Les NEO (Near-Earth Objects)


Dans cette partie consacrée aux
NEO, le visiteur trouvera des données et des informations sur les astéroïdes et sur les comètes qui s'approchent de la Terre. Toute l'actualité peut être consultée sur le site de l' Australian Spaceguard Survey (actualité générale) et sur Asteroid/Comet Connection (actualité plus technique). Une histoire très détaillée des NEA est disponible sur le site de l'Union Astronomique Internationale : Near Earth Asteroids Milestones (trois périodes : 1800-2000, 2001-2010, 2011-2100). Des centaines de liens sont disponibles et beaucoup sont téléchargeables. A noter que l'UAI utilise des caractéristiques orbitales différentes pour les NEA, beaucoup moins satisfaisantes que celles du Minor Planet Center. Un site très intéressant et instructif a été créé par la NASA : le Center for Near Earth Object Studies (CNEOS) et mérite d'être consulté régulièrement.

Entre 1998 et 2012, on a découvert plusieurs centaines de nouveaux NEA (Near-Earth Asteroids) par an. A partir de 2013, on est passé à la vitesse supérieure avec plus de 1000 découvertes par an. Le nombre historique, totalement inimaginable (même par les spécialistes les plus optimistes) au début des années 1980, de 10 000 NEA a été atteint en août 2013. Les 9000 avaient été atteints en août 2012, les 8000 en juin 2011, les 7000 en juin 2010, les 6000 en février 2009, les 5000 en novembre 2007, les 4000 en mai 2006, les 3000 en septembre 2004, les 2000 en septembre 2002, les 1000 en avril 2000 et les 500 en mai 1998. Cela confirme que les nouveaux venus sont des objets parmi des dizaines de milliers d'autres qui sont accessibles. Les objets minuscules (avec H > 22.0) pullulent. Les 11 000 NEA ont été atteints en mai 2014, les 12 000 en janvier 2015, les 13 000 en septembre 2015, les 14 000 en mars 2016, les 15 000 en octobre 2016, les 16 000 en avril 2017, les 17 000 en octobre 2017, les 18 000 en avril 2018, les 19 000 en novembre 2018, les 20 000 NEA en avril 2019, les 21 000 en septembre 2019, les 22 000 en janvier 2020, les 23 000 en juin 2020, les 24 000 en octobre 2020, les 25 000 NEA en février 2021, un jalon (provisoire) totalement imprévu au XXe siècle, et enfin les 26 000 en juin 2021. Il s'agit d'une progression fulgurante (six nouveaux objets découverts par jour en moyenne) qui oblige les astronomes à revoir obligatoirement la fréquence des impacts sur Terre retenue dans les années 1990 et sous-estimée d'au moins un facteur 10. Avec toutes les conséquences scientifiques et même historiques qui en découlent.

Les NEC (Near-Earth Comets), elles, restent rares puisque moins de 180 (dont une soixantaine de fragments de la comète 73P/Schwassmann-Wachmann 3, brisée en 1995 et en passe de désintégration) sont connues fin 2020. Le CNEOS retient le nombre de 114 NEC ignorant les fragments. On entend par NEC les comètes périodiques avec une période de révolution inférieure à 200 ans et dont la distance périhélique est inférieure à 1.30 UA. Il faut signaler que des objets enregistrés d'abord comme des astéroïdes sont ensuite catalogués comme des comètes (très peu actives). D'autre part, des NEA qui ont une inclinaison et une excentricité très forte sont probablement des objets d'origine cométaire.

Les NEA et les NEC forment ensemble les NEO (Near-Earth Objects). Voir la liste des noms (pour les NEA qui en ont un) et celle de la progression des numérotations depuis l'origine pour tous les NEA numérotés. Pour connaître la signification des désignations provisoires, il faut consulter le tableau explicatif. La progression des découvertes des différents types de NEA par observatoires est actualisée quotidiennement dans une liste spéciale. En 2020, 2956 nouveaux NEA ont été découverts (une moyenne supérieure à 8 nouveaux par jour !!), parmi lesquels 119 PHA.

Le CNEOS dans ses Discovery Statistics recensait 26 092 NEA le 15 juin 2021, dans trois listes différentes. Ils se répartissent ainsi : 2043 Atens et Atiras (2019 et 24 respectivement), 14 537 Apollos et 9512 Amors. Parmi ces objets, il y a 2183 PHA (Potentially Hazardous Asteroids) qui représentent 8.37 % du total. Les PHA sont les NEA dont l'orbite s'approche à moins de 0.050 UA de l'orbite terrestre qui ont H < 22.1 (H = 22.0 correspond à un diamètre moyen de 140 mètres, mais avec une fourchette de 100 mètres à 200 mètres selon le type physique et l'albédo, voir les équivalences H/d) ). Le 1000e PHA a été découvert en décembre 2008 et le 2000e PHA en juillet 2019. 1 NEA sur 12 recensé est un PHA, ce qui est une proportion importante. Il faut signaler cependant que le pourcentage des PHA est constamment en baisse et vient de descendre définitivement en dessous de 10 %, du fait que l'on découvre de plus en plus de NEA minuscules, qui ne peuvent être des PHA par définition puisqu'ils ont H > 22.0. A noter que les objets de type Atira (qui circulent totalement à l'intérieur de l'orbite terrestre) sont considérés comme faisant partie du type Aten, ce qui logique, puisqu'ils circulent sur une orbite avec un demi-grand axe a inférieur à 1.00 UA.

Il existe une liste The NEO Confirmation Page (souvent très fournie) qui prévient les observatoires des nouveaux objets à observer pour confirmer leur nature de NEO. Quasiment tous les anciens objets repérés finissent par être réobservés.

L'un des sites de base pour (presque) tout savoir sur les NEO est celui du Jet Propulsion Laboratory qui donne une multitude de renseignements. On y trouve surtout la liste complète des NEO (NEA, PHA et NEC) qui permet d'apprécier les éléments orbitaux sous différentes formes possibles (classement par nom, par a, e, i, etc.). On peut obtenir notamment les listes constamment actualisées classées par MOID, c'est-à-dire par ordre d'approches à l'orbite terrestre pour la période actuelle. Il convient de noter que les définitions retenues par le JPL et la NASA ne sont pas les mêmes que celles du Minor Planet Center.

Le Minor Planet Center publie aussi des listes sur les approches passées et à venir :

Liste des plus fortes approches passées observées (objets ayant reçu une désignation provisoire) des NEA (avec distance minimale à la Terre < 0.010 UA). Cette liste est devenue pléthorique mais elle concerne des objets minuscules. A noter l'impact de 2008 TC3 le 7 octobre 2008 (voir la trace de l'impact dans l'atmosphère terrestre, le documentaire Choc d'astéroïdes et l'article The recovery of asteroid 2008 TC3). Cet impact a été suivi deux jours plus tard de l'approche très serrée de 2008 TS26 (0.000090 UA du centre de la Terre, soit à 7000 km de la surface terrestre). Dans les deux cas, il s'agissait d'objets ayant H > 30.0, c'est-à-dire de deux ou trois mètres de diamètre, sans aucune menace pour la Terre. Le premier NEA découvert en 2014, 2014 AA, a heurté la Terre le 2 janvier et s'est désintégré dans l'atmosphère. Il avait lui aussi deux ou trois mètres de diamètre. La même chose s'est reproduite le 2 juin 2018 avec la désintégration dans l'atmosphère de l'Afrique méridionale de l'objet 2018 LA, lui aussi d'une magnitude absolue de l'ordre de H = 30, soit un diamètre de l'ordre de deux ou trois mètres seulement. Ce genre de collision se produit en fait pratiquement une fois par mois, mais n'est pas observé avant la collision. (A noter que le petit astéroïde qui a explosé au-dessus de Chelyabinsk en 2013 n'a pas reçu de désignation provisoire puisqu'il n'a pas été enregistré avant l'impact).

– Plus fortes approches observées des comètes (avec distance minimale à la Terre < 0.10 UA). A noter l'approche du 12 mai 2006 de la comète 73 P/ Schwassmann-Wachmann (et de ses multiples fragments). Cette liste rappelle que c'est la comète D/Lexell (1770 L1) qui a été le premier PHO (Potentially Hazardous Object) menaçant pour la Terre avec l'approche record du 1er juillet 1770 (0.0151 UA, soit 2.26 millions de kilomètres).

Les approches passées et à venir inférieures à 0.20 UA connues pour la période 1900-2178 sont recensées dans une liste mise à jour en permanence. A ce degré d'approche moyenne, cette liste devient pléthorique avec plusieurs centaines d'approches recensées.

– Les approches des PHA inférieures à 0.050 UA sont classées par Dm croissant dans une liste qui reste rassurante pour l'instant dans la mesure où aucun PHA connu n'est sur une orbite de collision calculée. L'un d'entre eux intéresse particulièrement les astronomes : 99942 Apophis pour lequel une approche à 38 500 km du centre de la terre (soit 32 000 km de la surface terrestre) est prévue en avril 2029. Cet objet, actuellement du type Aten (a = 0.923 UA) va devenir du type Apollo après l'approche de 2029 (a = 1.12 UA environ). Il pourrait s'avérer dangereux pour la Terre dans les siècles à venir.

On peut consulter l' Impact Risk Page du JPL (qui a dépassé en mars 2020 les 1000 NEA de toutes tailles) corrélée à l'échelle de Torino. Quelques NEA ont deux approches très serrées possibles (< 0.010 UA) et sont particulièrement dangereux pour l'avenir. Il ne faut jamais oublier cependant qu' orbite de collision ne veut pas dire collision prochaine, mais seulement que les orbites de la Terre et de l'astéroïde ont un point de croisement commun. Pour qu'il y ait collision, il faudrait que les deux astres se présentent simultanément à ce point de croisement. On sait aujourd'hui qu'une collision avec un objet de dix mètres (H = 27.5) se produit quasiment annuellement, mais l'énergie dégagée est insignifiante à l'échelle terrestre et dans la majorité des cas l'objet est totalement détruit durant la traversée de l'atmosphère.

Le nombre des astéroïdes et des comètes connus augmente rapidement depuis la mise en place des stations automatiques de détection. La progression mensuelle, depuis avril 1995, du nombre d'objets répertoriés peut être visualisée dans la liste Archive Statistics du Minor Planet Center. En juin 2021 il y avait 567 132 astéroïdes numérotés (liste complète), parmi lesquels plus de 160 000 découverts par Spacewatch et plus de 149 000 découverts par LINEAR. Ces deux observatoires ont découvert plus de 55 % du total des objets numérotés à eux deux. Le Mt Lemmon Survey dépasse les 67 000 numérotations et NEAT les 42 000 numérotations (liste complète des découvreurs). Le nombre d'objets numérotés a décuplé en huit ans et le nombre de 250 000 a été atteint en septembre 2010 (voir la progression des numérotations). Les 400 000 ont été atteints en juillet 2014, les 450 000 en octobre 2015 et les 500 000 en octobre 2017 (chiffre historique et inimaginable il y a un demi-siècle). Plus de 150 000 autres sont en attente de numérotation (car observés à au moins deux oppositions). On avait atteint en février 2008 le nombre de 400 000 astéroïdes recensés, les 500 000 l'ont été en février 2010, les 600 000 en décembre 2012, les 700 000 en décembre 2015 et les 800 000 en juin 2019). Plus de 1 million d'astéroïdes différents sont potentiellement observables lors de leurs approches favorables et seront enregistrés au cours des prochaines années. La prolifération des nouveaux objets enregistrés est un vrai problème. Certains ont été enregistrés une dizaine de fois avant d'être identifiés comme étant un seul et même objet.

Plusieurs surveys spécialisés se sont partagés ou se partagent encore actuellement les découvertes de NEA : des américains : Spacewatch (le pionnier, opérationnel depuis 1989), LINEAR, LONEOS, NEAT (les deux derniers désormais hors-circuit), Catalina, Mt. Lemmon (associé du précédent) aux Etats-Unis, Pan-STARRS (1 et 2), ATLAS (MLO et HKO) situés à Hawaii, DECam au Chili, et un australien : Siding Spring (associé de Catalina mais aussi désormais hors-circuit). En 2010, la sonde américaine WISE (Wide-Infrared Survey Explorer) a découvert 130 NEO dans l'infrarouge, et a repris du service fin 2013 après deux ans d'hibernation. L'Europe est quasi inexistante dans ce domaine de la recherche, seul le La Sagra Sky Survey a découvert quelques NEA en Andalousie. Voir le palmarès général des découvertes de NEA pour comprendre le désintérêt de l'Europe.

Pour connaître l'histoire des deux premiers siècles de découvertes d'astéroïdes, lire l'article paru en janvier 2001 dans la revue l'Astronomie. Les 160 premières années, de 1801 à 1959, ont permis aux chasseurs d'astéroïdes (visuels puis photographes) et aux observatoires spécialisés de se mettre en évidence. Aujourd'hui quasiment oubliés, ils font partie de l'histoire des petites planètes. Gustav Witt, avec la découverte d'Eros en 1898, a été le premier d'une très nombreuse série d'astronomes découvreurs de NEA. On peut lire une version plus complète mise à jour : L'histoire des petites planètes. Et sur les noms des astéroïdes, on peut lire l'article paru dans L'astronomie de novembre 2013, et la mise à jour fin 2013 : Les noms des astéroïdes. On en compte plus de 22 000 en 2021, et l'UAI leur consacre décormais un bulletin spécial : le WGSBN Bulletin (pour Working Group Small Bodies Nomenclature Bulletin). Ainsi on peut très rapidement apprendre le nom et leur signification pour tous les astéroïdes nouvellement baptisés.


QUELQUES PHOTOGRAPHIES


Our Busy Solar System  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Asteroid Eros Reconstructed  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Toutatis  (neo.jpl.nasa)
Asteroid 1998 KY26  (Astronomy Picture of the Day Archive)
The missing craters of asteroid Itokawa  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Lutetia : The largest asteroid yet visited  (Astronomy Picture of the Day Archive)
P/2010 A2 : Unusual asteroid tail implies powerful collision  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Schwassmann-Wachmann 3 : Fragment B  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Comet Borrelly's Nucleus  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Halley's Nucleus : An Orbital Iceberg  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Comet Wild 2's Nucleus from Stardust  (Astronomy Picture of the Day Archive)
The nucleus of Comet Tempel 1  (Astronomy Picture of the Day Archive)
700 kilometers below comet Hartley 2  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Comet Holmes over Hungary  (Astronomy Picture of the Day Archive)
The Dust and Ion Tails of Comet Hale-Bopp  (Astronomy Picture of the Day Archive)
The Leonid Comet  (Astronomy Picture of the Day Archive)
A Sky Filled with Leonids  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Periodic Comet Swift-Tuttle  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Comet 57P Falls to Pieces  (Astronomy Picture of the Day Archive)
The meteor of 1860  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Fireball over Edmonton  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Le météore du Montana de 1972  (youtube.com)
Raining Perseids  (Astronomy Picture of the Day Archive)
A String of Pearls  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Springtime Comet Fever  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Comet NEAT Passes an Erupting Sun  (Astronomy Picture of the Day Archive)
The Regolith of Asteroid Eros  (Astronomy Picture of the Day Archive)
Asteroid 2012 DA14 passes the Earth  (Astronomy Picture of the Day Archive)
The great Russian meteor of 2013
 (Astronomy Picture of the Day Archive)
Chelyabinsk meteor flash
 (Astronomy Picture of the Day Archive)
Leonids over Monument Valley
 (Astronomy Picture of the Day Archive)
Comet ISON being destroyed by the Sun (Astronomy Picture of the Day Archive)

Charon and the small moons of Pluto (Astronomy Picture of the Day Archive)
Charon : moon of Pluto (Astronomy Picture of the Day Archive)

Pluto resolved (Astronomy Picture of the Day Archive)
Fly over dwarf planet Ceres (Astronomy Picture of the Day Archive)
Jets from comet Churyumov-Gerasimenko (Astronomy Picture of the Day Archive)
Potentially habitable moons (Astronomy Picture of the Day Archive)
The gegenschein over Chile (Astronomy Picture of the Day Archive)
Geminids meteors over Chile (Astronomy Picture of the Day Archive)

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