Jupiter est la première des planètes dites "géantes" du système solaire. Comme Saturne, Uranus et Neptune, son coeur est constitué de roches et de glaces. Au-dessus se développe une atmosphère très épaisse. C'est à cause de cette gigantesque couche atmosphérique que l'on qualifie cette planète de "gazeuse".



Géante et rapide



    Jupiter est la plus grande et la plus massive des planètes du système solaire.
    Sa masse, 300 fois supérieure à celle de la Terre, correspond à 71% de la masse totale des objets gravitant autour du Soleil.
    On peut l'observer depuis la Terre, à l'aide d'une lunette astronomique grossissant seulement quelques dizaines de fois.

    Jupiter tourne très vite sur elle-même, en 10 heures environ, et la force centrifuge gonfle ses zones équatoriales.

    Depuis 3 siècles, on observe sur Jupiter une immense structure nuageuse : la "grande tache rouge", dans laquelle tiendraient aisément 3 planètes de la taille de la Terre.
    L'identification des molécules responsables de la coloration très marquée de la grande tache et des autres régions a récemment progressé grâce aux données recueillies par la sonde Galiléo et par le télescope spatial infrarouge ISO.

    Ses 4 principaux satellites sont visibles avec une bonne paire de jumelles. 5 fois plus éloignée du Soleil que la Terre, cette planète effectue sa révolution solaire en 12 ans.




L'atmosphère supérieure



    L'atmosphère de Jupiter est composée à 89% d'hydrogène et à 11% d'hélium.
    Les couches supérieures, celles que nous pouvons observer, sont constituées de bancs de cirrus de couleur claire, formés de cristaux d'ammoniac.
    A une température de -150°C, ils flottent dans une atmosphère ténue d'hydrogène et d'hélium.
    Quelques dizaines de kilomètres au-dessous, on trouve des nuages colorés et opaques où se mêlent des composés d'ammoniac et de soufre.
    Plus bas encore, alors que la température et la pression augmentent, apparaît la vapeur d'eau en cristaux, puis en goutelettes.




Une atmosphère en mouvement



    Jupiter, la plus grosse planète du système solaire, est aussi la planète de tous les superlatifs en ce qui concerne son climat et sa météorologie.
    La chaleur qui se dégage de l'intérieur de Jupiter provoque le mouvement dont sont perpétuellement animées les masses nuageuses et gazeuses. Des vents violents soufflant à plus de 300 km/h déchirent l'atmosphère et forment les larges bandes que l'on peur observer à la surface apparente de la planète.



    Aux frontières de ces bandes interviennent de formidables turbulences, analogues au cyclones et anticyclones terrestres. Ces turbulence peuvent atteindre la vitesse de 800 km/h. Ces terribles tempêtes qui se lèvent parfois dans l'atmosphère de Jupiter, se manifestent sous la forme de vastes taches persistant des mois ou des années. La grande tache rouge, par exemple, est une turbulence qui existe depuis au moins 300 ans. Il s'agit d'un tourbillon de plus de 30 000 km de diamètre, au sein duquel les vents déroulent une interminable procession de nuages venus des profondeurs de l'atmosphère.



    En 1998, deux ovales clairs dont l'évolution était suivie depuis un demi-siècle se sont rattrapés et ont fusionné. Chacun d'entre eux affichait un diamètre de plus de 8000 km. L'ouragan résultant est désormais assez grand pour avaler une planète comme la Terre...




Voyage à travers l'atmosphère



    La température et la pression augmentent au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans les couches les plus profondes de l'atmosphère de Jupiter. A la base des nuages colorés les conditions sont proches de celles que l'on rencontre à la surface de la Terre. La température y est de 10 à 20°C et la pression est voisine de 1'atmosphère.
    A 15 000 km de profondeur, la température est d'environ 10 000°C et la pression atteint 2 millions d'atmosphères. Dans ces conditions, l'hydrogène change d'état et se comporte comme un métal. Tout en restant fluide, il devient de plus en plus dense, continuant néanmoins à se mélanger intimement à l'hélium.
    Ce n'est qu'à 57 000 km de profondeur que lon rencontre des constiuants ressemblant à une sorte de "terre". Ce sont des roches de silicate et de métaux mélangés à de l'eau. A la surface de ce noyau, la pression est de 45 millions d'atmosphères et la température est de 20 000°C !




Les satellites de Jupiter



    Jupiter a 16 satellites connus. Les 4 premiers ont été découverts par Galilée en janvier 1610. Ils portent aujourd'hui le nom de satellites galiléens. Io et Europe sont de la taille de la Lune, Ganymède et Callisto de celle de Mercure. Tous les quatre présentent toujours la même face à Jupiter et tournent autour de la planète en 42 h pour Io, 85 h pour Europe, 7,2 jours pour Ganymède et 16,7 jours pour Callisto. Les 12 autres satellites ont été observés entre 1892 et 1979. Plus petits que ceux que Galilée avait repérés, ils semblent être des astéroïdes capturés par l'attraction de Jupiter.





Les anneaux de Jupiter



    Les anneaux de Jupiter sont déroûtants. Ils n'ont été découverts, à la surprise générale, qu'en 1979, par la sonde Voyager 1, et sont presque indécelables depuis la Terre.
    Immergés dans un pâle halo aux contours indécis, les particules qui les constituent forment deux structures principales et sont 1 milliard de fois plus dispersées que celles des anneaux de Saturne. Très proches de Jupiter, ces anneaux en frôlent presque les nuages.
    En 1999, on a supposé que les anneaux de Jupiter auraient été alimentés par l'impact de météorites frappant 3 des lunes internes : Adrastée, Amalthée et Thébé.




Les sondes spatiales Pioneer 10 et Pioneer 11



    Ce sont les sondes Pioneer 10 et Pioneer 11 qui ont inauguré l'exploration directe de la planète géante. Elles ont survolé Jupiter respectivement le 3 décembre 1973 et le 2 décembre 1974 à 130 000 et 43 000 km du sommet des nuages. Elles ont mesuré l'immense champ magnétique de Jupiter et ont découvert que la planète émet plus d'énergie qu'elle n'en reçoit du Soleil. Après avoir survolé Jupiter, les sondes ont poursuivi leur chemin vers l'extérieur du système solaire. Pioneer 11 a survolé Saturne le 1er septembre 1979.



Voyager 1 et Voyager 2



    Les sondes Voyager 1 et Voyager 2 ont quitté la Terre respectivement le 5 septembre 1977 et le 20 août 1977. Elles sont passées au plus près de Jupiter le 5 mars et le 9 juillet 1979, à 275 000 km et 650 000 km des nuages et à une vitesse supérieure à 20 km/s. Elles ont photographié les mouvements de l'atmosphère supérieure de Jupiter avec beaucoup de détails, et ont transmis les premières images des satellites galiléens. Elles ont surpris des volcans de Io en pleine éruption, ont découvert 3 satellites jusqu'alors inconnus et les très fins anneaux de Jupiter. Elles se sont ensuite dirigées vers Saturne qu'elles ont atteint en novembre 1980 et août 1981. Voyager 2 a frôlé Uranus en janvier 1986 et Neptune en août 1989.



Galiléo



    La mission Galiléo a entrepris une étude très complète de Jupiter. Pour pouvoir la mener à bien, un simple survol de la planète ne suffisait pas : il fallait rester dans son environnement. Lancée le 18 octobre 1989, Galiléo arriva près de Jupiter en décembre 1995. Grâce à ses freins puissants de ses moteurs, elle a pu ralentir, interrompre sa trajectoire et se satelliser autour de Jupiter. Elle a largué une capsule dans l'atmosphère, qui a pu descendre d'environ 200 km avant d'être écrasée par la pression.

LES SATELLITES DE JUPITER



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