Astro52

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Tout ce qui a été posté par Astro52

  1. J'avais dit à Abdullah qu'à partir du 12 février ça serait l'été ! Entre les nuages et la turbulence, le sud marocain n'est pas si clément cette année. Le ciel dégagé va revenir pour toute la période de la pleine Lune encore, comme la dernière fois. Ca tombe mal... Enfin, on peut se remonter le moral en regardant les prévisions météo de la France
  2. NGC2775 en poses très courtes

    On est sur une échelle de détails de photo planétaire là, même largement. Intéressant comme test, mais 250 ms ça paraît vraiment très court. Elle me fait plus penser à NGC 2841 qu'à M63. Il n'y avait pas moyen de faire une traitement pour le centre afin d'avoir les deux dans le genre de ce qu'on fait sur des galaxies à fort contraste comme M94 ou M77 ?
  3. NGC 2403

    Salut, Je ne sais pas trop quoi penser de cette galaxie, trop grande pour mon champ au C8, et pas très grande pour celui de ma nouvelle lunette de 80mm. A-t-elle vraiment des détails intéressants à montrer, ou est-ce juste un gros machin qui ne vaut pas le coup ? D'une certaine façon elle me fait penser à NGC 4559, dont j'avais une photo bien pourrie à Tomina au Portugal (Bortle 2 mais très forte turbulence) en 2022. L'an dernier au Maroc, j'avais refait des tests dans un meilleur ciel pour voir si ça serait intéressant de la refaire complètement ou pas. J'étais arrivé à la conclusion que ça valait le coup, et je l'ai refaite cette année avec du temps de pose, une couche H-alpha... Et effectivement c'est quand même sympa refait mais faut vraiment tout avoir au top sinon on perd tout de suite les détails. Je me demande si c'est pas un peu pareil avec NGC 2403. Portugal 2022 : https://astro52.com/photo/images/NGC4559-28-janvier-2022.jpg Maroc 2023-2024 : https://astro52.com/photo/images/NGC4559_maroc_LHRHVB.jpg Tes étoiles paraissent vraiment grosses pour une image faite avec une bonne lunette à 900 de focale. Est-ce que tu peux identifier d'où ça vient ? Turbulence, autoguidage, traitement ? Si c'est un objet comme je pense c'est plus sur la finesse qu'il faut chercher les marges de progression que sur le temps d'intégration, parce que 60 frames c'est déjà une bonne pile.
  4. Chroniques du voyage 2024

    Merci ! Donc le bilan de ces derniers jours. Samedi 10 février : Les nuages et la tempête sont passés, j'installe le matériel sous un ciel parfaitement transparent, mais pas totalement rassuré au niveau de la turbulence. La tempête venait du nord-ouest, donc pas de poussière et bonne transparence, mais ce régime de vent est coutumier d'amener une forte turbulence. Maintenant que je maîtrise complètement le viseur polaire, y compris l'horizontalité du repère sans niveau, je retente l'alignement sur 3 étoiles au lieu d'une seule, et c'est plutôt concluant, même s'il faut multiplier les PAE quand même. Un rapide coup d'oeil dans le télescope confirme mes craintes. Le seeing en soirée doit être à vu de nez de l'ordre des 12". Pas le même phénomène que le 17 janvier 2024 et le 20 avril 2022, mais de la vraie turbulence. Pas possible de travailler dans ces conditions, même en ciel profond. Je décide d'attendre pour voir si ça s'améliore d'ici le lever de NGC 4038. Mais vers 1h du matin le seeing ne s'est que légèrement amélioré, passant peut-être de 12" à 10". Je range donc le matériel sans avoir rien fait. Dimanche 11 février : Un rapide coup d'oeil sur Jupiter montre que la turbulence de la veille n'est plus qu'un mauvais souvenir. C'est pas excellent pour du planétaire, mais pour du ciel profond ça doit suffire. Je commence par le vert de NGC 1999, poses de 30 secondes en bin1. Les courbes d'autoguidage sont impeccables, je prends 80 poses que je pourrai empiler sans sélectionner. Puis j'enchaine sur des poses de 10 minutes en Ha. Les courbes d'autoguidage sont bonnes au début puis se dégradent alors que la nuit avance et que l'objet descend. Je tente d'aller jusqu'au bout mais les dernières poses sont à jeter. Je garde les 12 premières, ça fait déjà 2h sous le coude. Comme NGC 4038 n'atteindra pas tout de suite les 30°, je fais un petit détour par NGC 4725 pour prendre quelques poses de 4 minutes en L. Elle devance NGC 4038 grâce à sa déclinaison, et en prenant quelques poses en passant à plusieurs reprises en attendant NGC 4038, ça permettra d'avoir un peu d'avance. Mais comme souvent cet hiver, contrairement à ce qu'on voit habituellement en avril ou mai, la soirée est peu turbulente puis la turbulence remonte en puissance dans la 2ème partie de la nuit. Je décide donc de faire le rouge de NGC 4038 parce que c'est la couleur la moins impactée, et heureusement parce que l'autoguidage a dû encore bien batailler avec la turbulence. Je fais 29 poses de 7 minutes en bin1 en R, moins 4 poses qui partent à la poubelle avant même de ranger le télescope, moins 5 poses qui les rejoignent le lendemain au traitement. Reste 20 poses de 7 minutes pour ce rouge en bin 1, et l'image prétraitée est satisfaisante donc le nombre de poses reste suffisant. Globalement c'est une bonne collecte de données, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu une nuit sans Lune entièrement dégagée. Lundi 12 février : Des prévisions météo encore très incertaines laissent espérer un début de nuit dégagé. Dîner chez Abdullah et installation du matériel : turbulence faible, même en planétaire ça serait bon. L'animation satellite et les cirrus au nord montrent qu'une nouvelle fois on est vraiment au bon endroit, parce que j'y échappe de peu. Je prends 16 poses de 10 minutes en Ha sur NGC 1999, restera 13 après le tri d'aujourd'hui (on ne change pas une équipe qui gagne). Mais ce qui reste est de qualité, le ciel était vraiment bon cette fois. Pas de NGC4725, je fais une boulette avec la monture qui lui fait perdre sa position en AD et je galère pas mal de temps pour la rendre opérationnelle à nouveau. Mais j'y parviens et je commence le bleu de NGC 4038, poses de 7 minutes en bin 1. Mais les nuages se font de plus en plus menaçants à l'ouest, et même si certains passent juste en dessous, il faut faire avec eux. Je ne prends finalement que 9 poses de 7 minutes avant que les nuages ne s'imposent définitivement, dont 4 iront à la poubelle. Mais 35 minutes de bleu sous le coude, comme c'est un peu délicat comme couleur, ça peut venir compléter une future séance. Il me faudra 2 fins de nuit dégagées pour finir NGC 4038, par contre pour NGC 1999 en début de nuit, les données sont enregistrée. Ce fut donc aujourd'hui le temps du traitement. Nous avions donc : L : 120 x 30 secondes (1 heure) bin1, après sélection Ha : 25 x 10 minutes (4h10) bin1, après sélection R : 77 x 30 secondes (38,5 minutes) bin1, sans sélection (mauvaise transparence mais bon seeing) V : 80 x 30 secondes (40 minutes) bin1, sans sélection (bon seeing) B : ? x 30 secondes bin1, avec sélection Pour ceux qui veulent s'amuser avec ce montage pas très simple, voici tout le nécessaire : - Prétaitées au format .fit Iris - Prétraitées au format .tiff - Eléments de mon traitement (Iris) L'archive : https://astro52.com/photo/stock/NGC1999_traitement.zip Et voici mon traitement de NGC 1999 : https://astro52.com/photo/images/NGC1999.jpg Le résultat est assez conforme à ce qui était attendu pour ce projet. Le cheminement plus surprenant : on pourrait penser que le trou de la serrure est une nébuleuse de poussières par diffusion très brillante, contrairement au fond très diffus de H-alpha. Mais en fait le signal est énorme y compris dans la bande H-alpha dans la petite nébuleuse par diffusion. Une fois qu'on a les 5 couches LRVB 30 secondes et Ha 10 minutes, on constate que les 5 stacks sont globalement tous très semblables. Donc le gros projet des débuts de nuits est bouclé, avant que la Lune ne gêne en début de nuit. Ce soir nuages et repos. Reste les 14, 15 et 16 pour le vert et le bleu de NGC 4038 en bin1. Avec une nouvelle fois des prévisions météo illisibles. C'était très encourageant hier soir pour les fins de nuit du 14 et du 15, mais ça s'est complètement inversé. Et les travaux sont enfin finis ! Je mettrai à jour la présentation du gîte avec de nouvelles photos quand tout aura repris sa place, parce que ça a bien changé.
  5. Chroniques du voyage 2024

    Ouais, j'y avais pensé mais bon... Ca en fait deux à ressortir en stage, la première pour mon collègue psychologue inégalable en jeux de mots improbables, et la deuxième pour les stagiaires. J'espère reprendre l'astro ce soir, mais malgré la multitude de modèles météo disponibles, je ne sais ni s'il y aura des nuages, ni s'il y aura du vent en soirée, ni si la turbulence sera praticable. La météo astro annonce plein de cirrus, le diagramme des nuages essaye de les afficher mais comme ils seraient à plus de 14 km d'altitude ça sort du graphique, et sur le multimodèle tous les modèles retenus annoncent une nuit sans nuages, y compris les modèles à l'origine de 2 premières prévisions sinon ça serait pas drôle. Synthèse : Il ne devrait pas y avoir de nuages jusqu'à une altitude au-dessus de laquelle il n'y a jamais de nuages d'habitude... mais ça ne veut pas dire que le ciel sera dégagé...
  6. Chroniques du voyage 2024

    Merci polo (cette fois c'est le bon ) J'ai fait des tests avec ma nouvelle technique (AS3 + Registax 6 + WinJupos + Astrosurface) avec différentes amplitudes et nombre de pixels. Le test avec une amplitude de 11 minutes et 1 pixel est assez concluant. Le nombre de pixels joue plus sur le satellite que sur l'ombre. Donc c'est nettement moins beau que le 22, mais ça pourrait se traiter avec ces paramètres de renforcement et une dérotation à +/- 6 minutes. Mais là l'ombre est au méridien. Si le résultat est différent des précédents tests, c'est peut-être parce que les autres tests étaient faits avec une ombre plus près du bord. Notamment quand l'ombre est à gauche, les images sources postérieures en heures doivent créer un artefact de trop de lumière à gauche de l'ombre. A voir si je peux jouer là-dessus pour créer une animation correcte des données du 24 janvier. Pour les mosaiques je viens de tester plusieurs trucs en ligne ou à télécharger, pour une production à chaque fois absurdissime. Que du temps perdu... Alain, Bien que né dans ce qui fut jadis la capitale de la Belgique, reconvertie dans la fabrique de rois puis de bulles, j'ai pas compris la contrepèterie belge ! Faudrait m'expliquer Sinon oui, je me suis déjà fait la remarque, on pourrait concurrencer l'Atacama pour le tournage des scènes de film sur la planète Mars. Surtout si les précipitations continuent de ne pas se précipiter. En plus on a les studios de cinéma pas loin, au bord de la route avant Ouarzazate. Hier Gladiator, demain Mission to Mars ?
  7. Re-traitement de Jupiter du 17/12 au Ritchey-Chretien 254

    Ne sachant pas faire une mosaique propre j'ai fait un montage grossier des 3 images avec la méthode de JLD et la tienne. En ajustant un peu ma déconvolution de Wiener je n'aurai pas d'artefact à l'intérieur réellement visible, tout en gardant un bon traitement. J'ai juste voulu garder le même pour la comparaison. L'artefact externe est plus discret que lors de mon premier test à 2 images, et caché par un cache-tour dans le montage grossier, qui rétablit aussi le rapport hauteur-largeur réel de Jupiter que WinJupos a tendance à amincir. Faut juste que j'apprenne à faire une mosaique propre à la fin, mais la comparaison de la dérotation simple et triple est criante. Tout ça avec un C8 et des logiciels gratuits quand même Si on leur avait montré ça au temps de l'argentique...
  8. Chroniques du voyage 2024

    Bonjour, Le gros du phénomène météo étant passé, voici où nous en sommes. La tempête n'a pas amené de poussières, les nuages passés la transparence est bonne, comme en témoigne la vue sur le sommet du Siroua : https://astro52.com/photo/stock/Siroua_10_fevrier_2024.jpg Le vent d'ouest alors qu'il ne fait pas nuit a pour effet d'amener une forte transparence et aussi une forte turbulence. La transparence c'est confirmé, reste à voir la turbulence... Je suis monté au chantier du nouveau château d'eau pour tester mon genou, qui a bien tenu dans la descente malgré un pente à la limite de la marche. De là-haut on voit la neige tombée sur l'Atlas : https://astro52.com/photo/stock/Toubkal_10_fevrier_2024.jpg https://astro52.com/photo/stock/Tichka_10_fevrier_2024.jpg Et en redescendant la vue sur le village : https://astro52.com/photo/stock/Tamlakout_10_fevrier_2024.jpg Le gîte, dont les travaux seront finis sous peu, se distingue nettement à sa nouvelle façade plus claire (droite-bas-droite de la mosquée). Avec le vent arrivant encore du nord-ouest, comme habituellement de nuit, cette petite balade a permis de voir que le vent arrivait très atténué sur le gîte quand il arrive d'une direction nocturne. De même, le petit plateau qui constituerait un bon site d'implantation, à quelques mètres du point le plus haut, bénéficie lui aussi d'un vent atténué par rapport au sommet de la crête, pourtant pas beaucoup plus haut à une cinquantaine de mètres de distance. Concernant les projets en cours, il me faut 2 débuts de nuit de 21h à 0h30 pour finir NGC 1999, et 3 fins de nuits de 2h à 6h pour finir NGC 4038. Voici les prévisions météo multimodèles. J'ai retiré de la sélection le modèle anglais UKMO10 qui est beaucoup trop optimiste et ignore les cirrus. Il faut dire qu'en Angleterre, ils n'ont jamais vu de cirrus, puisqu'il y a toujours d'autres nuages en dessous pour les cacher. Sur les 3 prochaines nuits, je devrais avoir au moins 2 bonnes soirées pour finir NGC 1999, avec même un joker, d'autant qu'au méridien cet objet est déjà relativement haut ici. Quant à NGC 4038, c'est un peu plus tendu, mais si c'est dégagé et calme en fin de nuit les 10, 11 et 15, voire le 16 avec la Lune ça passe encore, ça peut suffire pour terminer le projet sur cette période, ce qui serait quand même idéal pour la suite de la programmation. Concernant les traitements planétaires, l'idée serait simplement de terminer sur une mosaique propre de ça : Gauche : Centre : Droite : En laissant une petite partie commune, propre sur les 2 images, un simple logiciel de mosaique avec optimisation automatique de la jointure pourrait suffire à conclure le travail. L'artefact externe peut être caché par un masque-tour, et l'artefect interne est là surtout parce que j'ai gardé la même finition. En ajustant les paramètres de la déconvolution de Wiener, j'aurais pu le rendre quasiment invisible lors de ce test. Traitement un peu plus doux, moins surtraité, mais avec fière allure quand même. Un montage manuel grossier avec ajustement manuel de la luminosité (-2 à gauche, -1 à droite) sur un logiciel complètement basique, plus masque tour basique, donne cette finition : Même de façon très grossière, le montage se voit à peine. Il ne faudrait pas un gros coup de pouce d'un logiciel ad hoc. L'artefact interne avec le cache de l'artefact externe se voit à peine. Un GIF de comparaison avec les mêmes traitements de l'image centrale et du montage ci-dessus confirme le potentiel de la méthode. Les détails des bords sont bien supérieurs, et l'effet slim fast (comme j'aime pour les moins de 20 ans) sur Jupiter créé par WinJupos est rectifié. Le rapport longueur-largeur sur le montage à 3 images est identique au rapport réel du diamètre équatorial et polaire de Jupiter. Il devrait faire beau et chaud le 18 février pour programmer une observation de la Lune avec les scolaires.
  9. Chroniques du voyage 2024

    En effet, c'est ça de suivre plusieurs fils en même temps ! Je crains un peu l'interface de Gimp. Une fois j'ai essayé de l'ouvrir, mais une seule question s'est posée immédiatement : comment je fais pour fermer tous les machins qu'il m'a ouvert partout ? Il y a bien un outils pour les satellites et les ombres sur WinJupos mais ça ne marche vraiment que pour les satellites. Il fait une zone d'exclusion autour de l'ombre pour qu'elle ne perturbe pas la dérotation. Je pense que si on termine le traitement par la dérotation ça va. Mais dès qu'il y a une étape suivante, le renforcement crée un artefact très net tout autour de la zone d'exclusion.
  10. Chroniques du voyage 2024

    Merci polo Fabrice mais si je pouvais le faire moi-même ça serait encore mieux. Parce que si je veux faire une animation de 10 heures au mois de décembre avec cette technique, je vais pas t'envoyer 1000 Tiff à recoller ! Le test j'ai déjà vu, c'est concluant, sauf qu'il va falloir que je comprenne les artefacts du tour, notamment ceux qui sont à l'intérieur du disque et donc pas cachables. Est-ce qu'il y a un moyen simple avec un logiciel gratuit ? Le recollage c'est avant (juste après la dérotation) ou après la dernière finition ? A part ça, comme tu utilises aussi WinJupos et que tu as un beau satellite sur ton animation, est-ce que tu as trouvé comment faire avec les ombres sur WinJupos pour ne pas avoir un massacre d'artefact autour des ombres ?
  11. Re-traitement de Jupiter du 17/12 au Ritchey-Chretien 254

    La premier traitement était déjà pas mal. La nouvelle est beaucoup plus lumineuse, ça fait ressortir le problème de bord qui était moins visible sur la première mais déjà là. J'ai terminé mon long retraitement des Jupiter du 22 janvier avec ta technique. Tous les détails sont là dans le post de ce soir (page 4) :
  12. Chroniques du voyage 2024

    Bonjour, Le gros de la tempête est passé, même si le vent revient au peu avec la soirée, et la pluie on va malheureusement une fois de plus passer à côté. L'eau est en revanche tombée en grandes quantités sur le versant nord de l'Atlas. J'ai fini mon très long retraitement des Jupiter du 22 janvier. Voici la nouvelle animation, un peu surtraitée mais c'est mon premier essai avec cette technique. Je garde toute la technique (voir ci-dessous) comme ça il sera facile la prochaine fois de traiter un peu moins fort. Le point remarquable, c'est que le bruit n'est plus un problème. Le bruit n'est plus le facteur limitant, c'est à l'humain de savoir s'arrêter avant d'aller trop loin. Or on sait bien que la sagesse de notre espèce, depuis la nuit des temps... https://astro52.com/photo/images/Jupiter_22_janvier_2024_finale.gif Pour comparaison l'ancienne version, qui utilisait déjà WinJupos car sinon problème de flat : https://astro52.com/photo/images/Jupiter_22_janvier_2024.gif Elle avait un masque-artefacts autour que je n'ai pas refait ici, car ça créait plus de problèmes qu'autre chose, contrairement à la première fois où c'était très convaincant en faisant pourtant la même chose. Détail complet de la procédure : 1) Acquisitions Sous Firecapture Tube : C8 EdgeHD Monture : AZ-EQ 6 Barlow : 2x Antares apo Camera : ASI 224MC Durée des films : 65 secondes gain : 185 exposition : 32 ms WRed : 65 WBlue : 94 Note : aucune retouche des couleurs lors des traitements De 20h30 à 21h51 (heures légales, pas de décalage horaire avec la France entre le passage à l'heure d'hiver et le début du ramadan) Site d'observation : Tamallakout Altitude : 1680 mètres 2) Empilement Sous Autostakkert 3, avec sélection des meilleures 15% 3) Ondelettes Sous Registax 6. Couche 1 : 83,4 Couche 2 : 95,7 Couche 3 : 100 Couche 4 : 100 Couche 5 : 33,7 Couche 6 : 3,0 4) Dérotation Sous WinJupos Création d'une image pour chaque minute, avec toutes les images traitées allant au maximum de 14 minutes avant à 14 minutes, soit selon les images disponibles de 20 à 22 images réparties sur 26 à 28 minutes. 5) Finition Sous Astrosurface Déconvolution de Wiener Airy PSF = 1,10 Noise prefilter = 0,3 Noise factor = 68 6) Montage du GIF Sous PIPP Aucune options 15 fps, Maximum Quality ------------------------------------------- Remerciement : Clementbch08 ------------------------------------------- Il reste des données du 24 janvier qui ont permis de produire cette animation sans WinJupos : https://astro52.com/photo/images/Jupiter_24_janvier_2024.gif Je n'arrive pas à exploiter ces données dans WinJupos à cause de l'ombre du satellite qui génère d'énormes artefacts quel que soit le réglage dans les options correspondantes. Si je trouve une solution, je pourrais faire une animation avec l'éclipse et la sortie de Ganymède. Ca serait bien d'être au point pour ce type d'événements pour décembre prochain, où ça risque de se produire souvent avec des animations beaucoup plus longues. Pour finir, j'ai testé rapidement en m'inspirant des 3 dérotations de JLD (j'ai pas regardé le tuto) un simple montage moitié gauche + moitié droite avec 2 dérotations. Déjà j'ai pas Photoshop, je suis incapable de coller 2 moitiés d'image sans qu'on voie la jointure. Ensuite, ça crée de gros artefacts tout autour de la planète, autour et dedans, donc pas juste cachable avec un masque à la forme de la planète. Par contre niveau détails il y a un potentiel énorme. C'est vraiment supérieur à ce que j'ai fait là, et pas seulement à l'extrême limite du bord. Même un peu à l'écart du bord on gagne énormément en détails et en rapport signal-bruit avec le même traitement. A voir comment on peut recoller les deux demi-Jupiter sans voir la jonction, et éviter des artefacts insolubles en gardant le même gain de détails.
  13. Chroniques du voyage 2024

    Me voilà de retour ! Pas vraiment parti en fait, mais pas trop le temps de traiter des données ou d'écrire des messages. Alors reprenons où nous en étions restés. Lundi 5 février : Début de nuit couvert, mais fin de perturbation annoncée. Le ciel s'est dégagé progressivement entre minuit et 1h, ce qui m'a laissé le temps d'installer tranquillement en vue de commencer le gros projet de l'hiver, le reprise complète que NGC 4038 avec couleurs en bin1. J'ai déjà fait cet objet l'an dernier, mais il n'est pas très haut, et les étoiles guide pas très lumineuses dans la région, donc entre la turbulence et la CGEM, la luminance n'était pas terrible et les couleurs catastrophiques. Ca avait été une énorme surprise au montage de voir autant de couleurs s'afficher directement à l'écran avec des couleurs en bin2 juste bonnes à mettre à la poubelle. D'où l'idée de tout remettre à plat avec l'AZ-EQ6, soit dans l'idéal 9h de poses de 7 minutes en L, et 3h de poses également de 7 minutes en bin1 pour chacune des 3 couleurs. Donc peu après 2h, les poses en L commencent alors que l'objet vient de passer les 30° de hauteur. Les courbes d'autoguidage sont correctes au regard de la faible hauteur, et s'améliorent encore à l'approche de 35°. Tout s'annonce pour le mieux quand on va approcher du méridien, la turbulence est-elle enfin calmée ? Et bien non... le seeing se dégrade avant le passage du méridien, et les meilleures poses sont finalement les premières 14 sur 23, bien que prises moins haut. Mardi 6 février : Après avoir rangé le matériel, il reste 50 minutes avant que le réveil sonne pour partir à Tazenakht. Il faut avancer dans formalités pour ma demande de carte d'immatriculation, notamment ouvrir un compte en banque, donc arriver à l'ouverture de la banque pour ne pas faire la queue toute la journée. Le dossier est quasiment finalisé, mais le bonhomme a du mal à tenir le rythme. Le soir venu, c'est le moment de commencer un autre gros projet de l'hiver, un plan autour de NGC 1999 inspiré d'une photo faite par une team de niveau mondial, genre le truc à 100h de poses au 500mm traité avec Pixmachin... Ca me sert à faire une simulation avec mon champ, mon échantillonnage et mon orientation, car avec mon petit capteur il faut préparer certains cadrages en amont. Pour le reste, je n'aurai peut-être pas autant de signal que sur le modèle Mais on s'en doute un peu ! Mais première surprise, l'objet est beaucoup plus lumineux que je l'aurais pensé. Avec un bon Dobson, en visuel, on doit pouvoir voir par le trou de la serrure ! Je commence des poses de 42 secondes à travers les nuages en L, puis quand je découvre le signal sans nuages, je jette tout pour recommencer en 30 secondes. Ils devraient pas enlever les nuages sans prévenir, après ça fait des poses saturées. Au début les courbes d'autoguidage sont parfaites, puis la turbulence monte à mesure que l'objet descend. Je finis même par mettre l'autoguidage sur off en déclinaison car pour des poses de 30 secondes ça donne de meilleurs résultats. Après les L, j'enchaine sur le bleu, toujours 30 secondes en bin 1. Comme la veille, ça semble être un bon ciel pour le planétaire en soirée, et plus on avance dans la nuit, moins c'est stable. L'inverse d'un ciel d'avril ou mai. Les acquisitions de NGC 4038 en L sont une bataille contre la turbulence du début à la fin. Les courbes d'autoguidage sont tout le temps médiocre, mais assez régulières et rarement catastrophiques non plus. Je procède au retournement du méridien pour en capturer un maximum, 31 au total. Je sais que tout ne sera pas à garder, mais tout ne sera pas à jeter non plus, donc le projet avance. Il ne fait pas plus froid que d'habitude, mais pour la première fois je souffre du froid. Le corps fatigue. Mercredi 7 février : Le traitement des données de la nuit est satisfaisant. Sur les 163 poses en NGC 1999 en L, je crop la série sous Iris autour de la nébuleuse pour faire un bestof2 seulement sur la zone d'intérêt. Iris me fait un classement pertinent, et j'empile les meilleures 120 poses de 30 secondes sur 163, soit exactement une heure de poses conservées : https://astro52.com/photo/stock/NGC1999_prov.jpg La couche bleue est correcte aussi, prétraitée avec la même méthode, avec sélection aussi. On est vraiment dans l'idée du projet. Reste à faire les R et V en bin1 en 30 secondes, et quelques heures de H-alpha par poses de 10 minutes, et bien sûr trouver comment mélanger tout ça. On devine déjà la nébuleuse qui est autour sur l'empilement des 120 x 30s donc avec le filtre Ha, ça peut pas être pire que le cône. Côté NGC 4038, une sélection de 40 frames sur 54 donne un aperçu de l'avancement du travail. Ca n'est pas encore parfait, mais la base est bonne, à conditions de trier sérieusement avant d'empiler. La soirée commence comme une nuit parfaite, bonne transparence, plus de turbulence, pour commencer les acquisitions de NGC 1999 dans le rouge. Je perds quelques minutes parce que je prends un panache de fumée venant de je sais pas où dans la figure juste au moment de commencer et je referme le télescope. Mais rien de bien méchant, les poses commencent, les courbes d'autoguidage sont parfaites, et après un bon quart d'heure je regarde l'image satellite pour m'assurer que ces conditions parfaites vont continuer... Allo Houston ? Un énorme front nuageux nous fonce dessus, arrivait déjà ici il y a 30 minutes, donc le ciel devrait déjà être bouché... or il est clair. Plus pour très longtemps... La suite des R n'est plus qu'interruptions et reprises à travers les nuages, avec le SNR de l'étoile d'autoguidage comme juge de paix. Je pense que les données seront exploitables, parce que les courbes d'autoguidage sont toutes bonnes, donc pas besoin de sélectionner. Juste bien calibrer et normaliser, et empiler les 77 poses de 30 secondes. Ca devrait aller, j'ai pas testé encore, mais une fois au Portugal j'ai fait bien pire et les RVB étaient exploitables quand même. Mais ça fait quand même que 38 minutes d'acquisition entre 21h30 et minuit. A minuit, le seul espoir est une éclaircie en fin de nuit pour continuer NGC 4038, dans un ciel peut-être moins turbulent. Je me couche en mettant le réveil à 3h08, en vue de préparer pour NGC 4038 par l'ouest une partite heure avant le passage au méridien. L'éclaircie est bien au rendez-vous, et pour une fois les courbes d'autoguidage sont bonnes. J'espérai que ça tiendrai jusqu'au bout, mais l'objet descendant la qualité des toutes dernières sera en chute libre, sans rien enlever à ce qu'il y avait d'enregistré avant. Jeudi 8 février : Le matériel est rangé pour au moins 2 nuits, et on devrait enfin voir aujourd'hui le bout des travaux et le début du grand nettoyage. Ca n'a pas été simple de faire de l'astronomie au milieu d'un chantier. Côté NGC 4038, nous avons donc 75 poses de 7 minutes réparties sur 3 sessions avec toutes une qualité de ciel très variable et rarement très bonne. Après tri, il reste une sélection de 60 poses de 7 minutes, soit 7 heures de poses conservées en L au total. L'image prétraitée est un vrai bonheur à traiter : https://astro52.com/photo/stock/NGC4038_2024_prov.jpg Dans la photo de l'an dernier faite avec la monture CGEM, il n'y avait que 2h13 de poses de 7 minutes. Entre 2h13 et 7h00 il y a une vrai différence de rapport signal bruit, et la monture AZ-EQ6 est clairement supérieure pour autoguider dans des conditions difficiles à chaque fois, dans une région pauvre en étoiles. A titre de comparaison, voici la luminance de la photo de 2023, avant ajout des (piètres) couleurs : https://astro52.com/photo/stock/NGC4038prov.jpg La version 2024 surclasse celle de 2023 dans tous les compartiments du jeu, et l'orientation délicate ne l'empêche pas de tenir entièrement dans le champ. Il y a 3 petites étoiles au bout du grand bras. J'ai vérifié sur une photo de Hanson qu'il n'y avait aucun signal au-delà de ces 3 petites étoiles. Donc elles aident bien au cadrage. La première partie du projet, la luminance, est bouclée également pour NGC 4038. Reste une session pour chaque couleur par 7 minutes en bin1 comme pour la luminance. Je vais avoir un peu de temps pour traiter les R de NGC 1999 et surtout poursuivre la grosse reprise de l'animation de Jupiter avec la technique de Clementbch08. Ca c'est très très long. Après les 2 nuits de repos, on verra la météo, ça s'annonce quand même pas terrible mais le caractère incertain du gros phénomène météo à venir peut rebattre les cartes des prévisions après lui. Il y a quand même une chance que le 10 la soirée soit dégagée, ce qui permettrait de continuer NGC 1999, avant l'arrivée éventuelle des cirrus, et d'avoir une belle nuit le 11, avant une nouvelle perturbation les 12-13-14. J'espère un bon début de nuit le 10, une bonne nuit le 11, et deux belles éclaircies en fin de nuit les 15 et 16. Ca suffirait pour finir NGC 4038 et NGC 1999 sur cette deuxième période. En attendant que les prévisions se précisent, traitements et repos. On espère avoir enfin un peu de pluie demain soir, même si c'est pas gagné. Ca va beaucoup pleuvoir au nord-ouest d'ici, et on ne sera servis qu'à la fin s'il en reste un peu.
  14. Dark, Flat, Offset c'est quoi ?

    Il existe un truc pour le faire en live sur SharpCap, peut-être réservé à la version pro, mais je ferais pas comme ça sauf pour des tests vite fait.
  15. Dark, Flat, Offset c'est quoi ?

    Pour obtenir l'offset, mettre la caméra en route, de préférence à température (même si en théorie...), sans qu'aucune lumière ne rentre dedans (tube fermé, bouchon fermé, peu importe). Enregistrer des poses avec le temps de pose minimum possible, genre 0.001 seconde. Les offsets sont empilés par médiane pour obtenir le master offset. Tout dépend comment le logiciel est présenté. Moi je préfère quand on peut faire les choses soi-même pas à pas comme sous Iris, car on peut fabriquer son master offset et ne conserver que le master. Au moins c'est clair, on a un dossier avec ses fichiers de calibration, et pas besoin de conserver toute la série qui a servi à les produire. Au temps jadis sous AstroArt 3, il y avait une fenêtre de boîtes pour mettre toutes les séries de frames, et à la fin le logiciel donnait à la fois l'image empilée et les fichiers masters obtenus lors du processus automatisé. Pour obtenir le dark, il faut faire des poses là aussi sans qu'aucune lumière ne rentre dans la caméra, du même temps de pose, au même gain s'il est réglable, et à la même température. L'offset est soustrait de la série, puis empilement par médiane pour obtenir le master dark. Mais après, ça dépend du type de caméra et du type de poses. Si tu fais du planétaire, ou du ciel profond avec des poses de 0,5 seconde, tu ne vas pas forcément distinguer offset et dark. Tu feras des poses avec la même exposition, le même gain et la même température, et tu empiles directement par médiane. Tu obtiendras un fichier "à soustraire" qui contiendra à la fois l'offset et le dark. C'est plus direct qu'en poses longues. Comment on fait ça dépend du logiciel. Soit on a un logiciel type Iris où il faut lui donner les étapes une à une, mais c'est plus ou moins dans l'ordre dans le menu, soit on a un logiciel qui prend tout le fichier et qui fait tout automatiquement. Le problème du tout automatique, c'est que dans un cas particulier où il serait préférable qu'une étape soit zappée, ou qu'il soit judicieux qu'elle se fasse différemment de d'habitude... on fait comment ? Et puis le tout automatique, quand le résultat final est défaillant... on fait quoi ? Quand on procède étape par étape, au moins quand une étape merde on sait laquelle. Comment on divise par 2... Ben sous Iris c'est facile, il y a les 4 opérations dans le menu. Alors bien sûr on va me dire que c'est dépassé, mais quand on me montre quelque chose de plus sophistiqué, c'est la première question que je pose : où sont passées les 4 opérations qu'on a apprises à l'école primaire ? Non pas que ça suffise, mais quand on comprend ce qu'on fait je ne sais pas comment on s'en passe. Avoir des centaines de master dark non, sinon la caméra va tourner toutes les nuits de l'année dans la cave. Essaye plutôt d'identifier des réglages types pour lesquels tu feras des calibrations, et ensuite tu t'appuies dessus. Sur les galaxies à la CCD, je sais que je fais "normalement" des poses de 7 minutes en bin1 en L, et des poses de 2 minutes en bin2 en couleur. Donc je me fais un master dark 7 minutes béton et un master dark bin 2 minutes béton. - L'offset est toujours le même, une fois qu'il est fait nickel à la maison c'est le même à ressortir du dossier à chaque fois. - Les master darks bien fournis peuvent servir de base à des faux darks par multiplication. Il faut juste avoir une température de fonctionnement de référence et garder toujours la même. - Les flats doivent être refaits sur le terrain à chaque fois. Les archives de flats ne sont réellement utiles que sur des instruments à poste fixe, dont on ne touche jamais la caméra. Quoi que dans la pratique j'ai déjà repris le flat de la nuit d'avant sans conséquences observables. Donc en gros on sait à quoi s'en tenir. Faire gaffe à la température, et ne pas oublier de faire ses flats avant de remballer. Tout le reste est rattrapable à la maison, au pire. Je ne connais pas SharpCap, mais apparemment c'est un logiciel pour les acquisitions et non pour les traitements.
  16. Re-traitement de Jupiter du 17/12 au Ritchey-Chretien 254

    C'est quoi que t'appelle les exifs ? Les éclipses de Soleil c'est l'ombre des satellites. Winjupos fait des artefacts monstres.
  17. Dark, Flat, Offset c'est quoi ?

    Bonjour, Je vais me lancer un peu dans la théorie, ça me fait pas peur 1) Le premier des trois éléments de calibration est l'offset, parce qu'il est présent sur tout de manière identique, y compris le dark et la flat. L'offset correspond au bruit de lecture sur le plan électronique. En gros, qu'est-ce qu'un capteur numérique ? Si on imagine un capteur dont le rendement est de 100% et le gain de 1 e- / ADU, à chaque fois qu'un pixel reçoit 1 photon, il l'absorbe et met un électron dans un réservoir. En fin de pose, la caméra compte le nombre d'électrons dans le réservoir et sauvegarde ce nombre en mémoire. Mais en plus des électrons issus des photons capturés, il y a quelques électrons qui n'ont rien à faire là, mais qui sont là en plus des électrons "légitimes" lors du comptage. De façon identique quelle que soit la pose, ils sont liés à l'opération de comptage elle-même, et non à ce qui s'est passé lors du remplissage du réservoir. Mais où est le problème, puisque si on sait combien les intrus sont, il suffit de soustraire ce nombre pour retrouver le nombre d'électrons réellement produits par le signal ? En effet, si le nombre d'intrus était constant, il suffirait d'une simple soustraction, et leur passage serait ni vu, ni connu... Sauf que c'est plus compliqué que cela, car ce qui est constant, ce n'est pas le nombre d'électrons intrus, mais la loi de probabilité qui sert à chaque pose à tirer ce nombre au sort. Le nombre à soustraire n'est donc jamais connu, mais plus on empile d'offsets pour faire son fichier master-offset, plus la valeur qu'on va soustraire sera proche de l'espérance mathématique du nombre d'électrons intrus. Quand on parle de bruit, il faut comprendre hasard. Plus on a de poses à moyenner, plus on réduit la part du hasard dans la photo empilée, et plus on fait d'offsets, plus on réduit la part de hasard dans le master offset. Ensuite, quand on soustrait l'offset, le bruit, c'est à dire le hasard, ne se soustrait pas, il s'additionne. Donc plus on fait d'offsets, et il ne faut pas s'en priver parce que c'est facile, moins on rajoute de bruit supplémentaire en soustrayant l'offset des images, du dark et du flat. L'offset est important pour une calibration complète car lors du processus de calibration et de normalisation, il y a au moins deux étapes qui sont des corrections multiplicatives, c'est-à-dire basées sur les lois de la proportionnalité. Or le bruit de lecture qui s'ajoute dans tout casse cette relation de proportionnalité. Si on prend un tableau de proportionnalité et qu'on ajoute le même nombre à tous les nombres d'une ligne... et bien c'est plus un tableau de proportionnalité ! Retirer l'offset des images, et également des darks et des flats, permet de rétablir les relations de proportionnalité sur lesquelles on va s'appuyer dans au moins 2 des étapes suivantes. Mon conseil : ne pas hésiter à en faire 400 ou 500, carrément. Donc c'est temps de pose minimum, pas de lumière comme pour le dark, à température de fonctionnement habituel même si en théorie la température n'est pas censée jouer ici. 2) La deuxième étape est le dark. Il correspond au niveau électronique à ce qu'on appelle le courant d'obscurité. En plus des électrons intrus qui apparaissent à chaque pose (même infiniment courte) lors de la lecture de la réponse, il y a des électrons intrus qui arrivent dans le réservoir au fur et à mesure de la durée de la pose. Donc plus la pose est longue, plus il y en a, de façon proportionnelle. De plus, le courant d'obscurité augmente de façon exponentielle à la température. C'est pourquoi il est important de disposer d'une caméra refroidie avec une consigne de température, de façon à pouvoir faire de nombreux darks à la maison à une température identique à celle utilisée sur le terrain pour imager. Un dark qui n'est pas fait à la même température que les poses ne sert à rien. En revanche on peut prendre plus de liberté avec le temps de pose : si j'ai fait 10 heures de poses de 10 minutes en dark, et que j'ai besoin d'un dark pour des poses de 5 minutes, je peux prendre mon master dark de 10 minutes et le deviser par 2 pour fabriquer un faux master dark de 5 minutes. Le master dark permet de cartographier les pixels chauds et de les lister dans un fichier appelé cosmétique. En effet, les trop grandes valeurs numériques donnent dans l'expression du hasard de trop grandes variations pour pouvoir être correctement contenues par la soustraction de l'espérance mathématique. Au-delà d'un certain seuil, il sera préférable de supprimer l'information contenue dans le pixel et de la remplacer par la moyenne des pixels voisins. Le dark ne sert donc à rattraper que les pixels affectés modérément par le courant d'obscurité, les autres, appelés pixels chauds, seront repris ensuite par la cosmétique. A côté des pixels qui sont chauds sur chaque pose, il y a aussi sporadiquement un pixel qui peut se comporter en pixel chaud sur une pose seulement. Ce défaut n'est pas corrigé lors d'un processus de traitement classique. C'est uniquement au niveau mathématique lors de l'empilement que les valeurs aberrantes, qui sont passés à travers la calibration, seront exclues du calcul de la moyenne. Le dithering est important pour que les pixels chauds ne tombent pas toujours au même moment lors de l'alignement. Le dark et la cosmétique limitent les dégâts, mais ne les effacent pas complètement. Et là aussi, plus on fait de darks, plus on neutralise le bruit associé à l'offset qu'il contient, et plus on mesure précisément l'espérance mathématique que le dark a pour mission de mesurer pour chaque pixel avec un temps de pose donné, à une température donnée. On pourrait ajouter à un gain donné, pour les CMOS où il est réglable. Mon conseil : une fois qu'on a son temps de pose favori et sa température de fonctionnement, laisser tourner ça au frais toute une nuit. Presque pareil pour la version bin2, genre 3 heures. Puis faire des faux darks par multiplication pour les autres temps de pose. Se faire un fichier cosmétique bien costaud. En gros, si tu as 60 darks dans ton master dark, et que tout ce qui dépasse 60 ADU est corrigé par la cosmétique, c'est que l'espérance mathématique là où l'information va rester est maîtrisée quasiment à l'unité près. 3) Le flat arrive en dernier, puisqu'il n'est pas lié comme les deux précédents au seul fonctionnement électronique de la caméra, mais aussi et surtout à la façon dont l'optique éclaire le capteur. Le flat est la première correction multiplicative dont je parlais tout à l'heure. Il fonctionne par division plus exactement. Les zones du capteur éclairées plus fortement vont être divisées par les zones les plus hautes du master flat, ce qui va réduire leur luminosité. A l'inverse, les zones moins éclairées du capteur vont être divisées par les zones les plus sombres du master flat, ce qui va augmenter leur luminosité. A la fin, l'image calibrée aura l'aspect qu'elle aurait dû avoir si le capteur était éclairé uniformément par l'instrument. Même si on en parle rarement, rien ne prouve que tous les pixels ont exactement le même rendement, et le flat corrige en même temps cette différence là aussi. Pour réaliser un flat, on essaye d'avoir un signal pas trop loin de la moitié de la saturation : trop peu augmenterait le bruit, trop proche de la saturation de garantirait pas la linéarité de la réponse. Bien sûr, plus on en a mieux c'est... mais quand même, le bruit s'envisage ici en valeur relative sur des valeurs absolues très élevées. On ne s'embête plus à soustraire un dark du flat fait avec le temps de pose des acquisitions des flats. Si des pixels étaient tellement mauvais qu'ils posaient problème même avec des poses si courtes, alors ils seraient en tête de liste sur le fichier cosmétique, donc c'est de l'information qui sera supprimée ensuite. Donc peu importe si elle reste mauvaise. 4) Alors après, il n'y a plus qu'à empiler ? Ben non... c'est là où il y a deux niveaux de compréhension. Les débutants ont tendance à penser qu'on empile des images, mais ce premier niveau de représentation ne permet pas de tout comprendre. L'empilement sert (idéalement) à supprimer tout ce en quoi les poses empilées diffèrent les unes des autres. Or ce qu'on veut supprimer, c'est uniquement le bruit. On ne veut pas supprimer notre objet, ni même la pollution lumineuse qui doit être simplement lissée pour pouvoir être ensuite soustraite facilement. Il faut donc avant d'empiler normaliser les images, c'est à dire les rendre identiques en tout, sauf en bruit. En premier lieu, la normalisation additive, qui compense les différences d'intensité du fond de ciel. L'expérimenté en ciel profond se soucie de la valeur arbitraire qu'il donne au fond de ciel : trop basse l'étape suivante créera immédiatement plus de bruit, trop haute l'étape suivante créera des fonds de ciel de niveaux disparates, ce qui réduira l'efficacité de l'empilement ultérieur à réduire le bruit. En second lieu, la normalisation multiplicative, qui compense les variations de transparence. On peut faire un deuxième tour de manège, puisque ces deux corrections se perturbent l'une l'autre. Où je veux en venir ? C'est que pour que cette normalisation fonctionne vraiment, il faut avoir en amont fait correctement et complètement sa calibration (offset/dark/flat). Si on n'a pas une bonne calibration, il sera impossible de faire une bonne normalisation, et ensuite on va empiler des images qui ne diffèreront pas qu'en bruit mais aussi en à peu près tout... Alors à la fin, il sortira quand même une image empilée bien sûr, mais cet empilement n'aura été que très moyennement efficace pour supprimer le bruit.
  18. Re-traitement de Jupiter du 17/12 au Ritchey-Chretien 254

    Je viens de tester ta technique. Un peu surtraité à cause de la première couche pas étalonnée pour ça, mais c'est vraiment meilleur. Je vais essayer de reprendre comme ça mon animation.
  19. Chroniques du voyage 2024

    Merci Alain ! Je viens de discuter avec Clementbch08 qui a fait une très belle Jupiter au RC10. Je viens de tester rapidement sa technique. J'ai repris les images traitées par Registax 6 sur les meilleures 25% comme point de départ, donc c'est un peu surtraité car la première phase de traitement n'a pas été dimensionnée pour ça. Mais clairement le potentiel est là. En haut mon premier traitement sans WinJupos pour l'animation qui a été gâchée par le problème de flat. Au milieu l'image produite par WinJupos puis traitée par Registax 6 pour la même heure de la dernière animation publiée. En bas le traitement façon Clementbch08 à partir de la série d'où vient l'image du haut faite à la même heure. J'ai du temps avec cette météo pas terrible. Je pense reprendre à partir du stack des meilleures 15% car le bruit n'est plus un problème ici. Faire un traitement Registax 6 moins poussé mais fin quand même car le bruit part bien ensuite, pour tenir compte de la déconvolution de Wiener qui donne du surtraitement essentiellement en cumul des ondelettes les plus larges. En primes les satellites en approche seront rétablis, puisqu'à défaut d'arriver à gérer les ombres sur WinJupos, les satellites j'y arrive.
  20. Re-traitement de Jupiter du 17/12 au Ritchey-Chretien 254

    Ok merci, j'essaierai ça à l'occasion, d'autant que j'ai des données dans les tiroirs. Le traitement Registax 6 tu le fais poussé ou léger ? Et est-ce que tu arrives sur WinJupos à gérer les éclipses de Soleil sans avoir un énorme artefact autour quel que soit le réglage de la zone ?
  21. Re-traitement de Jupiter du 17/12 au Ritchey-Chretien 254

    Elle est énorme ! Tu fais tes dérotations sur WinJupos après les ondelettes Registax 6, et après en gros c'est fini ?
  22. Je suis perdu ! M36 ou M41 ?

    Ca grossit pas mal quand même. J'ai un échantillonnage de 0,886 mais un champ 3 fois plus petit, et moi aussi ça m'arrive de me perdre. Ce M36 n'est pas très dense. Quand ça sera la saison je te conseille M5, il est très dense et contraste beaucoup plus avec l'environnement. Ca oblige à travailler très propre, mais avec ton échantillonnage il est intéressant.
  23. Maroc2024, Jupiter le seeing s'améliore ...un peu .

    Dans l'outil de dérotation il reprend certaines valeurs, mais dans la partie mesure tu as également un angle dans AB correction qui n'est pas en 0 virgule quelque chose. Dans le tuto de Bernard il avait mis 65. Ca marche pas mal avec 0,50 et 65 quand je fais des dérotations sur +/- 7 minutes autour de l'heure demandée. Par contre au renforcement j'ai un artefact à côté de la planète que je recouvre avec un cache noir qui a la forme de la planète. Par contre ça cacherait un satellite proche. Il ne me semblerait pas délirant qu'à un moment la gestion du bord prenne en considération l'angle formé par la Terre, Jupiter et le Soleil. Mais peut-être que c'est calculé automatiquement avec la date. Le plus gros problème pour moi c'est les éclipses de Soleil. Il y a une option pour ça, mais quelque soit le nombre de pixels de la zone masque, ça crée un énorme artefact sur la planète impossible à corriger lors du moindre renforcement. Sinon, l'histoire de l'en-tête, c'est tout ce qu'il y a dans le nom du fichier ? Ou il y a aussi des métadonnées dans le SER que AS3 conserverait dans le TIF ? C'est ça qui me semble difficilement possible informatiquement.
  24. Maroc2024, Jupiter le seeing s'améliore ...un peu .

    Alors non, je n'ai pas sélectionné, j'ai fait une image issue de WinJupos pour chaque minute, en sélectionnant tous les TIFF issus des SER de 7 minutes avant jusqu'à 7 minutes après. Ca en fait 10 ou 11 à chaque fois. Pour la finition j'ai mis toutes les ondelettes Registax 6 au maximum sans avoir de bruit. Donc oui un peu surtraité sur les grosses couches, mais au final pas de détails très fins. A voir si cette technique s'accommode du drizzle 1,5x sans qu'il ressorte au moment des ondelettes. J'avais testé je crois sur une simple empilement, mais après ça fait ressortir une grille lié à l'agrandissement. Logiquement là ça pourrait casser la grille comme ça a cassé le problème de flat. Je n'ai jamais eu de problèmes de flats sur Jupiter avec mon ancienne monture. Mais il est possible qu'avec l'AZ-EQ6 elle se promène moins qu'avant pendant le film brut. La date et l'heure dans l'en-tête, c'est sur les SER, pas sur les TIFF de AS3 ?
  25. Chroniques du voyage 2024

    Donc hier, malgré les prévisions météo optimistes, j'ai pas installé parce qu'un paquet de cirrus nous fonçait dessus à toute vitesse, et j'ai pas cru qu'on puisse échapper à un tel front nuageux arrivant aussi haut et aussi vite. Et pourtant, on est restés un peu toute la nuit à la limite du phénomène, donc je sais pas trop si ça aurait gêné ou pas... Par contre je n'ai pas perdu mon temps au niveau des traitements. Grâce aux conseils de Bernard, j'ai pu reprendre avec Winjupos les données du 22 janvier, ou un problème de flats m'avait privé d'une bonne animation. Je vois maintenant comment optimiser les animations et conserver une fluidité malgré les petites interruptions que pourraient provoquer une mise au point ou un retournement. Autre avantage, avec cette technique le problème de flat joue très peu. L'inconvénient c'est que c'est très long comme traitement. https://astro52.com/photo/images/Jupiter_22_janvier_2024.gif Version en 133% pour affichage de loin : https://astro52.com/photo/images/Jupiter_22_janvier_2024_133pct.gif Faut que j'affine avec les questions de satellites et d'ombres. Les données du 24 janvier pourront servir à faire des tests. Question météo, ce soir ça me semble plus que compromis, en revanche la nuit suivante pourrait se dégager vers minuit alors que la Lune commencera à devenir peu gênante. Après-demain ça devrait être dégagé sauf peut-être en toute fin de nuit. Pour le 7 février, un petit espoir demeure mais il faudrait que les prévisions s'améliorent. Ensuite nous rentrerons de plein pied dans la perturbation qui a une chance de nous amener de la pluie le 9 février, après près d'un an sans pluie, suivie d'une période dégagée les 10, 11 et peut-être encore 12 février. Une reprise de l'astronomie le 9 en deuxième moitié de nuit (après la pluie ?) n'est toutefois pas exclue.