MISSION SAINT VERAN 2008
VISUEL EXTREME

L’utilisation d’un oculaire sur ce télescope n’est pas très aisée. Un vieux Porte Oculaire (PO) à cabestan de marque Clavé peut se monter sur la sortie optique grâce à une bague de réduction. Ce PO de qualité était grippé et nous l’avons soigneusement nettoyé pour un fonctionnement satisfaisant. Mais à l’usage, il n’offre qu’un débattement de 10 mm ce qui est insuffisant pour la gamme d’oculaire disponible. Par ailleurs, la mise au point électrique du télescope se fait par déplacement (très) lent du miroir secondaire sur une plage de 20 mm. Il résulte de cette configuration qu’il est prohibitif de changer fréquemment d’oculaire car le temps nécessaire pour établir la mise au point est bien trop long.
Enfin, l’utilisation de l’imposant oculaire de 100m disponible dans la station est hors propos. Il faut déposer les divers éléments du PO avec des outils pour le monter à l’arrière du télescope.
C’est pourquoi nous avons regroupé divers éléments disparates pour faire un PO à grand débattement et à mise au point rapide par simple coulissement d’un tube allonge de bonne taille.
Ce montage serait à compléter idéalement d’un bon renvoi-coudé au coulant de 50 mm pour offrir un parfait confort d’utilisation, en évitant les contorsions inconfortables voir impossibles qu’on est obligé de prendre derrière la sortie droite du télescope.

Du tube optique du télescope dégouline toute une câblerie anarchique. On note pèle mêle la mise au point du miroir secondaire, des divers capteurs de sécurité, l’alimentation 24 V pour les chercheurs, la mise à la terre, etc… Tout ce joyeux fouillis l’emmêle et s’emberlificote. Mais plus gênant, certains câbles sont trop courts et entravent les mouvements du télescope, l’empêchant de pivoter sur 360°.
Nous avons ré-agencé ces câbles différemment. Un câble est changé, une nouvelle boite de connexion est installée pour y connecter et desservir la basse tension 24V. De là, le Telrad est directement alimenté et n’a plus besoin de piles pour fonctionner. Enfin, tous ces câbles sont réunis en un faisceau électrique.
Par ailleurs, les 2 câbles concernés par la motorisation du moteur de déclinaison ont été accrochés solidement et le faisceau agencé pour ne pas gêner les mouvements de l’instrument.

A l’avenir, il serait souhaitable de :
- gainer avec une tresse nylon ces 2 faisceaux,
- ou mieux, utiliser un câble multi-conducteurs à la place du faisceau desservant le tube optique,
- assurer une fixation solide de l’arrivée des faisceaux sur le tube optique et sur la motorisation,
- changer les câbles 24 v et y mettre des connecteurs adaptés,
- prévoir 2 mousquetons pour accrocher de part et d’autre selon la position de l’instrument, les câbles des 2 raquettes de commandes, mise au point et mouvements. Aujourd’hui, seul une agrafe en fil métallique permet difficilement cela.
- enfin, installer sur le pilier un bouton d'arrêt d'urgence de type "coup de poing", conforme à la réglementation.
- installer sous la plateforme, deux goulottes en fil inox, l'une pour les courants faibles, l'autre pour les courants fort améliorerait la maintenance électrique.
- et d'une façon générale, changer les connecteurs sub-d vulnérables par des connecteurs plus solides et fiables (genre souriau, socapex, etc...). Dans tout les cas, il serait vivement souhatible de disposer d'un assortiment de connecteurs de rechange, des cosses, un fer à souder pour dépanner sur site les pannes liées à la connectique.

Constats et suggestions

Cette plateforme tout en bastings et planches de résineux, permet d’être à hauteur du tube optique. Toutefois, sa surface mérite à être sensiblement élargie, notamment et par ordre de priorité à l’Ouest, au Sud et au Nord pour des raisons de sécurité, mais aussi de facilités d’utilisation et de confort.
La zone Ouest est dangereuse car très étroite et de plus, en bordure directe de l’escalier, fort raide au demeurant. Il n’est pas rare d’observer avec l’escabeau en butée sur ce coté, avec un pied au raz de l’escalier et le corps en dévers au dessus du vide. Le passage au piler Sud est très étroit et l’on gagnerait en confort avec une extension vers le Nord, espace privilégié de dégagement.
Il arrive fréquemment de se cogner dangereusement sur le tube optique ou les contrepoids par manque d’espace de circulation autour du télescope.
L’escalier est particulièrement inconfortable et dangereux par sa raideur, son étroitesse et la position de son palier débouchant sur la plateforme. Son utilisation est problématique lors des observations nocturnes mais aussi lors des opérations de maintenance avec des éléments lourds et fragiles comme par exemple, la manutention du miroir primaire. Enfin, il est important de faire une plinthe sur la totalité de la périphérie de la plateforme, afin d’empêcher la chute d’objets et assurer un parfait calage de l’escabeau nécessaire à l’observation.
Mais l’optimum serait assurément d’avoir un plancher sur la totalité de la coupole. L’escalier, moins raide et plus large, serait implanté le long de la paroi directement à droite de l’entrée de la porte. Cette extension périphérique serait à réaliser 20 cm plus haut que la plateforme centrale, ceci pour permettre une circulation périphérique sous ce plancher avec une hauteur sous poutre identique à la hauteur de la porte d’entrée de la coupole.
Ainsi, l’espace serait totalement sécurisé et offrirait un confort optimum. Les interventions sur le tube optique seraient grandement facilitées, notamment les opérations de collimation sur le miroir secondaire. De même, l’accès au cimier et sa motorisation serait idoine.

La réalisation

Le Queyras est riche en scieries, il est donc aisé de se procurer le bois nécessaire à ces travaux.
Après dépose de l’escalier, il convient d’implanter au sol les planches correspondant à la nouvelle emprise. Les extensions sur les cotés pourraient avantageusement avoir une forme trapézoïdale qui au final matérialiseraient une plateforme octogonale. Enfin, il semble oportun de déplacer et centrer l'estrade actuelle sur le télescope.
De nouveau piliers seront érigés sur cette base et maintenus par un ceinturage en bastings à la structure existante et par la prolongation de la structure porteuse du plancher actuel. Leurs hauteurs seront suffisantes pour réaliser le plancher périphérique.
Le plancher actuel est à déposé en totalité. Ces matériaux seront réutilisés pour la zone périphérique. Un plancher neuf couvrira la totalité de cette nouvelle surface. On peut aussi conserver le plancher actuel et ne faire que les extensions de celui-ci.
Un ceinturage en bastings sera fixé sur la totalité de la périphérie de la coupole et supporté par des piliers régulièrement espacés. Le plancher périphérique reposera sur ces 2 ceinturages, celui de la paroi et celui de la plateforme octogonale.

Il n’est pas rare de se taper violemment le crane sur des parties basses de la station. Notre mission n’a pas échappé à cette coutume et nous sommes 2 à nous être copieusement cognés sur des proéminences. Attendrons-nous une évacuation d’urgence en hélicoptère pour – enfin, protéger ces zones dangereuses ?
Sont concernés :
- des encadrements de porte un peu bas (porte du couloir d’accès à coupole,
- les contrepoids du télescope
Il convient de garnir toutes ces angles vifs avec des angles en mousse auto-adhésif et peut être, de prévoir un capotage de l’ensemble des contrepoids.

Petits travaux divers dans la station

- Nous avons installé un va-et-vient dans le local de cuisine, bien pratique quand on circule dans la station.
- Nous en avons profité pour recoller un des globes lumineux qui était cassé en deux.
- Une plinthe en bois solidarise l’évier à la paroi sur laquelle il s’appuie, évitant ainsi la chute incongrue de vaisselle à cet endroit et les dégoulinures d’eau.
- Un schéma technique des installations de production d’eau chaude est placardé dans le local les abritant. Il est ainsi aisée de repérer l’emplacement des diverses vannes à manœuvrer lors des procédures d’ouverture et de fermeture de la station.
- Nota : lors d’une vidange des installations, l’eau est récupérée dans les cuves de stockage. Le compteur de consommation d’eau ne prend pas en compte cette manipulation et n’est donc pas le reflet fidèle de la consommation réelle d’une mission selon qu’elle vidange ou pas, qu’elle arrive avec une installation vide ou pleine.
- Dans l’atelier, nous avons trié, nettoyé et ranger toute la visserie, la quincaillerie et les accessoires électriques. C’est beaucoup plus pratique et ça prend moins de place.

Propositions diverses

- Les poêles à gaz sont hors d’âge, d’un emploi pénible et d’un usage douteux au point que par mesure de sécurité, des sondes de CO sont installées dans la zone vie. Il semble plus qu’urgent d’en mettre des neufs !!!!!
- Dans l’atelier, il manque beaucoup d’outillage et de matériel électrique, indispensable pour les travaux d’entretien et de réparation, tant de la zone vie que du télescope lui-même. Quelques galettes de câbles divers, une boite avec une bonne collection de cosses à sertir, un petit stock de connecteurs standard (subD, fiches bananes, connecteurs bipolaires), une bonne collection de domino, des colliers Rilsan, de l’adhésif, un bon fer à souder et de la soudure, des tournevis et pinces électriques sont des investissements minimes qui peuvent sauver une mission…