Restons aux mêmes déclinaisons (- 30°). Depuis le Sculpteur, allons vers l'Est. Une étoile de magnitude 3,9 sort bientôt de ce noir d'encre. C'est Alpha Fornacis, étoile principale du "Fourneau chimique", installé ici par Monsieur de Lacaille, toujours lui !  Le brasier, les alambics, les cuves, les éprouvettes... tout y est... marqué par des étoiles très faibles (Bêta : m = 4,46). D'ici que l'expérience en cours fasse sauter le ciel ! Big bang bis ! A moins qu'une supernova ne jaillisse !... Tout proche, le fleuve Eridan se réchauffe au passage. Le ciel d'hiver, dominé par le géant Orion, pointe son museau glacé.

    Les Astronomes du XXème siècle ont éliminé de cette région "La Machine électrique", petite constellation glissée entre le Sculpteur et le Fourneau par l'astronome Bode à la fin du 18ème siècle. Elle occupait une place ridicule, composée d'étoiles invisibles. Conclusion : on continuera d'éclairer le monde à la bougie ... celle des étoiles !

    Pointez votre télescope sur Alpha Fornacis. Un couple, écarté de 5"1 (an 2000), blanc et jaune, vous sourit, aux magnitudes 4 et 7. Il accomplit un tour d'orbite en 314 ans. Demi-grand axe : 4"37. L'étoile est à 46 a-l.
    Un amas de galaxies occupe l'angle sud-est du Fourneau. Rien d'étonnant, puisque nous sommes ici dans la direction du pôle sud galactique, perpendiculaire à la Voie Lactée. Sa faible élévation (-35°) nous empêche depuis la France de l'observer avec bonheur. Dommage ! A moins de voyager comme Mr de Lacaille... On estime sa distance à 60 millions d'a-l.