Astuces, Tuyaux et conseils
Pour la D.S.I.

Une nuit de capture d'image, pas à pas.
D'après George MOROMISATO

Traduction, interprétation et commentaires J.P. LONGCHAMP

1- Mise en station du télescope. Etape importante, à réaliser avec grand soin si l’on veut obtenir de bon résultats et notamment pouvoir faire des longues poses (>60s)

2- Lancez le logiciel de capture (MEADE™ Envisage). Assurez vous que vous êtes en mode “Live“ (onglet), “Combine“, Durée de pose 1s. Décochez “Auto Contrast“ de façon a pouvoir régler les seuils manuellement.
Si vous avez utilisé la Polaire pour mettre en station, pendant qu’elle est dans le champ, profitez en pour expérimenter les effets des curseurs de l’histogramme.
Voir éventuellement
http://astrosurf.com/polo/matos/DSI/Histo/histo1.htm
ou en anglais
http://astrosurf.com/polo/matos/DSI/Histo/Eng/histo1E.htm

3- Généralement je règle le gain à 100 et l'offset à 50, qui sont les réglages par défaut. Cependant, pour des télescope supérieurs à 10" vous pouvez avoir besoin de diminuer le gain, afin de ne pas saturer les "hautes lumières".
Il y a un débat autour de la quantité de bruit occasionnée par le réglage du gain à 100 par rapport à un réglage à 90 ... à vous de voir ...

4- Généralement je règle le paramètre "Min Quality %" à 0 plutôt que le réglage par défaut qui est à 30%. Ce qui signifie que je "composite" (combine) toutes les images capturées, même celle que le logiciel considère comme "mauvaises". Pour le ciel profond, c'est la meilleure méthode à mon avis, car il importe de capturer le plus grand nombre d'images possible.
Sur ce point aussi il y a un débat ... De nombreux opérateurs choisissent au contraire un % plus élevé de façon à ne compositer que les meilleurs images.

NDT : Encore faudrait il être sur que le logiciel choisit bien les images les meilleures ... selon NOS critères, qui ne sont pas forcément les siens ...

5- Je choisis de sauvegarder en fits pour obtenir la meilleure diynamique (échelle des luminosités). Ceci n'est pas réellement critique pour des objets brillants et contrastés comme M42 mais indispensable pour des objets plus ténus et diffus.
Voir plus loin comment manipuler les fits.

6- Généralement je choisis le mode "Normal Operation" comme "Save Process", qui ne produira qu'un seul fichier de sortie. D'autre opérateurs préfèrent sauvegarder toutes les images (Save all Uncombined images) pour pouvoir les traiter ensuite avec leur logiciel préféré. Ceci est particulièrement nécessaire si vous avez une monture Alt/Az et que vous devrez donc pratiquer une "dérotation" des images. A nouveau cela dépend de vos choix.

NDT : Je ne saurais trop encourager cette dernière méthode, même avec une monture équatoriale. On ne compte plus les exemples d'images reprises en traitement qq mois après leur capture pour obtenir un meilleur résultat.

7- Après avoir trouvé et centré l'objet visé, je pratique une mise au point fine.

Voir éventuellement
http://astrosurf.com/polo/matos/DSI/Histo/map.htm

Puis je capture un Dark pour la durée de pose que j'ai choisie. Généralement entre 30 et 60s.
Attention vous devez attendre que la caméra soit stabilisée en température pour capturer les darks.

NDT : Pour ma part j'emplois une autre méthode qui semble donner d'aussi bons résultats. J'ai capturé une fois pour toute une série de Darks allant de 1s à 15min. Ceux ci ont été enregistrés par le logiciel dans le dossier idoine et le dit logiciel s'y réfère automatiquement selon le besoin ... Je reste persuadé que c'est la méthode prévue à l'origine par les concepteurs. On peut cependant être d'un avis différent (comme l'est George d'ailleurs ;o)

8- Une fois que j'ai mon dark je sélectionne une étoile brillante pour effectuer un compositage "de référence". Dans la fenêtre "Live", je trace un carré aussi petit que possible autour d'une étoile assez brillante pour donner un "bon signal". Les étoiles trop faibles "dansent" trop dans la turbulence et donne une image compositée trop diffuse.

9- J'appuie sur le bouton "Start" ... et j'attends ...
Après que la première image ait été affichée, j'ajuste l'histogramme afin de voir ce que j'ai obtenu (Atytention, revenir dans la fenêtre "Live" ...). Si les premières images ne me satisfont pas j'arrête la capture, résoud le problème puis redémarre.
NB : Il est de la plus haute importance que les premières images soient parfaitement nettes car c'est de celles ci que va dépendre la qualité de l'alignement des suivantes.

NDT : Pour ma part j'insère une étape "8bis" : Je déclenche un "Preview" (bouton à côté du temps de pose). J'obtiens ainsi une image "d'essai" sur laquelle je peux essayer les réglages d'histogramme, de Shadow enhance, de couleur etc etc ...

10- Notez aussi que le fait de régler les curseurs de l'histogramme ne semble pas affecter les images sauvegardées en RAW ... que vous obtenez lorsque vous sauvegardez en fits. Vous pouvez donc "jouer" autant que vous le voulez avec ces curseurs pour tenter de voir si votre image contient les infos souhaitées.
Ne vous inquiétez pas trop non plus si vous ne voyez pas autant de détails que vous espériez ... les fits en contiennent beaucoup plus que ce que vous voyez à l'écran.

NDT : Attention, n'oubliez pas, ceci n'est valable que pour les images fits ... et non pour les autres formats.

Cependant, si vous ne voyez absolument rien, essayez d'augmenter la durée d'exposition, de parfaire la mise au point ou encore d'attendre une meilleure nuit, de choisir un autre objet, de retirer le cache du télescope, d'ouvrir le toit roulant ... bref il y a toujours quelque chose à faire.

11- Personnellement je ne m'inquiète pas de la balance des couleurs, que je corrige ensuite dans PhotoShop.
D'autres préfère s'en soucier à la prise de vue ...

NDT : Je préfère en effet obtenir une balance aussi proche que possible de façon à être sur de n'avoir pas une énorme dominante impossible à équilibrer (magenta notamment ...)

12- Compositez autant d'images que possible. Pour des galaxies ténues, un minimum de 100 poses est nécessaire ... Le plus est le mieux ! Ceci parce que chaque pose va améliorer le rapport signal/bruit. Avec moins de bruit vous pourrez élargir l'histogramme et ce faisant, faire apparaître des zones de plus en plus subtiles des objets capturés.

NDT : A partir de là George évoque le travail de l'image dans PhotoShop.
Il est évident que chacun ne possède pas ce logiciel, mais nous savons aussi que certains "Graticiels" sont capables de traiter nos images tels que Registax v.3 ou IRIS v 4.30 dont nous remercions les auteurs qui ont bien voulu intégrer la DSI aux "imageurs" reconnus ;o)


13- Tout ceci fait, vous avez une image, un fichier au format .fts (ou plusieurs).
Le but et d'obtenir une image en 48 bits (16 bits par couche RVB) dans PhotoShop.
Si vous avez la version 8 (CS) de ce logiciel vous pouvez ouvrir les fits en 16bits grâce au plug-in "FITS Libérator" qui est distribué gatuitement par la NASA à
http://www.spacetelescope.org/projects/fits_liberator/
Sinon la version 3 de PhotoShop Elements le permet aussi.

Et si vous n'avez ni l'un ni l'autre vous pouvez utiliser un logiciel permettant de convertir les images fits en Tif 48bits.

14- Je convertis les fits en tif 48bits avec mon programme qui est disponible sur mon site à
http://www.neurohack.com/downloads/Penumbra01.zip

15- J'ouvre le tif 48 dans PhotoShop et définit le "point noir" et le "point blanc".
Pour cela, je détermine un point qui est censé être noir (fond de ciel par exemple).
Supposons par exemple, le coin en bas à gauche. Disons que ce point a pour valeur RGB 100 ; 120 ; 80. Ce qui signifie que le noir, dans cette image est à 100 ; 120 ; 80 ...
Je règle le "blanc" à un multiple de ces valeurs. Pour les galaxies par exemple j'utilise un coefficient de 1,5. Ainsi le point blanc prendrais ici les valeurs RGB 150 ; 180 ; 120.

16- Pour effectuer ces réglages j'utilises la commande "Niveaux" et sélectionne chaque couche (R ; V ; B) l'une après l'autre.
par exemple, sur la couche rouge je mets le point noir la valeur 100 et la valeur du point blanc à 150. Ensuite je procède de la même façon pour la couche verte avec les valeurs respectives 120 et 180 puis de même avec la couche bleue avec 80 et 120.

17- J'utilise ensuite la commande "Courbes". Eclaircir l'image au maximum sans faire monter le bruit. Si cette commande amène une surexposition de certaines zones (par exemple le centre de la galaxie) vous pouvez utiliser les calques de réglages pour mélanger plusieurs courbes ayant des effets complémentaires ...

NDT : George considère de toute évidence que vous êtes un familier de PhotoShop ;o)

18- A ce point vous devriez déjà avoir obtenu une image "raisonnable". Le processus de traitement devient alors de plus en plus compliqué. Voue pouvez séparer la luminance et la traiter séparément pour en augmenter la netteté. Vous pouvez vouloir soustraire un gradient, et/ou ajuster la balance des couleurs ... tout et possible ;o)

19- Finalement, n'oubliez pas de prendre un moment pour regarder votre image et vous faire plaisir ...
Quel que soit le résultat, c'est quelque chose que VOUS avez créé. Songez que vous avez capyuré des photons qui ont quité leur galaxie d'origine il y a des millions d'années. Rappelez vous qu'il y a moins d'une centaine d'année des astronomes professionnels se seraient damnés pour avoir une chance d'utiliser votre matériel (aussi modeste soit il) Rappelez vous enfin que vous vous êtes montré des bribes d'univers invisibles pour Monsieur tout le monde, et que vous ne vous êtes pas contentés d'attendre la dernière image de Hubble.

NDT : Et ça c'est bien !

20- Après les étapes 1 à 19 vous pouvez aller dormir jusqu'à la prochaine nuit ...

-- George Moromisato
http://www.neurohack.com/Astrophotography/index.html

Voir page "Matériel" ...

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