nomenclature des zones visibles dans l'atmosphère et
les anneaux de Saturne
sur une image de qualité moyenne de 2005 de M. Delcroix
site de la mission Cassini-Huygens
avec d'intéressantes présentations sur Saturne, ses anneaux, ses
satellites et sa magnétosphère
(voir menu "Science", site en anglais) |
caractéristiques de Saturne
Géométrie |
Diamètre |
120600 |
km |
Aplatissement |
0,108 |
|
Anneau C - début |
74658 |
km |
Anneau B - début |
92000 |
km |
Division de Cassini - début |
117500 |
km |
Anneau A - début |
122000 |
km |
Anneau A - fin |
136800 |
km |
Orbite |
Distance au soleil minimale |
9,01 |
UA |
Distance moyenne au Soleil |
9,54 |
UA |
Distance au soleil maximale |
10,07 |
UA |
Excentricité de l'orbite |
0,056 |
|
Inclinaison par rapport à l'écliptique |
2,5 |
° |
Année saturnienne |
29,5 |
an |
Observation depuis la Terre |
Distance minimale à la Terre |
8 |
UA |
Période synodique |
378 |
j |
Magnitude maximale |
-0,3 |
m |
Albédo global |
0,33 |
|
Albédo visuel maximal |
0,47 |
|
Angle axe de rotation/orbite |
26,7 |
° |
Diamètre apparent maximum du globe |
19,5 |
" |
Diamètre apparent maximum des anneaux |
44 |
" |
Mesures |
Système I - rotation sidérale |
10h14m0s |
|
Système II - rotation sidérale |
10h38m25s |
|
Système III - rotation sidérale |
10h39m22s |
|
Physique |
Masse |
5,68E+26 |
kg |
Densité moyenne |
700 |
kg/m3 |
Atmosphère |
Hydrogène (H2) |
93,0000% |
|
Hélium (He) |
5,0000% |
|
Méthane (CH4) |
0,2000% |
|
Vapeur d'eau (H2O) |
0,1000% |
|
Ammoniaque (NH4) |
0,0200% |
|
|
|
|
présentation de la planète Saturne
Saturne
est une planète gazeuse géante, comme Jupiter, la sixième du système
solaire, mais qui possède ses propres spécificités. Saturne est plus
difficile à observer ; située plus loin du Soleil (environ 1 milliard et
429 mille kilomètres du Soleil), son éclat est relativement faible, et
les détails du disque sont faiblement contrastés.
Si le
système d'anneaux est bien plus remarquable, le globe de la planète
semble au premier abord assez identique : on distingue également une
alternance de nuages sombres ou clairs, également organisés en "bandes"
et "zones". Cependant, la similitude ne peut pas être poussée jusqu'au
bout. Si les bandes et zones de Jupiter, malgré de nombreux changements
apparents de contraste ou de couleur, font preuve d'une régularité de
long terme, il n'en va pas de même pour du globe de Saturne qui se
montre nettement plus variable.
Schéma général de Saturne (image C. Guillou,
T300) |
Sur ce schéma
à gauche sont présentés les détails classiques que nous
présente Saturne. Sur le globe, on peut distinguer des
bandes et des zones ; seules sont indiquées ici les plus
fréquentes : Bande équatoriale (EB) Bande équatoriale sud (SEB),
Bande tempérée sud (STB). Zone équatoriale (EZ), Zone
tropicale sud (STrZ), Zone tempérée sud (STZ), et enfin la
Région polaire nord (SPR).
Les anneaux
sont généralement divisés en trois ensembles : l'anneau A
extérieur, gris, au milieu l'anneau B, blanc et le plus
brillant, et à l'intérieur l'anneau C, le plus diaphane,
encore appelé anneau de crêpe.
Dans ces
anneaux on distingue de nombreuse variations de luminosité.
Les plus faibles sont appelés des "minimas", les plus
importantes sont qualifiées de divisions. La
division de Cassini est la plus importante, elle sépare
l'anneau A de l'anneau B. La division de Encke se situe sur
le bord extérieur de l'anneau A ; improprement nommée Encke,
elle a été découverte en réalité par James Keeler. |
Il n'est
guère possible d'établir une nomenclature plus précise des bandes et des
zones, surtout aux latitudes plus élevées que 45° (nord ou sud),
l'aspect du globe pouvant varier considérablement d'une année sur
l'autre. Cette "nomenclature" varie également fortement suivant la
longueur d'onde observée. Ceci est du d'abord aux propriétés de
l'atmosphère de Saturne qui est stratifiée en plusieurs couches de
nature chimique différente, qui ne présentent pas les mêmes "bandes et
zones". Ensuite, il faut noter qu'il existe sur Saturne un véritable
"effet de saison". L'axe polaire de Saturne est en effet assez fortement
incliné par rapport à l'écliptique (25°33), contrairement à Jupiter. On
constate ainsi que l'aspect des latitudes élevées est relativement
uniforme au sortir du long hiver saturnien, une complexification du
tableau (apparition de petites bandes nuageuses), prenant forme peu à
peu à mesure que la saison avance, sous l'effet de l'augmentation de
l'énergie solaire reçue par l'atmosphère.
Des spots...
Des
petites structures nuageuses, de petites tempêtes, circulent dans
l'atmosphère de Saturne. Elles sont très difficiles à voir depuis la
Terre, cependant, depuis 2002 un grand nombre d'entre elles sont
devenues visibles sur des images d'amateur. L'augmentation constante de
la qualité des images amateurs n'y est sans doute pas pour rien, mais un
"effet de saison" a été invoqué également pour qualifier ce qui serait
alors une véritable augmentation de l'activité météo sur Saturne. En
effet, l'hémisphère sud de Saturne est passé par son solstice d'été au
mois d'octobre 2002 (le premier spot a été repéré fin septembre 2002 par
Elie Rousset et Ed Grafton) ; tout comme sur Terre ou sur Mars, le
réchauffement progressif de l'hémisphère sud au cours du - long -
printemps austral saturnien pourrait provoquer l'apparition de petites
tempêtes au cours de l'été suivant.
Des images de Damian Peach fin 2002 montrant un spot blanc (en
rotation sur les images)
Les propriétés de l'atmosphère de Saturne suivant la longueur
d'onde
|
Sur cette
planche d'images présentées à gauche, on voit l'aspect très
changeant de l'aspect de Saturne sur tout le spectre
lumineux accessible à un capteur CCD, du proche ultraviolet
(UV) au proche infrarouge (IR).
L'aspect du
disque dans l'UV est assez remarquable. A cette longueur
d'onde, on enregistre la présence en altitude au-dessus du
globe de Saturne d'un voile nuageux diaphane mais épais, qui
est en grande partie responsable du manque de contraste des
détails du disque en visuel. La lumière est fortement
absorbée, c'est pourquoi le globe est si sombre. On
remarquera le limbe de la planète, qui est brillant,
puisqu'une épaisseur plus importante de ce voile d'altitude
est traversée.
Dès que l'on
passe en lumière visible (dans le bleu), ce voile est
facilement pénétré. L'absorption de la lumière est de moins
en moins forte quand on passe du bleu au vert, et jusqu'au
rouge, couleur dans laquelle le disque de Saturne apparaît
le plus clair. Le limbe de la planète est lui de plus en
plus sombre. Sur ces images de 2003-2004, on voit par
exemple qu'une petite bande située vers 50° de latitude sud,
de couleur rose-rouge, images/2002_12_24lrgb_hc.jpgssaf/saturne/images/2002_12_24lrgb_hc.jpgssaf/saturne/images/2002_12_24lrgb_hc.jpge vert
mais pas dans le rouge (logiquement).
Dans
l'infrarouge la pénétration atmosphérique est maximale, les
couches nuageuses accessibles en lumière visible sont elles
aussi traversées. L'absorption de la lumière sur le limbe
est plus forte encore. A ces longueurs d'onde, il faut
remarquer que la SEB, la bande nuageuse la plus importante
en visuel, a tendance à disparaître ; se forme alors une
bande plus diffuse mais plus large.
Images C. Pellier, B. Daversin |
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Saturne dans la bande d'absorption du méthane (CH4)
Une autre
longueur d'onde très intéressante (mais extrêmement
difficile à investir), est celle qui correspond à une des
bandes d'absorption du gaz méthane, à l'intérieur du spectre
infrarouge. En utilisant un filtre centré sur la longueur
d'onde 890 nm, très étroit (typiquement 5 à 18 nm de bande
passante), on obtient une image bien particulière. A cette
longueur d'onde la lumière est fortement absorbée par le
méthane présent dans l'atmosphère des planètes gazeuses ;
les nuages sont donc très sombres, beaucoup plus que dans
l'ultraviolet. Certaines zones cependant se situent
au-dessus de la couche contenant du méthane, et leur lumière
est donc moins absorbée. En conséquence, elles sont plus
brillantes que le reste du disque - sur une image Méthane,
ce que l'on distingue est la hauteur relative des nuages
dans l'atmosphère. Plus ils sont brillants, plus leur
altitude est élevée. Ici sur cette image prise par
Tomio Akutsu le 14 novembre 2003, on voit par
exemple que la zone équatoriale de Saturne est plus "haute"
dans l'atmosphère que le reste du globe. |
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