Plissée, ridée, criblée de crevasses et de cratères comme si elle avait servi de cadre à une terrible bataille, Mercure est un monde minéral où rien ne vit.
    C'est la planète la plus proche du Soleil, c'est aussi la plus dense de notre système solaire.
    Malgré les trois visites de la sonde Mariner 10, elle est encore mal connue...




Mercure et les hommes



    Mercure tient son nom du rapide messager des dieux de la mythologie romaine à cause de sa rapide course autour du soleil.

    Mais la planète mercure était déjà connue du temps des Sumériens (3000 ans av.JC).

    Les Grecs lui donnaient 2 noms : Apollon, lorsque la planète apparaissait le matin et Hermès lorsqu'elle apparaissait le soir.
    Les astronomes grecs savaient cependant que les deux noms faisaient référence au même corps céleste.
    Le philosophe grec Héraclite pensait même que Mercure et Vénus tournaient autour du soleil.



Une planète qui semble morte



    Mercure est née il y a quelque 4,6 milliards d'années.

    Depuis environ 3,5 milliards d'années, Mercure ne semble plus évoluer ; elle semble immobile et figée.
    Cependant, une nouvelle analyse des données de la sode Mariner 10, qui a survolé la planète en 1974 et 1975, montre une activité volcanique récente sur Mercure. Mais de nouvelles données seront nécessaires pour confirmer ces observations.
    Des observations radar du pôle nord de Mercure (région non cartographiée par Mariner 10) montrent qu'il y a de la glace dans certains cratères protégés.
    Mariner 10 a photographié environ 45% de sa surface, ce qui a permis d'établir des cartes assez précises.



    Cette image de Mercure a été créée en combinant les images prises par la sonde "Mariner 10", lorsqu'elle a survolé Mercure en mars 1974 et 1975.
    La surface de Mercure ressemble un peu à celle de la lune. On y voit des plaines de lave et des plateaux formés de cratères. Le contraste entre les plaines et les plateaux est cependant moins accentué que sur la lune.

    Mercure reste l'une des planètes les moins bien connues. A partir de la Terre, il est difficile de l'observer même avec des outils sophistiqués, car, étant très proche du Soleil, elle se confond dans sa lumière.
    La planète Mercure ne peut être observée qu'à l'aube ou au crépuscule. C'est pourquoi Mercure apparaît toujours près du Soleil lorsqu'on l'observe de la Terre.




De fortes variations de température



    La surface de Mercure supporte tour à tour des chaleurs torrides et de très grands froids. En effet, dans les zones les plus chaudes, la température peut atteindre 430°C et dans les zones les plus froides, elles descendent jusqu'à -170°C. Ce fait étonnant s'explique par la très longue durée de la journée sur Mercure.
    Jusqu'en 1962, on pensait qu'un "jour" mercurien était aussi long qu'un "an". On pensait donc que Mercure montrait toujours la même face au Soleil. Mais, des observations au radar doppler en 1965 ont prouvé que cette hypothèse était fausse. On sait maintenant que la planète Mercure a une rotation de 59 jours, ce qui représente les 2/3 de sa durée de révolution orbitale, soit 88 jours.




Des cratères comme sur la Lune



    La surface de Mercure a été dessinée à la suite de 3 processus :

    Aux débuts de son histoire, Mercure a subi de violents bombardements de météorites.
    A la différence des cratères terrestres, ceux de Mercure n'évoluent pas. Mercure ne connaît pas d'érosion.
    En effet, Mercure n'a pas d'atmosphère substantielle ; sa fine couche atmosphérique est composée d'hélium et de sodium.
    Ainsi, le bassin Caloris n'a pas changé depuis 4 milliard d'années. Avec son diamètre de 1300 km et ses rebords bauts de 1500 m, c'est le plus grand cratère connu de la planète.




Des falaises d'une hauteur vertigineuse



    Mercure n'est pas seulement criblée de cratères, elle est aussi entaillée par d'immenses falaises, hautes de 500 à 3000 m. Elles auraient pour origine la contraction de la planète. Mercure, en effet, depuis sa naissance, a diminué en surface car durant sa période de refroidissement, elle s'est en quelque sorte ramassée sur elle-même. Son rayon a diminué d'environ 1,5 km.



L'orbite de Mercure



    A cause de la rotation de Mercure et de son orbite fortement elliptique, le soleil se lève et se couche 2 fois sur la planète. Le premier lever de Soleil est très bref, il se couche puis se lève une seconde fois avant de voyager vers l'ouest. Au crépuscule, le soleil décline, remonte brièvement dans le ciel et se couche définitivement.

    L'orbite de Mercure est très excentrique. A la périhélie, Mercure ne se trouve qu'à 46 million de km du Soleil alors qu'à l'aphélie la planète se trouve à 70 million de km.
    Au XIXème siècle, les astronomes observèrent très attentivement les paramètres de l'orbite de Mercure, mais ne purent pas expliquer correctement le irrégularités dans son orbites en utilisant les mécanismes de la gravitation de Newton. Les légères différences entre les orbservations et les valeurs calculées étaient mineures, mais demeurèrent un problème pendant de nombreuses décennies. Les astronomes pensèrent qu'une autre planète pouvait exister sur une orbite proche de celle de Mercure, ce qui pouvait expliquer ces divergences avec les calculs. La réponse fut tout autre : La théorie de la relativité générale d'Einstein expliqua le phénomène ! Einstein, en applicant sa théorie, fut à même de prédire exactement les mouvement de Mercure, ce qui fit accepter universellement la théorie de la relativité générale.




Nouvelle exploration vers 2008



    D'ici quelques années, notre connaissance de Mercure devrait progresser car l'Agence Spatiale Européenne prévoit d'envoyer une nouvelle sonde aux environs de 2008. Equipée d'instruments bien plus perfectionnés que Mariner 10, elle devrait séjourner neuf mois autour de Mercure.
    Les scientifiques espèrent trouver des réponses aux questions qu'ils se posent à propos de l'origine du faible champ magnétique qui entoure la planète. Ils cherchent notamment à savoir si le noyau central, constitué de fer, est solide ou liquide, figé ou en activité.
    Ils s'intéressent aussi aux vents solaires, dix fois plus violents près de Mercure qu'au voisinage de la Terre.
    Toutes ces questions trouveront peut-être un début de réponse en 2008.


    Voici un diaporama de vues de Mercure prises par Mariner 10.





RETOUR ACCUEIL RETOUR SYSTEME SOLAIRE