Vénus est la planète du système solaire la plus proche de la Terre, par la taille et la densité. Elle est née à peu près en même temps que la Terre, mais son atmosphère a connu une évolution totalement différente. Avec Mars, Mercure et la Terre, elle forme le groupe des planètes telluriques.



Visible mais cachée



    L'orbite de Vénus se situe entre celle de la Terre et le Soleil.
    Vue de la terre, elle suit donc le Soleil au coucher et le précède au lever.
    C'est elle qu'on appelle étoile du Berger, et qui est toujours très brillante. Pourtant, même au télescope, on ne peut pas voir de détails de sa surface, car elle est couverte d'une couche continue de nuages qui réfléchissent la lumière du Soleil. Aussi pour la connaître, on a dû envoyer des sondes sur place ou utiliser des radars dont les ondes traversent les nuages.

    Cet été, Vénus restera visible assez bas à l'ouest. Elle peut être observée au crépuscule juste après le coucher du soleil. Elle ne se situera pas haut, mais elle sera très brillante.
    Petit à petit, la visibilité de Vénus va diminuer pendant l'été.
    Le 15 juin, 30 minutes après le coucher du Soleil, Vénus s'est trouvée à environ 19 degrés au-dessus de l'horizon Ouest/Nord-Ouest.
    Le 15 Juillet, elle sera à 16 degrés et le 15 Août elle sera descendue à 11 degrés au-dessus de l'horizon, toujours 30 minutes après le coucher du soleil.
    Observée grâce à télescope, Vénus apparaîtra en croissant pendant la plus grande partie de l'été. Le croissant augmentera lentement au fur et à mesure que l'orbite de Vénus se rapprochera de l'orbite de la Terre. Vers la mi-août, Vénus apparaîtra à moitié illuminée par le soleil.




L'exploration de Vénus de nos jours



    Vénus est observée depuis le sol par de très grandes antennes radar : celle de Goldstone aux Etats-Unis fait 60 m de diamètre et celle d'Arecibo à Porto Rico 400 m.



    Dès le début des années soixante, des sondes ont été lancées vers Vénus. Certaines, équipées de radars et d'appareils d'observation, ont tourné autour de la planète, d'autres étaient destinées à se poser sur le sol.

    Vénus n'a pas reçu la moindre visite depuis l'automne 1994, lorsque la sonde Magellan a quitté ses brumes empoisonnées. Aujourd'hui, la planète Vénus est à nouveau un centre d'intérêt. En effet, le 11 juillet 2002, le comité scientifique de l'ESA a décidé de programmer la mission Venus Express. Le départ est prévu en novembre 2005.
    La sonde sera lancée d'une fusée Soyouz-Fregat, depuis la base de Baïkonour, au Kasakhstan.
    Après un vol d'environ 150 jours, elle devrait se positionner en orbite entre 250 et 400 km d'altitude. Pendant deux années vénusiennes, c'est à dire 450 jours terrestres, elle auscultera soigneusement notre plus proche voisine.




Voir sous les nuages



    En 1975 et 1982, des sondes soviétiques équipées de caméras se sont posées sur Vénus. Bien que leur survie n'ait pu excéder quelques dizaines de minutes, elles ont transmis à la Terre des images qui montrent un paysage plat et craquelé, couvert de plaques, de petits fragments de roches et de poussière.
    L'aspect de ces roches est très semblable à celui des coulées de lave basaltique de la Terre. Vénus a donc dû connaître une activité volcanique, aujourd'hui terminée.

    Voici des photos de la surface de Vénus prises par les sones Venera 9, 10, 13 et 14.

Photos de la surface de Vénus prises par les sondes Venera 9 et 10.
Les sondes Venera 9 et 10 furent lancées les 8 et 14 Juin 1975 pour atterrir sur la surface de Vénus et envoyer des images.
Les 2 sondes atterrirent les 16 et 23 octobre 1975.
Ces images furent envoyées les 22 et 25 octobre 1975.
Venera 9 atterit sur une pente inclinée à 30 degrés alors que Venera 10 n'avait qu'une inclinaison de 8 degrés.
Les 2 sondes étaient séparées par 2100 km.
La plupart des roches photographiées mesuraient entre 30 cm et 1 m.
Photos de la surface de Vénus prises par la sonde soviétique Venera 13.
Ce fut la première mission Venera à inclure une caméra couleur et la première à obtenir des images de Vénus depuis Venera 10.
La sonde Venera 13 atterrit sur Vénus le 3 Mars 1982.
Photos de la surface de Vénus prises par la sonde soviétique Venera 14.
La sonde Venera 14 devint la seconde sonde vénusienne à transmettre des images couleur après avoir atterri le 5 mai 1982.




Voir au travers des nuages



    Depuis la Terre, on peut sonder Vénus par radar. La précision des radars est telle que l'on peut mesurer le relief de la planète étudiée.



L'atmosphère de Vénus



    Grâce aux sondes soviétiques Venera et Vega, et les sondes américaines Pioneer Venus et Magellan, on connaît la structure et la composition de l'atmosphère de Vénus. Elle est composée de 95% de gaz carbonique, de 3,5% d'azote et on y trouve des traces d'autres gaz comme l'argon.
    Vénus est entourée de brumes et de nuages dont l'altitude par rapport à la planète est de 90 km.
    La couche située entre 90 et 70 km est une brume légère composée de fines gouttelettes d'acide sulfurique.
    Entre 70 et 50 km, il y a trois couches de nuages épais formés eux aussi d'acide sulfurique, en gouttes un tout petit peu plus épaisses. Ces couches nuageuses sont le siège de très fortes turbulences, des vents horizontaux qui souflent jusqu'à 400 km/h.
    Entre 50 et 30 km, l'atmosphère est composée de brumes.
    Enfin de 30 km à la surface de Vénus, l'atmosphère est claire et les vents faibles.
    La lumière du Soleil ayant du mal à traverser la couche nuageuse, il fait toujours très sombre sur Vénus.
    La température au sol est de 460°C, ce qui explique la faible durée de résistance du matériel d'exploration qui y est envoyé.
    La pression atmosphérique est 90 fois supérieure à celle de la Terre.

    La mission Venus Express de 2005 aura pour mission principale d'étudier en détail l'atmosphère de Vénus. Deux points intéressent particulièrement les scientifiques :
"Ce type de recherche est inédit sur Vénus. Les informations collectées seront essentielles pour mieux comprendre comment le climat de la planète a évolué pour devenir si hostile. Cela nous permettrait d'anticiper une éventuelle catastrophe climatique sur Terre."explique David Southwood, directeur de l'ESA.



Le relief de Vénus



    Les images radar obtenues par les antennes terrestres et la sonde spatiale Magellan ont permis d'établir des cartes détaillées de la surface de Vénus.
    70% de la surface de la planète est composée de plaines parsemées de cratères. Des zones de dépressions, qui ne dépassent pas 3000 à 4000 m sous le niveau moyen, couvrent environ 20% de la planète.
    Les principales dépressions sont : Atalanta Planitia, Guinevere Planitia, Lavinia Planitia.
    Des "hautes terres" occupent environ 10% de la surface, formant deux "continents", l'un de la taille de l'Afrique, près de l'aquateur et nommé Aphrodite Terra ; l'autre de la taille de l'Australie, situé dans l'hémisphère Nord et nommé Ishtar Terra. L'intérieur d'Ishtar est principalement constitué d'un haut plateau, Lakshmi Planum.
    La plus haute montagne, que l'on appelle le mont Maxwell, culmine à 10 000 m.

    La sonde Magellan a, au début des années 1990, fourni une cartographie détaillée de la croûte de Vénus ainsi que de son champ de gravité.
    La mission Venus Express de 2005 devrait permettre d'approfondir nos connaissances.
    "Vénus recèle cependant encore bien des mystères. Les technologies actuelles vont permettre un examen plus approfondi que celui fourni par Magellan." insiste Jean-Pierre Lebreton, responsable scientifique de la mission.
    Une sonde radar scrutera la surface afin de déterminer si, dans le passé, Vénus possédait une activité tectonique.


Une planète volcanique



    Vénus porte les marques d'une activité volcanique intense. On peut y voir la trace de coulées de lave de plusieurs centaines de kilomètres, des volcans aux larges cratères, tel Sif Mons, ainsi que des soulèvement du sol sous la croûte de la surface.
    Des découvertes récentes indiquent que Vénus est toujours active sur le plan vulcanologique, mais seulement à certains endroits de la planète. Le reste de la planète est plutôt calme sur le plan géologique depuis quelques centaines de millions d'années.
    Des images de la sonde Magellan montrent de curieuses formations rondes et plates, qu'on pense être dues à des éruptions de lave très visqueuse. Elles sont appelées "pancakes" (crêpes) et semblent être des dômes effondrés sur de grandes chambres de magma. Leur diamètre est de plusieurs dizaines de kilomètes et leur hauteur d'environ 1 km.
    Vénus porte également, sous forme de grands cratères, la trace d'impact d'astéroïdes.
    Il n'y a pas de petits cratères sur Vénus. Il semble que les petits météorites brûlent dans l'atmosphère dense de Vénus avant d'atteindre le sol. Les cratères sur Vénus sont groupés, ce qui indique que les gros météorites qui atteignent la surface de la planète se disloquent dans l'atmosphère.

    Voici un diaporama de la surface de Vénus telle qu'elle a été déterminée grâce aux données envoyées par la sonde Magellan





Les mouvements de Vénus



    Vénus tourne autour du Soleil. Elle met 225 jours pour effectuer une révolution complète.
    Vénus tourne sur elle-même. Mais Vénus tourne très lentement : elle met 243 jours pour faire un tour complet sur elle-même, soit environ 8 mois. La durée d'un "jour vénusien" est équivalent à 116 jours terrestres. De plus, Vénus tourne en sens inverse de la Terre.
    En 1961, un astronome amateur, Charles Boyer, distingue sur la couche nuageuse qui couvre Vénus des parties légèrement plus ombrées et qui ne sont pas fixes. Il démontre ainsi qu'à l'altitude du sommet des nuages, c'est-à-dire 90 km, l'atmosphère de Vénus tourne en 4 jours.




Position de Vénus par rapport à la Terre



    Vénus et la Terre tournant autour du Soleil à des vitesses différentes, la distance qui sépare ces deux planètes est variable : elle oscille entre 40 et 260 millions de kilomètres. Malgré ces grandes variations de distance, Vénus, vie de la Terre, à une luminosité constante. Cela s'explique par le fait que c'est lorsqu'elle est dans sa phase la plus éloignée de la Terre, et donc qu'elle nous paraît plus petite, qu'elle reçoit en plein la lumière du Soleil. Lorsqu'elle est la plus proche de la Terre, elle ne laisse apparaître qu'un mince croissant de lumière. Ces deux aspects, planète ronde ou croissant, sont nettement visibles de la Terre à l'aide d'un petit télescope.



Des planètes soeurs



    Vénus et la Terre sont nées dans la même région de la nébuleuse qui a donné naissance au système solaire.
    La composition initiale des roches terrestres et vénusiennes est donc analogue. Les roches radioactives contenues dans les planètes en échauffent l'intérieur. Des volcans se forment, qui rejettent des gaz, permettant ainsi la naissance d'une atmosphère. La composition des roches étant assez semblable, les atmosphères primitives sont sensiblement les mêmes : gaz carbonique et vapeur d'eau plus un peu d'azote.
    La température à la surface des planètes étant clémente, la vapeur d'eau se condense et forme des océans. Cette dernière donnée est bien sûr certaine pour la Terre et probable pour Vénus. On pense, en effet, que c'est l'évaporation d'immenses océans qui aurait donné l'épaisse couche nuageuse de Vénus.




Des évolutions radicalement différentes



    Vénus étant plus près du Soleil que la Terre, elle reçoit deux fois plus de chaleur. La température à la surface a commencé à monter, tandis que la présence de gaz carbonique a empêché cette chaleur de s'échapper vers l'espace. C'est ce qu'on appelle l'"effet de serre". L'eau présente sur Vénus s'est évaporée, ce qui a augmenté cet effet de serre. L'accumulation de ces phénomènes a entraîné l'évaporation totale de l'eau, asséchant complètement la planète.



Vénus connue dès l'Antiquité



    Vénus suivant le Soleil au coucher et le précédant au lever, les Anciens ont d'abord cru à l'existence de deux étoiles, Vesper, l'étoile du soir, et Lucifer, l'étoile du matin. Ce sont les Babyloniens (vers 2500 avant JC) qui, les premiers, ont affirmé que ces deux étoiles n'en faisaient qu'une.



Satellite de Vénus



    Magellan, la sonde de la dernière expédition américaine, emportait une antenne de 3,70 m de diamètre. Elle a été lancée par la navette Atlantis en mai 1989. Elle a observé presque entièrement Vénus. Les plus fins détails visibles font une centaine de mètres.
    La mission a été arrêtée en octobre 1994. Magellan avait tourné environ 15 000 fois autour de Vénus.




Sur le sol vénusien



    Les condition d'enfer qui règnent à la surface de Vénus ne permettent pas une survie très longue des appareils qui s'y posent.
    Le premier posé sur Vénus, Venera, a eu lieu en mars 1966. Mais, de cette date à 1970, tous les émetteurs se sont tus sitôt arrivés. Ces missions ont continué régulièremnt, avec de plus en plus de succès, jusqu'en 1953. La mission franco-soviétique Vega a pros le ralais en 1984.



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