Certaines images présentées dans cet exercice ont été réalisées par mes amis Maurice et Nicolas Wierczynski. http://astrosurf.com/binou/

 

 

Les nébuleuses, quelles différences entre toutes ces variétés ?

 

Les nébuleuses sont classées en deux groupes distincts, eux-mêmes divisés en sous groupes.

(1) Les nébuleuses diffuses regroupent:

Les nébuleuses à émission.

Les nébuleuses par réflexion.

Les nébuleuses obscures.

 

(2) Les nébuleuses issues de la mort d’une étoile regroupent :

Les nébuleuses planétaires.

Les rémanents de supernovas.

Et une catégorie un peu particulière, les nébuleuses liées aux étoiles de Wolf-Rayet.

 

Les nébuleuses diffuses sont essentiellement constituées de gaz et de poussières, d’Hydrogène en grande quantité puis d’Hélium, d’Oxygène, d’Azote et de Soufre en plus petite proportion.

Les gaz composant ces nébuleuses donnent de magnifiques couleurs que l’on peu observer sur les photographies.

L’Hydrogène émet dans le rouge, l’Oxygène dans le vert et le Soufre donne une autre nuance de rouge.

 

(1)Les nébuleuses diffuses.

 

 Les nébuleuses à émission.

Ces nuages de gaz sont généralement stables, mais cette stabilité peut être perturbée par le passage à proximité d’une étoile. Les gaz « chauffés » par effondrement gravitationnel, donneront naissance à de nouvelles étoiles.

Ces pouponnières d’étoiles sont denses et chaudes, plusieurs milliers de degrés, les jeunes étoiles proches excitent les gaz de leur intense rayonnement et ceux-ci se mettent à briller, elles deviennent des nébuleuses à émission.

La grande nébuleuse d’Orion (M42) est un très bel exemple d’une nébuleuse à émission.

Cette nébuleuse est visible à l’œil nu sous forme d’un point brillant diffus légèrement rosé.

 

Image réalisée chez Maurice Wierczynski en mars 2008.

30 minutes de pose au foyer d'un télescope Newton de 200m/m à F/D 4 avec un APN Canon EOS 350D modifié.

Traitement avec le logiciel Iris.

 

Les nébuleuses par réflexion, sont plus froides et moins denses. Les étoiles proches ne peuvent pas exciter leur gaz, mais en revanche elles les illuminent de leur rayonnement. Très souvent ces nébuleuses sont observées avec une belle couleur bleutée, cela est dû aux jeunes étoiles qui les éclairent et émettent leur rayonnement dans cette longueur d’ondes.

L’amas des Pléiades (M45), dans la constellation du Taureau, est un très bel exemple de nébuleuses par réflexion.

Cet amas ouvert est visible à l’œil nu, on peut y percevoir 7 à 10 étoiles principales très brillantes.

 

Image réalisée chez Maurice Wierczynski avec un appareil photo numérique CANON 350 D  modifié, au foyer d'un Newton de 200mm de diamètre ouvert à 4 et 56 minutes de pose. Traitement avec le logiciel Iris.

 

Les nébuleuses obscures, sont constituées de poussières plutôt denses, elles n’ont pas d’étoiles à proximité pour les éclairer ou exciter leurs gaz. On les observe en ombre chinoise lorsqu’elles sont éclairées par des étoiles ou des nébuleuses situées en arrière plan ;

La plus célèbre de ces nébuleuses, situé dans la constellation d’Orion, est sans aucun doute la Tête de Cheval.

Elle est placée en avant-plan de la nébuleuse à émission IC434, prés de l’étoile Alnitak de la ceinture d’Orion.

 

Image réalisée par moi même avec un appareil photo numérique CANON 350 D  modifié, au foyer d'un Newton de 250m/m de diamètre ouvert à 5.5 et 1h36 minutes de pose. Empilement avec DeepSkyStacker & traitement avec Iris.

 

Comme on vient de le voir ci-dessus, on peut aussi observer des nébuleuses regroupant et associant différents types, c’est le cas de la nébuleuse de la Trifide (M20), dans la constellation du Sagittaire.

C’est un célèbre exemple connu de tous, ici se côtoient une nébuleuse à émission, une nébuleuse par réflexion et des filaments de poussières obscures, en s’associant cela forme un complexe nébuleux remarquable.

 

Image réalisée par moi même avec un appareil photo numérique CANON 350 D  modifié, au foyer d'une lunette 80ED et 2h00 de pose. Empilement avec DeepSkyStacker & traitement avec le logiciel Iris.

 

(2)Les nébuleuses issues de la mort d’une étoile.

 

Les nébuleuses planétaires, se forment à la fin de vie d’étoiles géantes d’une masse inférieure ou égale à 8 masses solaires.

Lorsque ces étoiles ont épuisées tout le carburant qui servait à alimenter la fusion nucléaire, elles deviennent instables et expulsent leurs couches externes de façon sphérique en se dilatant lentement, un peu à la façon d’une bulle de savon. Nous les observons sous forme d’anneau plus ou moins circulaire. A la fin, il ne reste plus qu’en son centre une petite étoile très dense appelée naine blanche.

Les nébuleuses planétaires M57 dans la constellation de la Lyre et M27 dans la constellation du Petit Renard sont deux bons exemples, observables avec des petits instruments.

On les appelle nébuleuses planétaires car les premières observations faites les montraient circulaires comme des planètes, aujourd’hui l’appellation a été conservée. 

 

 

 

Ci-dessus M57 photographiée par moi-même avec un APN 350D classique au foyer d’un télescope LX 90,

17 minutes de pose. Traitement avec le logiciel Iris.

 

Ci-dessus M27 photographiée par moi-même avec un APN 350D défiltré au foyer d’un télescope Newton de 250m/m à F/D 5.5, 1h27 de pose.

Empilement avec DeepSkyStacker & traitement avec le logiciel Iris.

 

Les rémanents de supernovas, se forment après la violente explosion d’une étoile d’une masse supérieure à 8 masses solaire. A cause de leur masse importante, ces étoiles s’effondrent sur elles même en fin de vie et dans une violente explosion expulsent et dispersent dans l’espace leurs couches externes et leurs gaz à des vitesses dépassant des dizaines de millions de Km/h, c’est la supernova.

Au centre il ne reste que le noyau super massif de l’étoile, qui devient une étoile à neutron ou un trou noir.

 

En 1050 de notre ère, les astronomes Chinois ont consignés dans leurs registres l’explosion d’une telle étoile.

L’explosion fût si violente qu’elle fût observée un plein jour durant 3 semaines, alors que l’étoile qui a explosée était située à environ  6 000 années-lumière de nous, son éclat atteignit la magnitude -5, elle était plus brillante que Vénus dans le ciel.

Aujourd’hui, en prenant des photos de cette nébuleuse à plusieurs années d’intervalles, on peut voir qu’elle évolue en taille et en forme.

C’est la célèbre nébuleuse du Crabe (M1) dans la constellation du Taureau.

 

Image réalisée par moi même au foyer du télescope Newton de 250m/m.

Le 16 janvier 2012, 20 poses de 120 secondes à 1600iso. APN 350D et autoguidage.

Traitement avec Iris et  Photoshop.

 

Les cas particuliers, les nébuleuses liées aux étoiles de Wolf-Rayet. Ce sont des étoiles d’environ 10 masses solaires, très chaudes, qui ont la particularité d’éjecter dans l’espace une partie de leur gaz, bien avant leur fin de vie. Ces gaz sont excités par le rayonnement de l’étoile centrale qui finira par exploser en supernova.

Le cas le plus connu et photographié par les astronomes amateurs est la nébuleuse du croissant (NGC 6888) dans la constellation du Cygne.

Ici la Nébuleuse du Croissant est une nébuleuse à émission, située à environ 5000 années-lumière. Elle est issue des rapides vents solaires créés par l'étoile Wolf-Rayet  (WR 136), qui par collision, ionisent les vents plus lents de cette même étoile lorsqu'elle était plus jeune et plus petite (de type géante rouge) il y a 400 000 ans. Le front de choc engendre ce que l'on nomme une bulle de Wolf-Rayet.

Image réalisée par moi même

En Août  2012 - 1h27 de pose au foyer du télescope Newton de 250m/m à F/D5.5,
 avec un APN EOS 350D défiltré - 800 iso – Autoguidage.

 

 Merci à Maurice et Nicolas Wierczynski, Père & Fils, pour leurs très belles images.

Retrouvez d’autres réalisations sur leur site : http://astrosurf.com/binou/photo.htm