Théogonie
regroupe sous forme de mythes des données très hétéroclites et d'époques
différentes. Cela tendrait à prouver que des sources écrites sur les
grands cataclysmes du passé n’ont jamais existé, tout
au moins en Grèce. Cette hypothèse est confirmée par le fait que les
philosophes grecs plus tardifs ne parlent jamais de l’éruption du Santorin avec
un minimum de précision. Seul le bouche à oreille permit, les premiers temps,
de perpétuer le souvenir de cataclysmes destructeurs.
6.
Ovide, Les métamorphoses (Garnier-Flammarion,
1966 ; traduction par J. Chamonard). Citation p.
70-73.
7. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, Livre II (Les
Belles Lettres, 1950 ; traduction par J. Beaujeu). Citation p. 39-40.
8.
9. C. Desroches-Noblecourt (1913-2011) et C. Jacq
entre autres postulent résolument pour que Ramsès II soit le pharaon de l'Exode,
qu'ils voient plus tôt dans l'histoire de l'Egypte. D'autres, comme N. Grimal,
ne prennent pas position mais entrevoient les deux possibilités. Le premier
égyptologue qui associa Merenptah à l'Exode fut
l'Allemand K.R. Lepsius en 1849 dans son livre Die chronologie der
Aegypter.
10. L'existence d'une double chronologie pour les pharaons s'explique de la
façon suivante. Le lever héliaque de Sirius qui, seul, permet une datation
absolue a été observé à l'époque de Amenhotep I
au XVIe siècle avant J.-C. comme le raconte le Papyrus Ebers. Mais on ignore si cette observation a été faite à
Memphis, capitale de l'Egypte sous l'Ancien Empire, qui se trouvait à
11. Je rappelle la différence entre les années astronomiques et les
années historiques avant l'ère chrétienne. Elle vient du fait qu'il n'y
a pas eu d'année 0 dans la chronologie historique : on est passé directement de
l'année 1 avant J.-C. à l'année 1 de l'ère chrétienne. Le premier siècle avant
J.-C. s'est donc déroulé entre l'an 100 et l'an 1 avant J.-C. inclus. L'année 0
fut introduite au XVIIIe siècle, par Cassini, pour faciliter le
décompte des années antérieures à notre ère et pour qu'il y ait une continuité
dans la chronologie mathématique. L'an 1 avant J.-C. fut donc noté année
12. J. Spanuth, Le secret de l'Atlantide. L'empire
englouti de la mer du Nord (Copernic, 1977). Titre original : Die Atlanter (1976). Jürgen Spanuth
était docteur en théologie et en archéologie. Son apport dans la compréhension
de ce qui s'est passé dans la période 1205-
13. Cité par Spanuth, p. 175. Ce passage essentiel
fait partie des textes de Médinet Habou
(tableau 17, 46), qui datent de l'époque de Ramsès III. Ces textes très
importants ont été étudiés, relevés et traduits en anglais par les spécialistes
de l'Université de Chicago. Ils figurent dans un livre en deux volumes : W.F. Edgerton and J. Wilson : Historical records of Ramses
III. The texts in Medinet Habu, vol. I and
II, in "The Oriental Institutes of
the University of Chicago" (1936).
14.
Textes cités par Spanuth, pp. 170-171. Ses sources
modernes sont les suivantes : W. Hölscher, Libyer und Aegypter, in "Beiträge zur Ethnologie und Geschichte libyscher Völkerschaften nach a altägyptischen Quellen"
(1937) ; J.H. Breasted, Ancient
Records of Egypt (1906-1907) ; H. Bellamy, Moons, myths and man (1938).
15. Si la chronologie haute devait s'avérer la bonne dans l'avenir, ce qui
n'est pas exclu, l'année du cataclysme cosmique deviendrait 1231 avant J.-C.
(ou –1230).
16. Texte cité par Spanuth dans son livre Le
secret de l’Atlantide.
17. La date dans l'année devra être ajustée si l'année du cataclysme s'avère
différente de celle-là, à raison de un jour pour quatre années. Elle pourrait
concerner l'un des premiers jours de novembre si la chronologie haute s'avérait
la meilleure.
18. M. Bucaille, Moïse et Pharaon. Les Hébreux en Egypte (Seghers,
1995). Un livre très important qui met quasiment fin à une interrogation deux
fois millénaire : quel était le pharaon de l'Exode ? Ce pharaon a huit chances
sur dix d'avoir été Merenptah, la neuvième
appartenant à Ramsès II et la dixième appartenant à son successeur direct Amenmès (ou Taoui Thom, connu
aussi en Grèce semble-t-il sous le nom de Typhon, et qui reste parfois cité
comme le pharaon de l'Exode).
19. Maurice Bucaille (1920-1998) a eu en fait une chance unique. Il a obtenu
l'autorisation, grâce à l'intervention et à l'appui indispensable de l'épouse
du président égyptien Anouar el-Sadate
(1918-1981), qui fut exceptionnellement sa patiente à l'occasion d'un passage
à Paris en 1974, de faire l'autopsie des momies égyptiennes dès la fin de
la même année. Assisté par plusieurs collaborateurs égyptiens et français,
et surtout du médecin légiste français Michel Durigon,
Bucaille a ainsi pu montrer deux choses primordiales. D'abord que Ramsès
II n'a pas pu être en personne le pharaon de l'Exode, car
il souffrait d'une affection hautement invalidante (mais il n'est pas tout
à fait exclu que l'Exode ait eu lieu à l'époque de Ramsès II). Par
contre, il a pu prouver que Merenptah mourut victime
de traumatismes multiples ayant occasionné de très graves lésions quasi instantanément
mortelles, notamment un traumatisme crânien. Merenptah
est très probablement mort durant le Passage, mais son corps a été
récupéré et embaumé.