(rt'' Erwin Finlay Freundlich


Né le 29 Mai 1885 / Décédé le 24 Juillet 1964



    Le père de Finlay Freundlich était un homme d'affaire allemand, sa mère était britannique. Finlay Freundlich n'utilisa ce prénom que lorsqu'il s'établit en Ecosse ; pendant les 50 premières années de sa vie, on l'appelait Erwin Freundlich.

    Finlay Freundlich était issu d'une famille de 7 enfants, 5 garçons et 2 filles. Il alla à l'école primaire de Biebrich et au collège à Wiesbaden.
    A 18 ans, en 1903, Freundlich finit ses études et commença à travailler à Stettin. Son but dans la vie n'avait rien à voir avec les mathématiques ou l'astronomie, il souhaitait faire carrière dans la marine. Il entra au Lycée Technique de Charlottenburg et commença à étudier l'architecture navale, mais il eut un problème de santé qui l'obligea à interrompre ses études. Ses problèmes de santé étaient dus à une faiblesse du coeur et, lorsqu'il guérit, Freundlich décidé de ne pas continuer ses études d'architecture navale mais plutôt d'entrer à l'Université de Göttingen pour étudier les mathématiques, la physique et l'astronomie.

    Freundlich passa le premier semestre de 1905-1906 à l'Université de Leipzig, mais passa le reste de l'année universitaire à Göttingen.
    En 1910, Freundlich passa son doctorat à l'Université de Göttingen en soutenant une thèse sur la théorie de la fonction analytique.

    Son directeur de thèse, Klein, suggéra à Freundlich de postuler pour un poste d'assistant à l'Observatoire Royal de Berlin ; il fut engagé le 1er Juillet 1910. A ce moment-là, Einstein travaillait sur la théorie de la relativité générale et, bien qu'il ne pouvait pas encore démontrer comment la théorie fonctionnait, il commençait à comprendre quelques-unes de ses conséquences. Déjà, il y avait des preuves que l'orbite de Mercure ne correspondait pas à la théorie de la gravitation de Newton et en 1911, Einstein demanda à Freundlich de faire des observations précises de l'orbite de Mercure. Freundlich travailla avec Einstein en 1911, essayant de faire les mesures de l'orbite de Mercure nécessaires pour confirmer la théorie de la relativité générale. Il la confirma dans un papier de 1913, mais Freundlich dû aller à l'encontre des souhaits du Directeur de l'Observatoire de Berlin qui lui conseilla vigoureusement de ne pas publier une idée aussi révolutionnaire. Il est important de comprendre combien la publication de Freundlich était osée, car elle affirmait que la théorie de la gravitation de Newton, considérée depuis si longtemps comme la plus grande découverte de l'esprit humain, était fausse.

    Freundlich épousa Käte Hirschberg en 1913. Elle était juive alors que Freundlich ne l'était pas ; le mariage fut donc seulement civil et eut lieu à Weimar.
    L'observatoire de Berlin fut déplacé vers un nouveau site à Neubabersberg et une maison fut construite pour Freundlich et sa femme près de l'observatoire.

    Freundlich voulait mesurer la déflection des rayons de lumière passants près du Soleil puisqu'à nouveau la théorie de la relativité d'Einstein suggérait que ce test pouvait être utilisé pour valider sa théorie et montrer que la théorie de Newton était incorrecte. Le seul moyen de faire une telle mesure était d'attendre une éclipse. En 1914, Freundlich voulait se rendre à un endroit où l'éclipse serait complète. De telles expéditions coûtent très cher, mais Freundlich eut la chance d'être présenté à Gustav Krupp von Bohlen und Halbach. Gustav Krupp von Bohlen und Halbach était un diplomate allemand qui avait épousé l'héritière de la famille d'industriel Krupp. Il fut impressionné par Freundlich et, possédant des fonds considérables, offrit de financer l'expédition vers Feodosiya en Crimée. Cependant, la chance de Freundlich prit fin lorsque la Première Guerre Mondiale éclata ; l'expédition fut abandonnée. Freundlich fut interné un certain temps avant de pouvoir revenir à Berlin.

    En 1916, il écrivit son premier livre à la suite de la publication de la théorie de la relativité générale d'Einstein. Le livre de Freundlich "Grunlagen der Einsteinschen Gravitationstheorie" (Les bases de la théorie de la gravitation d'Einstein) expliquait par quels moyens la théorie de la relativité générale pouvait être testée grâce à des observations astronomiques.

    En 1918, Freundlich quitta son poste à Berlin pour travailler à plein temps avec Einstein.

    En 1920, l'Institut Einstein fut créé à l'Observatoire d'Astrophysique de Potsdam et Freundlich fut engagé comme observateur en 1921. Plus tard, il fut nommé Professeur d'astrophysique. Durant cette période, Freundlich envisagea de faire 3 nouvelles expéditions pour observer une éclipse et mesurer la déflection de la lumière passant près du Soleil. Les expéditions de 1922 et 1923 échouèrent à cause du mauvais temps. Cependant, une éclipse qui eut lieu à Sumatra en 1929 fut complètement réussie, mais la valeur que Freundlich trouva pour la déflection de la lumière était plus élevée que celle prédite par la théorie d'Einstein.

    Le 30 Janvier 1933, Hitler arriva au pouvoir et le 7 Avril 1933, la loi de Service Civil permit d'éloigner les enseignants juifs des université. Tous les fonctionnaires qui n'étaient pas de descendance aryenne devaient quitter leur emploi. Freundlich n'était pas touché par ces mesures, mais il quitta son poste à Potsdam et émigra en Turquie. Il prit cette décision pour 2 raisons : premièrement, sa femme était juive et il pouvait deviner les problèmes à venir pour sa famille sous le régime Nazi. Deuxièmement, lui et sa femme s'occupaient de leurs neveu et nièce depuis la mort de leur mère en 1933 et Freundlich voulait les mettre à l'abri.

    A Istanbou, Freundlich aida à créer un observatoire moderne. Il retourna en Europe en 1937, lorsqu'il fut engagé comme professeur d'astronomie à l'Université Charles de Prague. Cependant, il dû à nouveau quitter ce pays à cause de la politique d'Hitler en 1939 ; il s'échappa en Hollande. Alors qu'il se trouvait en Hollande, il se vit offrir la direction du département d'astronomie à l'université de St Andrews.

    Freundlich s'adapta facilement à St Andrews. Il imposait le respect pour ses qualités professionnelles et personnelles. Sa femme, cependant, trouva l'adaptation à la vie écossaise plus difficile que son mari. Walter Ledermann, un jeune conférencier en mathématique à St Andrews se souvient de l'arrivée de Freundlich :
    "...Freundlich était très proche de moi. C'était un ami avec qui j'ai de nombreux bons souvenirs... Pendant la guerre, Freundlich et moi enseignions la navigation à la RAF à St Andrews. Nous avons également publié un papier dans les Notes Mensuelles de la Société Royale d'Astronomie en 1944... Nous avions d'autres intérêts communs, mis à part les mathématiques : Freundlich aimait jouer du violoncelle et nous jouions fréquemment de la musique de chambre, lui au violoncelle et moi au violon. Une fois, nous sommes allés passer des vacances sur la côte ouest de l'Ecosse, mais Mme Freundlich ne put pas venir...Il était un homme grand et impressionnant et lorsque nous marchions côte à côte dans les rues de St Andrews, les gens disaient : "Voici le Soleil et la Lune"

    Freundlich devint Professeur d'Astronomie à St Andrews le 1er Janvier 1951, un poste qu'il garda jusqu'en 1959.

    En 1953, il eut une crise cardiaque, mais s'en remis bien. Pendant ses années à St Andrews, Freundlich supervisa la construction du télescope Schmidt-Cassegrain et écrivit un autre texte important "La mécanique céleste" en 1958.

    Les dernières années de la vie de Freundlich furent jalonnées d'incidents parce que son successeur, D. Stibbs, ne lui permit plus l'accès de l'observatoire de St Andrews ; il voulait, en effet, être le témoin privilégié des dernières étapes de la construction du télescope Schmidt-Cassegrain. Les tensions qui se firent jour entraînèrent la démission du technicien Robert L. Waland avant que les composants optiques n'aient été ajustés correctement ; ceci explique en partie pourquoi ce télescope n'a jamais donné les résultats escomptés.

    Finalement, Freundlich retourna à Wiesbaden où il fut nommé professeur honoraire à l'Université de Mayence.




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