whiston

Je viens de relire la totalité de ce post et je voudrais ajouter pour terminer quelques mots sur l'énergie dégagée par l'impact d'un mini-astéroïde de quelques mètres de diamètre. Je confirme qu'elle est insignifiante au niveau terrestre, d'autant plus que la désintégration a lieu dans l'atmosphère. Le tableau suivant donne quelques renseignements sur ces problèmes d'équivalence entre les mégatonnes de TNT, les magnitudes sismiques et l'énergie en joules engendrée par différents cataclysmes terrestres et cosmiques. http://astrosurf.com/macombes/tableau%204-2.htm Il faut déjà un astéroïde de 20 mètres de diamètre moyen avec une vitesse d'impact de 20 km/s pour équivaloir un séisme de magnitude 7. Cela dit, le tableau montre que seuls des astéroïdes sont en mesure de produire des séismes supérieurs à celui du Chili en 1960 qui est considéré comme quasiment le maximum possible pour un séisme terrestre. Mais nous pouvons dormir sur nos deux oreilles : aucun des quasiment 1000 PHA connus actuellement n'est une menace pour nous à court et moyen terme.

Je viens de faire les comptes. On est toujours au-dessus de deux découvertes de NEA par jour, en moyenne, en 2008. 590 nouveaux en 288 jours, ça fait une moyenne de 2,05 objets par jour. C'est assez incroyable quand on sait que pour la décennie 1961-1970, les astronomes de l'époque ont trouvé un seul NEA en dix ans : 1917 Cuyo en 1968. C'était une autre époque, c'est vrai, mais quand même...

Vanapouts, c'est bien que tu t'intéresses aux astéroïdes. Si tu veux découvrir des NEA, n'y compte pas car les surveys américains sont trop voraces pour laisser quelques miettes aux amateurs. Mais pour les astéroïdes ordinaires, il y a encore de quoi faire et de belles découvertes possibles pour les amateurs bien équipés (et motivés). Pour te donner des idées, va jeter un coup d'oeil sur ce site : http://demeautis.christophe.free.fr/asteraude/numero.htm 313 astéraudes déjà numérotés et beaucoup d'autres en attente de numérotation. Les amateurs francophones n'ont rien à envier à leurs collègues américains. Et avec un peu de chance, ils peuvent tirer le gros lot, comme Michel Ory récemment avec sa comète périodique.

Malheureusement, les astronomes amateurs, même très valeureux, n'ont pas leur place dans la recherche des NEA. Sur les 5600 et quelques objets connus actuellement, on peut compter les découvertes des amateurs sur les doigts des deux mains. Cinq grands surveys se partagent le gâteau : d'abord le Mt Lemmon Survey, extraordinairement efficace. Ensuite Catalina et LINEAR. Ensuite Spacewatch et le seul non américain, l'australien Siding Spring. Comme je le dis souvent, l'Europe est totalement absente de ces recherches, pour des motifs budgétaires bien sûr. L'Europe se fiche des astéroïdes. Alain Maury en sait quelque chose, lui à qui on a scandaleusement coupé l'herbe sous le pied en 1998 en supprimant l'ODAS, et qui a été obligé de s'expatrier pour vivre sa passion.Un bonjour à Axel, sans qui mon bouquin n'existerait pas. A nous deux, nous avons voulu donner à la communauté astronomique une documentation sur l'impactisme qui n'existait pas auparavant.

Je réponds à tes questions Vanapouts :- oui, plus les NEA sont gros, moins ils sont nombreux ; - plus ils sont brillants, plus ils sont faciles à repérer (encore faut-il tomber dessus) ; - H est la magnitude absolue d'un astéroïde, c'est la magnitude qu'un objet aurait à 1 UA de la Terre, soit 150 millions de km ; H est lié au diamètre moyen d'un astéroïde. Le tableau ci-dessous donne la corcordance H/diamètre selon différents types physiques et différents albédos : http://astrosurf.com/macombes/diametres.htm - plus la densité d'un objet est élevée, plus il pénètre profondément dans les couches denses de l'atmosphère. Mais il faut savoir que la fragmentation est la règle et que la quasi-totalité des astéroïdes n'y échappe pas. Tous les NEA qui ont H < 22.1 sont aussi des PHA, mais comme le montre le tableau les diamètres moyens varient selon l'albédo et le type physique.

La MPEC 2008-112 donne les éléments définitifs suivants pour 2008 TC3 valables pour l'époque 20081006 : a = 1.271 UA ; e = 0.285 ; i = 2.3 ; peri = 234.0 ; noeud = 194.1 q = 0.908 UA ; Q = 1.633 UA ; MOID = 0.00001 UA H = 30.4 Donc, ce petit caillou cosmique circulait gentiment entre la Terre et Mars sur une orbite peu excentrique. Il était de type Apollo. Jusqu'au jour où le billard cosmique lui a fait rencontrer la Terre. Attendons le prochain objet similaire (par la taille). Cela ne saurait tarder !

Les surveys américains font très fort en ce moment : 45 nouveaux NEA recensés pour les neuf premiers jours d'octobre, soit une moyenne de neuf par jour. Comme disait Lavoisier : il n'y a pas de pierres dans le ciel, donc les (pseudo) météorites sont des pierres terrestres.

L'observation pré-impact de 2008 TC3 a été une première fort intéressante, mais il faut quand même savoir que de tels impacts dans l'atmosphère d'objets de deux ou trois mètres de diamètre se produisent tous les mois, pour ne pas dire toutes les semaines. Je rappelle pour ceux qui l'ignoreraient, ou qui l'auraient oublié, que les deux visites récentes un peu plus "musclées" sont les suivantes : - le 3 août 1963, un astéroïde d'une vingtaine de mètres a explosé dans la haute atmosphère entre l'Afrique du Sud et l'Antarctique (impact reperé par les satellites espions américains et annoncé seulement dans les années 1990) ; - le 10 août 1972, le fameux météore du Montana, d'une quinzaine de mètres et apparemment très solide, s'est approché à 58 km de la surface terrestre et est reparti dans l'espace. Les impacts d'objets de moins de 10 mètres sont de simples pichenettes, très fréquentes, mais jusqu'à maintenant indécelées. Avec 2008 TC3, nous avons droit à une première qui va être suivie de beaucoup d'autres. En tout cas, pas de panique, l'énergie dégagée est totalement insignifiante.

Pour être un peu plus précis, voilà l'adresse à consulter : http://cfa-www.harvard.edu/iau/lists/NumberedMPS.html Bonne lecture à tous. De nombreux membres d'Astrosurf ont leur nom dans cette liste. En septembre, il y a 14 807 astéroïdes qui ont un nom.

Ce sujet m'a donné une idée. Pourquoi pas un astéroïde "Astrosurf" ? Avec un texte à améliorer collectivement, avec une proposition de départ suivante :Pour Astrosurf, communauté d'astronomes amateurs francophones et portail de l'astronomie en France. Astrosurf héberge gratuitement plus de 3000 sites et publie tous les deux mois la revue Astrosurf-Magazine. Nom proposé collectivement par les utilisateurs du forum.Reste à améliorer ce texte et à trouver une petite place sur le contingent disponible d'un membre d'Astrosurf. Qu'en pensent les autres ?

Le Minor Planet Center publie une liste alphabétique des noms très utile pour s'y retrouver. http://cfa-www.harvard.edu/iau/lists/MPNames.html Il faut noter que moins de 1 astéroïde sur 10 a un nom définitif. Les autres se contentent d'une désignation provisoire. Comme on va bientôt atteindre les 200 000 astéroïdes numérotés (fin 2008 ou début 2009), c'est sûr que beaucoup devront se contenter de leur DP.

C'est vrai que la liste des noms des astéroïdes est un véritable fourre-tout. Je trouve très bien que de nombreux astronomes amateurs français et européens y figurent. Nous y cotoyons des gens plus connus comme : 1134 Kepler (le plus grand) 2106 Hugo (le plus grand dans son domaine) 3784 Chopin 4412 Chephren (un pharaon ! rien que ça) 9614 Cuvier 23990 Springsteen et des milliers d'autres plus ou moins connus. Ces noms seront-ils "éternels" ? C'est une autre histoire. Il n'est pas impossible qu'une réforme soit obligatoire dans l'avenir. Les noms actuels seront-ils maintenus ? Rien n'est moins sûr. Profitons donc du temps présent. Et j'espère que les places disponibles des découvreurs français seront réservées (tout au moins en partie) aux amateurs les plus méritants.Au suivant...

Un peu mégalo, mais amusante et instructive ton idée, Franck. Donc voici pour moi :3446Voilà 16 ans que j'ai "mon caillou" dans le ciel grâce à Lutz D. Schmadel, l'auteur du Dictionary of minor planet names. C'était sympa comme cadeau pour mes 50 ans. Tout aussi sympa : Gérard Faure l'a photographié récemment et m'a adressé les clichés. Il circule dans les parages de Vesta dont il pourrait bien être un fragment.

Exact. Avec mes excuses. Voici le bon lien : http://cfa-www.harvard.edu/iau/lists/NumberedMPs.html Un petit s au lieu d'une capitale et ça devrait être bon. Par contre, c'est un peu moins complet que prévu. En effet pour les objets baptisés avant 1947, il y a un problème et l'explication des noms n'est pas (encore) donnée. Pour tous les autres cela devrait être bon. Encore faut-il vérifier. L'amélioration date d'aujourd'hui 19 septembre.

Il y a une grande nouveauté ce mois-ci dans les Minor Planet Circulars. Pour la première fois, il est possible de voir pour la totalité des objets nommés la signification exacte des noms. Il y a plusieurs années qu'une telle amélioration était demandée. Aujourd'hui c'est fait. Cela fait des heures de lecture pour ceux que cela intéresse. Il suffit d'aller sur le site du Minor Planet Center et de consulter la rubrique correspondante.

La MPEC 2008-R75 donne des éléments orbitaux précis pour la comète P/2008 Q2 (Ory) calculés par Brian Marsden.a : 3.244 UA e : 0.574 1 : 2.6° q : 1.382 UA P : 5.84 ansC'est donc bien une comète périodique à courte période et lacunaire de surcroît. Michel Ory a fait une découverte vraiment incroyable. Comment un tel objet a-t-il pu échapper à tous les grands surveys américains qui traquent le ciel depuis plus de dix ans ? Cela prouve en tout cas qu'il reste un tas d'objets intéressants à découvrir dans le système solaire proche. Cette découverte va redonner du tonus à tous les observateurs amateurs et c'est une très bonne chose.

C'est le 30 juin 1908, il y a un siècle aujourd'hui, que s'est produit l'événement de la Toungouska. J'aimerais connaître l'opinion des astronomes professionnels et amateurs à ce sujet.

Pourquoi n'avons-nous pas été contactés ? La réponse est simple en fait : l'Homme et l'Univers ne cohabitent pas dans une même échelle de temps et d'espace. Les cent ans de l'homme moderne ce n'est absolument rien par rapport aux 15 milliards d'années de l'Univers. Le système solaire ce n'est absolument rien par rapport à la Galaxie. D'autres vies existent ailleurs (et d'innombrables autres ont existé précédemment) mais elles ne pourront pas se contacter. Un ragondin du Poitou, une autruche d'Australie et une blatte de Scandinavie ne communiqueront jamais. Un peu de modestie devrait faire comprendre à l'Homme qu'il n'est qu'un phénomène extraordinairement éphémère (pas plus de 500 000 ans), totalement marginal à l'échelle cosmique, qui sera balayé et rayé de la carte du monde vivant dès que le Soleil se fâchera un peu. Et même peut-être bien avant (catastrophisme écologique, technologique et plus encore politique). Peut-être le système de Sirius est-il habité mais nous ne le saurons jamais. L'homme actuel se donne vraiment trop d'importance !

Jean Meeus est un calculateur hors pair et infatigable. Depuis plus de 50 ans, il calcule tout ce qui sort un peu de l'ordinaire en astronomie, et il a écrit plusieurs livres et plusieurs centaines d'articles sur le sujet. C'est lui qui prépare en totalité les Ephémérides annuelles de la SAF. C'est lui aussi qui a calculé tous les groupements serrés et alignements de planètes pour 4000 ans !!! Il a montré que ces groupements et alignements n'avaient absolument aucune conséquence sur notre destin. Ainsi, il a enlevé le pain de la bouche à tous les astrologues qui voulaient nous faire croire que des groupements de planètes pouvaient avoir une quelconque influence sur nos vies. Ces astrologues ont été obligés de se rabattre sur des phénomènes imprévibles, comme des impacts d'astéroïdes ou de comètes, qui eux restent possibles.

C'est Vénus, mais on pourrait presque croire que c'est la supernova que tout le monde attend. Je garde cette image pour un prochain fond d'écran. Bravo à S.B.

Je tiens à remercier publiquement Axel Vincent-Randonnier pour son aide dans la mise au point de "LA TERRE BOMBARDÉE 2007". Sans lui, ce livre n'existerait pas, et ce serait dommage ! Comme quoi l'association d'un ancien et d'un jeune peut donner de bons résultats. Ce n'est pas évident à première vue. Axel m'a un peu forcé à aller au bout de ma démarche, et il a eu raison. Ce livre existe aujourd'hui (en version définitive) et il est disponible pour ceux que le sujet intéresse. 440 pages, c'est un peu indigeste, alors le mieux c'est de le lire chapitre par chapitre. Axel et moi avons mis plus de 200 figures pour rendre ce gros pavé moins austère. Il y est question d'Apophis naturellement, mais pas de panique ! L'approche de 2029 sera très spectaculaire et Apophis sera visible à l'oeil nu (magnitude 3 ou 4). Pas de fin du monde de prévu, il faudra encore attendre...

Ce qui est important avec Apophis, c'est qu'il va changer de type orbital sous les yeux des astronomes en avril 2029. Il est actuellement de type Aten, il sera de type Apollo après l'approche serrée à la Terre. Ce dont on ne parle pas souvent, c'est que la désintégration d'Apophis n'est pas totalement exclue si cet objet a une configuration structurale cométaire. C'est cela le danger même s'il est faible.

Je suis un ancien de la SAF, mais je ne suis pas contre les initiatives de l'équipe dirigeante, notamment celle de faire paraître L'Astronomie en kiosque. C'est une "expérience" et seul l'avenir dira si c'est une réussite ou non. Ce que j'aime moins, par contre, c'est que les sociétaires doivent attendre huit jours (et même plus) pour recevoir la revue, alors qu'elle est déjà en vente dans les kiosques. Les dirigeants ne devraient pas oublier que la SAF est une "société savante" centenaire avant d'être "une entreprise de presse" moderne, même si le passage par les NMPP entraîne des obligations. La SAF se doit de traiter ses membres de la même façon que les nouveaux lecteurs qu'elle semble actuellement privilégier.

Ces vingt bougies c'est tout simplement celles de la parution mensuelle. Avant 1988 C&E paraissait tous les deux mois. La mensualisation demande une tout autre organisation et pour eux c'était un nouveau départ. C'est vrai que les débuts du "nouveau" C&E mensuel ont été réussis. C'est à partir de là que cette revue a vraiment fait son trou. Très longtemps j'ai gardé tous ces numéros, souvent intéressants.

L'Astronomie est une revue plus que centenaire. Plusieurs milliers d'astronomes professionnels et amateurs ont écrit des articles bénévolement pour cette revue. C'est pourquoi elle existe encore, malgré quelques périodes plus difficiles. Des anciens de la SAF se demandent si le fait de la faire paraître en kiosque est une bonne chose. L'avenir le dira, mais il faut avouer que les débuts sont prometteurs.